Murray, mesurés par M. Ecler, atteignent environ 0",180, O",130 et O- , 133. Tous les autres traits
propres à ces deux pièces rentrent, d'ailleurs, dans les descriptions accumulées plus haut, et les
mesures qui les caractérisent ne s’écartent pas notablement de celles que nous connaissons déjà. Nous
n’y pouvons point insister.
Crânes d ’Australiens de l’ile Kanguroo. — Le docteur Peel à offert à la Société d’anthropologie
de Londres en 1870 (1) un crâne de femme de l’île Kanguroo, située, comme on sait, en face de
l ’embouchure de la Murray. Ce crâne est dolichocéphale à 72,52, suivant M. Goyard (d. a.-p. 0m,171 ;
d. tr. max. O“,! 24), sa circonférence horizontale ne dépasse point 0m,473. La face est courte (haut,
nez 0“, 046), le prognathisme sé traduit par des angles faciaux de 72° et de 63°, etc. (2).
Crânes d Australiens de King George’s S und. — Flinders, King et surtout Scott Nind, Dumont
d’Urville, Quoy. et Gaimard ont recueilli des renseignements pleins d’intérêt sür les Australiens de King
Georges Sund, mais aucun musée ne possédait, jusqu’à ces derniers temps, de crânes de ces curieux
sauvages. M. Simon, ancien consul de France à Sydney,, en a récemment procuré deux au Muséum de
Paris. Ces précieuses dépouilles viennent d’un homme et d’une femme morts, il y a peu d’années,
dans la force de 1 âge. Leur étude confirme tout ce qu’avaient dit Nind (3), Dumont d’Urville, Quoy
et Gaimard (4), de la ressemblance qu’offrent 1res Australiens avec ceux qui habitent les territoires
que nous venons de parcourir, et les Nouvelles-Galles du Sud en particulier. La grosse tête allongée de
1 homme (cire, horiz. 0m,536), sa face développée en travers (d. bizyg. 0m, 141), ses arcades surcilières
saillantes, son orifice nasal largement dilaté (long. 0“,052, larg. 0m,028, ind. nasal 53,84), ses dents alignées
dans un ordre serré et régulier rappellent tout à fait la description de Quoy et de Gaimard. Il est
dolichocéphale à 68,81 (d. a.-p. 0“,202; d. tr. max. 0”,139) et hypsisténocéphale (d. bas.-bregm. 0m,142).
La base de son frontal est des plus saillantes au milieu et sur les côtés, l’écaille en est très-fuyante,
séparée des bosses surcilières par une profonde déclivité. Le plan médian antéro-postérieur est quelque
peu relevé en forme de toit, les bosses pariétales sont modérément développées. La face, largement
sculptée, est d’un prognathisme exagéré (angle fac. 70°, alv. 60°, dent. 57°). Enfin, la mandibule offre
la même opposition que celles des Nouvelles-Galles du Sud, dont il a été question plus haut. Les
dents qu elle porte aussi bien que celles de l ’arcade supérieure sont si profondément usées que les
parties émaillées des incisives médianes, par exemple, n’ont plus que 0m,007 de hauteur (5). ••
Le crâne féminin offre les mêmes caractères généraux que le crâne masculin, qu’il atténue, d’ailleurs,
de manière à se rapprocher, dans une mesure analogue, des pièces de même sexe recueillies dans
l’Australie orientale. Ses diamètres égalent 0m,189, 0”,131 et 0m,135, et les indices correspondants sont
69,31, 71,42 et 103,05. La face mesure 0“,088 de haut, 0m,129 de large, l’indice nasal atteint
59,18, etc., etc*
Crâne d Australien du district de Leschenault. — Il n’existe jüsqu’à présent dans les collections
publiques ou privées qu’uné seule pièce anatomique se rapportant aux tribus australiennes occidentales,
Ni les habitants.de la Nouvelle-Nursie chez lesquels a vécu Mgr Salvado, ni ceux de Swan-River décrits
par Grey et Stokes, ni ceux de la rivière Murchison dont parle Oldfield, ni ceux, enfin, de la baie des
(1) Joum. of the Anthrop. Soc. of London, 1870, p. 31.
• m^me ^e> demi-sang Australo*Saxon, dont M. Peel a rapporté le crâne à la même société, s’est montré mésaticep
a e ( a.-p. 0m,176, d. tr. max. 0m,136; ind. céph. 77,27), et sensiblement plus Volumineux (cire, horizont. 0m,505), la face
est plus longue, quoique le nez demeure presque aussi court, et les angles se relèvent à 77° et 71°.
(3) Scott N ind. Op. oit. (The Joum. of the Roy. Geogr-. Soc., vol. 1, p. 25, 1830).
(4) Dumont d’Urville, Quoy et Gaimard. Voy. de l’Astrolabe; Hist, t. I, p. 90, 94. Zool., 1.1, p. 42.
(5) C’est évidemment a de semblables usures myloïdes des dents qu’il faut attribuer les dires de. Mac-Leod et de Eyre, affirmant,
e premier, que c ez certaines tribus de Victoria, les incisives ressemblent aux petites molaires, le second, qu’il a vu de nombreux
sujets cheÉ lesquels les incisives et les canines ne présentaient aucune différence.
Chiens-Marins que Pérou, FreycihetiÈete.-.vIntwisités, ne sont.anatomiquement connus. Le seul crâne
isfooidental parvenu, à notre»nnaissance, en Europe, recueilli dans le district de Leschenault pour le
musée de Nettley paraît, d'après lalpourte description que lui a. consacrée Williamson .(I <-;tout à fait
analogue àcelui de l’homme de King George’s Sund, dont il vient d’être question.
Cr â n e s d 'A u s t r a l ie n s -do l ig h o p l a t y c é ph a l e s . - A n’en juger que par. ce qui précède, on serait en
droit de conclure que, à part les petits, colonies indonésienuès des.montagnes de la terre d Arnhem,
encore insuffisamment étudiées, quelques Papouas, quelques Malais peut-être, clair-sem^s sur les cotes
septentrionales,, il n’existe dans lés régions du continent Austral, anthropologiquement-connues, que des
indigènes d’un type uniforme, offrant, d’un groupe à l'autre, des variations peu étendues'. En effet; dl léç
quelques têtes d’Australiens de Ultérieur que nous avons pu étudier-se-sont montrées- supérieures, a
divers égards, ài-delles des habitants des rivages de la mer, rien, dans leur ossature, ne permet de
supposer que les tribus chez .lesquelles.,elles ont été-rècueillies puissent appartenir à une race différente
de celle des tribus maritimes,:.et n’autorise surtout;'en aiieuKe- façon, à les rapprocher des Papouas,
auxquels on a tenté, parfois, de les assimiler dans damiers temps.
Mais nous avons-1-aissé.provisoirement de côté, dans l’exanteu rapide que nous venons de faire des documents
anatomiques -relatifs à l’Australie, quelques piêWPqui représentent le deuxième élément ethnique
dont nous avons plus haut, » sig n a lé l’existen|j et que leur ressemblandMSvec -celles qui ont appartenu
aiix premiers.' habitants connus de l’Europe occidentale rend à nés yeux particulièrement intéressantes,
C’est eu Queensland que, suivant M. Huxley,: commence«» à-Se montrer, à l’étatÿoradique,. cfe type
s p é | | , et léstiaux environs de la baie Moreton que, d’après M. Carter Blake, on aumt, tout di-Shord;
signalé sa présence. La première partie de cet ouvrage contient la description abrégée d uii sujet de cette
localité (ijq u i n’a point encore, malheureusement, atteint son complet développement, et qui semble*,
aéjà présenter, cependant, un certain nombre de particularités qui'partent à le -placerdans le groupe
que nous allons décrire.
Il faut descendre«» long de la côte orientale, jusqu’aux Nouvelles-Galles du Sud, pour rencontrer un
spécimen de la race, assez franchement accusé pour ne lkissergtfère'-de.priseto doüte. Ce typenouSfst
fourni par une des pièces que M. Erklund a adréSséès'àu musée Retenu. On peut voir dans une des yi-g|
trines deicè riche établissement, à côté d’un crâne australien offrant la phySionomiffiMe ceux qui été
décrits dans les paragraphes qui précèdent (4), un autre crâne tout différent ; c est le type
suédois, type' que M. Erklund semble avoir, l’un des premiers, nettement distingué de celui qui lpp est
juxtaposé et dont il diffère par des arcs surciliers plus lourds, un front beaucoup plus déprimé et plus
fuyant, l’aplatissement général dé la voûte, la projection plus considérable de l’9ç|iput en. arrière, le
changement de courbure très-brusque de ce même Mis au-dessus de la protubérance : .-ét 1 horizontalité
presque parfaite de !la base. Ce crâne est d’une d o lic h o c é p h a l» ^ un développement considérable
d’avant.en arrière (d. a.-p. O01 * 3 4 5,195) se combine chez lui avec une grande étroitesse (0. ,1 ),,
et une diminution considérable des proportions verticales (d* bas.-bregm. 0 ,125). Les indices sont e
64,61 ; 64,10 et 99,19, tandis que s u | j | crâne n" 1 de M. Erklund, mêmes rajiports sont représentes
par 67,01; 73,19 et 109,23.
(1 ) G. W illiamson, op. oit , p. 81-.
(2) Voy. p. 301. — Cf. p. 307, nos observations à propos de la femme de Roçkhampton*
(3) Voy. p 42. — Principales mesures du crâne de jeune sujet de Moreton Bay (Mus. Hist. Nat. Coll. Terreaux, n° 49), cap. crân .
W Ê H È m Oi.,167 ; a. tr. 0»,128; d. bas.-bregm. 0-.IÎ4 ; ind. 76,64 ; 74,25 et 50,87 ; d. fr. n * . O-.UOt ! occ. max. 0-3S03 ;,dourb,
horiz. lot. 6»,474; transv. lot. 0-.360; méd.ant.-post. 0”,473, front. 0 ,1 « ; par. hum- °*.?°*. *“ **•.
O-» 075; nez, haut. 0nt,04l5, larg. 0m,022; orbites, haut. 0“,035, larg; 0“1,039. '
(4) Ce dernier orlne est, d’ailleurs; des ptus.franchement accusés dans son ensemble et ses détails. Nous y avons particulièrement
relevé le développement énorme de la base du front qui surplombe en avant et en dehors des orbites profondément encaissés, la con