Si l’on compare ces diamètres et ces rapports de notre série africaine avec ceux que nous' ont donnés
les Papouas et les Australiens (i); on constate que les différences sont minimes. La longueur est plus grande
chez les Australiens et les Papouas, mais ne l’emporte, en somme, que de 3 millim. chez les premiers
et de 2 millim. chez les seconds; les largeurs sont identiques à 1 millim. près; les hauteurs offrent
des écarts plus sensibles, 4 millim. du Papoua au Nègre africain, qui reste cependant en moyenne
hypsisténocéphale.
La courbe horizontale des Nègres (0®,505), est inférieure de 3 millim. à celle des Noirs océaniens
des deux races (0“,508), la courbe transverse qui l’emporte de' 6 millim. (0“,423) sur celle des Australiens
(0“S417), le cède de 3 millim. à celle des Papouas, enfin la médiane atteint à peine 0m,500, au lieu
de monter à 0m,504et 0",505, comme dans les deux autres groupes ethniques.
Cette diminution des diamètres et des courbes est d’ailleurs plus apparente que réelle au point de vue de
l’amplitude des loges cérébrales. Les arcs surciliers, très développés chez les Australiens et les Papouas,
sont au contraire généralement peu accusés chez les Africains, et le diamètre antéro-postérieur que ces
saillies augmentent sensiblement, dans les premiers surtout, serait au contraire quelque peu moindre
que celui des Nègres vrais, si l’on pouvait ne point tenir compte de leur voussure dans les mensurations.
D’autre part l’épaisseur, du crâne des Nègres d’Afrique, qui est quelquefois assez forte, est le plus souvent
bien loin d’égaler celle des Nègres occidentaux et surtout des Australiens. Aussi leur capacité moyenne,
au lieu d’être inférieure à celle des uns et des autres, remporte-t-elle sur celle des Papouas de 35 centimètres
cubes environ, et donne-t-elle le chiffre de 1410.
La diminution de saillie des arcs surciliers dont il vient d’être question se traduit par la réduction de
la courbe sous-cérébrale à une longueur de 0“,023. Le reste de la courbe du frontal est représenté au
contraire par 0m,103, chiffre un peu plus avantageux que celui qu’atteignent les deux autres races, et
surtout que celui des Australiens, quoique, en résumé, la frontale totale soit la même chez ces derniers
et chez nos Nègres. L’égalité absolue entre les courbes pariétale et frontale est aussi à relever dans une
série comme dans l’autre. Les diamètres bi-temporaux et bi-auriculaires sont également identiques, dans
les trois groupes ethniques, le bi-auriculaire et l’occipital maximum des Nègres se maintiennent un peu
plus faibles, mais le frontal maximum l’emporte, en revanche, d’une quantité égale.
En résumé, à part l’atténuation des arcades surcilières et l’adoucissement général de tous les traits, le
crâne nègre diffère peu par sa morphologie extérieure de celui des groupes océaniens auquel nous
venons de le comparer, quoiqu’il puisse loger un cerveau sensiblement plus volumineux. Les caractères
différentiels de la face sont de même ordre. Les chiffres que donnent nos cent dix-huit observations
détaillées montrent seulement que cet ensemble osseux, égal en largeur vers le haut à celui des
Papouas (0m,105), par conséquent moins développé dans cette région que celui des Australiens, est un
peu inférieur l’un et à l’autçe, surtout au premier, en son maximum, qui ne dépasse pas 0“,128 au
niveau des arcades zygomatiques. La racine du nez des Nègres est, en moyenne, plus épaisse, elle
mesure 0“,028; les orbites, plus grands quê ceux des Australiens, plus petits que ceux des Papouas.
surtout en largeur, atteignent l’indice 86,84. Le nez offre l’indice 56,25, intermédiaire à ceux des deux
autres races. L’indice facial (68,75) tient; également le milieu entre les rapports similaires que fournissent
les Australiens et les Papouas.
Le prognathisme sous-nasal est moins accusé chez les Nègres africains que chez les autres ; l’angle
de Camper est plus ouvert de deux degrés que celui des Papouas ; mais les deux autres angles, alvéolaire et
dentaire, sont égaux à ceux des Australiens (64° et 59°). La projection faciale est de 0“,028 (2), la distance
de l’épine nasale postérieure au trou occipital atteint 0“,046.
(1) Voy^pïus ifaiit, p. 296 et 323. ’
(2) Voy. plus haut, p. 323.
La mandibuledes Nègres d’Afrique est moins proclive que ■ .des.Océaniens qui nous serventdeterne
de comparaison * l'angle alvéolo-mentonnier M 'dé cinq à s.* degrés moins ouvert que nous ne lavons
vu précédemment,! ce qui vient d'ailleurs à l'appui des propositions formulées, .1 y a bien longtemps par
quelques auteurs sur fa -caractérisation du menton dans les deux groupes. La branche horizonta e es
L t entière plus haute, mais c’est surtout vers, la symphyse qu'elle se montre-plus développée. La
hauteur sympbysaire l’emporte de 4 à 5 millim. ; au niVeau de la seconde molaire, 1 avantage eu faveur
des Nègres es/encore - de 1 à .3: millimètres. La branché."montante tient le milieu, par ses dimensions
entre celles des Papouas êfdes Australiens ; W Ê Ê au moins aussi inclinée sur 1 horizontale que
chez ces dernières. L’angle qui mesure cette inclinaison monte à H2° chez les Negres du Soudan.
Chacun de. ces traits offre d'ailleurs des variations, assez grandes, dont les descriptions! et les mesures
données précédemment permettront, dans une large mesure, d’apprécier 1 étendue.
C h a p i t r e XII. — R a c e B o s j e s m a n e .
§ H is to r iq u e .
Lorsque les Hollandais s'établifct au Cap de Bonne-Espérance, de nombreux groupes d’indigènes
occupaient lêi! environs d e l à nouvelle colonie. Tén Rhynp mentionnait sept nations Van Riebeck en
..nommait seize.. Greyenbroek, copié parKbttè,
partie disparus augurd’hui, dont l'identification avec, les tribus actuelles est en tout cas ort difficile (-),
et qui se rattacheh#.toutes plus ou moins intimement à-la race du | d de l'Afrique dont les Bosjesmaus,
Boschimans ou Bushmens H sont habituellement considérés commets représentants t a î™ -
Ces sauvagès,: que nous appelons liosjnmam, du mot q u e t e Hollandais ont employé tout d abord
n’ont point de nomjgrar se désigner eux-mêmes. Saab est leur nom en langue korana. On les nomme
a i i i 'quelquefois Batuas, Baroas et Bushies f i } . ,
A côté d’eux sont d’àutres nations, dont fts traits peu homogènes, se rapprochent tantôt de ceux des
Bosjesmans et tantôt de ceux des Nègres. Cegjnt les Koi-Roin ( | Hottentots-ou Hodmadods de Dampier,
<}> . Nàpier {Excursions'm South Africa, vol. I , P- 80). w . ib h a . - l686 in . fo p . 377, - - K olbe. Des-
Hoftoitotis, fe ifo su , 1686, p, » « in-12. Ces dix-hâit peuples sont les. Gounyemans ou m K U Ê W ÊÊmÊÊtÊÊÊtm^mÊ IIÊÊSÊÊÊiKnm^ am^ ÊimÊ UÊmÊ ÊÊmÊÊi
UÊKKKÊKM 1 HHiHHB (■ ■ ■ Dameras, qui sont une tribu Béehuana (J.-C. f w a . l t M éâploJé.sSus.j.8ite torme pour la
. -(3) Bushmen est la forme anglaise du nom, qui signiBe homme de bu ^ ^ ^ ^ terme COmme synonyme de.
1686, citéspar Napier,, V01VI, p. 125). . - t e ' ,A . yarlées. Doèlme (Zuiuàùfir
Quaqua.