nues de la face sont aussi presque identiques, puisque les différedceS'qui se manifestent se chiffrent par
quelques millimètres.
Enfin les commentaires de M. Meyer font connaître un certain nombre d’observations anatomiques
qui portent en grande partie sur les points que nous avons déjà .signalés %n parlant dés crânes de
Rubi. Les particularités le plus souvent: observées ssont la voussure postérieure, le développement des
lignes courbes occipitales et temporales, la saillieien forme' de crête qui.termine fréquemment ces
dernières en arrière, la projection des arcades surciliê*p,!.'le prognathisme alvéolaire, etc. -
L’asymétrie est un peu moins fréquente à Kordo-qu’à Rubi, vingt-deux orânes sur cent huit en sont
pourtant encore frappés, 20/100 par conséquent; à Rubi la proportion s'en élevait à 26/100. Comme
. à Rubi, la synostose est beaucoup plus précoce en avant qu’en arrière, et débute habituellement par
les coronales latérales. Les anomalies osseuses sont extrêmement communes ; la proportion est la même
qu à Rubi, ou bien peu s’en faut. Sur un peu plus de cinquante crânes offrant des "Irrégularités dans
leurs lignes articulaires, M.. Meyer emsignale trois dont la médidéfrontale est encore visible-èn Totalité
ou en partie, quatre sur lesquels l’écaille temporale se prolonge plus ou moins largement jusqu’au:
frontal des deux côtés à la fois (1), trois autres présentant cette même "disposition seulement à droite,
tandis qu’à gauche l’intervalle entre le sphénoïde et le pariétal est comblé par des wormiens, un, enfin,
avec le même processus du,côté gauche, mais parfaitement régulier à droite.
Outre les trois -observations de -wormiens dans les fontanelles antéro-inférieures dont il vient d’être
question, M. Meyeren énu mère un grand nombre d’autres;, cette anomalie, que nous avons déjà vue assez
commune chez les Tasmaniens (2), se présente chez les Papouas bien plus fréquente enoqre. Nous avons
relevé dans ‘le mémoire de M. Meyer dix-neuf cas au moins- oit. elle étaiti|ȧlatéraIe, et vingt-deux ou
vingt-trois dans lesquels elle s’observait à droite ou à gau chey ornais surtout à droite, avec toutes- les"
variations imaginables (3). Les os wormiens lambdoïdiensfou fontanellaires postérieurs; se rencontrent
aussi communément, et peuvent prendre; ppjnme sur le nMOl de la collection, de grandes idimen-
sions (larg. O”,043, haut. 0”,047). Des traces de suture épactadëont été quatre fbis^gmHées|ôïur u | |
adulte j(n” 121), -elles se suivaient de chaque .côté dans une é tenM de 0",04 environ ; sur deux autres!
sujets elles se-.montraient moitié moindres (0",03 à 0",0%-,M. Meyena enfin r:éI|S:. &ès-brïèvement
divers cas de prolongement anormal de l’apophyse ptérygoïde externe vers l’angle sphénoïdal, d’apolfï
physe styloïde bicuspide, de tubercules basilaires condyloïdiens, etc., etc.
Coterne pour sesicrânes de Rubi, M. Meyer a laissé,confondus les crânes d’hommes et de femmes de
sa série de Kordo; mais il a distingué, nous l'avons déjà dit, douze crânes jeunes, dont nous-avons
formé une colonne spéciale dans le tableau XXIV ci-après. La comparaison de cette colonne et de celle
qui la précède permettra de prendre une idée juste des différences que présentent dans la race Papoua
les crânes des jeunes sujets et ceux des adultes. On verra par exemple que chez les premiers; .comme
chez le jeune Tasmanien de notre dernier chapitre (4), le développement transversal.semblant à peu-
près terminé, l’accroissement d’avant en arrière a marché moins vite ; l’indicé céphalique est donc
sensiblement plus élevé, tout en demeurant sous-dolichocéphale ^77,18). Toutefois, I’hypsisténoçéphalie
est déjà bien accusée, quoique l’indice qui la caractérise (102,33) soit un peu trop fort, en raison
même des procédés de l’auteur. Les douze jeunes sujets se placent d’ailleurs, par l’ensemble de leur
(1) Sur un autre sujet, le processus part duirontal et se dirige vers le temporal, mais sans l’atteindre.
(-1 Voyez plus haut, p. 224 à 2 2 7 ,2 3 1 ,232, etc. .
(3) Autant qu’on eu peut juger par la description très-sommaire de M. Meyer, un très-petit nombre de orines de Kordo présentaient
des wormiens multiples dans les fontanelles latérales antérieures. Presque toujours l’osselet anormal était unique. Dans quatre cas à
juxtaposer aux précédents, il s’est trouvé trop petit pour remplir tout I’esoace fontanellaire, et le sphénoïde s'allongeait en arrière du
wormien et atteignait le pariétal.
(4) Voyez pins haut, p. 227, et tabl. XXI.
morphologie, beaucoup plus près des femmes que des hommes, ainsi que nous avons eu déjà l’occasion
de le faire observer à diverses reprises dans le cours de cet ouvrage.
Crânes de Lobos de la baie du Triton (fig. 2 4 6 ). — La baie du Triton occupe à peu près le
milieu d’un golfe assez étendu qui s’ouvre à la côte sud entre les deux presqu’îles néo-guinéennes
occidentales et la grande terre, et forme avec le golfe du Geelwink l’isthme qui réunit les deux portions
de la Nouvelle-Guinée. Séparés des Wandammen que nous avons décrits plus haut par la chaîne des
Mairassis, les Papouas de Lobo, le seul canton assez bien étudié autour de cette baie, leur ressemblent
beaucoup cependant, et, autant qu’on en peut j uger par des descriptions incomplètes et par un petit
nombre de pièces, appartiennent à la même race.
S. Müller a inséré, nous l’avons déjà dit (1), dans le grand ouvrage de la commission hollandaise,
un chapitre sur l’ethnologie néo-guinéenne qui se termine par trois observations crâniologiques accompagnées
de mensurations (2). La description de cet auteur reproduit les principaux traits de celles que
nous venons de condenser dans les pages qui précèdent. Malheureusement, quelques-uns seulement
de ses chiffres peuvent être comparés à ceux dont l’usage s’est généralisé aujourd’hui. Tels qu’ils sont,
néanmoins, ils nous apprennent que les Papouas de Lobo n’ont la tête ni moins allongée, (d. a. p.
0”, 180) ni moins rétrécie que ceux de la baie du Geelwink.
Si, comme le pense M. Swaving (3), les diamètres transversaux publiés par S. Müller (d. tr. 0m,122)
sont des maxima, l’indice céphalique de la petite série recueillie par ce naturaliste serait de beaucoup
le plus faible que nous ayions rencontré jusqu’ici (67,77). Leur diamètre vertical maximum, pris « du
point le plus éloigné du bord antérieur du trou au sommet de la tête » est en moyenne de 0m,132, et
l’emporte par conséquent d’un centimètre sur le transverse.
Les seules mesures faciales qu’il soit possible d’utiliser nous apprennent que l’écartement des arcs
zygomatiques s’élève à 0m,136 et dépasse sensiblement la même mesure étudiée dans les séries qui
viennent d’être passées en revue ; que les orbites des Lobos ont 0m,039 de large, et un peu plus de
0“,035 de baut; que par suite l’indice orbitaire est de 90,51; enfin que la distance interorbitaire est
de 0“,024. Ces dernières données s’écartent à peine de celles que fournissent les moyennes des nomr
breuses pièces précédemment étudiées.
Le Muséum de Paris possède un crâne de la même provenance, que Dumoutier a figuré dans son
atlas (4), mais dont aucune description n’a encore été donnée. Cette pièce, dont les mesures remplissent
la seconde colonne de notre tableau XXV, est admirablement conservée, et va nous permettre
de faire connaître un peu mieux le crâne papoua féminin dont la collection de M. Nieuwenhuis nous a
déjà permis d’apprécier quelques-uns des traits principaux (5).
La femme Lobo présente les mêmes proportions à peu près que celle de Wandessa. L’indice céphalique
monte chez elle à 78,23, et le changement auquel correspond cette élévation du rapport s’opère
à peu près le même sur une pièce et sur l’autre. Le diamètre basilo-bregmatique, qui faisait défaut
dans le tableau de M. Swaving, est ici mesurable, et on le voit rester sensiblement au-dessous du
transverse. L’indice de hauteur-largeur, bien loin d’aller jusqu’à l’hypsisténocéphalie, comme chez les
hommes (6), descend au contraire à 89,47.
(4) Voyez plus haut, p. 424.
(2) S. Muller, loc. oit., p. 64-65 n .
(3) C. Swaving, Eerste Bijdrage tôt de Kennis der Schedels van Volkenin den Indischen Archipel (Natuurkundig Tijdschrift voor Neder
landsch India. D. XXIV, tabl. z.;246).
(4) Loc. cit., pl. XXXV, fig. 3 et 4.
(5) Voyez plus haut p. 248.
(6) On se souvient que l’homme de Jobie seul avait son diamètre basilo-bregmatique inférieur d’un millimétré, à son diamètre trans-
verse (ind. haut.-larg. 99,41).