0m,113; enfin le diamètre bi-orbitaire externe s’arrête à 0m,102. Le bord pariétal ne mesure, suivant sa
courbe, que 0oe,110. L’observateur auquel nous devons ces chiffres a malheureusement négligé de nous
dire à quelle hauteur s’élève la ligne d’insertion du muscle temporal. Nous ignorons donc quel rapport
existe entre ces deux courbes. La fosse temporale paraît toutefois relativement peu étendue; elle est
profonde d’ailleurs et mal limitée en haut par une courbe allongée et surbaissée. Ces caractères presque
Fig. 9.—Frontal de Denise (Va grand.,
vu de profil) d’après un croquis de
M. Marion.
enfantins sont en rapport non-seulement avec les mensurations que nous venons de donner, mais encore
avec la persistance de la suture médio-frontale dont on voit les traces au-dessus de la base du nez dans
une certaine étendue. Quelque jeune qu’il fût d’ailleurs, le sujet dont nous venons d esquisser rapidement
les particularités anatomiques, avait déjà cette épaisseur des os de la voûte qui caractérise sa race.
M. Sauvage a trouvé que le bord postérieur du frontal, entre le bregma et la ligne temporale, ne mesure
pas moins de 0“, 006 et demi; ce qui, pour un adolescent, représente une épaisseur considérable (1).
Type féminin.
Crânes de Stængenæs, de l’Olmo, de Clichy (fig. 11, 12, 14, 45, 17). — Les formes crâniennes
spécialement assignées à la race à laquelle nous avons donné le nom historique de Canstadt, se sont montrées
constantes chez les sujets mâles que nous venons d’examiner. Si, ayant épuisé la liste des pièces, fossiles
rapportées d’un commun accord au type masculin, nous abordons 1 étude des fragments attribuables
au sexe féminin dans la même race, nous constaterons que ceux de ces caractères, propres aux os frontaux
qui nous ont paru si frappants chez l’homme, s’atténuent chez la femme, au point de disparaître presque
complètement dans certains cas.
Un premier crâne, aux formes généralement adoucies, extrait des couches coquillières soulevées de
Stængenæs, en Scandinavie, et dont nous trouvons une figure malheureusement médiocre dans l’ouvrage
de M. Nilsson (2), nous montre un front de moyenne hauteur, et dont l’obliquité est déjà moins considérable
que dans aucun des crânes précédemment décrits. Les arcades surcilières sont encore épaisses,
mais proéminent moins que sur les cinq sujets dont il a été parlé plus haùt. La glabelle est aussi moins
saillante.
(1) Outre le frontal de la collection Pichot et celui du Musée du Puy dont il a été dit quelques mots plus haut, notre collègue
M. Sauvage a encore eu entre les mains diverses parties de crâne et de face engagées dans un bloc de 36 c. cubes environ, découvert
longtemps après à la Denise, et qui contient, en outre, un assez grand nombre d’os des membres. C’est à ce bloc, d’une origine problématique,
qu’il faut en partie attribuer le discrédit qui a trop longtemps été attaché aux trouvailles de la Denise. Nous nous
abstiendrons de parler de cette pièce dont les caractères anatomiques, tout modernes, n’ont rien de commun, parait-il, avec ceux
sur lesquels nous insistons en ce moment.
(2) S. Nilsson. Les habitants primitifs de la Scandinavie, trad. fr., Paris, 1868, in-8°, p. 153-159 et pl. XV.
Sur un second crâne aux contours arrondis, le crâne de Clichy regardé comme féminin par M. Prti-
ner-Bey (et nous nous rattachons à cette opinion) (1), le relèvement du front est à peu près semblable à
celui que nous venons de signaler dans la pièce de Stængenæs (fig. 17). Enfin sur le crâne de l’Olmo
découvert, ainsi qu’il a été dit, par M. Cocchi, en 1863 (2), et qui est rapporté, comme les précédents, au
premier âge quaternaire, sur ce crâne, disons-nous, les
arcs surciliers ne sont plus qu’indiqués. Le front est
peu élevé, mais il monte presque verticalement, et
changeant brusquement de direction à 0m, 04 environ
au-dessus des sourcils, il devient tout d’un coup assez
aplati pour que le profil en soit presque horizontal.
Cette verticalité de la région métopique est probablement
exagérée par la déformation posthume qui, en
affaissant la voûte en son milieu, a eu pour résultat de
projeter légèrement le frontal en avant.
Des modifications aussi profondes des parties antérieures
du crâne pourraient, de prime abord, être considérées
comme ethniques. Et il nous paraît, en effet,
Fig. 11. — Crâne de Ciichy-(nor-
ma verticalis, 7* grand.)- '
Fig. 12. — Crâne de l'Olmo
norma (verticalis, V* grand.).
ressortir des quelques lignes consacrées par M. Ch. Vogt à cette remarquable pièce, qu’il s’est arrêté
Fig. 13. — Norma verticalis du'crâne du Neanderthal
■ : (V* grandeur).
en dernier lieu à cette manière de voir, qui ferait du crâne de l’Olmo un type nouveau, entièrement différent
de tous les autres (3).
(1) Eue. B ertrand. Crâne et ossements trouvés dans une carrière de l'avenue de Clichy. (Bull. Soc. Anthrop. de Paris, 2® série, t. m ,
1868, p. 329-332.) — Cf. Bull, cit., p. 409.
(2) I. CoccHr. L'uomo fossile nelV Italia centrale. Studi paleoetnologici. Milano 1867, in-4°, 4 pl. (Eslr. dal Vol. I l delle Mem. délia Soc.
liai, di Sc. Nat.) — Le crâne gisait à 15 mètres de profondeur dans l’argile lacustre de la tranchée de l’Olmo, avec une belle pointe
de lance en silex, un peu de charbon, une défense d’éléphant et une mâchoire inférieure de l'equus Larteti.
(3) Ch. Vogt. Su alcuni antichi cranii humani rinvenuti in Italia, br. in-8°. Torino, 1866 et Bull. Soc. Anthrop. de Paris, 2e série,
Quatrefages et Hamy. 3