
leur dos une glande verdâtre , peu remarquable ,
fituée fur la nervure du milieu vers fa bafe. Au
bas de chaque pétiole , on remarque deux ftipules
lancéolées , oppofées, & légèrement arquées.
Les pédoncules naiffent dans les aiffelles des feuilles
fupérieures, & portent chacun une fleur jaunâtre
, allez l'emblable à celle d’une Quetmie
( hibifcus) , remarquable par les trois folioles
larges peu alongées & fortement dentées de ion
calice extérieur. -
Ce Cotonnier croît en Candie, en Chypre,
dans la Syrie , & aux Indes -, on le cultive dans
ces régions , ainfi qu’ à Malthe & en Sicile *, les
individus de cette efpèce aâuellement vivans au
Jardin du R o i, proviennent de graines envoyées
&Alep par M. André. Il y en a aulfl de fembla-
bles ( mais encore jeunes) envoyées d’Afrique
par M. Desfontaines. 0 . ( v. v. ) Linné dit que
lès feuilles n’ont point de glandes fur leur dos ;
peut-être qu’ il n’a fait cette obfervation que fur
le fe c , où en effet les glandes font à peine apparentes
-, mais la plante dont nous venons de parler
eft bien certainement celle dont nous avons
donné la fynonymie.
On fait que c’eft le duvet précieux que contient
la capfule de cette plante, qui la rend fi
intéreffante , qu’on peut dire qu’elle eft une des
plus utiles produâions de la nature. En effet, ce
d uv e t, qu’on nomme coton , eft recueilli avec
foin dans le tems de la maturité du fru it, c’eft-
à-dire , lorfque la capfule qui le contient eft ouverte
, & que fes floccons la débordent de toutes
autre. On prétend que fes capfules font prefque
de la groffeur d’une pomme , & qu’on en retire
plus de profit que d’aucune autre efpèce. Ce Cotonnier
parts : on l’expofe pendant quelque tems au fo le il,
enfuite on le fépare de la graine par le moyen
d’un moulin convenable , qu’on nomme moulin
à pajfer le coton, & il forme alors foit brut,
( c ’eft ce qu’on nomme coton en laine) , foit
filé , une branche de commerce des plus confidé-
rables, par l’emploi très-connu qu’on en fait dans
prefque toutes les parties du monde.
1. C otonnier velu , Gojfypium hirfutum. Lin.
GoJJypium foliis quinquelobis fubtus uniglandu-
lojis , ramulis petiolifque pubefeentibus ( calyce
exteriore fubintégro. N. ) Lin.
Xylon Americanum prafiantijjimum, femine
virefeente. Tournef. lo i . GoJJypium frutefeens
pentaphyllos ex infula Barbouthenji. Pluk. Alm.
172.. t. 299. f. I.
. Sèlon la. figure qu’en adonné Pluknet, ce
Cotonnier a fes feuilles à cinq lobes pointus, dont
celui du milieu eft plus grand que les ,autres,, &
fa fleur eft remarquable par fon calice extérieur
à trois folioles entières ou très-peu dentées. Nous
avons ajouté ce dernier caraâère à la phrafe dif-
tinâive de Linné, parce qu'ellejn’offre rien qui
ne convienne /parfaitement à l’efpèce ci-deffus,
fes rameaux < & fes pétioles étant velus , & fes
feuilles à cinq lobes avec une glande fur le dos.
Pluknet dit que cette plante produit un coton
fpyeux, trèsrblanc ,■ '& qui ne le cède a aucun
croît dans les pays chauds de l’Améri-*
que. 0 . c f .
3. C otonnier des Barbades, GoJJypium Bar-
badenfe. Lin. GoJJypium foliis trilobis integerri-
mis , fubtus triglandulojis. Lin.
GoJJypium frutefeens annuum , folio trilobo ,
Barbadenfe Pluk. Alm. 172. Tab. 188. f. I .
Ce Cotonnier a fes feuilles à trois lobes entiers
& pointus-, Linné dit qu’elles ont trois glandes
fur leur dos j ce qui paroît conftituer le principal
caraélère de cette efpèce , encore très-peu connue.
Elle croît naturellement aux Barbades, q*.
"fr . On fait avec les graines du coton à Cayenne,
des émulfions pe&orales & rafraîchiffantes. On
en tire auffi de l’huile à brûleri Aubl. Guian.
705. Voyez la dernière efpèce de ce genre , n°. 8. 4* C otonnier des Indes, Gojfypium Indicum.
Gojfypiutn foliis fubtrilobis fubtus eglandulcjis ,
lobis cuneatis brevibus , fruclu cdnico. N.
Gojfypium f . cap as. Rumph. Amb. 4. p. 33,
Tab. 12.
Rumphe dit que c’eft un arbriffeau médiocre
qui s’élève à dix ou douze pieds , & dont la tige
fubfifte pendant quelques années. Nous trouvons,
d’après les morceaux que nous a communiqués
M. Sonnerat, ce Cotonnier très - différent du
Cotonnier herbacé, n°. 1. Ses rameaux font pubef-
cens 8c un peu lanugineux vers leur fommet j fes
feuilles.font médiocres & même petites, fur-tout
les fupérieures y elles font pétiolées, la. plupart à
trois lobes courts, ovales-pointues, & paroiffent
n’avoir aucune glande fur leujr dos. Leurs pétioles
font velus, ainfi que les nervures de leur furface
inférieure qui, le plus fouvent, eft parfemée de
petits.points noirs. Les fleurs font affez grandes ,
à pédoncules courts, & ont les trois folioles
de leur calice extérieur quelquefois entières,
quelquefois dentées à leur fommet, & leurs pétales
jaunâtres, munis d’u, ne tache d’un pourpre
brun à leur bafe. Les capfules fopt ovales-coniques
, pointues , & s’ouvrent en trois ou quatre
valves. Selon Rumphe , elles contiennent des graines
arrondies , noirâtres , enveloppées d’un coton
très-blanc qui leur eft fort adhérent. Ce Cotonnier
croît naturellement dans les lieux humides
des Indes orientales ; il y eft abondamment cultivé
dans plufieurs endroits. 0 . , & Jy.. ( y. f . )
Il diffère du Cotonnier herbacé par fes capfules
oblongues , & par fes feuilles dont les lobes ,
communément au nombre de trois , ne font point
arrondis avec une très-petite pointe.
5. C otonnier en arbre, Gojfypium arboreum.
Lin.. Gojfypium foliis.palmatis , lobis lanceolatis ,
caule fruticofo. Lin.
Xylon arboreum. J. B. 1. p. 346, Tourn. 101.
GoJJypium arboreum , caule Ictvi. Bauh. Pin. 43
Gojfypium arboreum gotnem fegiar, Alp. Æg. 38.
Cudupariti. Rhèed. Mal. I. p. K . t. 37. Gotfy-
pium herbaceum f . Xylon Maderafpatenfe ruuif
cundo flore pentaplijllceum. Pluk. Alm. 172. t.
188. f. 3. An Gojfypium rubrùm. Forsk. Ægypt. n°. 88. Ce Cotonnier fe diftingue facilement de tous
les autres par les lobes alongés & comme digités
de fes feuilles, par fes fleurs totalement colorées
d’un rouge brun , & par les trois folioles de leur
calice extérieur , qui font entières ou quelquefois
terminées par trois dents. Il forme un arbriffeau
de dix à quinze piede, dont les rameaux font
glabres , ekeepté à leur fommet, où ils font munis
de poils fort courts. Ses feuilles font pétiolées ,
palmées , à cinq lobes lancéolés , digités , à
finus fouvent un peu obtus avec un petit angle
particulier , & à nervure poftérieure & moyenne ,
munie d’une glande plus ou moins remarquable.
Leur pétiole eft un peu velu , ainfi que leurs nervures
dorfales ; les ftipules font petites , étroites
& en alêne. Les pédoncules font courts, folitai-
res , portent chacun une affez grande fleur d’un
pourpre brun, remarquable par les folioles pref-
qu’entières de leur calice extérieur , 8c par leur
fty le , qui eft beaucoup plus long que les étamines.
Les capfules font. ovales-pointueS, s’ouvrent
par trois ou quatre valves , & contiennent
dans chaque loge trois ou quatre femences enveloppées
d’ un coton blanc fort abondant & d’une
excellente qualité.
Cet arbriffeau croît dans l’Egypte , l’Arabie ,
dans l’Indey 8c même dans l ’Ifle de Celebes :
voici en effet ce qu’on lit à ce lu jet dans VHiJloiré~
des Voyages y ( Vol. 10; p. 460. ) « On voit dans
le Royaume de Macaffar , des vaftes pleines , qui
ne font couvertes que de Cotonniers -, & cet arbriffeau
s’y diftingue auffi par des propriétés fin-
gulières. Ses fleurs , au lieu d’être jaunes comme
dans les autres contrées de l’Afie & de l’Afrique,
y font d’un rouge couleur de feu , longues , coupées
comme le Lys , 8c très-agréables à la vue ,
mais fans aucune forte d’odeur. Auffi lorfque la
fleur eft tombée , le, bouton devient aulfi gros
qu’une noix verte, & donne un coton qui paffe
pour le plus fin de l’Inde. J). Çv.f.')
6. C otonnier à feuilles dé Vigne, Gojfypium
vitifolium. Gojfypium foliis palmatis quinquelobis
acutis fubtus uniglandulojis , calyce exteriore pro-
fundè laciniato. N.
Gojfypium lad folium. Rumph. Amb. 4. p. 37.
t. 13. Gojfypium arboreum. Merian. Surin. 1 . 10.
GoJJypium frutefeens annuum , folio vitis ampliore
quinquefido. Pluk. Alm. 172/t. 188. f. 2 ?
On reconnoît facilement ce Cotonnier à la forme
de fes feuilles -, néanmoins il reffemble tellement
au fuivant par fon calice extérieur , que nous ne
fommes pas très-certains que ces deux arbriffeaux
foient conftamment diftinôs. Ses rameaux font
prefque glabres, ainfi que les pétioles des feuilles,
& chargés de points tuberculeux. Ses feuilles font
grandes, palmées, profondément découpées en
cinq lobes ovales - lancéolés très-pointus. Elles
font glabres en deffus , un peu velues en deffous
avec une glande fur une de leurs nervures. Les
fleurs font grandes, jaunâtres , tachées de pourpre
à leur bafe interne, & ont un calice intérieur
ample , lacinié ou profondément divifé en découpures
longues & aiguës. Ce Cotonnier croît dans
l’Ifle de Célebes , eft cultivé à l’Iflê de France ,
& vraifemblablement dans plufieurs contrées de
l’Amérique méridionale , & nous a été communiqué
par M. Sonnerat. ( v. f. )
7. C otonnier à trois pointes , Gojfypium tri-
cufpidatum. Gojfypium foliis trilobis acutis fubtus
uniglandulojis, petiolis pedunculifque villojis ,
calyce exteriore profunde laciniato. N.
An Gojfypium religiofum. Lin. Sed non fyno-
nyma. .
Ce Cotonnier a les feuilles beaucoup moins
divifées que le précédent, & nullement palmées :
c’eft un petit arbriffeau de trois à quatre pieds,
dont les rameaux font un peu velus vers leur
fommet, 8c chargés de petits points noirs ainfi
que les pétioles des feuilles, qui font pareillement
velus. Les feuilles inférieures font entières : les
autres font larges , un peu en coeur à leur bafe ,
& divifées à leur fommet en trois angles écartés
ou trois lobes courts 8c pointus. Ces feuilles font
vertes , prefque glabres, & ont une glande fur
une de leurs nervures dorfales. Les fleurs font
grandes, d’un blanc de foufre avec une teinte
rofe ou purpurine vers leur bord, quelquefois entièrement
blanchâtres , & ont leur ftylè terminé
par un ftigmate ; épais , oblong, tétragône , un
peu tors en fpirale , & ponâué fur les faces. La
colonne des étamines eft hériffée dans toute fa
longueur par la partie libre de leurs filamens. Le
calice extérieur eft compofo de trois grandes
folioles en coeur , nerveufes, divifées à leur fommet
en découpures profondes & très-aiguës. Les
capfules font courtes, ovoïdes, pointues, contiennent
un coton doux 8c très-blanc , mais fort
adhérent aux graines. Ce Cotonnier eft cultivé au
Jardin du Roi ; nous le croyons originaire des
pays chauds de l’Amérique. 1) . ( v. v. )
8. C otonnier glabre, Gojfypium glahrum.
GoJJypium ramis petiolifque glabris, punctisyero
ti/berculojîs valdè f cabris y foliis profunde trilobis
aeuds fubtus fubtriglandulojis. N. ,
An Gojfypium latifolium. Murr. Comm. Gott.
1.776. p. 32. t. 1.
Je ne fais s*îl convient de rapporter ce Cotonnier
au GoJJypium Barbadenfe de Linné : quelques-
unes de fes feuilles ayant trois'glandes en deffous,
d’autres n’en ayant que: deux , 8c plufieurs autres
n’en étant munies que d’une feule. Mais il me
paroît bien diftingué des autres efpèces , & particuliérement
de celle qui précède, en ce qu’il
eft glabre , 8c que fes rameaux &;fes pétioles font
chargés de points noirs, tuberculeux , & qui les