saillante. Un os'wormien assez volumineux (0m,0i9 de large, 0m,012 de haut), sépare à droite le sphénoïde
du pariétal (1) ; la même disposition se retrouve réduite et incomplète du côté gauche.
La face a exactement les mêmes proportions générales dans les deux sexes; l’indice facial, qui se chiffrait
plus haut par 67,96, égale ici. 67, 40, et les orbites sont de même largeur, mais ils sont verticalement
un peu plus développés. Le prognathisme est un peu plus exagéré, les arcades dentaires sont, à proportion,
plus fortes, et les dents qu’elles portent, en partie plus volumineuses.
A u t r e s c r â n e s d e l a T e r r e d ’A r n h em . — 11 existe encore dans la collection Dumoutier un autre crâne
recueilli par ce naturaliste à la Terre d’Arnhem, comme les deux précédents, mais qui ne porte, pas
l’indication de la localité dont il provient. Ce crâne masculin diffère principalement de ceux du
même sexe que nous venons d’étudier par des dimensions un peu plus élevées (cap. crân. 1370" ; Cire,
horiz. 0“,525; d. a.-p. 0m, 189 ; d. tr. max. 0“, 132 ; d. bas.-bregm. 0”,137 ; ind. 69, 84; 72,48,
103,76, etc.). Un grand os wormien de forme régulièrement losangique, mesurant 0m,057 de haut
et 0m;061 de large, occupe le sommet du lambda, et déforme quelque peu dans ces parages les contours
crâniens. A la face, nous ne trouvons à signaler de bien remarquable que l’épaisseur de la racine
du nez, qui atteint 0m,034 (2).
Cr â n e s d e l a t r ib u d e Cam p in H e a v e n . La question des analogies et des différences qui peuvent
exister entre les Australiens de. la côte et ceux de l’intérieur, se pose pour la première fois devant nous
à propos des crânes féminins recueillis par Jules Verreaux en 1845, à quelques journées de marche de
la mer, sur les terres d’une tribu dont il ne nous a malheureusement point transmis le nom, et dans un
emplacement qu’il appelait Camp in Heaven. Nous avons déjà dit plus haut que ces crânes, au nombre
de deux, ont été exhumés d’une sépulture avec leurs bassins complets, et que leur sexe ne saurait être
considéré comme douteux. Ils offrent d'ailleurs, l’un et l’autre, des contours antéro-postérieurs presque
identiques à ceux des crânes féminins de la baie Rafles, dont ils ne se différencient que par le volume,
et par la saillie des bosses pariétales, assez accusée pour donner à la tête, vue d’en haut, un aspect presque
piriforme. La base du front est saillante, mais les arcs surciliers sont à peine dessinés, et là dépréssion
transverse qui les limiterait supérieurement sur des crânes masculins fait ici complètement défaut. La
surélévation médiane rappelle en plus petit ce que nous avons vu chez les individus du sexe masculin, mais
les bosses sont plus distinctes, et deux méplats pariétaux antéro-postérieurs fort accusés contribuent à
mettre bien en relief les bosses de même nom, que limite d’ailleurs en arrière le plan oblique dont il à
été question précédemment. La portion cérébrale de l’occipital est médiocrement renflée en une sorte de
disque quelque peu excavé sur la ligne médiane, la portion cérébelleuse est aussi assez convexe. Les détails
de labase du crâne sonttoujours très-accentués. Les sutures sont simples; sur l’une des deux pièces (pl. XXVI
et fig. 284), un grand wormien sépare le pariétal du sphénoïde. Sur l’autre, lés deux temporaux viennent
s’articuler avec le frontal par des ponts osseux de O”,011 et 0“,013. (I)
(I) Un autre osselet surnuméraire occupe un siège que nous avons rarement rencontré jusqu’ici, longeant l’écaille temporale
droite sur le milieu de sa convexité, dans une longueur de près de 3 centimètres.
2) S il faut en croire Sari, la tribu des Oïtbis, qui occupe le sud de la péninsule de Cobourg, offrirait un certain nombre de caractères
donnant à supposer qu’elle a dû recevoir à une époque déjà ancienne, de l’Archipel malais, une infusion de sang indonésien (Earl dit
polynésien). Le célèbre ethnologiste anglais semble môme disposé à croire que cette tribu ne serait pas la seule à présenter les traces
d’un semblable métissage dans cette région, ce que confirmeraient d’ailleurs certaines observations de Grey. « Un cercle, tracé autour
de 1 établissement de Port-Essington, écrivait Earl dans le mémoire cité plus haut, renfermerait un nombre presque égal de tribus distinctes,
variant en complexion du noir de suie du Nègre au jaune rougeâtre du Polynésien montagnard (Indonésien de noire nomenclature)
et ne différant pas moins par la condition sociale que par les apparences personnelles. » (G.-W. Earl. 0p. cit., p. 239.) On
pourrait, non sans quelque vraisemblance, rapporter à l’une de ces tribus, qui vivent en hostilité avec les sauvages de la péninsule de
Cobourg, un crâne recueilli chez, ces derniers à la baie Baffles par Dumont d’Urville, et qui, tout en s’éloignant considérablement par
la morphologie de ceux dont il vient d’élre parlé, se rapproche au contraire beaucoup des crânes Dayaks de Bornéo que nous avons
sous les yeux. Nous décrirons cette pièce plus tard.
Les traits qui frappent le plus dans l’ossature de la face sont l’ampleur des orbiteB, la projection énorme
d es maxillaires eu avant, enfin, sur celle de ces têtes que nous avons fait figurer dans notre atlas, le volume
et la fojçce de tout le système dentaire. Les incisives né mesurent pas moins de 0-,011 carrés de surface
émaillée j les caninesi longues de 0",011.5 et larges dé 0“,095, n'ont pas moins de 0*,009 d’épaïssëur;
les molaires supérieures, mesurées sur la surface dé trituration, atteignent, la première 0",012 de longueur,
Fig. 284 et 285. — Crânes d’Australiennes de Camp in Heaven, vus l’un de profil et l’autre d’en haut (Mus. Hist. Nat., Coll. Verreaux,
n - 30 et 31).
la deuxième 0ra,011 ; les inférieures, mesurées de même, atteignent, la première 0m,014 de longuëur, la
seconde 0m,013, la troisième 0m,012 (1), toutes ces dernières dents sont pëntaCuspidées. La symphysè est
extrêmement proclive, et la branche montante s’élève plus oblique que dans les crânes mascûlins précédemment
examinés. -
Crâne du district de Roebuck. T erre de Dampier. — M. James Martin> dans le cours de son exploration
du nord-ouest australien en 1863, a recueilli dans l’intérieur du district de Roebuck un crâne quil a
brièvement décrit (2). M. Martin semble disposé à voir, dans certaines particularités qu’il relève sur cette
tête, des arguments en faveur de la diversité de race des Australiens de l’intérieur et de ceux de la côte.
Les premiers lui ont semblé plus musclés, plus grands, plus intelligents en apparence, d aspect plu?
agréable, et plutôt.rapprochés « des Polynésiens ou des Keloenonésiens de la première division (Nouvelles-
Hébrides, etc.) que de ceux de la seconde division, à laquelle appartiennent lès Australiens. » A l’appui
de ce rapprochement, M. Martin signale spécialement l’angle facial, « qui contraste très-favorablement,
chez les indigènes de l’intérieur, avec celui des types abaissés des naturels australiens (3). »
(1) Les molaires supérieures de la seconde tète se font moins remarquer par leur volume que par l’Obliquité de leur implantation
qui est si grande, que le contact n’a plus lieu que par le tubercule interne et postérieur de la première, appuyé contre le tubercule
externe et antérieur de la seconde ; c’est l’exagération de ce que l’on trouve seulement indiqué sur plusieurs des têtes d Australiens
que nous avons sous les yeux. i l
(2) J. Martin. Explorations in North Western Australia (The Journ. ofthe Roy. Geogr. Soc., vol. XXV, p. 284, 1865)...
(3) « Tandis que l’angle facial de ces derniers est inscrit dans un arc de 85 degrés (soit 76 degrés en degrés nonagésimaux), celui
du crâne qui est devant moi, dit M. J. Martin, en mesure 94 (84 degrés nonagésim.), ou seulement 1 degré de moins que l’aogle
facial moyen des Européens. » .s&nexy »•■kswkv •••;• i um m ' 1 H " H
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