crâne d’O’Connor, dernier roi d’Irlande, a été rapproché par M. Nilsson de celui de Stængenæs (1),
et M. Prüner-Bey s’est efforcé d’établir une étroite parenté entre le fossile du Neanderthal et deux
Irlandais de sa collection (2). •
Nous mentionnerons encore le crâne tiré du lit de la Nore, a Borris, dont on trouve la figure et
une courte description dans le livre déjà cité de M. Samuel Laing, et qui joint à un grand aplatissément
vertical une longueur considérable, à un front fuyant surmontant des arcs surciliers proéminents un
occiput extrêmement développé et projeté très-obliquement en arrière dans sa partie cérébrale (3). Enfin
M. Scouler a récemment fait don au Muséum de Paris d’une intéressante collection dans laquelle figure
un crâne de femme de Morrisk qui répète en partie ces caractères en leur imprimant le cachet de son
sexe (Mus. d’hist. nat. n° 3722).
L’Ecosse a fourni sans peine des arguments à M. Türner, lorsqu’en 1864 il a voulu réfuter MM. Schaaff-
hausen et King. Le docteur Wilson avait déjà fait connaître un curieux crâne neanderthaloïde trouvé, en
1825, sous le grand cairn de Nether Urquhart (Fifeshire) (4). A Édimbourg seulement, M. Türner trouvait
au moment de sa publication quatre autres crânes du type que nous étudions (5) (l’un de ces crânes
moulé en plâtre est celui de l’illustre Robert Bruce), et l’année ne s’était pas écoulée, qu’il en publiait un
cinquième, extrait de l’abbaye de Blackfriars (6).
La tête n° 34 de la collection du Collège des chirurgiens d’Edimbourg est la plus frappante de celles
que M. Türner a figurées. Le crâne en est volumineux. Ses caractères frontaux sont très-accusés; mais les
caractères que nous attribuons à la région occipitale sont assez peu nets. N’oublions pas de faire observer
que les articulations sphéno et temporo-pariétales forment une ligne horizontale à peu près continue, et
que la face présente un degré assez considérable de prognathisme. La tête de Robert Bruce est remarquable
par la coexistence de caractères frontaux très-inférieurs avec une capacité crânienne considérable.
Enfin le sujet de l’abbaye de Blackfriars rentre par toutes ses dimensions dans le type dont nous cherchons
à préciser l’extension actuelle (Voy. le tableau).
Nous terminerons cette énumération rapide des crânes écossais par quelques lignes sur le crâne du
scot saint Mansuy, évêque de Toul au iv* siècle, que M. Godron a pu étudier pendant la dernière révision
des reliques du diocèse de Nancy (7). De l’intéressant travail de ce savant l’on peut conclure que le
crâne du pontife nancéen est l’un des plus frappants que l’on puisse examiner, et qu’il porte, en les exagérant
encore, tous les caractères que nous avons assignés à la première de nos races fossiles.
Nous avons transcrit quelques-unes de ses mesures pour les intercaler dans le petit tableau de comparaison,
dont nous empruntons les données aux divers auteurs précédemment cités. Ces chiffres et
la figure que nous reproduisons, d’après M. Godron (fig. 28), suffisent, croyons-nous, à démontrer l’identité
de race de l’apôtre de la Lorraine avec les primitifs habitants de l’Europe occidentale. Nous appelons
spécialement l’attention sur les traits de la face qui paraissent offrir avec ceux de la tête de Forbes’
Quarry d’étroites analogies.
(1) S. Nilsson. Op. cil., p. 154 et 158.
(2) Prüner-Bey. Op. cit. (Bull. Soc. Anthrop., t. IV, p. 320.1863.)
(3) Samuel Laing and Th. H uxley. Op. cit., p. 125 et 6g. 60-61.
(4) D. W ilson. The archeology and prehistoric Annals of- Scotland. Edimburgli, 1851, ap . Nott et Gliddon, p. 294 et fig. 22 et 23 de
l'édition de Londres, 1857.
(5) W. Türner. The fossil skull controversy : on human crania allied in anatomical character lo the Engis and Neanderthal skulls.
(The Quaterly Journal of Science, n° 2. April 1864, p. 250 et pl.)
(6) W. Türner. Additionnai note on the Neanderthal skull (Ibid., n° 4. October 1864, p. 759).
(7) A. Godron. Examen ethnologique des têtes de saint Mansuy et de saint Gérard, évêques de Toul. (Extr. des Mém. de l’Acad. Stanislas.
Nancy, 1864, in-8° avec 2 pl.)
Tableau III
MESURES
C R A N E S
Ij 2 a Z ^
s s i 3
' CRANES IRLANDAIS
M. Prüner-Bey
“ U « 1
s
H 3* 1« I* g g H ej
< fl ^
(n -a
2 a 0 G5
m m
' s a ^
i &
g O £; S
a
I- P. | 1 2 3 4 S 6 7 §| J
jgl Ant.-post. max.
g (Transv. maxim.
Indice céphalique
Circonf. horizontale
■209
, (il53; .«)
73,20 ,
: ' ' 575
206
143
ï 69,41
u \ &fd !:
205’
143
69,75 ^
1 - 570
200
; 150 o '
' 75,00
" 580
202'; "
149
7,3,76
: 203=
159
78,79
578
197
152
. 77,32
571
• 195'
149
76,41
•U' 558 ■' '
181
139 •
76,79
187
137
70,58
518 ■'
L’observation de M. uoaron n est pa& i» «me ^ ..........—...... ..
cherchons W M Mais ■ faits de W o r d » paraissent të rencontrer moins fréquemment dans nos-
paÿs quë dans les Ilës-BritanniqüèS.. NSis en connaissons toutefois un certain nombre àe rattachant à « s
réirions et à des époques très-diverses.
WÊÊÊÈKÊHKËÊÈÊÊÊ d'abord àSîértoê tiré d'un ancien, tannins du Poitou, h laide duquel
M. Prttnér-Bey réfutait, en 1894, la théorie de M. B. Daviifsur les syHàmèi et qui appartenant à un sujet
eU c # iétotiprésentait H H du Neanderthal, moins arrêtés-toutefois; quoiquWeût ses sutures
ouvertes et u« os wormien dans la fontanelle 'antérieure (t). Nous citerons ensuite le crâne si remqrqua-
■ extrait en compagnie de beaucoup d'autres du dolmen de Bougon (Deux-Sèvres) par M. le docteur
Teilileà#1843), mais qui, différant très-profondément de tous » v o is in s de sépulture, rappelle Iapiece de
V J * . .........................a. n. p___ J _________ftl/Orv nniic ilifinfvn-
— M M — W M même Bougon
|M»,. «raid. liai, de Paru. n- 203 Ms.) (0« * . /ta ). - <»« * Prottl, i/tgnmdmP,.
seront d’une longue description qui trouvera mieux sa place dans le chapitre consacré aux populations
françaises actuelles. On remarquera, toutefois, dès à présent parmi les caractères crâniens la fuite d’un front
bas et relativement étroit, la saillie des sourcils et de la glabelle, le peu de relief des bosses pariétales placées
à la fois très-loin et fort bas, un léger aplatissement pariétal postérieur, le peu d’impression des lignes
temporales, la grosseur du mastos. Ces caractères coïncident avec 1 ouverture de toutes les sutures épar
gnées par la destruction. Parmi les particularités propres à la face, on notera la forme des orbites extrê
(1) Bull. Soc. Anthrop. de Paris, t. V, p. 776-777, 1864.