culaires y sont vigoureusement marquées comme sur toute la base, où l’on observe principalement des
apophyses mastoïdes fort robustes, et des condyles occipitaux presque carrés et d’une petitesse extrême.
La face frappe surtout par sa largeur et sa massiveté. Les diamètres biorbitaires externe et interne
atteignent 0”, 123 et 0m,H3, l’interbrbitaire monte à 0m,031. Les deux trous sous-orbitaires sont
séparés par une distance de 0m,069, lès deux pommettes s’écartent de 0m,130, et le diamètre bizygoma-
tique atteint le chiffre tout à fait exceptionnel de 0",152. Les .orbites, larges de 0m,044, hauts de 0m,036,
ont pour indice 81,81. Le nez mesure CT,030 de dilatation maxima, 0,051 de hauteur et son indice s’élève
par conséquent à 58,82. Les os propres assez régulièrement quadrilatères, un peu enfoncés au-dessous
des arcades saillantes ci-dessus décrites, forment néanmoins une arête assez bien prononcée. La silhouette
qu’ils donnent est légèrement relevée à son extrémité. Le vestibule nasal descend en pente douce sur le
bord antérieur de l’intermaxillaire, où se renflent en bourrelets cylindriques fort saillants les alvéoles
incisives et canines. La voûte palatine est en fer à cheval peu profond. Les dents restées-en place sont de
force moyenne, trois d’entre elles sont cariées.
Tous les crânes de Congos sont loin d’être aussi caractérisés que celui de notre-Sim-Sam. Deux crânes
étiquetés Congos, de la collection Gannal, l’un desquels a été recueilli vers les embouchures du grand
fleuve de ce nom, et pourrait bien être d’un Mousserongho, atténuent singulièrement la plupart des traits
spéciaux qui viennent d’être relevés. C’est en combinant leurs chiffres avec ceux que donne Sim-Sam, que
nous avons formé les moyennes de la colonne 3 de notre tableau XXXI (f).
Williamson a consacré quelques lignes à trois crânes de Congos qui font partie du Musée médical
de l’armée britannique. Deux de ces pièces appartenaient malheureusement à des sujets trop jeunes pour
que leurs caractères fussent bien prononcés. L’anatomiste anglais semble cependant s’être montré frappé
de quelques-uns des traits qui ont attiré tout à l’heure notre attention, tels que la rondeur relative du orâne,
le renflement des régions temporales ou la diminution du prognathisme, etc. Il conclut de son examen
que les Congos n’offrent qu’un petit nombre de caractères vraiment nègres, au nombre desquels il indique
la forme de l’orifice extérieur des fosses nasales (2).
M. J.-B. Davis (3) et M. Schaaffhausen ont fait connaître trois autres crânes Congos moins développés à
tous égards que ceux dont nous avons plus haut détaillé les caractères, et cependant de proportions
relatives à peu près semblables. Ces crânes sont, en effet, mésaticéphales, comme la moyenne des
précédents (d. a. p. 0m,174; d. tr. max. 0",134; ind. céph. 77,01), un peu moins hauts que larges,
présentent une face relativement dilatée (4), etc.
Crânes de Mayombas. — Les peuples qui habitent le Loango, et que l’on nomme Bramas, ressemblent
à ceux du Congo. Leur crâniologie ne nous est malheureusement connue que par un petit nombre
de pièces qui font partie de la collection Davis. Le crâne de Maÿomba adulte que l’on y peut voir est
presque identique aux deux crânes de' Congos proprement dits que renferme le même musée, et dont il
vient d’être question. Il est seulement un peu plus développé dans ses courbes antéro-postérieures, et sa capacité
est sensiblement plus grande. Les autres mesures, attribuées à cette pièce par l’auteur du Thésaurus
craniorum, ne diffèrent que de quelques millimètres des mesures similaires assignées aux crânes Congos (5).
(1) Il n est point innlile de faire observer ici que les moyennes ainsi obtenues par la fusion des chiffres de trois pièces peu homogènes
ne sauraient présenter qu’un intérêt tout à fait secondaire. Le travail seul, que M. Hartmann a entrepris, sur la grande collection
déposée dans le Musée qu’il administre à Berlin, pourra fournir à l’anthropologie du Congo une base vraiment solide.
(2) G. W iluauson. Loc. cit., p . 31.
(3) J.-B. Davis. Thés. Cran., p. 211.—.S chaaffhausen. DieAnthrop. Sammlung des Anatom. Mus. der Universitüt Bonn. Braunschweig,
1877, in.-4#, s. 48.
(4) Principales mesures des deux crânes Congos de la collection Davis et de celui du musée de Bonn. Cap. crân. 1250“ ; D. a.
p. 0“,174; d. tr. max. 0“,134,ind. céph. 77,01 ; d. front, max. 0“ ,H0; occ. max. 0-,102; vertical (max.) 0m, 130 ; bizygom. 0“, 129 ;
courb. horizont. 0m,495; front, tôt. 0“,124; pariét. 0”,117; occip. 0m,109.
(5) Principales mesures du crâne de Mayomba de la collection Davis. Cap. crân. 1370“ ; d. a. p. 0m,175 ; d. tr. max. 0m,l34 ; ind.
Le musée Davis renferme deux crânes de femmes recueillis à Mayomba comme le précédent ; l’un est
d’un trop jeune sujet pour que son type ethnique soit complètement arrêté, l’autre est sous le coup d’une
synostose sagittale précoce qui a altéré sa forme. Aussi : nous bornerons-nous à mentionner ces deux
pièces, sans nous y arrêter davantage.
r .DK Sette. — Un crâne féminin, qui vient des bords de la rivière Sette, et que M. Walter a offert
à M. B. Davis, ne semble différer essentiellement de Ceux dont il vient d’être fait mention, que par des
caractères de l’ordre sexuel. Il est fort volumineux, surtout pour un crâne de femme (cap. crân. 1531“?,
cire, horiz. 0,5.13;, mais c'est surtout au développement en travers de ses régions moyennes quil doit
celte amplitude (d. a. p. 0*,178, d. tr. max. (T,147), développement transversal qni lui fait atteindre un
indice-céphalique de 82,58. Pour le reste il diffère peu des Congos et du Mayomba.
Cbahes de Dibeias. — Les Dibeias ressembleraient assez volontiers aux Settes dont il vient d être question.
Les,moyennes des quatre crânes de cette tribu que M. Davis a publiés présentent un grand nombre
de chiffres très voisins de ceux que le,Sette nous a fournis plus haut. La capacité crânienne, les courbes
horizontales et antéro-postérieures n’offrent que des écarts médiocres. Mais le diamètre transverse est
moindre, l’indice redescend à 77,84‘fte front est plus large et la face est plus dilatée -
■ Avec-ces Dibeias, qui ne peuvent être que les Iveias de nos voyageurs français, nous avons de nouveau
pénétré dans lè bassin de l’Ogooué. M. l’amiral Fleuriot de Langle avait appelé l’attention des ethnologues
sur l’origine méridionale de quelques-unes, des tribus nègres établies au voisinage de ce fleuve.
MM. de Compiègne et Amoral ont, en effet,. constaté (2) que les Ivilis des chutes de Samba et les Iveias,
leurs voisins,-offrent avec les Gongds des affinités linguistiques incontestables. On sait que chez les Ivilis
de l’Ogooué. la langue s’est altérée au point de n’être plus qu'un mélange de bakalé.et de m’pongoue.
L’émigration vers le nord de ces Ivilis, apparentés aux Congos, continue d’ailleurs et ne s’arrêtera
qu’en se heurtant à l’invasion Pahouine qui descend au contraire du N.-E. au S.-O.
Nous sommes malheureusement sans renseignements sur la crâniologie du peuple Ivili.
§ 3. — Comparaisons.
Le parallélisme que nous avions pu établir au précédent chapitre, entre l’Afrique et l’Extrême-Orient,
par le rapprochement des Négrilles et des Négritos, ne se continue point en ce qui concerne les Congos et
leurs similaires. L’indice céphalique moyen' que présentent les Nègres du Congo et du Loango que nous
avons mesurés, 77,30, les met sur une même ligne avec les Tasmaniens, dont ils diffèrent si profondément
qu’il n’existe, pour ainsi dire, dans l’ossature de la tête, auoune pièce utilement comparable d’une race
l’autre. Tout au plus, en forçant les choses, trouverait-on quelques analogies entre la face du Congo et
celle du Papou de Rawak.
Laissons là ces rapprochements factices, et disons quelques mots, en terminant ce court chapitre, es
rapports intimes qui existent, au contraire, entre les Congos et d’autres Nègres sur lesquels, en 1 absence
de documents crâniologiques, il ne nous est pas possible de dire rien d absolument exact, mais dont divers
moulages permettent d’apprécier au.moins la morphologie générale.
céph. 76,37; d. front, max. 0“ ,H1, occip. max. 0“,101; vertical (max.) 0™,132 ; courbe lioriz. 0“ 497; front, lot. 0“,132; pariét.
0m,i21; occip. 0“,H4 (Thés. Cran. Supp., p. 46). . 0“ 137-
(1) Principales mesures des quatre crânes Dibeias de la collection Davis. Cap. crân. 1515“ , . a. p. , , ' r’ ™aX’ ’ 5
ind. céph. 77,84 ; d. front, max. 0m,117 ; occip. max. 0m, 105 ; vertical (max.) 0m,l37 ; bizyg. 0“ ,13l. Courb. horiz. 0m,o f , ron .
0“,i23 ; par. 0“, 124 ; occip. 0m,115.
(2) V. de Compïègne. L'Afrique Équatoriale, Okenda; BangouenS, Osyéba. Paris, 1875, in-12, p.,5 etc.