des deux sexes dont six ont la voûte crânienne intacte. Cinq sont plus hautes que larges et sur la sixième
les deux dimensions quo nous comparons sont absolument égalés. Le type indonésien est bien loin d’ailleurs
de s’accentuer au même point chez ces Ghamor-
ros que chez les Mariannais modernes dont il vient d’être
fait mention (1).
Crânes de Carolins (pl. LVII, fig. 3 et 4 et dans le texte
fig. 407, 408). — M. Swaving insistait dans ses études
relatives aux aborigènes du Haut-PalambaDg sur les
analogies morphologiques que ces montagnards présentent
avec les Carolins, Quelques naufragés de l’île Ouléa,
morts-à; Batavia en 1858 et 1859, lui fournissaient o’è
terme de comparaison. Ces sujets dont van der Hoeven,
Vrolik et M. Davis ont étudié les crânes sont^Sn effet,
Fig. 407 et 408. — Crâne d’insulaires de Puynipète (Jft«.
H i s t . N a t . C o ll. J a u r è s e t L i o t a u d . N011 et 3). »
> hypsisténpcéphales à un haut degré et ressemblent bien
d’une manière générale aux Redjangs, etc. {%). ■
Les sept crânes de Carolins des îles Gilbert et du groupe de Lougounor, que le Muséum de Paris
a reçus de M. Pinart en 1878, offrent le même type moyen. Les diamètres céphaliques, chez cinq hommes,
atteignent 0",181 ; O",133 et 0",Î40; et les indices correspondants sont représentés par les fractions
73,48; 77,34 et 105,26;.les hauteurs et les largeurs de faces sont du reste à peu près les mêmes que chez
les Indonésiens examinés un peu plus haut, et les indices orbitaire ftn a sa l d i r e n t à peine dé' ceux des'
pièces mises en parallèle.
Les deux crânes de femmes de la même série ont ensemble pour diamètre 0m,170, 0m,129 et 0m,135 et
pour indices 75,88; 79,41, enfin 104,65, etc.
Crames; n&fPoLTNÉsiENS nWn'ENMux. — GuillaumèMe Humboldt, classant lès peuplades polyné;. '
siennes d’après leurs affinités linguistiques, en avait fait deux groupes principaux; le premier, composé ;
des insulaires de Tonga et des autres archipels occidentaux se rapprochait davantage du Malais ; l’autre
Mfen écartait un peu plus et comprenait Taïti, les îles Hawaii, , la Nouvelle-Zélande, m ï Æ Les études
anthropologiques confirment le groupement adopté par Humboldt. Les Polynésiens oicidentaux Sont
plus voisins des Malais que leurs frères de l’Est par leur morphologie crânienne.
Cette proposition était déjà soutenue par M. Flower dans son travail sur les races du Pacifique f4)|! -
cinq crânes, dont trois de l’archipel Samoa, ou de Tonga, un dernier du groupe d;Ellice, lui avaient
donné pour indice céphalique 82,2, poiir indice de hauteur-longueur 77,8, etc. (5).
(!) Principal mesures de quatre hommes Chamarres, de Miohia et d'Agat : eap. crân. I ; cire, horiz. H ; d. a. I m , d „ '
1 — B B r0“t’in“’ i‘‘t “ i”-95;biorh. est. 106;bizygom. H face 91 ; nez, ÜBBi B B H
: J l ’ U e b e r d i e K a w i ^ p r o c h e a u f d e r I n s e l J a v a . BerUn. 1836-40, 3 vol. gr, in-4» - '
W. B. x1 lower. T h e n a t i v e R a c e s o f t h e P a c i f i c O c é a n , b r . in-8°. London, 1878 p 45
giahellemédiocreiMlftdéveloppée TafecT ° a ^ ° S, i p ’p t e ^ q u e s - T m s B f f i U R 1 1 S faiblement. Le frontal est plat, la
L’orbite est rond . et haut: yen 92,8..^Les mâchoires dans trois cas sont misognalhes, arec des iadioqs respectivemen™t éyg.a u44x, 3a..
Crânes de Samoans, de Tongans et d’Ouveas. — Les moyennes des crânes Polynésiens occidentaux
que nous avons sous les yeux, correspondent très exactement à celles qu’a publiées M. Flower. Le crâne
de Maphi, le malheureux Tongan mort à bord de Y Astrolabe sur laquelle il avait pris passage pour venir
en France (1), ceux des deux Samoans déterrés à Nei-Afou, Yavao par Dumoutier (2), ceux des insulaires
d’Oupolou et d’Ouvea recueillis par M. Pinart forment un ensemble de neuf pièces qui ne diffèrent
des cinq de la collection du Musée des chirurgiens de Londres par aucun trait essentiel. Nous avons donné
dans les colonnes 1 et 2 du tableau qui suit les mesures moyennes de ces têtes auxquelles nous prenons
la liberté de renvoyer les lecteurs.
M. Spengel paraît être arrivé à des résultats tout semblables. Trois crânes de Polynésiens occidentaux,
deux d’hommes de Tonga, un de femme de Foutouna, mesurés par la méthode de M. Ihering, lui ont
donné pour indice céphalique* les deux premiers 81,9, le troisième 87.0. Un crâne masculin de Raro-
tonga, conservé comme les autres au musée Godeffroy, à Hambourg, a fourni l’indice 86,4, par la
même méthode. Quoique ces chiffres ne soient pas exacts, le procédé qui les donne étant défectueux,
ils n’en prouvent pas moins la brachycéphalie relative des insulaires de ces îles (3).
Crânes de Taïtiens. — Si après avoir comparé nos Polynésiens occidentaux avec les Malais précédemment
étudies,: nous nous tournons vers les Polynésiens de l’Est, nous constaterons que ces derniers
dont notre tableau XLYI donne les mesures moyennes, d’après 23 Taïtiens adultes du Muséum de Paris,
sont tout à la fois plus longs (d. a. p. O"1.185) et plus étroits (d. tr. 0m, 139) tout en conservant à peu près
le même développement vertical (d. bas-bregm. 0m,143); si bien qu’ils deviennent hypsisténocéphales (ind.
céphal. 75,13; 77,29; 102,87). La face des Taïtiens est plus étroite à tous égards que celle des Tongans,
des Samoans, etc., elle perd un peu plus en hauteur qu’en largeur. L’indice facial descend de 72,26 à
69,92; l’indice nasal s’élève de 47,27 à 49,05, etc., etc. (4).
Crânes d insulaires de l archipel Dangereux. — Les insulaires de l’archipel Dangereux ou Touamo—
tou nous sont surabondamment connus au point de vue anatomique par les collections formées daos les îles
Mangarewapar les naturalistes de 1 Astrolabe st de la Zélée (5), par celles que M. Spengel a publiées dans le
Muséum Godeffroy (6), enfin et surtout par l’importante série de pièces recueillies pour le Muséum de Paris
par M. Carreÿ à Kaoukoura et Raioha, et par M. Pinart à Anaa et Makatea (7). Tous ces insulaires sont très
généralement semblables à ceux des îles de la Société par les formes et les proportions de leur crâne et de
99,99 et 100, mais dans un autre cas l'orthognathisme est remarquable, indice 92 seulement... Les os malaires sont très développés,
comme dans les Malais... La taille et la position avancée de ces os sont parmi les traits par lesquels les crânes polynésiens se distinguent
le plus aisément des Européens. Le bord inférieur de l’orbite et le grand axe de l’ûuverture orbitaire, au lieu d’être presque horizontaux
comme chez les Australiens et les Mélanésiens, sont inclinés en dehors. Le palais est court et demi-circulaire; les dents
n offrent pas une taille exagérée. 11 est aisé de voir que dans tous leurs traits essentiels ces crânes ressemblent à ceux des Malais. Ils
sont toutefois moins larges, et surtout plus hauts: la face est plus longue et quelquefois moins prognathe, et le nez est plus
étroit. »
(U Gf- D omont d’Urville. V o y . a u p ô l e s u d . H i s t . , t. IV, p. 148 et A n t h r o p . A t l . pl. 31 ' fig. 1 et 2.
(2) I d . , i b i d . A n t h r o p . A t l a s , pl. 31, fig. 3 et 4.
ÿ (3) Spengel. E i n B e i t r a g z u r K e n n t n i s s d e r P o l y n e s i e r S c h â d e l (J o u m . d e s M u s . G o d e f f r o y . Hft XII. s. H6-158. 1876). ;
., .(4) Blumenbach.O p . c i t . , tab.XXVI.—J. ChOQVET. A t l a s c i t . , p l . XXX.— Dümont d’Urvxlle. V o y . d e l’AstçohbeetdelaZélée. A n t h r o p .
A t l . pl.,30. — Boürgarel, S u r le s c r â n e s d e s N é o - C a l é d o n i e n s e t d e s P o l y n é s i e n s { B u l l . S o c . d ’A n t h r o p . d e P a r i s , 1. 1, pl. X. 1860). — Etc.
(5) Cf. Dumont d Urville. V o y . c i l . A n t h r o p . A t l . pl.28.— La collection des îles,.Mangarewa au Muséum de Paris ne comprend pas
moins de 13 pièces, un squelette et 12 crânes.
(6) On trouve dans le mémoire déjà cité de M. Spengel la description de deux crânes de Tuamotous, des liés Niau et Tipota, ayant
tous deux, d après 1 auteur 67, d’indice environ. M. Spengel a juxtaposé aux mesures de ces deux pièces, celles de deux crânes de
1 île Bligh, ayant en moyenne d’après sa méthode 73 d’indice'ou à peu près. Un crâne du Musée Davis, un autre de la collection de
Goettingue compléteraient avec les pièces de Dumoutier la liste des observations jusqu’à présent connues. Nous ne nous y arrêtons
point. ' ;
(7) Le Muséum de Paris possède 4 crànes de Kaoukoura et 4 de Raioha, 28 de Makatea et 4 de d’Anaa. Nous remettons à plus
tard l’étude détaillée de cette longue série.
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