Crâne du Trou-R osette. — L'étude des deux types de Furfooz ne nous a pas fait-èonnaître de
brachycéphales proprement dits. Les indices déterminés par nous sur l'es crânes originaux nous ont
appris qu il fallait les placer l’un parmi les mésaticéphales, l’autre parmi les sous-brachycéphales.
Mais le crâne découvert dans le Trou-Rosette pendant les fouilles de M. Dupont, et slir lequel M. Prüner-
Rey s est.plusieurs fois appesanti (1), est franchement brachycéphale; son indicé céphalique dépassant
86, suivant oet anthropologiste. Il appartient par conséquent à un type nouveau pour nous, et nous aurions
Fig. 120. — Norma verticnlis du crâne de Solutré n# 2 (A) superposée à
celle du crâne de Furfooz n° 2 IB) (1/2 grand.).
— 1 I B B S“rsa K H M. Dupont ne s'était chargé lui-même de trous mettre en
j «n mI K , 6 P r S e„:É Après 1 avoip donnée comme contemporaine des têtes du Trou du Frontal
Mémoire mr IEthnographie de nomme de l’âge du renne dam la mllée de la Lesse, M. Dupont a
reconnu au Congres de Bruxelles que « les fouilles n’ont peut-être pas été faites avec assez de prë-
. . . °f S186“16114 “ Pour ï u °n puisse afSrmer la position stratigraphique de tous les restes qu’il
f a Ta 1311181 1 6 non"melan&e des débris> de l’âge de la pierre polie pendant l’exploration (2). » Et
frappé de la ressemblance que présente le brachycéphale du Trou-Rosette avec ceux de la grotte néolithique
de Sclaigneaux, il paraît disposé aujourd’hui à lui assigner une date moins ancienne. En présence
I ^ 1 B U n0US nous bornerons à remarquer avec lui le volume de cette pièce dont la circon-
°rlZ0Il 6 atle*D* 0 ,Sd0, 80n bombement en tous sens, excepté au sommet qui est assez aplati
fé o ü i a suPP0sit*011 d une déformation artificielle et le rejet latéral dés os de la voûte sous R H
■ H H dé?resaion « Les bosses pariétales sont larges, aplaties, placées en haut et en
empes, et 1 écaille occipitale remonte fort en haut pour former l’angle lambdoïdien (3). » 5 ?
CRANES DE Solutré n"‘ 1 et 2 (Rs 110 19(- ' ® î», î^U1, 1<291<)i. — Mm . Pdr uner-B„e y, dj ans le t,r avai.l7 1d ,e nsem7b7le que nous
HJ t RUNER- yvungr. internat. d'Anthro
p. 674,1867, etc.) . .
S tS & ? K S K T Ä » ä " *
avons fréquemment cité plus haut (1), a semblé vouloir confondre avec les têtes de Furfooz en un seul
groupe ethnique deux crânes découverts à Solutré dans des conditions spéciales. Ces derniers, auxquels
nous avons fait plusieurs fois allusion dans notre précédent chapitre (2), ont été trouvés dans des sépultures
en dalles brutes qui,' après avoir été regardées tout d’abord comme contemporaines des sépultures
sur foyer qui ont donné les pièces précédemment décrites (3),'sont aujourd'hui considérées comme
appartenant à un âge plus récent, fort difficile à déterminer exactement.
Ces crânes, étant l’un et l’autre sous-brachycéphales, se rapprochent sans doute beaucoup plus des
pièces de Furfooz que des autres pièces décrites jusqu’ici, mais les points de contact entre ces diverses
têtes ne sont pas tellement multipliés, que l’identité
de race s’impose nécessairement à l’observateur
impartial. Il nous paraît même que le rapprochement
proposé par M. Prüner-Bey se justifie mal.
Les courbes horizontales des crânes n°‘ I et 2
de la collection de Ferry, comparées avec notre
collègue à celles des crânes des troglodytes de la
Lesse (fig. H 9 et 120) s’en écartent, il est vrai, médiocrement,
et les courbes des deux voûtes n° 1 se
suivent même d’une manière à peu près continue.
La longueur de ces deux derniers crânes est presque
la même, et si celui de Solutré l’emporte en
largeur (144) sur celui de Furfooz (138), il ne s’élève
pas encore au delà de la sous-brachycéphalie,
son indice se chiffrant par 33,23,
Fig. 121. — Crâne de Solutré n° 1 {vu de profil d'après un dessin de la
Mais si Ton compare les profils, les analogies
chambre claire, col!. H. de Ferry).
s’effacent. Le n° 1 de Solutré, dont nous reproduisons ci-dessus un dessin à la chambre claire exécuté
par M. de Ferry, se montre plus développé dans le sens vertical que la pièce qu’on lui a comparée (Tableau
XIII). Le frontal monte plus droit, le pariétal se développe davantage en hauteur et l’écaille occipitale
moins écrasée se renfle sensiblement dans sa moitié inférieure. Le crâne Bourguignon est aussi
plus développé en avant que le Belge. Ces variations crâniennes sont déjà très-manifestes, mais la
conformation de la face est bien autrement différente, ainsi qu’on le verra au tableau ci-après.
Cette face est tout à la fois plus large dans ses parties latérales et supérieures, plus étroite, au contraire,
dans sa largeur maxima, plus courte enfin dans sa hauteur. Le développement supérieur externe régit
la forme de l’orbite qui se dilate en largeur (0m,0415) et donne un indice relativement bas, 74,69. Le rétrécissement
du diamètre zygomatique coïncidant avec le manque de hauteur abaisse l’indice facial. Le
nez reste à peu près le même, il est seulement plus creux et plus relevé dans sa ligne de profil et un
peu plus large, mais le bord inférieur de l’orbite se recule en arrière. On ne saurait rien dire du prognathisme,
la région alvéolaire faisant presque entièrement défaut.
Ce crâne n° I de Solutré s’écarte moins, à certains égards, du second crâne de Furfooz que du premier.
Les courbes crâniennes sont encore bien différentes, mais les deux faces ont un certain nombre de caractères
comparables. Ainsi leurs orbites ont la même forme, et un indice peu distant. Les fosses canines des
deux sujets sont profondément excavées, et l’arcade dentaire, pincée latéralement, se projette dans la
(1) Gcngr. Internat. d’Ânthrop. et d'Arch. préhist., 1862, p. 350. — Cf. Le Maçonnais préhistorique, 2° partie, p. 9-11.
(2) Voir plus haut, p. 65 et 6 9 .P | Les numéros donnés à tous ces crânes sont ceux dé l’ouvrage de MM. de Ferrv Arcelin et
Prünér-Bey. .
(SVP. 64-68 et 87.