région sous-nasale en un demi-cercle, dont les pertes de substance des alvéoles ne permettent malheureusement
pas d’apprécier la saillie par rapport au reste de la face et au crâne.
Le n° 2 de Solutré, qui, avec ses bosses pariétales reportées en avant et son occipital arrondi, offre des
différences déjà sensibles avec la pièce correspondante de Furfooz dans la nohna verticalis (fig. 12), s’en
éloigne davantage encore par ses courbes latérales, les formes et les proportions de ses mâchoires supérieure
et inférieure, etc. Nous trouvons, en somme, à cette pièce et à celle qui vient d’être étudiée, plus
d’affinités avec les crânes de la carrière Elie, de Grenelle, qu’il nous reste à faire connaître, qu’avec ceux
de Furfooz qui nous semblent toujours former deux types vraiment à part.
Et puisque nous revenons sur cette dualité, observons en terminant que M. Prüner-Bey, qui trouve
au second crâne de Solutré « une grande ressemblance avec le crâne féminin de Furfooz (1), » a cru devoir
cependant le placer dans un groupe ethnique différent de celui où il a mis le n° 1 de la même série,
qui « se rapproché beaucoup » à ses yeux du crâne mâle de la même station helge. Notre collègue avait
donc, en dernier lieu, modifié ses idées sur l’unité de race des troglodytes de la Lesse, et accepterait aujourd’hui
le dualisme ethnique que nous proposons.
Notre tableau XIII montre à côté des mesures des deux crânes brièvement étudiés ci-dessus
celles d’un troisième sujet qui est surtout intéressant par son gisement. 11 résulte en effet des renseignements
que nous transmet M. de Fréminville, que cette tête incomplète était ensevelie en pleine terre
bien au-dessus des foyers, mais toutefois en contact avec des silex taillés. Or cette pièce est mésati-
céphale et appartient à l’une des races au crâne plus ou moins arrondi que nous étudions maintenant (ind.
céph., 79,44) ; elle démontre par conséquent une fois de plus la postériorité de ces races par rapport aux
dolichocéphales semblables à ceux de Cro-Magnon; inhumés dans les couches profondes de la même station.
Crâne de Grenelle, Carrière Hélie, n° 3 (fig. 122). — Les crânes des carrières de Grenelle qu’il nous
reste à faire connaître affectent des rapports semblables avec ceux du même gisement dont il a été question
plus haut. On a vu dans le précédent chapitre (2) que les alluvions des moyens niveaux inférieurs
de Grenelle ont fourni des restes de trois sujets appartenant, sans aucun doute, à la race de Cro-
Magnon. Nous avons aussi constaté que, dans d’autres alluvions superposées aux précédentes et que
nous appellerons, si l’on veut, moyens niveaux supérieurs, des crânes dolichocéphales semblables aux précédents
se sont également rencontrés (3). Ces dolichocéphales apparaissent seuls dans les strates les
plus superficielles de la carrière Coulon ; mais dans la carrière Hélie, qui en est toute voisine, des individus
au crâne plus ou moins arrondi se juxtaposent aux autres (4). M. Émile Martin a recueilli en effet, au
même niveau que les deux individus dolichocéphales dont les mesures figurent dans notre tableau IX,
six autres individus plus ou moins brachycéphales (5), acceptés comme contemporains de l’âge des
animaux émigrés par M. l’ingénieur Belgrand (6), si compétent en matière d’alluvions quaternaires, et
dont nous allons maintenant donner une description détaillée.
Deux de ces crânes sont masculins, et offrent l’un avec l’autre d’étroites analogies. Le premier (fig. 122)
(1) Le Méconnais'préhistorique, 2e partie, p. 10 et 11.
(2) Voir plus haut, p. 69-70 et 85-86.
(3) Voir plus haut, p. 93 et tabl. IX.
(4) Ces curieux gisements de Grenelle contiennent ainsi en superposition géologique les trois groupes humains dont il est
question depuis le commencement de cet ouvrage. L’un de nous vient de montrer, en effet, au Congrès d’anthropologie de Stockholm,
que les ossements humains des graviers de fond de cette localité offrent les caractères précédemment assignés à la race de Can-
stadt. Les crânes noe 1,2 et 3 rapportés plus haut à la race do Cro-Magnon, gisaient dans les alluvions au niveau des blocs erratiques,
et au-dessous, à 3 et 4 mètres de profondeur (carrière Coulon), ceux dont il va être question, plus ou moins brachycéphales
comme on va le voir, et se rapprochant par ce caractère et quelques autres des races qui viennent d’être étudiées dans le cours de ce
chapitre, ont été rencontrés dans la carrière Hélie, voisine de la précédente, à des niveaux variant de 2“,50 à 1“ ,40.
(5) Emile Martin. Os humains (Tune sablière quaternaire de Grenelle. (Congr. Internat. d’Anthrop. et d’Arch. préhist., 2° ses s.
Paris, 1867, p,. 337-344.)
(6) Belgrand. Histoire générale de Paris. La Seine. I. Le bassin Parisien aux âges antéhistoriques. Paris, 1869, gr. in-4°, p. 187. —
Cf. Hébert. Bull. Soc. Géol. de Fr., 2e sér., t. XX, p. 111, 1862. — Etc.
RACES HUMAINES FOSSILES DE FURFOOZ, DE LA TRUCHÉRE, ETC. f w
Tableau XIII.
Crânes mésaticéphales e t sous-brachycéphales de Furfooz, Solutré (2° série) e t Moulin-Quignon.
FURFOOZ SOLUTRÉ FURFOOZ SOLUTRÉ
MESURES 2» série Z MESURES 2» série. OZ
CRANE
ERRY
flLLE
t
pOi
Z
FACE
DE FERRY „ p O*
n°fl h» * g o g n» t n» * i ” p
n» 1 "° * ! * n» f n» *
I
Capacité crânienne approchée... 1300 1450 1428 1560 106
97
102,5
_P ro.j ec,t.i on ant.é.r.i eure (! t1otale . . . . 91 102 99? 97 1 „ 93 97 93
102?
1 faciale . . . 12 19 » 10 „ < r. 1 Interorbitaire.................. 23 1 C,:
97 WKSÊ m g J Des trous sous-orbitaires.. 50
Antéro-postér. maximum.. . . 174 172 '173 178 180 ! » g %A Des deux pommettes.......... 111 106 1 » 110
166 167 166 169 90 89 90?
138 140 n-, H | Bizygomaliqué maxima. . . 128 129?
”
n i — bitemporal.......... 132 134 » 140 » . \ Bimaxillairc minima.......... 63? I
| 1 —■ biauriculaire. . . . 122 118 119 127 » m Orbitfs ( ^nrëeUr.............................. 35 39 41,3 38?
3 \ — bimasloïdien. . . . 101 97 30 5
Q J —t frontal maximum 110 112 117 122 123 123 / Largeur [supérieure........ 14 8 12,5 1 i
I E S H —r minimum 92 92 95 96
■ — Occipital maxim.. HO 110 110 109 115? s- “ | os nasaux (inférieure........ 19 J 18 #
\ Vertical basilo-bregmatique.. 126 134 ■128 136 * ” 3 m \ Larg. max. de l’ouverture.
oS *^• 1J Longueur /j mHédSiane............
25 24 25,5 24 ' y
/ /to ta le .............. 618 504 525? F des j i n i Æi'ft] a
/ Horizontale. ] préauriculaire. 215 228 240 242 f V 1 '.os nasaux ( i "
L ( postauricul. .. 303 264 271 49 47,5
432 434 « « 1 Sous-cérébrale du front... 19 19
14,5
gj îTransverse., j
g J | sus-auricul. .. 278 300 g ] Intermaxillaire.................... 19 17
P. \ | 96
116
120
HO
130
123
110
128
p 1 ,& ( Frontale |
113 123 jd * w f De la pommette................... 23 20
129 1 Orbito-alvéolaire.................
70 70 z J [Long, de l’apoph. mastoïde. 30 36 28,5
■ H H ( cérébelleuse .. 46 49 43 46 47? 3 2 j Dist. auriculo-jugale.......... 62 64 63 67 ,, »
Long, du trou occipital... 38 35- '3 5 33,5 t 1 cfi g ( — auriculo-orbitaire.... 64 68 1 » » » 1 »
Largeur — 30,5 29 » 29 » H t , ( totale................ 52 » » » »
Ligne naso-basilaire........ 95 99 96 99 ,, „ ( maxillaire......... 38 » » » »
Circonf. médiane totale.
/ « / p „ . , (sous-cérébral..
477 496 487- 501,5 ”
z * j [ postérieure . . . .
3 5 < Largeur., j aux l rcsmolaires
39
37
25,
32
39
;
” ”
12° 9° h io ° 9°. » »
m 1 -g 1 ( cérébral.......... 50°
57°
38°
27°
66°
'51° 45° 49“.,
56°
39°
25“
66“
i,j5 ■ n \Dist. au trou occipital.. . . . 39 »É »&< •
1 11M H i cêtébraI..........
f v (cérébelleux...
\ Coronal......................................
36°
41°
65°
47°
35°
70“
»
/ [de Camper........
A. ngles () Facial.. J< alvéolaire..........
J ( dentaire............
( Auriculaire de la face...
07°
39“
76°
64“
39°
84“ 79“
72°
65°
40°
H '
/ Fronto-orbitaire......... 92,00 86,79 50,14 92,15 92,15 95,04
79,31 31,39 79,44 58,14
38,05
74,21
77,90 73,98 76,40 g 2 < Orbitaire...................... 76,92 74,69 80.26
q ) Larg. = 1001 hauteur.......... 90,57 95,71 88,88 94,44 » » •2 / Nasal........................ 48,97 R
l Fronto-pariétal...................... 66,66 65,71 65,97 67,36 65,73 a 63,83 HH