de Cowley, de Rogers, etc,. (I). Nous montrerons un peu plus loin que ces Hottentots, dont la taxonomie a
donné et donne encore lieu à des contestations fort sérieuses entre les ethnologues, ne forment pas une
véritable race, mais représentent en somme, ainsi que Blumenbach, Barrovv, etc., le pensaient au commencement
du siècle, le résultat du croisement des Rosjesmans avec les Nègres de l'Afrique australe,
Cafres proprement dits, Béchuanas, etc. (2).
Les premiers documents sur l’anthropologie des Bosjesmans ont été apportés en Europe par Levaillant
et par Lichtenstein. Le Muséum d histoire naturelle de Paris possède encore un . foetus à terme reeueilli
par le premier de ces voyageurs, et les collections allemandes ne comptent pas moins de quatre crânes
rassemblés par le second.
Blumenbach a publié, dans sa cinquième décade, l'une de ces pièces: qui fait partie de sai collection
à Goettingue (3) et à 1 aide de laquelle il a pu fixer d’une manière précise le type crânien de la race.
Schültze montrait en même temps que les quatre pièoes de Lichtenstein étaient si parfaitement semblables
qu’il serait difficile « de rencontrer une telle ressemblance entre deux crânes d’Européens (4).. É
Les caractères principaux des Bosjesmans ainsi bien établis, on.pouvait tenter de rechercher leurs
affinités ethniques. Knox aborda ce problème en 1824, et's’efforça. de faire prévaloir l’idée q u e g j f
nomades se rattacheraient à ce qu’il nommait la variété mongole de l’espèce -humaine ÿ ]. Desmoulins,
étudiant en 1826 Tes* matériaux rapportés de vEAfrique australe par Dela-
lande, n eut point de peine à réfuter la doctrine - de Knox .(6) qui ne
compte plus guère de partisans aujourd’hui (7). Mais, en détruisant cette
erreur, il contribuait à en vulgariser d’autres qui nfont pas encore disparu
au bout de plus de cinquante ans.,Il s’est efforcé, en effet, de séparer profondément
de sa race Housouana oit. £oscAhmàne i8)^ ée qu’il appelait la
race Hottenlote, qui p ’en est qu’une, altération sous l’influence de eiqïse-
ments divers. Ces deux races formaient l’egpke austro-africaine de l’auteur.
Sans aller aussi loin que Des.moulins, quelques écrivains nîodernes, Bleek
entre autres et Kahn tiennent encore aujourd’hui pour le dualisme ethnique des Hottentots et Bosje's-
mans. Mais la majeure partie des ethnologues admettent avec Blumenbach, Knox, Alexander, Hoefer,
Napiêr, Gallon, Vrolik, Waitz, Delitsch, etc,, que les deux groupes.doivent avoir une piême origine,
et que les différences que l’on signale dans leurs caractères sont dues aux mélanges plus ou moins considérables
que l’un de ces groupes paraît avoir subis.
Plus les description;! se multiplient, en effet, mieux on constate l’identité de tous les. documents anatomiques
recueillis sous le nom de Bosjesmans (9), mieux aussi on-reconnait les divergences énormes que
fî) Dampier. Voy. trad. cit., t. II, p. 169, 765.. T. Y, p. 189, etc. -
n’en sait pas bien exactement l’origine.
- Ce nom de Hottentots est inconnu aux natifs eux-mêmes;
(2) L’un de nous a exposé depuis longtemps avec détail dans ses cours l’opinion s
Blumenbach. s-énoncée (A. de Quatrefages. Rapp. c i l p. 512).
(3) Dec. Quint. Collect. Aur., p, 12-13. — CK Catal. Goett., n» 314.
(4) G.-E. Schültze. Uber Gali’s Entdeckungen die Organe des Gehirns betreffend, p. 26.
H ■ ■ im the 0rW »avd CtoracleriMc Differences orthe Native Places inkaMting the Extra-tropical Part of Southern
Africa [Hem. ofthe Wrnier Nat. Hist. Soc., vol. V, 4*22, trad. fr„ Ann. Sc. Nat., t. IV, p. 33-46 1825 ia-8»)
* S T O daNord.En.de (Enrope, de PAsieBoréale et OrLtaleaderAfrigucAuttrale.
W Ê B B Ê n°"s. «'H»™ Pi"» haut Jejivre, revient cependant à plusieurs reprises sur les afBnités cousidérailes qu’il « cru
reconnaître entre les Hottentots, les anciens Égyptiens et les Chinois (vol. I, p 41 125 etc )
.872, H H P. -412, u. H X X ,v ; B
présenténlies uns par rapport aux autres, les crânes publiés comme Hottentots, souvent analogues à
ceux des Bosjesmans, mais parfois aussi exagérant les caractères des Nègres les plus inférieurs (1). - ï
§ 2. — Description.
Nous ne pouvons mieux faire que de choisir pour type de la race le crâne que Blumenbach a décrit
dans sa cinquième décade, et dont Uoüs avons entre les mains le moulage envoyé par Licbtéristein à
Alexandre Brongniart.
Crame de Bosjesman (fig. 346, 347 et 349) — L’individu auquel ce crâne a appartenu était originaire
de îâ contrée située entre le fleuve Orange et là rivière Zack. Pendant trente ans il avait vécu de vols et
de rapines dans les districts de Roggeveld et de Nieuweveld; fait prisonni.éVen mai 1805, il était mort
au bout dé'six mois dans le ckchot où onle détenait, i l'âge d’une soixantaine d’années. Son crâne diffère
profondément de tous ceux que nous avons jusqu’à présent étudiés. Sa capacité ne dépasse point 1220
cent. cub. 11 est dolichocéphale .£’73,03 (d. ap. 0 * 1 7 8 ,'d. tr. max. 0M13Ô)v $es arcs-surcilfèrs à peine indiqués,
son cotonal qui monïè'à peine incliné, pour sè courber ensuite subitement .à angle presque droit,
Fig. 846 et 347._Cr&ne de Bosjesman, de Lichtenstein (profil et face, 1/2 grand. Coll. Blumenbach, d Gasttinguc, n° 3l-i)-
té s bosses frontales latérales en saillie surmontant des plans qui. fuient rapiderpëngen dehors et en arrière
et rétrécissent encore la.loge crânienne antérieure, tout cela doppe déjà au sujet qui est sops; nos yeux
une physionomie à part.
Les pariétaux, courtsèt aplatis, continuent là voûte surbaissée (d. bas.-bregm. 0m,123), oii s indiquent à
peine deux légers méplats latéraux et symétriques, jusqu’au niveau des bosses situées assez loin en amère
et assez bien accentuées, au niveau desquelles ils s’infléchissent assez rapidement pour s articuler avec
un occipital dont l’écaille supérieure renflée en triangle, saillant se détache nettement du reste du profil
(1), G. Sandieort. Tab. Cran.,.tab. V. — Yimont. Afi. cil., pl. CXVII, fig. 2. — Van der Hoeven. Bijdragen tot dé naturalisé
\ Gcschiedenis van der Negerstàmm. Leydén, 4842, in-4°, pl. II. ébitsch. Op. cit., S. 292, u. Taf. X X X lïï, XXXIV. Ao.-