centre et du midi de la France, que celui qui nous le montre intercalé entre l’avant-dernier et le dernier
des termes crâniologiques de la série de Solutré. Dans notre tableau VI, les deux dernières colonnes de
droite renferment les chiffres qui se rapportent.àux deux voûtes de crânes d’Engis et de Solutré,0 . 7. Il est
aisé de s’assurer que sur une douzaine de nombres mis en présence une moitié sont identiques ou très-peu
s’en faut, et que la seule différence notable entre les deux sujets porte sur l’occipital plus dilaté sur la tête
de Solutré dans le sens antéro-postérieur et augmentant d’autant ses diamètres longitudinaux. Il résulte
— Le môme crâne (vu de profil V? grand.) (Mus. Hist.
NaU-Voy. de la Reine Hortense.) '
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Fig. 66. — Crâne d’Esquim&u de Gothaab
(Groenland) (vu de */a grand.).
Fig. 67.
de cette ampliation occipitale que la plus grande longueur atteint 197, la largeur étant 138, et que
l’indice céphalique égale 70, 05.
Autres crânes de Solutré . — Les caractères morphologiques des autres individus que nous avons
sous les yeux pourraient être exposés et discutés en détail. Mais il n’y aurait qu un mince profit à tirer de
cèt examen, la plupart de ces crânes étant mutilés ou extrêmement déformés (fig. 73).
Tous les crânes de Solutré trouvés dans la couche profonde, au contact des foyers, aussi bien ceux des
collections mâconnaises que ceux du Musée de Lyon, sont franchement dolichocéphales, puisque leurs
indices oscillent entre 70, 05 et 75, 53, et que l’indice moyen est pour toute la série très-voisin de 74.
Quelques-uns se rapprochent du crâne type décrit plus haut (n° 5), d autres tendent vers le type plus
accentué de la Vézère par leur capacité-, l’étendue de leurs diamètres et certains détails de morphologie.
Tous ceux d'ailleurs, qui sont en voie d’oblitération, rentrent dans le groupe ethnique dans lequel nous les
classons non-seulement par leurs dimensions ou par leurs diverses courbes, mais encore par 1 ordrè dans
lequel s’effectue la synostose, ou par la fréquence relativement assez grande des anomalies d’ossification
postérieures. Un seul fait exception, le n° 6, dont la suture médio-frontale a persisté. Une fois déjà cette
anomalie s’est présentée à Solutré ; ces deux cas réunis sont â la masse des crânes ou parties de crânes
connues de la race de Cro-Magnon comme 5 est à 100 environ. Cette proportion est inférieure de plus
de moitié à celle qui représente la permanence de la même suture dans nos races européennes actuelles
11 % Welcker, Hamy ; 10 °/0 Thurnam).
Nous reviendrons sur la crâniologie de Solutré a propos d une autre race que les premières fouilles de
H. de Ferry;(1867) n’avaient pas su distinguer de celle-ci comme époque, et qui, superposée à la précédente,
ainsi que l’ont montré les dernières recherches de MM. Arcelin, de Fréminville et Ducrost, est
venue, dans des temps postérieurs, altérer par le croisement les caractères spéciaux que nous avons
succinctement exposés.
Crâne de Grenelle, n° 1 (fig. 62, 74 et 75). — Nous savons déjà par les figures 48 et 49 des pages 46 et
(Ces six projections sont réduites au quart.)
47, que le crâne masculin des alluvions des moyens niveaux de Grenelle reproduit avec beaucoup d’exactitude,
sur une moindre échelle, les courbes antéro-postérieure et horizontale des crânes du même sexe
trouvés à Cro-Magnon.
Un examen attentif de cette précieuse pièce, dont la science est redevable à M. Emile Martin (de Ver-
vins), avait démontré, dès 1870 (1), les liens de parenté qui l’unissent aux crânes de la Vézère, et ce diagnostic
anatomique était venu confirmer les analogies établies déjà par l’identité des documents paléon-
tologiques et archéologiques entre les abris sous roche du Midi et les alluvions immédiatement inférieures
au niveau des blocs erratiques dans la plaine de Grenelle. Ces affinités sont plus étroites encore avec le
type atténué que nous venons d’étudier, et les esquisses juxtaposées plus haut (page 67), ont déjà permis,
de saisir quelques-unes des analogies qui nous frappent.
Le crâne de Grenelle s’éloigne fort peu, en effet, de ceux de Solutré, et presque toujours d’ailleurs lorsqu’il
s’en écarte c’est pour marcher dans la direction des troglodytes périgourdins. Moins volumineux que
ceux-ci, ainsi que le montrent les figures ci-après (fig. 74 et 75), il cube encore 1530 c. c, ce qui représente
une capacité sensiblement supérieure à celle des crânes français actuels établie par les recherches
de M. P. Broca (2). Chacun de ses os pris à part, diffère à peine, sauf les dimensions, de la pièce
(1) E.-T. Hamy. Précis de Paléontologie humaine, p. 252 et suiv.
(2) P. Broca. Sur la capacité des crânes parisiens des diverses époques. (Bull. Soc. d'Ânthrop., t. III, p. 106, 1862.)