RACES HUMAINES FOSSILES,
peut se rendre compte de ses formes générales par la figure 126, la forme de la voûte crânienne, la direction
générale de la face a demi conservée, ses angles et l’indice de ses. diverses cavités se rapportent exactement
à tout ce que nous venons de dire. Le fragment de mâchoire inférieure qui appartient à cette tête,
n'offre à signaler que le peu d’élévation relative de sa branche horizontale.
Autres fragments de la Carrière Hélie, Une demi-mâchoire (n° 10) répète la mandibule incomplète
du .crâne n° 8, et le n° 9, réduit à ses branches horizontales, n’en diffère que par une proclivité plus
considérable du bord alvéolaire, qui est la même que celle du n° 7 décrit plus haut (angle al.v.-ment. 78°).
Les canines sont relativement fortes, les incisives petites, usées et projetées en avant, les branches horizontales
fort basses. M. Belgranda figuré cette pièce dans la planche XXXI de son atlas.
Maxillaires inférieurs d Orly et de Charonne. —j Nous avons réuni dans le tableau X V les mesures de
tous ces maxillaires delà carrière Hélie. On y trouvera également quelques renseignements numériques
sur un fragment de mandibule composé de la branche montante droite et d’une petite partie de l’horizontale
du .même côté, extrait en 1865 par M. Blondin d’une sablière quaternaire à Orly, et sur une autre
mandibule réduite a ses branches horizontales, découverte autrefois par M. Eugène Robert « dans une
sablière de Charonne à une grande profondeur » .:Nous ne mettons ici ces deux dernières pièces, la seconde
surtout, qu en faisant toutes espèces de réserves sur leur âge; M. Blondin n’ayant découvert avec son fragment
aucun fossile caractéristique, et M. Robert n’ayant fourni aucune preuve à l’appui de la haute antiquité
de sa trouvaille, dont les caractères physiques sont plutôt modernes.
T a b l e a u XV
M a x i l l a i r e s in f é r i e u r s de l a c a r r i è r e H é lie , e tc .
MESURES
MAXILLAIRES
GRENELLE, CARRIÈRE HÉLIE
ORLY
zi
o ■<
n» S n® 4 n® 4 n® e n® * n® 9 n® RO
Diamètre bicondylien................. 127 114 121 116 n
— biangulaire........................... 108 101 100 90 90 „ 1 i » „
Écartement des 2“ molaires.............. 50 44 43 45 48 „ .) >» ,, „
23
Distance angulo-symphysairc........... 8a 80 88 ■ 77 77 I » •» ■ |
[Hauteur......................... 48 43 45 39,5 ‘ „ „ Branche 1 ,. 49,5
HOJITiKTB t l . » ) l ra“S'’e i5 e - - 31 32 35 33 33,5 „ „ » 31 »
( S " ( obliqu e ......... .33,5 30,5 34,5 ■30 33 1 » » ' - » I ■30,5 1 »
i Haut.. i ^ la sympbr se 33 30,6 32 29 28 24 28,5 23 » 29
! Branche ] ^ ( à la 2 emolaire 28 28 25,5 25,5 23 » 19,5 22 2.? t27 ( à la symphyse 14 14 14 12 12 12 14 13 ,, 14
1 à la 2e molaire 14 14 15 13 13,5 12,5 15 15,5 14
Angle mandibulaire.............................. 116» 112° 112» 115» 118° 1 » 1 113® „
— alvéolo-mentonnier................. 70® 68» 74® .72- ,7 8 - . 69® 78« 69® 1 .75»
Crâne de Nagy- S a p . — Les figures 132 et 133 représentent, d’après une photographie que nous a
envoyée M. F. Luschan, le crâne humain fossile de Nagy-Sap réduit à peu près au quart de sa grandeur.
On sait, par le mémoire qu’a publié cet anthropologiste dans les Mittheilungen de la Société Anthropologique
de Vienne et dans les Bulletins de la Société dAnthropologie de Paris (1), que sur le territoire du
.'(*) É. Luschan. Die Funde von N agi/ Sap, br. in-8° exlr. des Millheilungen der Anthropologischen Gesellschaft in Wien, n. 9, el Sur la
découverte d’ossements humains fossiles à Nagy-Sap (Hongrie), (Bull. Soc. d’Anthrop. de Paris, 2« série, t. VII, p. 782-787, 1872.) M. Wol-
drich a exprimé des doutes surl'authenticité de ce crâne devant la Société anthropologique de Vienne (Bemerkungen über den
village de Nagy-Sap, dans lé cercle de Gran (Hongrie) et dans un loess typique M. Brzorad a décou-
vèrt, en 1871, des ossements humains parmi, lesquels se sont trouvés deux crânes. L’un de ces crânes
un crâne d’homme, complet et bien conservé, est celui dont nous donnons la figure. Il a été l’objet d’une
courte description à laquelle nous empruntons les détails qui suivent.
Ce crâne, comme ceux que nous venons d’étudier, est brachycéphale tout à la fois par la brièveté
relati ve de ses dimensions en longueur qui ne dépassent pas 170 millimètres et par sa largeur qui est
considérable (d. tr. max. 0,144 millimètres). L’indicé céphalique s’élève à 84,70, Le profil de ce crâne
est régulièrement bombé, au-
dessus de sinus assez volumineux
le frontal monte à peine oblique,
court(0,115), mais élevé, les pariétaux
un peu moins raccourcis
(0,120) continuent cette courbe
sans aucun aplatissement, et
l’occiput présente son développement
principalement en hauteur.
M. Luschan nous apprend
que les insertions musculaires
sont très-développées, principalement
à la nuque. « Les sutures
KE sise.
Fig. 132. — Le crâne de Nagy-Sap (Hongrie), Fig. 133. — Le même crâne
(vu de face •/*, grand, nal.). (vu de profil d’après une photographie).
sont presque toutes complètement oblitérées, quelques-unes au point de n’être plus que des lignes
à peine perceptibles, ce qui est d’autant plus remarquable que, d’après l’état de la dentition, le pro^
priétaire du crâne ne devait pas avoir plus de vingt ou vingt-cinq ans (1). La suture coronale gauche est
presque complètement effacée, celle de droite est encçre visible ; Cette asymétrie n’a du reste exercé
aucune influénce sur les conditions de forme du crâne ; en tout cas, elle ne suffit pas à faire considérer
le crâne comme asymétrique. »
Par ses dimensions absolues et relatives, par l’ensemble de ses courbes, et des mesures auxquelles
elles se prêteüt, par son développement vertical, par l’état de ses sutures le crâne du Iehm de Hongrie
nous paraît assez voisin des têtes brachycéphales de la carrière Hélie prises en général. L’examen de la
face qu il surmonte confirme cette opinion, que nous ne pouvons d’ailleiirs émettre qu’avec beaucoup
de réserve, et permet même de pousser plus loin les comparaisons analogiques. Ainsi le développement
en hauteur de la face, son prognathisme sous-nasal bien accusé et les formes du menton, de l’angle
mandibulaire, etc., rappellent beaucoup ce que nous avons observé sur les n08 3 et 4 de la carrière Hélie.
La branche montante est fort semblable à celle de la mâchoire d’Orly. Les orbites sont carrés, et l’indice
nasal égale presque celui des crânes masculins de Grenelle, il est de 48 environ.
Tout cet ensemble de caractères nous engage à classer provisoirement les prognathes brachycéphales
dè Nagy-Sap, encore incomplètement connus, à côté de ceux des alluvions des moyens niveaux supérieurs
de Grenelle. Nous espérons que de nouveaux détails, qui ne peuvent manquer devoir bientôt le jour,
sur ces intéressants ossements quaternaires, appuieront le rapprochement que nous venons de proposer.
Crâne d e l à Truchère(fig. 134, 135 et 136)ï*r— Les crânes globuleux de la carrière Hélie, pris en bloc,
donnent 1 indice céphalique 83,63 ; ils rentrent par conséquent dans le groupe des brachycéphales vrais de
M. Broca. Nous avons dit que le crâne de Nagy-Sap à pris entre les mains de M. Luschan l’indice 84,70, la
Schadel von Nagy-Sap Mittheil, Bd II. s. 102. 1873), mais ses doutes sont exclusivement philosophiques; la tête de Nagy-Sap lui paraît
trop volumineuse, trop brachycéphale et trop peu prognathe pour être quaternaire ! « Pour le diluyium, dit-il. ce crâne serait fort
avancé. »
(1) Voyez plus haut, p. 122.