CRANIA ETHNICA
LES
CRANES DES RACES HUMAINES
PREMIÈRE PARTIE ,
RACES HUMAINES FOSSILEà
L’anatomiste qui eût entrepris, il y a seulement une douzaine dÿnnées, Je-litre que.nous présentons
au public, quelque fût d’ailleurs le cadre de ses études, n'aurait *eu à y faire entrer que les races humaines
formant la population actuelle de notre globe. Qu’il suivî^uno classification plus ou moins analogue
à celle de Prichard ou à celle de Retzius, qu’avec Blumenbach il acceptât un chiffre très—restreint^ de
variétés crâniennes, ou qu’avec les auteurs modernes, il en multipliât considérablement le^nombre»_,le
naturaliste n’avait guère à remonter, à cette époque, au-dëïa, d§s quelques siècles dont so compose l’his- '
toire écrite de l’humanité. Tout au plus, avec Retzius, Nnsson, Serres et quelques autres, aurait-il ménagé
une petite pîcice au milieu des peuples d’Europe, aux constructeurs des monuments mégalithiques, dont
Eccard, Hearne, etc., avaient au dernier siècle exhumé déjà les débris.
Au moment présent il n’en saurait plus être de même. Non-seulement, en effet, la race des dolïïjgm a
pris une place importante dans*l’anthropologie européenne, mais d’autres races ont été decouvertes qui
l’avaient de longtemps précédée sur notre sol. Avant les hommes préhistoriques les hommes fossiles-avaient
vécu. L’histoire anatomique de ces premiers-nés du groupe humain est sans doute bien incomplète
encore; mais ce que nous en savons est fondé sur un certain nombre d’observations précisée qui doivent
nécessairement trouver place dans ce traité.
Cette histoire ne saSirait être négligée dans l’étude des populations actuelles. ’Elle nous apporte incontestablement
des données qui manquaient à nos devanciers. C’est là un fait qui a été compris d instinct,
pour ainsi dire, par plusieurs anthropologistes qui, tout <én se plaçant à des points de vuq différents, ont
cherché à rapprocher l’homme fossile de l’homme actuel. Nous aussi, on le sait, nous croyons légitimes
certains rapprochements dé cette nature. Nous croyons, par exemple, qu’il est désormais impossiblë
d’aborder le problème des origines européennes sans tenir compte de ces hommes qui, dans notre propre
QUATREFAGES ET HaMY. jgÿ IjÉj ' . I -