fur. les autres , comme fi elles manquoieht de
piaee. Et j’ai, lieu de connoître que cette difformité
indique un véritable état de maladie , puisque
les.fruits dans lefquels il fe porte à cet excès,
n’ont aucune bonne graine, mais feulement quelques
rudimens imparfaits.
130. Sans être boffelés , quelques Pepons fe
trouvent Amplement ondes : çe, font ceux qui ont
la coque la moins dure, 8c cependant la pulpe
aqueufe ; car dans les Paftiffons qui ont la chair
sèche & ferme , la peau eft très-ffne & en même
temps fort unie.
140. Un dernier accident enfin, quoiqu’affez
rare dans tous les, Pepons, s’y retrouve cependant
quelquefois ; c ’eft ce qu’ou. nomme la broderie
dans le Melon : cette forte d’excroiffance éçail-
leufo , d’un gris rougeâtre , ne tient qu’à la peau ,
8c pourroit, être mieux comparée aux verrues
que les précédentes^ elle rend le fruit graveleux
comme l ’écorce de quelques arbriffeaux , mais ce
n’eft jamais qu’en partie , & même par très*
petites parties. .Cette, broderie fembls. tirer fori
origine de légères gerçures/ qui le font à l ’épiderme
: d’autres gerçures pénètrent1 la-peau entière ,
& préfentent feulement l’apparence d’une cicatrice
ou plaie mal formée.
Races des Pepons, polymorphes.,
a, L’Or au g in & les CpLOQUiNELLES , Cucur-
■ bit a polymorphes Colocintha. Duçh.
Pepo rotundus arandifornia. Bauh. Pin. 3 i l .
Cucurbita minima lutea amara. J.'B. 1. p.a.3L.
Cucurbitula pila palmaria non mukp major, ror
tunda. J. B. a. p. a i 8. Pepo fruâu minimoÇpha-
rico. Tournef. I05. Cucurbita... magnitudine au-
rantïi* J. B. a. p. aao. b.alice. J. B. Colo.cynth.is
pomiformis cortice maculato. Bauh. Pin. .314.
Les faujjes Oranges & les faujjes Coloquintes.
Des feuilles médiocrement découpées , d’une
longueur égale à celles de leur queue , & à peu*
près à l’écartement des, noeuds •, les fleurs .mâles
8c femelles également diftribuées fur toute la
plante, qui en acquiert une grande fécondité :
Je fruit de forme fphérique , d’un diamètre feu-
lemeht double de celui de la fleur ; ce fruit ,
fort régulièrement à trois loges , très- abondant
en graines allez groffes, fa pulpe jaunâtre ,
fibreufe, pourvu d’un peu d-’amertume, -fe deffé-
chant facilement, 8c acquérant alors.un&ôdeur
fin peu mufquée : la peau formant une qoque allé?
folide , d’un verd noir dans fa fraîcheur , 8c dans
fa maturité d’un jaune'orangé très.-vif,*, tels.font
les caraéières qui femblent défi'gner VOrangin
comme la race la plus près de l’état primitif du
Pepon.
Cette race, eft en même temps affez confiante ,
fi ce n’eft dans fa groffeur , comme le n°. 5 , 8c
dans fa couleur moins foncée , ou même toute
pâle & qui quelquefois demeure verte prefque tout
riÛYçr 3 mais par l’effet des fécondations croifées,
j’en ai vu naître les métis les plus fenfifelement
participans des Citrouilles , tels que les numéros
1 , a , f , & 1 6 f , & g ,X)u 4e certains Paftiffons.
Si l’on veut moins çirconferire la race de l’Oran-
gin , les Gploquinelles, n’en feront que des variétés.
Dans toutes , la peau ou coque eft beaucoup
plus mince, aufli eft-elle fort fujette aux panaches
8c aux bandes, claires. J’en ai vu de lacées comme
dans les Cougourdettes. La pulpe affez mince 8c
sèche dans la plupart des Coloquinelles, fe trouve
plus épaiffe 8c plus fraîche dans quelques autres
qu’on pourront regarder comme tenant en cela
des Paftiffons , 8c les montrant tels qu’ils ont dô
être, avant d’avoir éprouvé ces con,traitions régulières
qui; s’y rencontrent aujourd’hui.
fi.. La.CouGoù_r.d e t t e , Cucurbita. polymorphe
pyridaris. Duçh.
Colacynthis pyriformis f . pepo amarus, Bauh.
Pin. 313. Cucurbita f . cplocynthis amara pyriformis
variegata. J. B. a. ajo,. Etiam, colocynrhis
oblonga. Bauh. Pin. 313.. Toumejîi 108, Lueur-
hita..... oblonga,viridïs. J. B, a. %%(j f Etiarncucur~
b.ita,,s, pyriformis, parva a lb a ^ > e f ia .. J. B,
Etiam cuçurbita oyifera. Lin. iyîanr> I z6. Les
faujjes Poires , les^ Coloquintes lacjécs. •
: S’il eft parmi les Pepons une race franche, qui
puiffe être regardée comme une efipèce particulière
y c’eft- bien ç.elle de la Cougojurdette > trèsp
confiante dans fia manière d’être principale;, elfo
a. plusieurs variétés, qui s’en écartent fort peu ;
il paroîtFoit qu’elle ne fe rapproche- des- autres
races que par l’effet? de quelque-' fécondation
croiféë.
Les feuilles d.es Cougourdettes font un peu plus
découpées , & l’enfemble de la plante eft çoirimu-
némenr plus, grêle que dans l’Ôrangin : unterrein
très-fumé lui donne plus de force , fans;la dénaturer.
: les fleurs font les plus petites,; de toutes ,
aufli bien que les-graines,, dont la formé eft.fort
.alongée.; aufli celle du fruit l’efthèlle toujours .;
fouvent pyriforme , q u pour le moins en oeuf,
c’eft*à-dire ovale avec une pointe , la coque en
eft épaiffe & . folide : la pulpe fraîche d’abord ,
enfuite fibreufe & friable , très-blanche, 8c dans
la. variété dominante, la.p.eau. d’un verd brun,
marqué de bandes, 8c de mouchetures d’un blanc
de lait.
Sous le n°. 14 ;fe trouvent de légères: différences
de forme, de groffeur & de panaches qui ne
peuvent porter le nom de variétés: *.14, c , a ;
& 1 4 , c , b , montrent là Cougourdette franche
dans Ton extrême: groffeur: d’autres fenfibjemenî
métis préfentent ou la forme-des Cofoquinelles
1 4 , c , e , ou lés. boflelurès-des Barbarines 14 ,
t , b , ou la fubftancedes Giraiimons2.3 , a.; maïs
les autres numérris de i y à a8 ; donnent dé véritables
.Variétés qui doivent toutes fe rapporter à
la race.des Cougourdettes. Une, n°. a8, Ce distingue
par une exceflive longueur dans la queue ;
quelques autres font plus ou moins décolorées ,
entr’autres le n°. VJ , qui a précifément la figure
& la groffeur d’ un oeuf de poule , & qui répond
ainfi le mieux au-nom dotiné par Linné à la racé
entière, Cucurbita ovifera. D’autres enfin font
remarquables, par des bandes vertes fur un fond
pâle prefque blanc ; ce qui , comme on l’a vu , ne
doit pas furprendte , pu'lfqù’il exifte Un Paftiffon
qui préfente en lui-même césdenx'mahîêtés d’être
en deux temps coxit différens.
En femant des graines de. fruits entièrement
gris , tels que les numéros K). & El , parmi des
nroduélions fort analogues , j’en ai oblerve quelques
unes qui remontoient fenliblenlent à leur état
primordial de bandes laûées ; mais j’ignore, fi
•. . . . __Àa miolmiP féerrndafion
-y4 La Barbarine , Cucurbita polymorphe ver-
rucofa. Cuc.iyerrucofa. C. B. J. B. Lin..Sp. Melo•
pepo verrucoj'us. Tourn. Saùv.. etiam. Cucurbita
turbinata majores alba. Cuc. media magnitudinis
variegati coloris & alia. J. B. Barbarefque Sauv.
Avec une coque aufli dure que les Cougour-
dettes, les .Barbarines ont une dilpofition pro-
digieufe aux boffejures; ce qui femble analogue
au défaut de couleur de ces fruits ^ qui font la
plupart-entièrement jaunes Ou panachés ; & quelquefois
marqués de bandes vertes.
-Généralement ces fruits font par comparaifon
plus gros que les précédens ; cependant les numéros
32 , 33 & 34 n’avoiént que la groffeur de
J’Orangin Ou d’une petite balle de paume ; leur
coque étoit exceffivéraent dure & d’une couleur
de bois analogue a cëtte dureté : on y remarquoit
des côtés relevées , mais très^peu de boffeltires:
Cette variété paroît fe reproduire affez coriftamment.
Les Barbarines jaunes font beaucoup plus communes
; leur forme & leur groffeur varient beaucoup
; on en voit d orbiculairès , de fphériqués
ovales & d’ âlongéès en Concombre.^ Le n°. 38 ,
outre des boffelures norobreüfes , étoit' charge dé:
Beaucoup de broderie de la nature de celle des
Melons. ^
J’ai vu le n°. 37 produ’^6 ^ 8 variétés affez
diffemblables ; 37 e étoit aufli bien que 3 9 , f i
abondant en boffelures , què les graines en etoient
avortées ; .37 e avoit la peau trè?:pâlé, mais la
coque en étoit toujours ferme & caffante. Il fé
trouve cependant quelqués'Barbarines entièrement
décolorées, à peau tendre , .pulpë jutéufe , &
très-agrcable à manger : c’eft apparemment un
effet de culture -, car des la première génération ,
je l’ai vu reproduire de la Barbarine à coque
ferme , aufli bien que d’autres à peau fine & tendre
; & à la, fécondé génération il n’en reparut
plus de tendres; - J ‘ ' " .,
Le n°. .43 , quï-fe: trouvoit ovale , chargé dé
peu de boffelures îhâis vefâ'Si' nfnrqtie' feuieihéfit
vers la queue d’un très-grand panache jaune^
m’a produit des variétés nombreufès & affez différentes.:
un. foui 43 a avoit fa forme, fa groffeur
& fe s boffelures, mais fans panache , & des bandes
pâles y étoient fenfibles-, deux autres préfen-
toierit le panache & les bofi’elures -, 43 b étoit
petit & rond,. 43^? l ° ng & triple de groffeur ;
43 c . avec les mêmes couleurs -& la même forme
■ ronde, n’avoit point de boffelures; aufli fa peau
n’étoit elle prefque pas plus ferme que'celle des
Coloquinelles ; le n°. d étoit un fruit de même
nature, mais décoloré ; le fruit n°. e à peau fort
tendre , entièrement verd, ne préfentoit que la
tache terreftrü du jaune orangé le plus formé ,
tandis que dans lés fruits ƒ & g on trouvoit des
bandes pâles & niouchèrures nômbreufes, la
brillante 8c les cou-leurs tres-vives.
«p’eft à raifon de ces variations dont j’ ai été
témoin , que j’ai cru pouvoir affocier aux Barbar
ie s un petit Pepon u°. 44 ? plat ? a coque dure
& boffeîéq , bandes & mouchetures vertes , dont
j ’ai élevé en deux générations quatre fruits, l’un
prefque femblable 8c feulement double de grof-
leur ; un autre beaucoup plus gros, bien rond ;
8c prefque fans boffelures • un troifieme fansbof-
foïures , déforme plate, yifant à celle, des Parti
ffons ; 8c un dernier bien plusrg-ros encore , mais
fans boffelures , ' à peau beaucoup moins ferme ,
d’un vèfd jaune , marqué de mouchetures jaunes ,
fenfiblement métis de quelques Citrouilles de la
coîleUion.
Et de mémo du fruit décoloré, à peau tendre
n°. 46 , j ’ai vu naître 46 a a , .prefque fem-
blablë, mais plus verd & moucheté; a , b 8c x
beaucoup plus gros 8c alongé, à peau pâle , jau-
nâtrë dans l’un, fort blanche dans l’autre , 8c
marquée de belles mouchetures 8c larges bandes
vertes.
Enfin , d’ un autre fruit n°. 47 , médiocre en
groffeur , à coque dure , boffelures nômbreufes ,
mais peu élevées , marqué de bandes & mouche-
; t'urës vertes, que fa forme élégante m’avoit engagé
à beaucoup femer &. reffemer ; pour un foui fruit
! femblable 8c un peu différent, j’ai vu dans une
vingtaine d’autres les changemens les plus confi-
dérables , dont la defeription foroit trop longue
ici ; maié dont les différences de forme applatie,
ronde ou alongée, de couleur jaune, verte ou
• pâle mouchetée 8c non mouchetée de boffelures
plus ou moins fortes , qu de peau liffe & même
tendre, prouvoient d’une part la poflibilité
que tous les Pepons ne forment qu’une feule,
efpèçé , & de l ’autre , l’influence de fécondations
croifées ; enfin, l’inconftance des races déjà mé-
tiffes qui n’ont pas une forme décidée.
i '. Les G iraum on s & les C itrou illes , Cucurbita
.polymorphe^ oblonga.
Pepo oblongus. Bauh. Pin. 311. Tournef. 105.
Pepo major oblongus. Dod. Pempt. 665. Cucurbita.
foîiis afperis f . Zuccha , flore lutee. J. B. a. ai8.