0m,132), issue d’un Timorien et d’une femme Papoua (1), et à 76,47 et 77,10 chez les deux Timoriens
proprement dits (d. a.-p. 0m,175 et 0”,170, d. tr. 0m,136 et 0“, 130). L’indice moyen de ces derniers
(75,42) est presque exactement intermédiaire à celui des crânes Malais et Papouas de la même collection.
Le diamètre vertical moyen diminue quelque peu (0m,135), supérieur dans un cas, inférieur dans l’autre
au diamètre transverse maximum, et la courbe transverse supérieure se réduit àOm,262. La face est toujours
prognathe; l’angle facial, seul moyen employé par Vrolik pour déterminer ce caractère, ne diffère
que d’un degré de celui des Papouas. Mais le développement général de la face est moindre, le nez diminue,
et la voûte palatine, plus petite absolument, est relativement plus large (2).
Un crâne de Timorienne de la collection Davis parait présenter, avec ceux des femmes Papouas, des
relations assez peu différentes de celles qui viennent d’être indiquées. Sa capacité est de 1350cc environ,
sa circonférence horizontale égale 0m,500, sa longueur mesure 0m,175, sa largeur 0m,126; son indice
céphalique est, par conséquent, représenté par 75. La hauteur est presque égale à la largeur. Les pommettes
semblent effacées, et la face paraît d’un développement médiocre (3).
M. Swaving, l’éminent anthropologiste hollandais, auquel M. B. Davis doit la pièce qui vient d’être
examinée, en a fait connaître une autre (4) qui, par un certain nombre de ses caractères ostéologiques,
se rapproche plus que la précédente des types mélanésiens. M. Swaving la classe, du reste, dans le groupe
hypsisténocéphale de M. B. Davis. Elle est longue (d. a.-p. 0“, 182), étroite (d. tr. max. 0“, 129) et très-
haute (d. vertical, 0m,144)^'indice céphalique est 70,87, et les indices de hauteur, trop grands, puisque
le diamètre basilo-bregmatique est toujours un peu trop fort chez M. Swaving, atteignent 79,12 et 111,62.
Les pariétaux s’élèvent en arête au sommet de la voûte, au point de simuler, dit l’auteur, une scapho-
céphalie naturelle (5).
Le crâne de Viaani d’Amanoubang, que possède le Muséum de Paris, et dont nous donnons ci-contre
la norma verticalis (fig. 255), se rapproche, dans la même mesure, des crânes de Papouas. Cette précieuse
pièce, recueillie par Dumoutier pendant le séjour à Timor de Y Astrolabe et de la Zélée, en 1840, et dont
on peut voir des dessins perspectifs dans le bel atlas de cette expédition (6) et les diagraphies de face et de
profil dans les Nouvelles Archives de notre établissement (7), reproduit une grande partie des caractères
de la race Papoua, mais s’en éloigne par quelques autres traits qui tendent, au contraire, à rapprocher
ce Viaani de certains Malais. Il est très-dolichocéphale (d. a.-p. 0m.189, d. tr. 0“,136, ind. céph. 71,95),
mais il est aisé de constater que sa hauteur est sensiblement inférieure à celle que l’on trouve chez les
Papouas de race pure. On ne peut malheureusement pas mesurer exactement cette dimension, la base
crânienne ayant été détachée, suivant un plan horizontal vers la protubérance et les apophyses mas-
toïdes, par un coup vigoureusement asséné à l’aide d’un instrument tranchant. L’obliquité du frontal est
corrélative de la diminution de hauteur de la voûte crânienne ; l ’aplatissement qui en résulte différencie
seul dans son profil le front du Viaani de celui des vrais Papouas. Au-dessus de sinus volumineux, assez
développés en largeur pour déborder de près d’un centimètre en dehors des trous sus-orbitaires, le front
monte régulièrement oblique et fuyant, sans la moindre trace de bosse médiane ou de crête antéro- 1 2 3 4 5 6 7
(1) Musée Vrolik. P.. 79.
(2) Ibid. p. 87-88.
(3) B. Davis. Thésaurus craniorum. p. 285.
(4) G. Swaving. 0p. cit., p. 18 et tab. VII.
(5) Cette qualification ne saurait être acceptée, puisque la déformation scaphocéphale présente, au noüibre de sës caractères essentiels,
l’élongation de la région pariétale, qui ne dépasse pas chez ce sujet 0,130; mais employée par M. Swaving, elle montre bien à
quel point le crâne timorien qu’il étudie présente manifestement la forme acrocephale que cet observateur signale à la fois chez les
Alfourous de Géram et chez les Papouas de la Nouvelle Guinée. (E>T. Hamy. Op» cit. Nouv. Arch. du Mus. d'Hist. Nat. de Paris.
T. X, p. 258. 1874)
(6) Dumont d’ürville. Voyage au Pôle Sud et dans l’Océanie, etc. Anthropologie. A tlas-. PI. XXXVI, fig» 1 et 2»
(7) E.-T. H amy» Loc. cit., pi. XVI. fig; 3 et 4;
postérieure; Les bosses frontales latérales sont assez bien circonscrites en dehors et en bas, la région
temporale de l’os est peu saillante, et la ligne qui la termine en avant est tres-faiblement indiquée. Les
pariétaux qui continuent, en la surélevant un peu, la courbe du frontal, n’offrent de remarquable que
leur grande brièveté ( 0 V 14),.l'effacement, leur bosse; et le peu.d’étendu,ÿjdans tous les, sans, de leurs
fosses temporales, mal limitées et sans aplatissements. La moitié antérieure de la ligne sagittale présente
une légère voussure, seul vestige de la surélévation du plan médian antéro-posterieur, si commune
chez les Papouas. L’écaille temporale est à peu près demi-circulaire, l’apophyse mastoïde est courte,
mais assez robuste. L’écaille occipitale, haute et. triangulaire, avec sa protubérance
très-accusée et ses lignes courbes profondément empreintes, est unie au
pariétal par une articulation fort simple, ainsi que toutes celles de la voûte;, et
entièrement ouverte comme la sagittale, la coronale étant seule presque entièrement
soudée. Tous ces os crâniens se développent plus largement en travers
que les os similaires des Papouas, et cette dilatation relative s’harmonise plus que.
chez eux avec une face dont les diamètres transverses sont considérables, comme
ch,ez un grand nombre de nègres océaniens. Les apophyses orbitaires externes,
robustes et massives, se projettent fortement en dehors, de manière à produire
un diamètre biorbitaire externe de 0m,l 15. La distance interorbitaire est considérable,
comme les sinus frontaux dont elle mesure la base||||orbite est large(0m,041),
les apophyses zygomatiques sont écartées (diam. bizvgom. 0™,437), etc. L indice
facial égale 70, l’indice orbitaire oscille autour de 90, l’orbite tendant à devenir
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Fig. 255. — Crâne de Viaani
d’Amanoubang (Mus. d’Hist.
Nat. Coll. Dumoutier, i
carré. L’arcade maxillaire, large et étalée (bimaxilh max. 0m,068), en même
temps qu’elle se projette en avant et au-dessous du nez en un prognathisme très-accusé, rappelle la
mâchoire de certains habitants de la Malaisie, et le;- maxillaire inferieur présente les mêmes affinités
morphologiques que le supérieur. On n’y constate ni l’effacement du menton, ni la compression latérale de
l’arcade dentaire, ni le développement énorme des branches montantes, ni leur peu d inclinaison relative
sur les branches horizontales, enfin aucun ou presque aucun des caractères assignés à la mandibule papoua.
Les mesures que nous donnons ci-dessous (1) nous dispensent d’insister sur les caractères propres à cet
arc osseux, dont la morphologie nous paraît répéter assez exactement celle de divers Malais de notre
collection.
Un crâne qui reproduit, en les atténuant, surtout dans la direction verticale, les caractères du crâne
papoua, une face tenant à la fois de celles du Malais et du nègre océanien, tels sont donc les éléments
que l’examen détaillé de la tête d’Amanoubang. nous a permis de reconnaître. En montrant sur un
Timorien de l’intérieur la* juxtaposition et la fusion de caractères empruntés à ces deux races, 1 anatomie
confirme, on le voit, le jugement porté par Péron, Leschenault, Freycinet, Wallace, etc. (2), sur une
partie de la population fondamentale de Timor ; mais elle enseigne aussi que cet élément papoua, dont
elle permet de reconnaître l’intervention dans le sud-ouest de Tîle (3), n’y a pas formé, comme 1 articulait
Crawford, une race intermédiaire.
(1) Mesures du maxillaire inférieur de Viaani d'Amanoubang : diam. bicondyl. 123; biangul. 105; écartement des 2e* mol. 49; des
canines, 24 ; dist. angulo-symph. 91; branche mont., haut. 32 ; larg. transv. 38, ôbliq. 36; branche horizont., haut, symph. 31,5,
2° mol. 22,5; épais, symph. 15; 2° mol. 18; angle mandibul. 117°, alv.-ment. 74®.
(2) F. P éron. Voyage aux terres australes. Hist. T. I, p. 144. Paris, 1807, in-8®. — Leschenault de la T our. Description de la ville de
Coupang et de ses environs, sur la côte sud-ouest de Vile de Timor. (Ann. des Voy. T . XVI, p. 284. 1811). — L. de F reycinet. Voy. autour
du monde... sur les corvettes l’Uranie et la Physicienne. Hist. T. I , p. 521-522. Paris, 1825, in-4°. A.-R. W allace. On the Vaiieties
of Manon the Malay Archipelago, (Transact. of the Ethn. Soc. of London. New Series,t. I ll, p. 208. 4865) et The Malay Archipelago,
p. 588. i f Etc.
(3) Cf. Em. B lanchard. Voy. au Pôle Sud, etc. Anthropologie, p. 158. Paris, 1854. in-8®.
Quatdefages et Hamy. ^