tables osseuses sur la ligne médiane atteigne 0”, 017. Ces sinus sont séparés par une cloison assez épaisse
déviée vers la gauche, de façon que le sinus droit plus étendu se compose de deux grandes cellules,
tandis que dans celui de gauche l’une de ces cavités est rudimentaire. Des deux cellules droites, l’externe
est de beaucoup la plus volumineuse : large de 0m, 02 et de forme triangulaire, elle pénètre presque verticalement
dans l’os frontal jusqu’après de 0m, 02 au-dessus de son bord orbitaire. La cellule droite interne,
globuleuse, atteint environ 0“, 01 en tous sens. La cellule gauche interne, toute petite, n’a que 0m,002
à 0“, 003 d’étendue dans le sens transversal, mais la cellule externe de ce même côté est aussi développée
que la cavité droite correspondante. Elle mesure un peu moins de 0“, 02 dans sa plus grande largeur,
et s'enfonce entre les deux tables de l’os jusqu’au même niveau que la cellule externe du sinus droit.
Au-dessus des saillies qui correspondent à ces cavités, le front s’élève obliquement en arrière, dans
une étendue qui ne dépasse pas le quart de la région cérébrale du frontal. Puis la courbe change doucement
de direction; et, à peu près à égale distance du bregma et de l’articulation naso-frontale, c’est-à-dire
au niveau de la bosse frontale moyenne, très-peu marquée d’ailleurs, le frontal s'aplatit sensiblement.
Cet aplatissement s’étend à une surface à peu près triangulaire de 0m, 05 à 0m, 06 de long, sur0m, 04
à 0m, 05 de large; au niveau de la suture fronto-pariétale, il se continue sur ce dernier os, le long de
son bord sagittal, dans une largeur de près de 0“, 03, qu’il faudra doubler si l’on veut représenter par
un chiffre l’aplatissement total de la région pariétale.
Les dimensions du frontal, en longueur, n’atteignent pas moins de 0m, 137 {courbe frontale totale'); les
dimensions, en largeur, nous manquent. Toutefois, le peu d’écartement des bosses frontales latérales,
séparées seulement par un intervalle de 0“, 06 et' demi, porte à croire que s’il était relativement long,
ce crâne devait être en même temps fort étroit en avant. Si, d’ailleurs, nous doublons le demi-diamètre
frontal maximum qu’il nous est'possible de déterminer approximativement, nous restons sensiblement
au-dessous de 0“, 120, chiffre très-peu élevé pour une telle mesure.
La suture fronto-pariétale au niveau de laquelle nous signalons, en passant, un léger relief des deux
os qu’elle joint, est suffisamment conservée pour qu’il soit démontré qu’elle était simple dans sa moitié
interne et supérieure, et assez peu compliquée dans l’autre moitié. La suture sagittale, dont il ne reste que
le tiers antérieur, est également peu denticulée.
Le pariétal est trop incomplet pour prêter à une description quelque peu détaillée. Nous avons déjà
signalé l’aplatissement de son quart interne; au-dessous de la très-légère saillie qui limite en dehors
cette partie aplatie de la voûte,.et presque parallèlement dirigée, s’aperçoit la ligne courbe temporale. Le
bord antérieur de l’os mesurant dans sa courbure 0“, 126, la partie temporale de ce bord en atteint 0“, 072.
Le rapport du second de ces deux chiffres, au premier supposé égal à 100, est 57. Nous nous contentons
d’indiquer ce rapport(j^) qui nous paraît avoir une certaine importance. La bosse pariétale est assez peu
marquée, enfin les sillons radiés, destinés à l’articulation de l’os avec le temporal, sont profondément
gravés.
Il nous reste à faire remarquer que le tissu osseux qui compose cet intéressant fragment de crâne
fossile, est très-grossier et fort dense. L’épaisseur maxima qui se rencontre au niveau de la suture
fronto-pariétale, à 0“, 02 environ du bregma, est de 0”, 01. Celte densité et cette épaisseur expliquent le
petit nombre d’impressions cérébrales apparentes à la face interne des deux os. On n’y voit que quelques
cavités correspondant à des glandes de Pacchioni, et les nervures profondément marquées d’une feuille de
figuier normale.
Crâne d ’Egüisheim (pl. I, fig. 2 et fig. 4 dans le texte). — Cette seconde voûte crânienne un peu moins
mutilée que la précédente, mais réduite comme elle au frontal et au pariétal droit, n’en diffère notablement
que par l’accentuation des détails anatomiques spécialement relevés ci-dessus. A des arcs surciliers, de même
forme que ceux dont il vient d’être parlé, mais plus proéminents, à une glabelle plus saillante (l’épaisseur
maxima de l’os à son niveau est de 0“, 019) correspondent des sinus plus renflés et plus vastes. Ces sinus,
séparés comme ceux du crâne de Canstadt par une épaisse cloison, déviée, un peu vers la gauche, sont
presque exclusivement formés par des cellules internes larges, la gauche de 0“, 027, la droite de 0“, 021. Les
cellules externes sont rudimentaires. La dépression entre les saillies
surcilières et la bosse frontale médiane est plus profonde.
L’obliquité du front un peu plus grande et Y aplatissement supérieur
moins nettement circonscrit, mais bien plus considérable, se font
sentir un peu plus tôt, lorsque de la glabelle on monte vers le
bregma.
Les dimensions en longueur de la courbe frontale sont, du reste,
à. peu près les mêmes (0“, 135) et la courbe sous-cérébrale est
seulement un peu plus développée (0m, 025). Nous sommes en état
de donner cette fois des dimensions transversales; le diamètre
frontal minimum de Crull est seulement de 0m, 092, et le biorbi-
taire externe paraît en atteindre 0m, '105.
Fig- 4. — Crâne d’Eguisheim (vu de face, V* grandeur).
Le pariétal, quelque incomplet qu’il soit encore, est assez entier
cependant pour nous donner approximativement sa courbe, étendue
comme celle du frontal dans le sens de la longueur. Elle paraît dépasser un peu la moyenne de 0m, 124,
déduite des chiffres de MM. Broca, Ecker, etc. Cette conservation de la courbe pariétale, en nous faisant
Musée de la Société d’Histoire naturelle
de Colmar (Haut-Rhin).
connaître la situation du lambda, permet de déterminer avec une certaine rigueur l’horizontalité
du crâne, si, comme cela nous paraît constant, le plan parallèle à la ligne horizontale tracée par
M. Broca suivant l’axe des yeux (1) passe par la ligne glabellaire et par le lambda (2). Notre crâne
d’Eguisheim étant disposé suivant le plan qui vient d’être indiqué (pl. 1, fig. 3), nous pourrons mesurer
1 angle que fait avec 1 horizon le plan de la suture fronto-pariétale, angle que nous étudions sous le
nom à!angle coronal, et qui dans le cas présent est à peu près de 105° (3). Cette suture fronto-pariétale
est, d’ailleurs, envoie d’oblitération sur le court trajet dans lequel les os ont conservé leurs rapports, et la
soudure des deux pièces est assez intime pour que la fracture qui a disjoint le crâne ait laissé les os en
contact au bregma.
La bosse pariétale est un peu plus accusée sur cette pièce que sur la précédente, mais les sillons
radiés articulaires sont un peu moins bien imprimés, et la ligne courbe temporale est presque invisible.
Moins dense et moins compacte, quoique un peu plus épais que celui de Canstadt (épaiss. max. 0m, OU),
le crâne d’Eguisheim présente à son intérieur un certain nombre d’impressions cérébrales, correspondant
à des circonvolutions, assez pauvres. Les granulations de Pacchioni n’y ont guère laissé d’empreintes
et la feuille de figuier y est peu profondément marquée, mais le relief de la crête frontale interne si
bien accusé sur le crâne de Canstadt est ici à peu près nul.
Crâne de Brux (4). — Nous retrouvons sur le moulage de cette pièce exécuté par M. Luschan et envoyé
au Muséum par la Société d’anthropologie de Vienne, les traits caractéristiques des deux précédentes, notablement
exagérés toutefois. Les régions frontale et pariétale dont elle se compose encore à peu près
exclusivement, prennent, en effet, en l’accentuant davantage, cette forme spéciale à la fois allongée et
aplatie que nous venons de décrire.
(1) Bull. Soc. d’Anthrop. de Paris, t. III, p. 518. 1862.
(2) Ibid, 2° série, t. "VII (sous presse).
(3) !8i 1 on superpose le contour de la pièce de Canstadt à celui du crâne que nous décrivons, on est amené à lui donner l’attitude
qu’elle a dans notre fig. 1 de la pl. I. Dans cette position l'angle coronal est de 1Ô7 à 109?.
(4) E.-T. Hamy. Quelques observations anatomiques et ethnologiques à propos d’un crâne humain trouvé dans les sables quaternaires de
Brüx (Bohême). Revue d’Anthropologie, t. I, p. 667-682. 1872.
Quatrefages et Hamy. «