rement sur la ligne médiane de sorte que la glabelle forme, comme sur la pièce de Brüx, un relief à
peine concave (fîg. 7).
Les sinus frontaux sont extrêmement développés; l’espace inter-orbitaire qui mesure leur largeur est de
0”, 029 ou 0”, 030, et l’écartement médian des deux tables de l’os atteint un maximum de 0m, 025. Séparés
par une forte cloison qui, sur notre moulage, '
semble déviée vers la droite (fîg. 8), ils n’ont
pas moins d’un pouce de profondeur, suivant
M. Fuhlrott(l),
Les contours du front tournent assez régulièrement
jusqu’au large aplatissement qui le
termine en arrière et en haut. Les bosses
frontales latérales sont à peine indiquées, et
la bosse médiane manque tout à fait. Ce frontal
si plat, est en même temps fort allongé.
La courbe totale est de 0“, 133, comme celle
Fig. 5. — Crâne du Neanderthal (vu de profil, y* grandeur). (Cabinet du . _ . .
docteur Fuhirott à Eiberfeid.) du crâne de Brüx ; mais tandis que sur celuia.
glabelle, 6. bregma, c. lambda, d. inîon. ci ja partie sous-cérébrale en comprenait
0m,032, sur le crâne du Neander elle en occupe 0m,043; ses dimensions en largeur, plus considérables
en avant que celles du crâne d’Eguisheim (frontal minimum 0m,106) sont tout à fait les mêmes en arrière
et en haut (frontal maximum 0“, 122)*
Comme sur ce même crâne, le frontal de celui qui nous occupe, est intimement uni au pariétal. La
Fig. 7. — Frontal du môme, (vu en dessous).
Fig. 6. — Crâne du Neanderthal (vu de face, Fig. 8. — Occipital du môme (vu par sa face interne,
V* grandeur). . y* grandeur).
suture n’est même plus visible à l’extérieur que sur une longueur de 0m, 075 à gauche, et de 0“,05 à
droite (2). Dans le reste de son étendue sur cette face et dans toute sa surface interne elle est entièrement
bois d’après nature, est venue renversée). M. Busk fait de cette dépression un orifice naturel, M. Schaaiïhausen y voit « la trace
-d*une blessure reçue pendant la vie (p. 274) ». La question ne saurait être tranchée que par l’examen de la pièce elle-même, dont
nous n’avons qu’un moule sous les yeux.
(1) Th. Huxley. Op. cil., trad. Dally, p. 286.
(2) Barnard Davis. De la valeur réelle de la forme spéciale d’un fragment dé crâne trouvé dans la caverne de Neanderthal. (Bull. Soc.
Anthrop., t. V, p. 711. 1864.) -•
oèsifîée (1). M. Schaaffhausen fait remarquer què le trajet de cette suture fronto-pariétale est indiqué
extérieurement par une faible saillie qui forme une petite protubérance au niveau du brégma (2). Nous
avons déjà observé une semblable disposition sur le crâne de Canstadt (p. 8).
Le pariétal, peu élevé en avant, est remarquablement déprimé dans son tiers postéro-inlerne. L’auteiir
allemand que nous venons de citer, s’était contenté de signaler cet aplatissement sans s’y arrêter (3).
Nous croyons devoir attacher à cette forme particulière une importance que justifieront plus tard des
comparaisons anatomiques. A cette dépression correspond le! creusement assez marqué de la suture
sagittale dans sa moitié postérieure. M. Prüner-Bey auquel nous empruntons cette remarque, nous semble
en avoir exagéré la valeur (4). Il attribue spécialement ce caractère aux Celtes et aux Scandinaves, et tire
parti de ce rapprochement pour assigner une place au crâne du Neander dans son groupe celtique.
En réalité, la dépression pariétale dont nous parlons se rencontre dans les races humaines les plus
diverses.
Nous n’avons rien de saillant à relever dans les régions externes et inférieures des os pariétaux. Les
bosses de ce nom situées fort bas et très en arrière sont mal indiquées, et la ligne d’insertion du muscle
temporal, bien imprimée sur les côté® du front, est si peu marquée et si mal limitée sur le pariétal qu’on
a autant de peine à l’y suivre que sur l’os similaire d’Eguisheim ou de Brüx. Tout ce qu’on en peut dire
avec certitude, c’est qu’elle décrit une courbe très-allongée et en même temps surbaissée, et qu’elle
divise la région de façon à ce que sa partie temporale soit à l’os entier sur son bord antérieur comme
60 est à 100 (5). Cette région pariétale, courte, puisque la longueur totale de la courbe ne dépassé pas
0“,12, est relativement bien développée en largeur. M. King, qui a fait du crâne du Neander une étude
très-attentive (6), y voit même une tendance à l’égalité du bord inférieur de l’os et de son bord postérieur,
égalité qui chercherait à s’établir, tant en raison de la brièveté relative de celui-ci que par suite de
l’extension considérable de celui-là. Il nous a été malheureusement impossible de constater, en raison
des synostoses et de l’état incomplet de la pièce, que l’homme du Neanderthal ait possédé ce caractère
exceptionnel qualifié de simien et que M. King a retrouvé chez un Cafre. Nous en dirons autaDt des
recherches du même auteur sur la forme générale des pariétaux, et sûr]Yadditamenàim dont il les gratifie
à leur angle postéro-inférieur. M. King a encore noté après MM. Huxley et Busk, la forme peu arquée
de l’articulation temporo-pariétàle, dont il reste seulement l’empreinte, forme qui est propre à un certain
nombre de races humaines inférieures. Nous insistons d’autant plus volontiers sur ces derniers détails,
qu’ils sont tout nouveaux pour nous, les crânes passés en revue jusqu’ici ne présentant à étudier que des
os pariétaux incomplets.
L’occipital a fait défaut comme le temporal dans les descriptions qui précèdent; nous allons nous
efforcer, à l’aide de la pièce du Neanderthal, de reconstituer, autant que faire se pourra, la région crânienne
postérieure de notre race fossile. « Pour l’oeil d’un anatomiste, dit M. Th. Huxley, la partie postérieure
est encore plus frappante que l’antérieure (7). » Sans souscrire tout à fait à cette proposition qui nous paraît
empreinte d'une certaine exagération, nous devons reconnaître que la projection de cette région du crâne
en arrière, très-généralement faible dans les races chez lesquelles on la rencontre, dépasse de beaucoup
sur le sujet de la grotte de Neander ce que l’on avait observé jusqu’ici sur les individus qui exagéraient
le plus ce caractère ethnique. L’écaille supérieure de l’occipital est, en effet, tellement oblique que la
- (1) Cet état de la suture empêche de déterminer même approximativement l’angle coronal.
(2) Th. Huxley. Trad. cit., p. 275. — C. Vogt. Leçons sur l’homme, éd. fr., p. 392.
(3) Idem., Ibid.
(4) Pruner-Bey. Observations sur le crâne de Neanderthal. (Bull. Soc. d'Anthrop. de Paris, t. IV,’p. 319. 1863.)
(5) Voir plus haut, p. 8.
(6) King. The reputed fossil man ofthe Neanderthal. (T.he Quarterly Journal of Science, n° 1. janv. 1864,. avec 2 pl., p. 95.
(7) Ch. Lyell. L’ancienneté de l'homme prouvée par la géologie, trad. Ghaper. Paris, 1863, p. 87.