lement petites. Deux dents restent en place, les premières grosses molaires* toutes deux pentacuspidées
et usées dans une direction oblique en bas, en dehors et un peu eh arrière.
La branche montante petite et légère est pliis inclinée que nous ne l’avons vu jusqu’ici (H9<>). Elle .est
étroite et sa largeur transverse 0“,03I tend à devenir égale à la largeur, oblique (29,5), diminuée
comme nous J’avons déjà vu par l’arrondissement de.l’angle postérieur. Get angle est assez fortement in-
troversé, , et cette disposition, contraire à la plupart de celles de nos descriptions du précédent chapitre,
est d’autant plus apparente que le condyle lui-même refoulé eh arrière est plus tordu que de coutume en
dedans et en bas. Le bord postérieur de cette branche montante est fort oblique* l’échancrure sigmoïde
est assez bien découpée, l’apophyse coronoïde enfin est courte et assez mince.
Crâne de F urfooz n° 2 (PI. X et XI, et dans le texte fig. 112). Le second crâne trouvé, dans la caverne
sépulcrale du Trou du Frontal , différait un peu du premier par les conditions de gisement, si bien que M. Van
Beneden, qui a pris une part active à cette découverte, a d’abord posé la question de oontemporanéité (I)
résolue affirmativement depuis par M. Dupont. Si la situation des deux pièces était exactement là même,
leur état de conservation les différenciait et leur morphologie est bien dissemblable, quoique leur mensuration
donne souvent des chiffres assez voisins. M. Van Beneden, plus frappé de ces formes si diverses,
se prononça de suite pour la dualité de race des individus qu’il avait sous les yeux. M. Primeri.entraîné,
contrairement à ses habitudes, par la similitude des résultats crâniométriques obtenus sur ces deux sujets,
adopta l’idée d’une race unique, avec de larges variations individuelles (2), et M. Dupont se rangea à ce
dernier avis (3). Nous partageons l’opinion de M. Van Beneden, à l’appui de laquellé nous apporterons,
plus loin de nouvelles preuves. Il nous paraît, en effet, comme à cet éminent naturaliste, que les; deux
crânes de Furfooz « diffèrent notablement entre eux et sous le rapport même des caractères les plus
importants. » Le premier avait le front bas, fuyant et étroit; le second, aVec des dimensions transversales
presque égales, s’élève beaucoup plus, et, l’angle coronal demeurant presque le même (65°), prend en
longueur (0“, 123) un développement correspondant à cette élévation. Le diamètre basilo-bregmatique
monte de 0“,125 à 0“,134 et l’indice correspondant devient 77,90.
Les arcs surciliers sonteffacés, ce quitientavant tout à la différence sexuelle, ce second crâne de Furfooz
étant décidément féminin ; la glabelle est très-peu accusée, la ligne du front monte d’abord assez droit,
pour se diriger brusquement en arrière et en haut au niveau des bosses frontales latérales* saillantes et
bien circonscrites. Les contours latéraux sont moins fuyants, et le renflement situé derrière l’apophyse
orbitaire externe, est plus prononcé.
Les pariétaux, dont les dimensions s’accordent presque avec celles du n° 1, ont une forme bien différente ,
leurs bosses fort mal limitées sont situées plus en arrière, et une courbure très-accusée du tiers postérieur
de ces os les conduit aussitôt s’articuler avec un occipital tellement aplati dans le sens vertical que
la projection postérieure qui atteignait 0“,97 en arrière du bord extérieur du trou occipital chez le premier
sujet n’en a plus que 89,5, et que l’indice céphalique de mésaticéphale devient sous-brachycéphale
81,39. L’écaille occipitale est triangulaire et présente un peu au-dessus et en dedans des angles
un aplatissement très-accusé; ses dimensions sont les mêmes que sur le sujet précédemment décrit,
seulement le trou occipital est un peu moins allongé. Toutes les sutures sont ouvertes et sans os wor-
miens. L’écaille temporale est demi-circulaire, la grande aile du sphénoïde est peu développée, la fosse
zygomatique profondément creusée ; les détails de la base n’offrent rien de spécial.
La capacité de cé second crâne est sensiblement supérieure à celle du premier. S’il est vrai que sous
l’influence de 1 aplatissement occipital la circonférence horizontale est un peu plus petite, les circonfé-
(1) Van B eneden. Sur les ossements humains du Trou du Frontal. (Bull. Acad. Roy. de Belgique, 2° série, t. XIX, p. 15-29. 1865.)
(2) Prünbr-Bby. Op. cil. (Congr. Internat. d'Anthrop. etc. 2® session, Parts, 1867, p. 347.)
(3) Ed. D opont. Crânes de Furfooz. (Congr. Internai. d’Anthrop., etc., 6e session. Bruxelles, 1872, p. 555-556.)
RACES HUMAINES FOSSILES DE FURFOOZ, DE LA TRUCHÈRE, ETC.
reiices transvérse (0“,432) et antéro-postérieure (0m,496) gagnant considérablement en raison de l’àcrocé-
phalie relative que nous avons signalée, l’indice cubique, augmenté considérablement, donne avec un
-maximum de 1551 et un minimum dé 1348 une moyenne de 1450 environ.
La facè de la seconde tête de Furfooz diffère plus encore de la précédente que le crâne dont on vient
de lire la description. L’indice facial, il est vtai, est presque le même. Mais les os propres du nez sont
étroits, saillants et un peu’relevés, les apophyses montantes sont concaves, le nez lui-même est long pour
sa largeur et l’indice nasal de 55,55 descend à 48,97. Les orbites sont beaucoup plus allongés en dehors,
leur hauteur demeurant la même, et l ’indice orbitaire devient 76,92 de 88,05 qu’il était. Les fosses canines
sont profondes, et Tare maxillaire étroit et saillant se redresse et s’allonge en avant au-dessous du
nez en un prognathisme très-accusé. L’angle facial alvéolaire descend à 64°, l’angle sous-nasal demeurant
égal à. 76° ;• il y a par conséquent une différence de 12° dans l’ouverture de ces deux angles, et la projection
de la face par rapport au crâne, mesurée par la longueur de l’horizontale située en avant de la perpendiculaire
abaissée du point sus-orbitaire, atteint près de Ô”,02. Les alvéoles incisifs et canins sont obliques'en
avant, trois dents seulement sont encore en place, les trois grosses molaires droites, la première
plus grosse que la seconde ; elles sont plus profondément usées que celles du crâne n° 2, et leur usure
est plus oblique. Ce qui reste de la voûte palatine est profondément excavé, et la portion d’arcade encore
en place est à la fois plus étroite et plus allongée.
La mandibule que Ton croit être celle du deuxième sujet de Furfooz (1) est malheureusement réduite à
la branche horizontale droite avec la symphyse. Elle est plus robuste, plus haute et plus épaisse que celle
du crâne n° 1. Sa projection alvéolaire est presque nulle, et son menton saillant est taillé en carré de la
même façon que ceux de quelques-uns des troglodytes antérieurement examinés : l’angle alvéolo-men-
tonnierde 75° descend à 68°.
Cette mâchoire porté trois grosses molaires’ usées obliquement en avant, en bas et en dehors,
mais les deux premières bien plus que la troisième, qui est un peu atrophiée, comme il arrive souvent
pour la dent de sagesse. Ces premières grosses molaires, toutes deux tétracuspides, sont à peu près de la
même taille. Ce caractère, sür lequel M. Priiner-Bey a le premier attiré l’attention (2), se rencontre communément,
suivant cet auteur, chez les brachycéphales préhistoriques. Nous aurons en effet l’occasion de
lé retrouver un certain nombre de fois dans les pages qui suivent.
A utres fragments de crânes et de faces trouvés a F urfooz (PI. XII, fig. 4, 5, 6). — Avec les deux
crânes que Ton vient de décrire, et un troisième dont il a été parlé au chapitre précédent, M. Édouard
Dupont a trouvé dans la sépulture de Furfooz des débris ayant appartenu à onze autres individus.
Voici leur description abrégée d’après le mémoire de ce naturaliste et les pièces elles-mêmes examinées
par nous au Musée de Bruxelles en 1872.
Le n° 3 de la collection, le frontal d’enfant qui a donné son nom à la caverne, mesure 0“, 123 de
longueur de courbe. La largeur approximative (il est un peu brisé à droite) est en bas de 0m,90, en
haut de 0m,102. Il est légèrement bombé, bas, à bosses très-distantes. La courbe de la suture coronale
se rapproche plutôt d’un arc de cercle que d’une ellipse. Les dépressions de la face interne sont très-prononcées,
surtout en bas et en avant.
Le n° 4 comprend le frontal et le pariétal gauche d’un jeune sujet, avec un petit fragment du pariétal
droit; les os sont compactes et minces, et n’offrent pas plus que la pièce précédente de caractères intéressants.
Sous le n°'5’figurent des fragments de pariétal droit et d’occipital, denses et de texture grossière.
Deux occipitaux (hos 6 et 7) se font remarquer par l’atténuation .de leurs contours, le peu de relief des
(1) Van B eneden. Op. cit., p. 21 e t 29., — D upont, Op.. cil.
(2) P rôner-B ey. (Bâti. Soé: d’Anthrop., t. VI, p. 523, 1865, et 2® série, 1.1, p. 589, 1866.