sions prises par M. Fritsch et comparables aux nôtres-sont presque toutes aussi approchées que les
précédentes de celles de la colonne I du tableau XXXV qui suit (1).
Cinq autres Amatembous, désignés, comme , celui de Van der Hoeven, sous le nom de Tambuki
(Tamboeki), appartiennent à la collection si souvent citée de Nettley (2). Les descriptions de Williamson
nous les montrent assez semblables les uns aux autres, et reproduisant les traits que mettent en évi-
' dence les mensurations que nous venons de commenter brièvement.
Crâne d Amampondo. Les autres Cafres de la colonie du Cap, qui vivent sous le nom d’Ama-
mpondos, dans les comtés de l’Est, ne nous sont anatomiquement connus que par le crâne d’Amabaka
du Collège des chirurgiens de Londres, dont M. Flower a donné les. principales mesures (3). Il résulte
de la comparaison des chiffres .donnés par le.catalogue de M. Flower avec ceux de notre.colonne I, que
les différences signalées sont pour la plupart de l’ordre sexuel. Le crâne Amabaca, quoique féminin et
jeune, est dolichocéphale à 72 et demi, plus haut que large (d. a.-p. 0“,178, d. tr. max. 0m,129, d. bas.-
bregm. 0“, 134), relativement peu prognathe, platyrrhinien à un haut degré, etc.
Crânes d Amafengoüs. — Les Amafengous ou Fingoes, intermédiaires géographiques entre les Kosas
et les Zoulous, semblent se rapprocher beaucoup plus de ces derniers que des autres. Leur indice s’élève,
un peu, la hauteur proportionnelle s’accroît, les pommettes tendent à s’effacer, la figure se rétrécit, etc.
Bref, à ne juger que par les deux observations incomplètes de Van der Hoeven et de M. Fritsch, les
Fingoes seraient presque des Zoulous, sans que nous puissions pour cela préciser leur situation ethnologique
(4).
Crânes d Amazoüloüs (fig. 342). — Ce que l’on sait en effet de l’histoire des Zoulous nous montre ce
peuple, composé des débris agglomérés de tant de tribus différentes (5) que l’on ne saurait dans l’état
actuel de la science, rien dire de bien précis à leur sujet. Originaires probablement de cette partie du
continent mystérieux qui gît à l’Ouest des grands lacs (6), ils n’existent à l’état de peuple puissant que
depuis les guerres de Chaka qui ont incorporé dans la nation zoulou des milliers de vaincus, Bantous,
Bechuanas et Mozambiques. Il n’y a donc point lieu de s’étonner de trouver chez les individus qui
représentent le peuple zoulou dans nos collections d'Europe les divergences considérables qu’ils nous
offrent. Les Musées Davis et Van der. Hoeven, celui des chirurgiens de Londres, et le Muséum de Paris
possèdent tous ensemble dix crânes zoulous. Des quatre qui sont chez M. Davis, à Shelton, l'un rappelle
tout à fait par ses proportions générales les Nègres du Soudan. Les autres sont également remarquables
par leur longueur, leur étroitesse,, et le développement de leur occipital (7). Les variations sont d’ailleurs
assez grandes dans cette courte série ; mais leur étendue est plus grande encore à certains égards chez les
deux Zoulous, très authentiques d’ailleurs, de notre collection, recueillis qu’ils ont été par Delegorgue
dans le pays même avant?1847. Les Zoulous du Collège royal des chirurgiens offrent aussi des oscillations
considérables (8).
(1) G. F ritsch. Op. cil., tab. TV.
(2) Williamson. Cal. cit., p. 35.
(3) Flower. Cat. cit., p. 243. Les Amabakas forment une branche des Amampondos (Fritsch. Op. cit., p. 1). -
(4) Les Amafingoes repoussés par Chaka dans la .direction du sud-ouest, vivent actuellement dans la colonie de Natal sous la
domination anglaise. Il est probable que le Cafre de Natal, Agi-Bi, mort à Brest du tétanos et dont M. Ange Duval a offert la tété
à la Société d’anthropologie de.Paris en 1863 (Bull. Soc. d'anthrop. T. IV, p. 511, 1863) était un Fingoe. Voici les principales-
mesures de cette pièce. Cap. crân. 1660“, cire, horiz. 0”,539, d. a.-p. 0“,192, d. tr. max. 0m,t43, d. bas.-breg. 0m,l-36 ; front, max.
0“,124, min. 0“ ,099, biorb.ext. 0m,109,bizyg.0">,136, haut, face, 0“,091 ; orbite larg. 0“ ;040 ; haut. 0,034; nez long. 0,053; larg. 0m,027.
(5) G. F ritsch. Op. cit., p. 120. — R ..H artmann. Op. cit., p. 412.
(6) Voir la carte annexée au deuxième voyage de Livingstone.
(/) J.-B. Davis. Thés. Cran., p. 216. — Principales mesures des quatre crânes de Zoulous de M. Davis. Cap. crân. 1490“ ; cire,
horiz. 0“,513; d. a.-p. 0“,182; d. tr. 0“,133; front, max. 0“,115; occ. max. 0“,109; vertical. 0“ ,140 ; bizygom. 0m,133, ; courb.'
front, tôt. 0m, 128; par. 0", 135 ; occ. 0” , 113.
(8) F lower. Catalog. cil., p. 242-243.
Ceux qui ont visité une partie'de l’Europe en '1853, sous la conduite d’un chef nommé Manyosi, n’étaient
pas moins hétérogènes. Sur onze de ces naturels étudiés alors par Serres et par Quételet, six ou
sept offraient des physionomies nigritiques plus ou moins accentuées, mais trois au mollis, dont une
femme, tournaient visiblement au Hottentot, par la dilatation de la face, l’éclaircissement de la couleur, etc.
Enfin un dernier, d’aspect tout différent, paraissait fortement arabisé (1).
Nous donnons ci-contre le portrait, vu de face, du
chef de la bande Manyosi. On sera frappé, croyons-
nous, du type mixte qu’il présente (2).
Crâne de Béchuanas. —■ Les Béchuanas forment,
avons-nous dit, le second groupe des Bantous, bien
moins connu des anthropologistes que le premier.
Crânes de Ba- S ôuto (fig. 339) et de Mo-T lapi. —
Anders Retzius a donné la première description anatomique
d’un crâne de ce groupe. Dans un mémoire lu
devant l’Académie des sciences de Stockholm en 1845 (3),
il a fait connaître les caractères de la tête d’un chef
Mo-Souto (4), frère du roi Maloka, du Moritili. Cette
pièce, recueillie par Wahlberg, exagère la plupart des
traits signalés dans les paragraphes qui précèdent. Le
rétrécissement du crâne est tel que l’indice- céphalique
s’âbàisse jusqu’à 66,48 (d. a.-p. 0m,185, d. tr. 0m,123).
La hauteur s’élève, au contraire, à O“,! 40, de sorte que
l’hypsisténocéphalie atteint son maximum. La face semble avoir les mêmes proportions générales que
chez les Amakosas, dont nous avons les têtes sous les yeux. Le nez est tout à fait le même des
deux côtés /l’orbite est plus élevé chez le Mo-Souto, mais de même largeur, seulement son prognathisme
est sensiblement plus accusé, et sa mandibule est plus forte.
M. Flower a donné les mesures d’un autre crâne Mo-Souto, de la tribu de Moshesh, qui appartient
au Musée des chirurgiens de Londres, dolichocéphale (ind1 2 3 4 5 6 * 8. 71,20) et hypsisténocéphale (ind. haut.-
larg. 10 2 ,20), mais à un moindre degré que le sujet précédent et dont le volume atteint le chiffre très
élevé de 1610CC (5).
Nos collections du Muséum de Paris renferment quatre crânes de Béchuanas, reçus en 1870 du docteur
Casalis, et dont trois ont aussi appartenu à des sujets du célèbre Moshesh, c’est-à-dire à des Ba-Soutos,
tandis que le quatrième était celui d’un Mo-Tlapi. Cette petite série se montre enihoÿenne assez inférieure
(t) E.-T. H amy, Les Zoulous (Globe,suppl., n° 4, 17 mai 1879). On lira avec intérêt sur ces Zoulous une notice de Quételet, dans
YAnthropométi'ie de ce savant observateur. Quételet a mesuré deux de ces Noirsjsuivant sa méthode, leurs mesures sont consignéès
à la page 333 du livre cité plus haut.
(2) Les Matabélés, Matébélés ou Amadébélés, dont l’habitat s’étend du bassin dii Limpopo aux rives du Zambèze, ne sont guère
moins mélangés actuellement que les Zoulous avec lesquels ils sont apparentés de fort près. Lorsque vers 1820 Mossilikatsé eut
reconstitué la nation Matabélé avec les débris dès tribus refoulées vers le Nord par Chaka, le fondateur de l’empire zoulou, il se
trouva à la tête d’un peuple dont les Bantous de l’Est formaient bien la majorité; mais qui comprenait d’autres Nègres, puis des
Hottentots et même des Bosjemans. La collection de peintures de Jules Verreaux, acquise par le Muséum d’histoire naturelle, comprend
un portrait d’homme Matabélé, qui paraît tenir le milieu entre Bantouet Hottentot, et un portrait de femme du même peuple,
qui ressemble presque trait pour trait à la célèbre Bosjesmane, Sarah Baartje, si connue sous le nom de Vénus Holtentote.
(3) A. R etzius. Cranier af Abyssinie)' och Basuto Kaffer, trad. all. dans les Ethnolog. Schrift., p. 48-54.
(4) Chez les peuples Bechuanas, Mo est le préfixe singulier, Be ou Bq est le préfixe pluriel, Se est le préfixe linguistique. On dit
par exemple : Motlapi, Batlapi, Se-tlapi, Mosouto, Basoulo, Sesouto, etc.
(5) Flower. Cat. dt., p. 244.