Madagascar, à quelque touche d’ailleurs qu’ils appartiennent. Mais on distingue parmi eux des éléments
ethniques plus ou moins emmêlés. Il existe dans l’île des Arabes, plus particulièrement établis vers le Nord,
des Hovas, d origine malaise, fixés au centre, des Nègres, enfin, assez divers qui occupent tout le pourtour
et une grande partie de l’intérieur (1). Nous nous occuperons d’abord de ces derniers* dont nous commencerons
l’étude parlégroupe le plus important, celui des Sakalaves, qui domine sur la côte occidentale.
Crânes de Sakalaves. — Ces Sakalaves ou Saklâves, dont lès tribus s’échelonnent le long du Canal de
Mozambique, ne sont anatomiquement connus que par les mensurations prises par M. Pruner-Bey (2)'
sur cinq crânes déposés dans les galeries du Muséum de Paris par MM. Goudôt, Daullé et L. Rousseau.
Nous avons de nouveau mesuré ces pièces, et les moyennes que nous avons obtenues, comparées à celles
que fournissaient les têtes de la côte opposée du Canal, montrent les Sakalaves un peu plus raccourcis et
plus dilatés, au moins dans certains points de leurs contours transversaux, et présentant de plus dans
leur ossature faciale un certain nombre de différences secondaires, qui tiennent, semble-t-il, à quelque
mélange, avec les Howas surtout, voisins des Sakalaves, dont les affinités malaises sont unanimement
reconnues. Parmi ces crânes Sakalaves, il en est un d’ailleurs que l’on pourrait prendre pour celui d’un
vrai Bantou, tandis que deux autres, ayant appartenu à des chefs, Sambaye et
Sivéri, tendent, le dernier surtout, vers la forme des crânes Howas (3).-f;?‘"
Crâne d ’Antchianaka (pl. XL, fig. 3 et 4 et dans le texte fig. 344). — Les
Antchianakas, qui vivent au Nord des Howas dans l'intérieur de l’île, sont très
semblables aux Sakalaves (4). M. Grandidier nous a communiqué un crâne
d’indigène de cette tribu, que nous avons fait figurer sur notré planche XL.
Cette pièce reproduit à peu près les traits de celui des Sakalaves de- notre colléc-
tion, qui offre avec les Bantous les affinités les plus étroites. Sa dolichocéphalie est
représentée par l’indice 71,42 (d. a.-p. 0m,189,d. tr. max. 0m,135); son diamètre
basilo-bregmatique l’emporte de 6 millimètre sur lè transverse. Les courbes céphaliques
des deux pièces sont analogues. Enfin la face de l’Antchianaka offre
des dimensions presque exactement semblables à celles que fournit le Sakalave
(cire. ext. 0m,108, d. bizygom. 0", 136, haut. tôt. 0m,084). Tout cela confirme,
Fig. 344. — Crâne d’Antchianaka
(Mus. Hist. Nat. Don
de M. A. Grandidier).
on le voit, 1 opinion des voyageurs et nous a engagé à fondre les chiffres des Sakalaves et de l’Antchianaka
dans une meme moyenne, qui forme la première colonne du tableau ci-après.
Crâne d Antankar. — Les Antankars, situés à l’intérieur de la région septentrionale de Madagascar,
sont quelquefois donnés comme très voisins des Cafres. L’étude du seul crâne d’Antankar, qui ait été
jusqu’à présent rapporté en Europe, ne confirme pas cette opinion.
Cette pièce, en effet, quoique masculine, a pour indice 77,45, ses dimensions sont sensiblement plus
faibles en hauteur qu’en largeur,*sa capacité, ses courbes céphaliques, etc., sont médiôcres. Bref, tout
en se rapprochant à bien des égards des crânes Howas dont il sera question plus loin, elle présente aussi
diverses analogies avec les Betsimsarakas, etc. (5), décrits ci-dessous. La comparaison des chiffres 1 2 3 4
(1) Cf. De F lacourt. Histoire de la grande Isle de Madagascar. Paris, 1658, in-4°. — Macé-Descartes. Histoire et géographie de
Madagascar. Paris, 1824, in-8jfc — Lloyd, Memoir çn Madagascar (Joum. Roy; Geogr. Soc. of London, 1861. Vol. XX, p. 65). -
(2) P runer-Bey. Loc. cit., tabl. I , p. 432.
(3) Mesures des mandibules de 4 Sakalaves : diam. bicondyl. 104; biangul. 95; écartem. des 2« mol. 47; des canines, 2C; dist.
angul. symph. 81 ; branche mont. haut. 48 ; larg. transv. 35; obliq. 35 ; branche horiz. haut, symph. 30 ; 2e,mol. 25 : épaiss. symph. 13.
2e mol. 14; angle inandibul. 107«; alv.-ment. 84°.
(4) Macé-Descartes. Op. cit., p. 269, etc.
; Le Musée du Collè8e r°yal des Chirurgiens possède un autre crâne du Nord-Ouest de l’ile, recueilli à la baie de Mayambo par
l'amiral Belcher, et qui offre des proportions voisines de celles de notre Antankar, dont il paraît différer surtout en volume. Ses
indices sont 75,80 (d. a-.p. 186, d. tr. 141) 68,27 et 90,06 (d. bas.-breg. 127). L’indice nasal est de 55,10 (||) et l’indice orbitaire
de 82,50 (§§). La capacité monte à 1460e' et la circonférence horizontale n’est pas inférieure à 524
inscrits à la colonne 2 du tableau XXXVI, avec ceux des colonnes voisines permettra de se rendre compte
de ces rapports (1 ). . A . I . i„
— BktL sahakas. - Nous avons eu sous les yeux cinq crimes de ce groupe qu g j g g j
côte orientale de Madagascar. Trois de ces pièces recueillies par M. Bass.gnot à hôpital colonial delà
Réunion et envoyées à la Société d'anthropologie, ont appartenu à des Betsimsarakas du Nord (Antavars),
originaires des L i r o n s de Tamatave. Deux autres, du sexe féminin, font partie des collections
M H dè W m ****** H i r e T a a tu r é l l éW trouvera les mensurations moyennes de ces
deux s é r i e s aux colonnes. 3 et 4 du tableau XXXVII. Leur étude tend L prouver que les Betsimsarakas
sont plus franchement Nègres que les H H H D eux. que,-s’açcentuent le mieux, en moyenne,
à Madagascar, l'hypsisténocéphalie, le rétrécissement du front, Tampliation pariétale relative, etc.
Les Trois crânes .Betsimsarakas de Tamatave, du musée Davis ■ semblent rentrer dans le
général, m a i s cette ' collection renferme une quatrième, tête, de provenance indéterminée, dont les
^portions, sont assez différentes pour qu'il soit permis de peüser que, malgré 1 étiquette, elle ne provient
' " gL esT'Howas^— Les Howas proprement dits elles Betsilos que l'onConsidère (4):Comme apparentés
dé fort près aux Howas, forment les demies; termes de cètte série d e peuples Malgaches allant du Nègre
pur au Malais plus ou H H H H Ces Howas, dont l'établissement à Madagascar remonterait environ
à M W W M W M W isuivant M. Grandidier qui lés a beaucoup étudiés, fort semblables.aux Madourais,
.et c l savant voyageur parait disposé à aller chercher leur origine, smon à Madoura même, du
moins dans les alentours. L'un ,des. crânes Howas, que nous avons pu étudier, celui d un guerrier
nommé Boro-Mainti, recueilli-par M. Daullé à Madagascar, non seulement offre mombre de points de
ressemblance avec les crânes de la Sondé, mais présenté de p lu s J | déformation céphalique^ répandue
encore aujourd’hui chex les Malais. Le quart-poifeieu^ de ■ pariétaux et toute la portion cérébrale de — HH forment un plan presque vertical, dont nous avons fréquemment eu
constater la présence chez lés Javanais, etc. Les trois antres crânes Howas, non
à reçu de C. Bernier .et dé Louis Rousseau, sont mesurés dans les colonnes 5 et 6 du tableau XXXVI.
Us offrent dés dimensions telles H H indices de longueur-largeur et de longueur-hauteur sont les
mêmes dans les deux sexes, tous deux H d'ailleurs (78,08) | se rapprochent.par conséquent, 1 un
l’autre des indicés des Madourais, en demeurant toutefois à quelque distance de cenx-cp qui sont sous-
■ H H H H M et dont l a longueur est à fahauteuricomme 76,74 est a-100
Plus larges et plus hautes que les têtes des autres Malgaches, levâtes Howas, quoiqu en même temps
. ■ ■ ■
nez lare 28 ; haut. 50. Deux femmes. Cap. crân. 1365, cire, horiz. oi / , • P » - ■ H (max.) 134; front, max. U3;,occ.max. 104; bizygom. 136;courb. front. 129; par. 13 4 ,o c c .m .
(4) Macé Descartes. Op. cit., p. 344. ■
; (5) Cf. "Waitz. Op. cit., Bd. II, 8. 431. < ^
Qoatrefages et Hamy.