qui porte le numéro 3 de la série extraite de la carrière Hélie (n° 2 de M. Émile Martin), est mieux
conservé; il reste du crâne la voûte presque entière fracturée en une douzaine de pièces et se terminant
à environ 2 centimètres au-dessous de l’union, et l’un des temporaux se reliant à la moitié correspondante.
de la face,, à laquelle font seulement défaut là branche montante du maxillaire et le nasal. Les
saillies sourcilières ne sont guère moins développées sur ce crâne que sur la plupart de ceux de la race
de Canstadt; leur hauteur dépasse 0m,02. Mais elles sont situées immédiatement au-dessus de la voûte
de l’orbite et s’étendent latéralement bien au delà des trous sus-orbitaires, formant un arc qui
comprend un espace de 4 centimètres de chaque côté du plan médian antéro-postérieur. La glabelle
est tout en relief et très-prononcée ; les sinus sont vastes, leur largeur, mesurée en bas par le diamètre
interorbitaire, atteint 0“,027, et l’écartement des tables osseuses qui les limitent atteint presque
0“,02. Cet ensemble, qui avait beaucoup frappé quelques membres du Congrès de 1867, avait surtout
contribué à leur faire rapprocher ce crâne, alors
en pièces, de ceux qui ont été l’objet des descriptions
de notre second chapitre. Les ressemblances
s’arrêtent pourtant à ces détails morphologiques
de la base du front, et M. Belgrand, qui
a eu sous les yeux la pièce déjà en partie restaurée,
a aisément reconnu que par le plus grand
nombre de ses caractères elle diffère de celle de
Clichy dont il venait de résumer la description.
Le front s’élève en effet assez haut, quoique
dans une direction oblique, sans presque s’excaver
au-dessus des sinus, et en se voussaht
sensiblement vers la bosse frontale moyenne.
Les bosses latérales sont à peine visibles, et relativement
rapprochées ; la fuite des plans osseux
est plus marquée encore sur les cotés que
dans l’axe du frontal, et la portion temporale de
cet os est petite et aplatie. Les diamètres transverses
se maintiennent toutefois à des chiffres
élevés qui l’emportent sensiblement sur ceux
que nous avons relevés à Furfooz (tabl. XIII),
cë qui compense en partie l’aplatissement d’avant
Fig. 122. — Crâne masculin de Grenelle. Carrière Hélie, n° 3.
Moyens niyeaux supérieurs. (Vu de profil. 1/2 grand. Mus. Hisf. Nat.
de Paris. (Soll. Em. Martin.)
en arrière et de dehors en dedans que nous venons de déterminer.-
Le sinciput est élevé et arrondi, les ôs qui le forment se continuent, sans aucun ressaut, sans aucun
méplat, en une courbe antéro-postérieure régulière avec les frontaux et l’occipital, avec lesquels ils sont
d’ailleurs presque complètement soudés. L’ossification des sutures a marché, conformément à la loi de
Gratiolet, d’avant en arrière ; les articulations antérieures sont presque entièrement effacées, on voit un
peu mieux les postérieures au milieu desquelles se dessinent, dans la suture lambdoïde, à gauche et tout
en bas, un petit os wormien de 8 millimètres de large sur I centimètre de haut, à droite un autre os bien
plus grand, mesurant 45 millimètres de largeur et 25 millimètres de hauteur, et occupant le tiers moyen
de l’articulation. Un troisième wormien de 9 millimètres sur 14 se voit dans la suture coronale
droite (1). '
Les pariétaux, bombés et courts (ftm,120) sont relativement dilatés vers les côtés. Leurs bosses sont
(1) Voyez plus haut, p. 104, H 2.
RACES HUMAINES FOSSILES DE FURFOOZ, DE LA TRUCHÈRE, ETC.
mal circonscrites, et un certain degré de déformation posthume du crâne empêche de pouvoir reconnaître
leur situation primitive. Les arcades temporales ne sont pas du tout visibles.
L’écaille occipitale, dont nous n’avons guère .que la moitié supérieure, est courte, mais large ; sa
courbe est un peu aplatie. La protubérance externe est rugueuse, mais peu saillante, et les lignes courbes
supérieures, sont bien dessinées. Ce qui reste de l’écaille cérébelleuse est convexe, et paraît en rapport
avec un développement notable dans le sens vertical.
La face s’adapte bien aü crâne, tant par son développement en longueur, qui est considérable (O"1,099)
et s’harmonise avec le bombement sincipital, que par l’amplitude d’un diamètre bizygomatique. (0m, 135)
en rapport avec des' diamètres transverses crâniens généralement assez étendus. Les dimensions en
hauteur étant sensiblement plus grandes que dans les types étudiés jusqu’ici, l’indice facial s’élève
malgré le développement de la face en largeur, à 73,33, chiffre que nous ne lui avons pas encore vu
atteindre ; cet élargissement porte presque également sur les régions médiane et latérale* Nous avons déjà
dit que le diamètre interorbitaire est considérable.
L’orbite atteint lui-même 0m,042 ; mais il
prend en même temps une certaine part au
développement vertical signalé tout à l’heure.
Sa hauteur dépasse 33, et l’indice orbitaire se
tient aux abords de 80. La cavité orbitaire
tend ainsi beaucoup plus que nous ne l’avons
vu jusqu’à présent vers la forme carrée.
L’os malaire qui la limite en dehors, déprimé
d’abord à son angle supérieur, au-dessous
des saillies des apophyses orbitaires externes,
se dirige ensuite suivant un plan
régulièrement oblique et vient former une
pommette rugueuse et très-accusée. La face se
rétrécit graduellement au-dessous.
Le nez a une largeur moyenne, mais il s’allonge
beaucoup de haut en bas, sous l’influence
du développement en hauteur mentionné tout
•à l’heure,^l’indice ou rapport centésimal descend
Fig. 123. — Crâne féminin de Grenelle. Carrière Hélie, n® G. .. .
Moyens. Niveaux supérieurs. (Vu de profil, 1/2 grand., Mus. Il Ut. Nat. de
Paris. Coll. Em. Martin.)
à 47,27.
La fosse canine est haute, mais peu profonde, et l’arcade dentaire, vigoureuse, projette en un prognathisme
alvéolaire assez considérable des dents robustes, usées circulairement. L’une des six dents encore
en place, la première petite molaire, est latéralement cariée (I ). Ce qui reste de la voûte palatine rappelle
assez bien par sa forme la pièce d’Aurignac représentée pl. II, fig. 11 de notre Atlas. Le maxillaire
inférieur offre presque toute la configuratiçn de l’un des types mandibulaires de Furfooz décrits quelques
pages plus haut (p. 110), comme exceptionnels dans cette localité. Ses branches horizontales rappellent,
en effet, d’une manière frappante, celles de la mâchoire n° 3 (pl., XII, fig. 4) de cette station; elles sont
seulement un peu moins massives et se terminent en avant par un menton carré, très-semblable à celui
de la mâchoire n° 4 (même pl., fig. VI). Ses branches montantes reproduisent aussi tous les traits observés
sur la première de ces deux pièces et en particulier l’extroversion considérable de l’angle mandibulaire,
elles sont toutefois un peu moins hautes et moins larges. Les mesures consignées dans notre tableau XV
montrent, de plus, que l’écartement des arcades dentaires est sensiblement plus grand, et la distance,
(i) Voyez plus haut, pages 104, 112.
Qcjatrefages et E amy.