angulo-symphysaire un peu moins considérable. Toutes les dents étaient en place, sauf la troisième
grosse molaire gauche disparue sous l’influence d’une carie intense, qui a profondément attaqué les deux
autres grosses molaires du même côté, ainsi que la première du côté droit. Toutes ces dents sont profondément
usées, la direction de l’usure est presque horizontale.
Cr â n e d e Gr e n e l l e , Ca r r iè r e Hé l ie , n ° 4 (fig. 124)|lfj- Ce crâne, qui portait le n° 3 dans la collection
de M. Émile Martin, se compose du frontal et des pariétaux'presque entiers, et d’un fragment d’occipital
comprenant Timon, de quelques parties de la mâchoire supérieure, et de la mâchoire inférieure tout
entière. Il est très-semblable au précédent, dont il reproduit en l’adoucissant un peu et en la raccourcissant
toute la courbe antéro-postérieure. Les détails morphologiques de la région frontale se répètent
presque tous en s’atténüant; les sinus sont moins volumineux, la voussure médiane tend à s’effacer, mais
les bosses latérales sé dessinent mieux, et l’on peut, en outre, observer un caractère assez intéressant
qu’une perte de "substance avait empêché de remarquer sur la pièce précédente ; nous voulons parler
d’une vallée oblique en avant et en bas et relativement fort profonde, qui se creuse au niveau de l’articulation
du frontal avec le pariétal et la grande aile du sphénoïde, et que limite en arrière et en dessous
un renflement sensible de Técaille temporale. Le crâne de Solutré n° 1, dont il a été parlé plus haut, présentait
quelque chose de comparable.
Les dimensions transversales sont moindres en avant sur le n° 4 que sur le n° 3, mais elles sont plus considérables
en arrière, et l’écart entre ces deux diamètres, qui se traduit d’une façon si apparente sur notre
figure 124, se chiffre par un indice fronto-pariétal de 64,18.
Nous avons remis en position de notre mieux les fragments de face qui accompagnaient la voûte dont
il vient d’être question. Le développement des malaires ne le cède que très-peu à celui des mêmes os sur la
tête n° 3; ces os sont même plus élevés, mais leur obliquité est moindre, et leur ossature moins robuste. La
voûte palatine, mieux conservée que celle du premier sujet est un peu moins profonde, elle n’offre d’ailleurs
rien de bien remarquable. Toutes ses dents, saines et bien plantées, étaient en place, trois ont disparu, la
première prémolaire droite, la seconde et la troisième grosse molaire gauche. L’usure signalée sur le n° 3
se rencontre de nouveau, mais moins avancée, surtout en arrière. La dent de sagesse n’en porte aucune
trace, ce qui montre qu’elle avait depuis fort peu de temps terminé son évolution. Le sujet était donc encore
jeune, et cependant nous trouvons ses sutures déjà presque complètement oblitérées. Cette observation .est
à rapprocher de celle que nous avons faite sur la tête n° 4 de l’abri de Cro-Maghon. La mâchoire inférieure
du n° 4 de la carrière Hélie, d’un volume sensiblement inférieur à celui de la mâchoire n° 3, tient le
milieu entre cette pièce et les mâchoires féminines que nous allons décrire. Elle est néanmoins vigoureuse
encore, son menton rappelle exactement, en plus petit, celui de Furfooz, dont nous parlions à la page
précédente, mais ses branches montantes sont beaucoup plus étroites et beaucoup plus basses, et l’angle
mandibulaire est plus arrondi et moins saillant en dehors. Cette mandibule porte encore toutes ses dents,
à l’exception des deuxième et troisième grosses molaires gauches* qui ont été perdues au moment de la
découverte; ces dents sont parfaitement saines et bien alignées ; les grosses molaires en place ont cinq
cuspides, sauf la dent de sagesse petite et atrophiée ; la seconde molaire est sensiblement plus petite
que la première. L’usure de ces dents correspond à celle de la mâchoire supérieure, c’est-à-dire qu’elle
est plus prononcée en avant qu’en arrière, où elle se montre plus oblique que sur le n° 3. L’examen
de la dent de sagesse à peine entamée vient à l’appui des remarques que nous faisions tout à l’heure.
Cr â n e d e Gr e n e l l e , Ca r r iè r e H é l ie , n° 5 (6g. 125). —M. Belgrand avait cru devoir séparer des précédents
le premier crâne découvert dans la carrière Hélie parM. Martin, le 15 mars 1867. Cette pièce se
trouvait cependant dans les mêmes conditions que les autres, mais elle en différait par un certain nombre
de caractères, qui avaient fait supposer à l’auteur que nous citons, un croisement avec une autre race (1).
(1) Belgrand. Op. cit. Expi. des pi., p. 22.
Ces différences nous semblent tenir exclusivement .au sexe. Le crâne n° 5 de la carrière Hélie (n° 1 de
M. Martin), quelque .robuste et vaste qu’il puisse être, présente les attributs du .crâne féminin, tels
qu’ils nous sont déjà en partie connus. Les arcs sourciliers sont nuis, le front se projette davantage en
avant, mais en même temps se rétrécit et s’incurve rapidement en arrière au niveau des bosses frontales
latérales, le vertex s’aplatit,!des lignes musculaires temporales et occipitales s’effacent, la protubérance
externe devient nulle, l’apophyse mastoïde se raccourcit, etc. Si le profil est ainsi profondément modifié,
la norma verticalis reste cependant à peu près la même que celle du n° 4 (fig. 124 et 125) et le prognathisme
sous-nasal, le seul caractère que la destruction presque complète de la face permette de constater,
est à peu près deux fois plus accusé dans le crâne féminin que dans le masculin. Les dents, usées suivant
la forme déjà décrite, n’offrent d’ailleurs rien de bien particulier.
La mâchoire inférieure de cette tête diffère aussi des autres par quelques caractères assez saillants. Le
menton, par exemple, se projette bien plus en avant, et sa ligne de profil .est beaucoup plus oblique, le
bord inférieur de l’os est plus ondulé et un peu tordu en arrière, la branche montante est plus inclinée par
Fig. 124. — Crâne de Grenelle. Carrière
Hélie, n° 4. (Coll. Em.
Martin.)
Fig. 125. — Crâne de Grenelle. Car-
‘ rière Hélie, n° 5 - (Coll. Em.
Marlin.)
Fig. 126. — Crâne de Grenelle. Carrière
Hélie, n" 8. (Coll. Em.
Mat'tin.)
Fig. 127. — Crâne de Grenelle. Car
rière Hélie, n° 7. (Musée Carnavalet:)
Fig. 128. — Crâne de Grenelle. Carrière
Hélie, n° 6 (Mus. Hist.
Nat.)
Fig. 129. — Crâne de l’allée couverte
de Marly-le-Roi. (Mus. Hist. Nat.
Coll. E. Robert.)■ H j
Fig. 130. — Crâne de la Pierre qui
tourne, forêt de Compiègne. (Mus.
Hist. Nat:)
Fig. 131. — Crâne de Oroe Gry-
delioï (Danemark). (Mus. Hist
Nat.)
rapport à la branche horizontale, enfin et surtout l’apophyse coronoïde, au lieu de se porter en avant et en
haut, comme le montrent nos figures 122 et 123, continue obliquement en arrière le bord antérieur de la
branche montante, et loin de présenter le développement de 20, 21, 22 millimètres qu’elle atteint sur
les pièces ü" 3, 4, 6, etc., elle est réduite à son minimum, formant un très-petit prolongement qui ne
dépasse pas 0m,015. Nous ne pouvons voir dans ces dernières modifications que des variations purement
individuelles, mais les premières nous semblent indiquer de nouvelles affinités avec un des types exceptionnels
de Furfooz, auquel nous avons eu recours dans les descriptions précédentes (1). Il ne manque à