la Chine méridionale ; autant que nous en pouvons juger parles mensurations publiées par M. Flowerélfe
ces onze pièces doivdnt ressembler .considérablement ^ cellesfque nous avons sous les yeux.' Il en est
sans doute de même des pièces de Goettingue (2), de Batavia (3), etc.
Ajoutons que le Musée de l'Institut anatomique de Leyde, Te,plus riohe.de tous*jps .musées anthropologiques
d’Europe, en ce qui concerne l’extrême orient de l’Asie, ne renferme pas moins de trente crânes
de Chinois des provincés de Quouang-Tong (Canton, Hong-Kong, Macao) et de
Fokien (Amoy, Hokkian). Seize de ces crânes ont été recueillis à Batavia par
M. Swaving et décrits^iar cet anthropologiste dans des monographies aùxquelles
nous avons plusieurs fois déjà emprunté d’excellent#renseignementsj(4^8
M. P. de Koning dans sa these^e» 1877 (5) a combine l’examen de ces pièces et
des autres matériaux.quefpossède le Musée. Il est seulement regrettable, ainsi
que l’observe M. Ten Kate danî*un article critique consacré à ce travail (6)* que
l'auteur sé soit servi dé la méthode crâniométrique de M. Welcker, qui rend
presque impossible toute comparaison entre ses résultats et ceux de la plupart
des observateurs modernes.
Les seize crânes ohinois provenant de M. Swaving et les dix-huit autres pièces
recueillies postérieurement par ie même anthropologiste, qnt d'ailleurs donné
des résultats tout semblables à ceux qui viennent d’être indiqués.
Fig. 392. — Crâne de Chinois
de Houang-Fou, 1/4 grand.
(Mus. Hist. Nat. Coll. Du-
moutier, ri0 62.)
Crânes de Hakkasv Nous n'avons point compris,. à dessein, dans les moyennes que nous venons
d examiner, relatives aux Chinois du Sud(7|||ies chiffres’fournis par une petite série de crânes hakkas,
envoyés de Canton àda Sodiété d'anthropologie par M. de Lagrenée et qui ont fourni à M. Zaborowski les
matériaux d’une intéressaftte monographie récemment publiée (8). Ces Hakkas, distingués" déjà avec soin
par les anthropologistes dé la Nomra (9), des Pountis auxquels ils .se> juxtaposent dans le sud de la
Chine, sont, paraît-il, les descendants de Chinois émigrés du Nord dès le dixième siècle de notre ère, et
■ (1) Principales mesures de dis crânes chinois du Sud (Mas. Chir. d’Angl.).: Cap. crin. 1425“ ; cire. ho™..SiO«“.Tka.-p. 179 ;
d. tr. mai. 138; d. bas. bregm. 135; ind. céph. 77,09; 75,51 ; 98, 53; nez larg. 51, haut. 25, ind. 49, 01; orb. larg. 37,. hant.,34)
ind. 91, 89. -»Mêmes mesures sur une Chinoise 1230; 474’; 166; .13% 136; 81, 92; 81,92; 100,00 ; 50; 22; 44,00; 34-;34- loè ffl
(Flower. G a t . c i t . , p. 115-118).
(2) Spengel. C a t . c i t . , p. 44. Sur les onze crânes de Chinois du Musée, deux ont des provenances connues, Macao et Emaïc près
Canton. Voici leurs mesures communes : Cap. crân. 1385«; cire, horiz. 505““. D. a.-p. 182 ; d. tr. 134 ; -d.vertic. (?) 145 ; bizvgom. 134 •
courb. front. 131 ; par. 130; occ. 112.
(3) Deux des six crânes chinois du catalogue Bleeker (n“> 56 et 57) sont de Macao. Voici quelques-unes de leurs mesures : Cire,
horiz. 490““. D. a.-p. 165; d. tr. max. 131 ; ind. céph. 79, 33; d. vertical (?); front, min. 94; bizyg. 132; courb. front. 120; par. 130-
occ. 101, otc.
(4) C. Swmihs. E r n t e B i ß r a g e t o t d e K e im t e d e r S c h e d ê l s e a n V o l k e r i n d e n I n d i s c h e n A r c h i p e l , tab. U, etc. — M. Swasing a enrichi
de crânes chinois plusieurs autres musées, celui de Vrolik en particulier, mais ces pièces sont la plupart du temps sans provenance
bien établie, et nous nous croyons obligés à n'en point parler ici.
(5) P. de Koning. B e s c h r i j v i n g v a n G h in e e s c h e S c h e d e l s , Leiden 1877. z. 10-26, fig. 1, 2.
(6) Ten Kate. R e v u e N é e r l a n d a i s e [ R e v . d ’A n t h o p . , 2e s. T. III. p. 546, 1880).
(7) Principales mesures de 34 Chinois du Sud (Swaving. B e s c h r i j v i n g v a n S c h e d e l s (lo c . c i t . D. X X X L tab. 13) : Cire, horiz. 513““.
D. a.-p. 179; d. tr. max. 139; vertical? 137 ; biorb. ext. 104; bizygom. 134; courb. front. 126; par. 130; occ. 117. Orbite, larg. 37
haut. 35, nez,' larg; -25, etc.
(8) Z aborowski. S u r c i n q c r â n e s <£H a k k a s e t l e s o r i g in e s C h in o i s e s [ B u l l . S o c . d ’a n t h r . d e P a r i s , 3e sé r. T. II, p. 557-578, 1879).
(9) R e i s e d e r Ö s t e r r e ic h is c h e n f r e g ä t t e Novara u m d i e E r d e . . . A n t h r o p . T h . 2« Abth. K ö r p e r m e s s u n g e n von Weisbach s . 11, u. fl1. —
On trouve dans .ce volume les mesures de 21 Pountis et de 5 Hakkas de Hong-Kong, Canton et des deux provinces maritimes de
Quouang Toung et de Fokien. Les Hakkas, d’après les résultats coordonnés par M. Weisbach, auraient la tête plus volumineuse (cire,
horiz. 0“,568) que les Pountis (0“,550) par développement plus considérable de leur diamètre antéro-postérieur (d. a.-p. 0“,189 au
lieu de 181). Le diamètre transverse maximum demeurant le même dans les deux groupes (d. tr. 0“,142) ; l’indice céphalique des Hakkas
égalé 75,13, tandis que celui des Pountis est dé 78, 44. La face des Hakkas est un peu plus large (bizygom. 0“,148 au lieude 0“,142);
leur «espace interoculaire est plus développé (0“,58), leur nez est plus court (long. 0,044 au lieu de 0“,046) mais de même largeur
(0“,038), leur front est plus bas, etc. Bref, ils accentuent plus énergiquement que les Pountis le caractère chinois de leur physionomie.
demeurés relativement très purs jusqu a ces derniers temps (1). Nous résumons ci-dessous^les principales
données numériques du mémoire de M. Zaborowski?(2).
- Crânes de Dzoungariens. — Les données numériques que nous venons de grouper sont assez nombreuses
pour caractériser nettement \es populations de la Chine orientale. Celles*de la Chine occidentale
ont été bien moins étudiées, et nous ne possédons pour éclairer leur ethnologie daùs les musées de
l’Europe entière, que les vingt-neuf têtes recueillies à Kouldja par M. de Ujfalvy, et dont les provenances
ethniques n’ont pas pu être toujours rigoureusement établies. Ces pièces, que nous avons groupées toutes
ensemble par sexe pour nous faire une idée nette de la morphologue ci^nienne chez les Dzoungariens
considérés en général, peuvent se décomposer en trois groupes bien distincts. Un premier groupe
formé de sept pièces, dont l’indice céphalique varie entre 86 et 83, accuse des tendances mongoliques. Un
second groupe beaucoup plus nombreux puisque dix-sept pièces s’y rattachent, offre des indices échelonnés
entre 81 et 75, et paraît représenter, dans la population, l’élément chinois proprement dit. Enfin
cinq crânes dolichocéphales de 73 à 70 montrent des affinités avec lès Mandchoux, etc., décrits un peu
plus haut ; il se trouve même parmi eux un individu qui rappelle d’une manière frappante le Ghiliak des
pages précédentes. L’histoire agitée des contrées qui composent la Dzoungarie actuelle, suffit largement à
expliquer la juxtaposition et la fusion partielle des divers éléments ethniques que nous venons d’énumérer.
Le détail des moyennes fournies^par les vingt-neuf crânes de Kouldja remplit les colonnes 5 et 6 du
tableau XL1I ci-joint.
Crânes d’Eskimos ou Innuits (pi. LXVi, LXVII, LXV11I, et dans le texte fig. 393, 394 èt 395). —
Les Esquimaux ou Eskimos, qui se nomment eux-mêmes Innuits, ^constituent dans la sérié mongo-
lique un groupe exceptionnel, qui diffère à maints égards de ceux qui viennent de passer sous nos yeux,
mais dont l’origine asiatique n’est plus aujourd’hui contestée et dont les affinités occidentales frappent de
plus en plus les observateurs spéciaux. Blumenbach les plaçait à moitié route entre les Américains et les
Mongols, bien plus près cependant de ces derniers que des Peaux-Rouges (3). Morton (4) n’hésita point
à en faire des Mongols américains, tout en reconnaissant avec Gallatin qu’il existe certains points de
contact linguistiques entre eux et les Chippewyans ; et malgré les objections de quelques .philologues,
l’opinion de Morton est très généralement acceptée aujourd’hui.
Le nombre dès publications relatives à l’ethnologie des Eskimos est extrêmement considérable, depuis
les relations des voyages de Hans Egede, de Hearne, etc., jusqu’aux récits des missions scientifiques de Hall,
de Hayes, de Dali, etc. Mais les descriptions anthropologiques ne remontent guère au delà des Décades
de Blumenbach (5), qui donnent la description de quatre crânes eskimos du Labrador et du Groënland (6)
ou des notes de Gall sur un crâne du golfe de Kotzebue rapporté par Choris (7). G. Sandifort, Morton,
W. C. L. Martin, Carus, Lucæ, Retzius, Williamson, Van derHoeven, Ecker, etc. (8), ont publié un certain
(1) Madier de Montjaü. D e l 'é m i g r a t i o n d e s C h in o i s a u p o i n t d e v u e d e s i n t é r ê t s E u r o p é e n s . Paris, 1874, in. 8. — Zaborowski. O p .
c i t . , p. 559-568.
(2) Principales mesures de cinq crânes d’Hakkas de Canton d’après M. Zaborowski. Cap. crân. 1520, cire, horiz..509, d.a.-p. 180,
d. tr. max. 138, d.bas. bregm. 139, ind. 76, 66; 77, 22, 100, 72; biorb. ext. »; bizyg. 131); orbite, larg. 37, haut. 34, ind. orbit.
91, 89. Nez larg. 25, haut. 53, ind nas. 47, 16. (Zaborowski, o p . c i t . , p. 570-571).
(3) B lumenbach. D e h u m a n i g e n e r i s v a r i e t a t e n a t i v a . Ed. cit., p. 292, 306, 818.
(4) Morton, C r a n i a A m e r i c a n a , p. 63. — Cf. A r c h æ o l o g . A m e r i c . , II. 118.
• (5) Cf. Winslow. M m . A c a d . R o y . S c . 1722, in-4° p. 322-324 et pl. 16.
(6) B louenbach. D e c . t e r t . , p. 8-10 et tab. XXIV, XXV; D e c . q u a r t . , p . 12-13 et tab. XXVI, XXVII. 5- Cf. S pengel. C a t . c i t ,
p. 74.
(7) . Gall. ap. Choris. V o y . p i t t . a u t o u r d u m o n d e . Paris, 1820, in-4®.
(8) G. Sandifort. T a b . C ra n . — Morton, C ra n . A m e r i c ., p. 249, et pl. LXX. — W. C. L. Martin. Op. c it., p., 273, fig. 210. — C. G.
Carus. Op. c it., taf. IH. — W illiamson. Op. c i t ., p. 62. — Van der Hceven. Ca t. cran., p . 58, — J . € . G. Lucæ. Z u r o rg a n is c h . F o r m
e n t.v # Retzius, E th n o l. S c h r ift. p a s s . et pl. II, fig. 2. — Ecker. C a t. c it., p. 44. — Etc.