Mais l'étude attentive d'un eertain nombre de séries crâniennes, assez voisines de; celle à laquelle appartiennent
les ossements que nous décrivons, nous a conduit à penser que c'est à la seule influence du sexe
uu'il faut attribuer les modifications, de formes que nous venous de mentionner MB M. Vogt lui-même a
constaté des différences semblables entre deux crânes anciens mâle et femelle du canton de Vaud que
M His (de Bâle) lui avait communiqués. Les crânes.réputés féminins de la collection danoise de Borreby
ont tous le front lisse, tandis que ceux considérés comme .masculins possèdent des arcades, sua-orbitaires
très-proéminentes (2). M. Prüner-Bey a tiré les mêmes conclusions de l'examen comparé de 1 homme et
de la femme dans l'ancienne race qu'il désigne dans sa nomenclature sous le nom de celtique (3). Enfin
MM. Eckeret Mantegazza, généralisant l'étude de ces,saillies,, ont fait, l'un après l'autre, de leur présence
une des caractéristiques les plus importantes du crâne.masculin .chez les Européens (4),
Les différences que nous venons de signaler seraient donc, âne tenir compte que de la régiqn frontale,
uniquement attribuables à l'influence sexuelle. On .se confirme dans cette manière de vpir en étudiant les
autres régions de la voûte crânienne qui offrent tous les caractères que nous ayons précédemment reconnus
au crâne masculin (fig. 13, 14). ' . ,
Sur le premier de nos trois crânes féminins, celui de Stængenæs^ pariétal est un peu plus-allongé que
sur le crâne masculin; ï porte d'ailleurs comme celui-ci des bosses peu accusées placées fort bas et
très en arrière. Il présente la dépression du tiers postérieur que nous avo_U|,signalée chez 1 homme u
Neander, et, Comme celui-ci e n c o re ! a une crête temporale à peine masquée, mais remontant assez
haut. La fosse correspondante, déjà très-peu visible chez lesprécédents sujets, l'est moms encore (nouvelle
atténuation d'origine sexuelle), et M. Nilsson a pu dire, sans exagération, « que le conteur latéral- forme
jusqu'au front une ligne subarquée non interrompue » par ce pli plus ou moms sensible qü on voi dans
les autres crânes au-dessus des fosses temporales (5). L'écaille occipitale est projetée en arrière, et cette
projection, moindre que sur le crâne, mâle, est toutefois assez considérable P™ s « * s" r
silhouette, par un changement très-significatif dans la courbure (fig. 15). La portion c r ra e e
l I I 8Ü eU iiv . 1866. - H f l B “ B H ““ ■ 1 13 Je
crlne de V01mo.se plaça entièrement en-dehors de tous les types que j'a. vus en IlaUs . (p. 1/).. . M
(iT e !t . H.mv, P r L d e p a m n toW humaine,?. Î08. - Cf. «»«. Soc. tM h r * . de Pans, !• sene, t. III, P- H - «68.
CI) Gu. Vo&T. Leçons sur l'homme, trad, fr., p. 492-493.
chende Anthropologie (Arckiv. filr Anthropologie. Bd. I . s. 81, manteuaaaa. ^
per Vantropologia e la etnolegia. Vol. 2, p. 11. 1872.)
(5) S. Nilsson. Trad, cü., p . 154 et pi. XV, fig. 253-255.
déborde d'ailleurs notablement en arrière, et la partie cérébelleuse nettement séparée de la précédente
par une crête dont les détails anatomiques nous échappent malheureusement, est obliquement dirigée en
La remarquable pièce de l’Olmo, quelque déformée qu’elle soit dans sa région pariétale, permet
néanmoins de reconnaître que l’aplatissement que nous ayons précédemment signalé après M. Cocchi (1)
sur le frontal, se prolonge sur les pariétaux des deux côtés de la suture sagittale légèrement relevée. Les
bosses pariétales peu saillantes et fort reculées, les surfaces d’insertion des muscles temporaux larges,
mais non excavées et mal limitées, la dépression postérieure qui avait frappé M. Vogt, quelque peu disposé
qu’il fût à la chercher sur un crâne qu’il croyait devoir mettre dans un tout autre groupe (2), tous
ces traits rapprochent le crâne de l’Olmo du précédent. Son occipital n’en diffère que par une saillie plus
forte en arrière, suivant une courbure d’ailleurs
presque identique. Un autre caractère
■commun au crâne de l’Olmo et à tous ceux
dont nous avons parlé jusqu’ici, est tiré de
la rudesse des os qui le composent, et de
leur épaisseur que M. Cocchi déclare atteindre
■0”, 009 et même 0”, OH (3).
Presque tout ce que nous venons de dire
serait à répéter du troisième crâne féminin,
celui du quaternaire inférieur de Clichy dont
la région pariétale est cependant plus allongée
et peu déprimée en arrière, et porte des
bosses moins effacées.-Son occiput, globuleux
et saillant, est enchâssé dans les pariétaux à la
Fig. 17. — Crâne de Clichy (' /» grand.). (Musée Carnavalet.)
manière d’une lentille, ses loges cérébrales et
cérébelleuses sont vastes et creusées de façon à ce que les premières débordent un peu les secondes en
arrière. Ces cavités sont séparées par des crêtes internes tellement développées que l’épaisseur de l’occipital
au niveau des protubérances interne etexterne atteint 0“, 015 (fig. 17).
(1) I . Cocchi. Op. cil., p . 70.
(2) G. V ogt. Loc. cit.
(3) I . Cocchi. Op. cit., p . 61 et 69.