que tous les voyageurs depuis Shabeeny jusqu’à Guyon et jusqu’à Barth ont gardée de leurs rapports
avçc cette population.
Cranes' de Bambarras. — Le type céphalique Haoussa-Nouba peut se suivre, au milieu des populations
Soudaniennes jusqu’au coeur des pays Bambarras. M. de Lacaze du Thiers a étudié et photographié à Alger,
en 1862, divers individus venus du royaume deSego chez lesquels
il a reconnu deux types (1), l’un desquels se confond avec celui dont
il vient d’être question. Nous avons sous les yeux le profil et la face
du nommé Embareck, âgé de 55 ans, d’origine inconnue, mais amené
en Algérie du pays des Bambarras et qui reproduit, avec des variations
sansgrande importance, presque tout l’ensemble des traits des Haous-
sas dont nous venons de parler. Sa tête, aux courbes antéro-postérieures
régulières, aux’bosses pariétales saillantes et bien détachées,
presque brachycéphale; sa face aux pommettes développées et qui
n’est un peu prognathe que dans la région sous-nasale, tout cet
ensemble rappelle de près Toukou, le Haoussa, dont nous avons ci-
çontre reproduit le profil.
Avec ces Bambarras semble s’arrêter l'extension occidentale du
groupe ethnique que nous considérons ici (2).
C rânes de Boürnous (pl. XXX, fig. 1 et 2, et dans le texte, fig. 310).
— Parmi les Nègres qui constituent le fond de la population Kanori
ou Bournou (3), interposés, comme on l’a vu, aux Haoussas et aux
Noubas dont il vient d’être question', il s’en trouve qui forment une
Fig. 309. — Toukou, nègre Haoussa (1/4 grand,
nàt., Mus. Hist. Nat.)
race très spéciale, appartenant par son type crânien aux mésaticéphales et dont il nous faut par consé-.
quent dire ici' quelques mots.
On s’accorde assez généralement à comprendre dans le groupe Bournou huit peuples principaux, les
Logons, les Mousgos, les Gamerghous, les Koûris, les Bouddoumas, les Kanouris ou Bournous proprement
dits, les Kanembous et les Tibboûs, Tebous ou Tedas (4). Il n’existe malheureusement dans les collections
rassemblées jusqu’à présent aucune sirio de matériaux se rapportant spécialement à ces divers
peuples, et nous sommes obligés de décrire les Nègres du Bournou d’une façon toute générale à l’aide de
matériaux complètement insuffisants.
Le meilleur de ces éléments de description nous est fourni par un crâne de mamelouk de la garde de 1 2 3 4
(1) L’autre type qui se rencontre cbez les Bambarras sera décrit dans le prochain chapitre.
(2) Observons cependant que quelques photographies de la collection Joaque, de Sierra-Leone, représentant des Noirs de la Guinée
supérieure (Opobos, Brass, etc.), répètent assez bien les traits sur le détail desquels nous venons d’insister. Ce sont principalement
des femmes qui s’y trouvent représentées, et l’on peut se demander si elles n’ont pas été amenées comme esclaves de l’intérieur et
particulièrement des pays Haoussas.
(3) « La population de Bournou est formée d’individus de tant de nations, suivant Ledyard et Lucas, qu’on y parle, dit-on, trente
angues différentes. Malgré cette diversité, tous les habitants de ce pays sont entièrement noirs, sans appartenir cependant à la caste
nègre. (Ledyard et Lucas. Voyages en Afrique, trad. fr. Paris, an XII, in-8°, p. 17t.)
(4) La plupart de ces peuples sont mêlés de Berbères et d’Arabes (ces derniers sous le nom de Chouas sont au nombre de 25,000
dans le Bournou), mais les tribus Tibboues sont surtout fort dissemblables entre elles d’une.façon générale. On peut cependant les
considérer avec M. Nachtigal comme « un échelon intermédiaire entre les Berbères ’et les Nègres ». Ce voyageur ajoute que « dans le
Kaouàr et le Kânem, où les Tibbous se sont mêlés plus qu’ailleurs aux Nègres, ils ressemblent physiquement plus à ces derniers que
dans le Tibesti et le Borkou « où leur racé s’est conservée plus pure ». On voit par ces expressions que pour M. Nachtigal l’élément
ethnique essentiel des Tibbous serait d’origine berbère. (G. N achtigal. Voyage dans l'Afrique Centrale Bull. Soc. Géogr. [6° sér., t. XI,
p. 134-135, 1876].) Pour d’autres voyageurs, comme M. Duveyrier, l’élément Nègre serait l’élément principal chez ces brigands du
désert et ils se rattacheraient étroitement au groupe Kanori. Nous ne connaissons qu’une photographié de Tibbou, c’est celle d’un
demi-sang, Mohammed el Gatrôni, qui accompagna M. Nachtigal au Tibesti. Ce Mohammed est une sorte de mulâtre aux traits profondément
nigritisés. (Cf. R. H artmann. Op. cil., taf. XIII, Gg. 7.)
Napoléon I” . qui fait partie d'un squelette complet donné au Muséum par le baron Larrey Cette tête,
dont la grande édition du Règne humain de Cuvier donnait déjà des vues a 1 éphelle de 4/10, est représentée
de moitié grandeur, face et profil, dans notre planche XXX. La figure 310 d-jomte en montre, au
quart, la nqrma verRealis. Elle est mésaticéphale (d. a. p. 0",178; d . | | . max.
0" 136- ind. céph. 76,40) à peu près à la façon du crâne Nouba-Haoüssa moyen
(in’d. 77,29) .Sondéveloppementvertical(d. bas,.bregm.0",134)estunpeuinférieur
à cëjtii qu'elle possède en travers/ Sa norma vM â ita |fig. 309) est régulièrement
ovale. Toutes l&'saillies osseuses, toutes?les aspérités sont émoussées, toute8 les
bosses s’attéb p sur 4 crâne lis&'èt arrondi. Seuls les arcs sourcilig dessment
un relief sensible, au-dessous duquel le haut delaface s'enfonce quelque peu. Cette,
faceèlle-mêmë est verticalementpeu développée (haut. faq. 0 ,0 8 0 p t, quoiqu elle ne
soit pas bien large (d. bizygom. 0“,124), elle semble'preèque circulaire (1). Le nez
est court {If.nflTj i t dilaté (0“,02g)„âm in d® atteint presque. 60,.Contrairement
à ce JJ. lieu e h « |$ s Haoussas„ l'intermaxillaire Jj^verticalement fort réduit
(haut 0" OlijP:). lie prognathisme n’offre rien de bien remarquable, les dents sont H
saines et demo:Wnne gröSseur. La mandibule, grêle <fh‘son m i l ||; s e termine par dès branches montantes
ielativement assez fortes, le mënton S !m n peu fuyant, l’angle alÄ-mentonnier. atteint 89”, 1 angle
d’inclinaison des deux branches Tune sur l’autre en mesure 110
Nous reproduisons ci-contre, au quart de la grandeur naturelle, le portrait
dessiné par Guyon d’un Nègre.du Bournou. âgé de .28 ans, :ne||mé
Cara Mohammed, qui servait en 1839 dans le corps desupahis. On observera
quejjqe profil, qui s’adapte fort bien à çelui du crâne de n to e
planche XXX, offre, avec sa face ÿàbTCÔurciei son front saillatrt;i|ôp petit
nezldifcroussé, son lfe|er prognathisme, sa mandibule épaisse, etô:»|un
type dont n p | n’avons pas encore rencontré d’exemple. ■ _
. Le Bournou Amadi ben Mohammed, peint par Durandun Algérie (4),
éjiVun peu plus indécis dansses caractères généraux. Son nezrnst moins
retroussé, son front est moins en relief, ses arcssurcSers sont plufforts.
On saisit néanmoins dans sa physionomie cetterempreinte toùjte particulière
qui distingue lés Bournous de tous les autres Nègres, empreinte que
Fig. 310.— Crâne de Bournou
(Mus. Hist. Nat., don du baron
Larrey, 1/4 gr. nat. ) .
Fig. 3tT. — Kara Mohammed, Nègre du
|! Bournou (1/4 gr. nat., d’après un dessin
de Guyon).
nous retrouvons) d'ailleurs moins nette, sur le Bournou Hadj i Mohammed,
photographié en 1862 pour le Muséum par M. de-LacanedttThje* à titrq de bonspécimen ethnique.
(lVCf J BicHinDSoa.JVOTeisei’tliä e r so in sse r tö /S iita™ ,L o n d o n ,t8 #^Ä ,p .2 6 4 . ;. M H M H ■IMB8BMI cräne formet le colonne 5 du tableau ci-uprcs. Voici les mesures de son max,liane mifceur :
obliq.,35; branche horis.. haut, symph., 2S;2°mol., 21 ; épaiss. symph., 15î 2 -Bol,, « : ’ es^’^tiqueté
(3) M' Alex Ecker a eu l’extrême obligeance de mesurer pour nous le crâne de la collection Bilharz §’ q q ,
Bmrnra.^eUe^èce ne présente que bien peu d’analogies ■ ■ ■ ■ I l H l M M l i a “
l’égard des Bournous, el le texte de Ledyard et Lucas que nous citions tou t» l’heure.Vote g S g H | g H | — MB
CauCrân .325.»- cire horis 0» 510,D. a. p„ 0»,l83;d. tr. m ax.,0* 133; Iront, mm., 0,03,; vert,c.(max.),0.143,nas. basd., 0 ,106.
— om 125* par., 0,137; oec.,0m,108.; haut, face, 0,086; ind. céph., 72,67 ; nas., ,55,1. A en juger parles diagraphiesqueM, Ecker
fb ”étîoulu;noos.dresse;, ce iâ n e ’appartiendrai. A À - a i NègrùBbudhnien orle|abfér| s e m b l a h l e , ^ ^ ^
^(^LeMuséum possède du même artiste une,aquarelle représentant une Négresse Bonrnoue du même type S ^ r a i ducha Amhour.
Cette aquarelle était destinée, comme la précédente, à la partie ethnologique non pu i e e a escnpion .■ f la cépha_
M. Gilleber. d’Hercour. a mesuré* Alger deux Nègres s e disant venus du 77,77 (soit
lométrie de ces deux sujets,, qu’il a bien voulu nous commun,quer, D. a. p., U m H E g H B V |C | • coùrb' bbriz
sur le crâne sec 76 en v ta n j d. iniaq., 0-.185; biauricul., O-.IH; front, nun,m.,
0“,b77; occip. front., 0” .335; transv. sup.,0“ ,370; dist. des pommettes, 0“ ,116; des angles mandib., 0 ,100, ’ ’ ’ '