féminine aux chiffres que l’on peut lire à la colonne 1 du tableau XXXVII ci-après (I). Un crâne d’enfant
du sexe féminin de huit ans environ est remarquable par l’accentuation de la plupart des caractères propres
à la race. Nous donnons ci-dessous ses principales mesures (2).
Nous juxtaposons aux figures représentant nos crânes des deux sexes
de race Bosjesmane deux portraits diagraphiés de profil d’après des
plâtres qui appartiennent au Muséum de Paris. L’un est celui d’un
homme montré
jadis à l’Hippodrome sous le nom de Yunka, l’autre
est celui de Saartjé Bartmann elle-même, moulée après sa mort par
Merlieux. Cette dernière physionomie est surtout bien caractéristique.
Autres crânes Bosjesmans. — Toutes les autres pièces connues
provenant de sujets Bosjesmans rentrent dans les descriptions que
l’on vient de lire. Nous avons déjà dit, d’après Schültze, que les trois
crânes, qui formaient avec celui de Goettingue la collection Lichtenstein,
sont identiques à ce dernier; La pièce dont Knox a fait rapidement
connaître les traits principaux, celles que Sandifort et Martin
ont figurées (3) sont intermédiaires aux nôtres. L’excellente description
que Williamson consacre aux neuf crânes Bosjesmans du Musée
de l’armée anglaise (4) détaille des caractères anatomiques en tout
semblables à ceux que nous avons relevés précédemment.
Van der Hoevén (5), Vrolik (6), MM. J.-B. Davis (7), Flower (8),
Fig. 353. — Buste de Saartje Bartmann dite la
Vénus Hottentote (Mus. Hist. Nat. 1/4grand.).
Zückerkandl (9) dans leurs catalogues craniologiques font connaître quatorze pièces presque toutes voi-
(1) Mesures delà mandibule de deux Bosjesmanes : diam. bicondyl. 92, biangul. 80, écartem. des 2e* mol. 80, des canines, 22 ; dist.
angul. symph. 72; branch. mont. haut. 33, larg. transv. 31, obliq. 27 ; branch. horiz., haut, symph. 30, 2e mol. 21 ; épaiss. symph.
14, 2e mol. I3,angl. mandib. 105°, alv.-ment. 92°.,
(2) Principales mesures de la jeune fille Bosjesmane. Cap. cràn. 1240” , cire, horiz. 0,487, d. a.-p. 0“ ,164, d. tr. max. 0m,129,
d. iront, min. 0,086, max. 0,104, biorb. ext 0,088, bizyg. 0,097, bas.-breg. 0m,li4 , haut, face 0,060, orb. larg..0,034, haut. 0,0315,
nez larg. 0,020, haut. 0,034.
X3) G. Sandifort. Tab. Cran., tab. V I .— W.-C.-L. Martin. Op. cit., p. 298, fig. 233. — La pièce de Sandifort a passé dans le
musée Vrolik où elle est décrite sous le n° 147.
(4) Williamson. Op. cit., p. 43-46.
(5) Le Cranium Boschjesmanni de Van der Hoeven (n° 165, p. 58) est remarquable par l’a&sence d’os propres du nez. Au-dessus de
l’ouverture des narines une suture médiane s’élève jusqu’au front entre les branches montantes des maxillaires supérieurs. Cire,
horiz. 0m,50l; d. a.-p. 0“,171 (?); d. tr. max. 0m,130, etc. M. Davis a rencontré deux fois cette anomalie chez des Nègres (Thés.
Cran., n° 1461, p. 206 ; n° 1066, p. 208).
‘(6) Musée Vrolik, p. 55. — Le crâne masculin du Musée Vrolik (n° 146) ne diffère, selon cet anatomiste, de celui de Sandifort
« que par les caractères qui dépendent de l’âge ou du sexe. » Nous ferons cependant remarquer que son volume (d. a.-p. 0“,193,
d. tr. max. 0m,135, cire, horiz. 0m,535) ; sa dolichocéphalie très accusée (ind. céph. 69,94), que dépassé, il est vrai, celle des
Bosjesmans de M. Davis (67,02) ; son développement relatif en hauteur, l’abrutissement de physionomie que lui prête Vrolik, tout
cela porterait à le rapprocher plus volontiers des Namaquas ou des Hottentots coloniaux que des Bosjesmans.
(7) Principales mesures d’un crâne de Bosjesman du musée Davis. Cap. crân. 1295“ ; d. a.-p. O™,185, d. tr. max. 0m,l24, ind. céph.
67,02; d. front, max..0,“ 104,occ. max. 0“ ,104, vertic. (max.) 0“ ,126,bizyg. 0“,124,courb. horiz. tôt. 0m,500, front. 0“,132,par. 0“,126,
occ. O“,!!!.
Principales mesures de trois crânes de Bosjesmanes du même Musée. Cap. crân. 1260°’, d. a.-p. 0“ ,174, d. tr. max. O“,127 ; ind.
céph. 72,98, d. front max. 0“,107. occ. max. lm,103, vertical (max.) 0“,124, bizyg. 0“,114, courb. horiz. tôt. 0m,487; front. 0“,131,
par. 0m, 116, occ. 0“ ,ll5 . — M. Davis fait remarquer que deux de ces quatre crânes ont les os propres du nez soudés intimement
(Thés. Cran., p. 216)..
(8) M. Flower donne dans son catalogue les mesures de deux hommes et de quatre femmes de tribus Bosjesmanes. Les hommes
ont pour capacité 1330*', pour diamètre crânien 0“ ,180, 0“,137, 0“ ,131, pour indice céphalique, 76,11 ; 72,77; 95,62. Leur circonférence
horizontale égale 0“,511 ; leur indice orbitaire, 75,64, et leur indice nasal, 61,70. Les femmes ont pour capacité 1215°°, pour
diamètres crâniens 0m,173, 0“,133 et 0m,123, pour indices correspondants 76,87 ; 71,07 ; 92,48. Leur circonférence horizontale est
de 0“ ,486, l’indice orbitaire et l’indice nasal de trois d’entre elles sont de 86,11 et 56,81 (Cat. cit., p. 246).
(9) Zückerkandl. Op. cit., p. 64. —Il y a lieu de faire quelques réserves sur la détermination ethnique de la pièce décrite dans le
recueil de la Novara.
«nés à divers degrés de celles que nous venons de décrire. Enfin les riches matériaux édités par
M. Fritsch (1) présentent les mêmes caractéristiques. 1!" ': ■ • '
Presque tous ces documents, dispersés dans les musées d'Europe, proviennent de la ville même du
Cap. Des individus amenés dans cette capitale de la colonie, à la suite de quelque expédition rentrant
de l’intérieur, sont venus mourir, après un séjour plus ou moins prolongé à l’hôpital Somerset ou
dans quelque autre asile, et leurs têtes ont été expédiées à Londres, à Paris, eto.
Les sujets dont on connaissait là provenance étaient nés sur les bords du fleuve Orange, comme
ceux de Lichtenstein, dé Smith, de MM. Flower et Mûrie. La collection formée par M. Fritsch ( se
compose d’individus morts à Colesberg et au Clan-William, dans la même vallée, ou à Shoshong, sur
lè haut Limpopo. Un seul, encore n'est-il point d’un type tout à fait pur, est donné par M. Fritsch comme
du district occidental, où l’on a bien des fois signalé la présence de Bosjesmans disparus aujourdhui.
Cette région n’est pas la seule que ces sauvages aient dû abandonner depuis lors. Ils s’étendaient
encore au siècle dernier jusqu’au 31' degré (2). Il y a quarante-tans on les rencontrait des confins
de la colonie du Cap au lac Mampour, après de trois cents lieues au nord de Lattakoug); de nos jours,
Ils ne descendent plus qu’accidentellement au sud du 28' parallèlgMais, du côté du nord, quelques-
unés de leurs tribus remontent jusqu’au delà du 19' degré. Nous considérons comme appartenant
très probablement à ce groupe les Kossobolos, par exemple, dont parle Delegorgue (4), qui vivent isolés
au nord des ZOUlous dans la région d’Amaswasi, vulgairement appelée pays de Sapoussa; les Haukoins
observés par Hahn et Rath dans l'Ovampo (B) ; enfin ces Kassikers rencontrés par M. Serpa Pinto dont
la description s’applique jusque dans ses détails aux Bosjesmans les plus purs (6).
Nous ne possédons malheureusement sur tous ces peuples aucun document anatomique.
: n . . i * d e H o t t e n t o t s (pl. XXXIX, fig. 1 et 2, et dans le texte fig. 348). — A côté des bandes nomades
des Bosjesmans,pl véritables aborigènes de l’Afrique australe, ainsi que Barrow les nomme, et sam
mélange avec aucune autre tribu (j|, » vivent des agglomérations plus ou moins sédentaires, et peu
homogènes, qui se rattachent par des liens quelquefois étroits à la race Bosjesmane, mais qui offrent souvent
aussi des caractères véritablement nigritiques. Ce sont les tribus Hottentotes, dont 1 origine et les
relations ethniques ont été bien souvent discutées depuis un siècle. Nous avons déjà dit que nous
• considérons avec Kolbe, La Caille, Blumenbach, Knox, Vrolik, Wailz, etc., ces Hottentots, oomme le
résultat du mélange des Bosjesmans et des Nègres qui les entourent, Béchuanas, Bantous, etc.
Nous fondons avant tout cette manière de Voir sur l’examen des crânes que nous avons sous les yeux.
Tandis que les vrais Bosjesmans, passés en revue ci-dessus, ne présentaient, en somme, que fiesvariations
assez restreintes, les Hottentots coloniaux,; dont nous avons étudié,.ÿ-eize exemplaires, présentent les
ü Ce» pièces sont au nombre de cinq, deux ont appartenu à des hommes inhumés à Colesberg et an Clan William, trois sont des
crânes de femmes de Colesberg, de Shoshong et du même Clan William. Voici quéfques-iines de leurs mesures. Hommes, a j> uM
1225 m horiz. (M H , d. a.-p. ■ ■ tr. max. 0«,132, biauricul. 0,129’,. front, min. 0,100, max. 0,t05, bizyg. 0 ,118, etc.
Femmes, capacité 1210“ , cire, horiz. O«,H0, d. a.-p. 0” ,174, d. tr. max. 0»,131, K a hM . « V ® , front. mm. 0"!09J, max.
0“, 103; bizyg. 0“,106, etc. (Cf. F ritsch. Op. cit., P* 412, tab. IV. U. taf. XXXIV, XXXVI). , , . -
(2) Le nom de Bosjesmans, donné à une rivière qui se jette àSa mer entre la baie semble indiquer
qu’au moment de la première occupation hollandaise, les sauvages Bosjesmans atteignaient le 33e degré su ■
(3) Moffat. Vingt-trois ans de séjour dans le Sud de l'Afrique, trad. fr. Paris, s. d., in-8°. L’édition originale date de 1842.
(4) Delegorgue. Voyage dans l’Afrique Australe. Paris, 1847, in-8°, t. H, p. 547-518.
(5) Hahn et Rath. Reisein Sudwestlichen Afrika (1857) (Petermann’s Mittheilungen. Bd. V. S. 297. u. taf. XI, 1859).
(6) Ajoutons qu’Andersson mentionne fréquemment la présence de Bushmens qu’il distingue des grès ans es régions ecou
vertes par lui au nord du pays des Damaras (C.-J.Andersson, The Okavango River. London, 1861,in-8°, p. 141; 151, etc.). Livingstone
indique aussi la présence de Bushmens, vers Ntwetwé et Kama-Kama, mais ces nomades nont que des ana ogies e moeurs e
d’habitudes avec, les Bosjesmans proprement dits. Ce ne soit pins les êtres rabougris, an teint jaune, du Kalahan, ce sont des
hommes'de grande taille ( t a . S f f p ' découplée et presque noirs (D. IuvniosioitE. ir a i, cit., p. 90, 186, 194).
(7) J. Barrow. Travels into the interior of Southern Afinca, vol. I, p. 158.