
fauvage ou quelqu’autre ombeîlifère analogue. Il
fuffit, pour éviter cette erreur, de remarquer que
les ombelles du Cerfeuil fauvage n’ortt point de
collerette univerfeile, tandis que celles de la
Ciguë en ont conftamment, & que les fruits de
la Ciguë font courts, prefque globuleux, & à
ftries crénelées, tandis que ceux du Cerfeuil fau-
vage font liffes 8c alongés ; ce qui eft fort différent.
Quoique la Ciguë prife intérieurement foit un
vrai poifbn, mais plus ou moins aétif félon le lieu
natal de la plante -, cependant plulieurs Médecins
modernes ont ofé fe fervir de l’extrait de cette
plante pour la guérifon de quelques maladies
chroniques , comme les humeurs froides, les tumeurs
f'quirreufes., les cancers, & c. & M. Storck,
Médecin à Vienne en Autriche , après avoir tenté
beaucoup d’expériences, a publié un Recueil d’ob-
fervations fur les effets de la Ciguë, tendant à
faire connoître les avantages qu’on peut retirer
de l ’emploi de cette plante dans les maladies rebelles
que nous venons de citer.1 Ce Médecin a
employé des pillules faites avec le fuc de la Ciguë,
exprimé , évaporé en confiftance d’extrait, & mêlé
avec la poudre de la même plante. Appliquée
extérieurement, la Ciguë eft réfolutive, fondante
& adouciffante -, ellepaffe , prife intérieurement,
pour anti-fchirreufe, anti-ulcéreufe , & anti-can-
céreufe ; on l’emploie aufli dans les cataraâes
naiffantes, & contre la goutte & les rhumatif-
mes. Nous croyons que dans tous les cas , le plus
sûr eft de n’employer la Ciguë à l’intérieur , que
lorfque ce remède peut être dirigé par une main
habile & prudente.
On donne vulgairement le nom de petite Ciguë
à une plante d’un autre genre ( voye{ ÆthusE,
n°. i . ) y qu’on fubftitue à la précédente dans les
boutiques pour l’ ufage externe : il y a des per-
lonnes qui donnent le nom de Ciguë aquatique à
notre Cicutaire n°. I , & d’autres au Phellandrium
aquaticum de Linné. Voye\ l ’art. (Enanthe.
a. Ciguë à tige roide , Cicuta rigens. Cicuta
feminibus fubmuricatis, pedunculis fulcatis, folio-
lis canaliculatis obtufis. N. & Lin. Sub conio.
Conium rigens. Lin. Mant. 35-*- 512-’
Cette efpèce reffemble un peu à la Ciguë d’Afrique
n°. 3 ; mais elle eft plus grande 8c a plus de
roideur dans fes parties -, fa tige eft courte, roide ,
8c munie de rameaux plus longs très-ouverts 8c
diftans. Ses feuilles font deux fois ailées, pliées
en deux , à folioles canaliculées , crénelées , ob-
tufes , dures , & de même couleur que cellë^de
la Ilhue. Les pédoncules font fillonnés , portent
des ombelles roides , refferrées, courte», munies
chacune d’une collerette univerfeile de cinq folioles
plus courtes que les rayons de l’ombelle , 8c
dont.'une ou deux font divifées. Les collerettes
partielles font de fëpt folioles , dont un petit
nombre font crénelées. Lés fleurs font blanches ,
toutes fertiles, à pétales égaux , lancéolés 8c
roules en dedans. Les femences font un peu hé-
riffées. On trouve cette plante au Cap de Bonne-
Efpérance , fur les bords de la mer. T).
3; Ciguë d’Afrique , Cicuta Africana. Cicuta
foliis bipinnatis glaucis, petiolis pedunculifque
lavïbus, feminibus dentato-muricatis. N.
Conicum Africanum. Lin. Mant. 35a. Jacq.
Hort. v. 2. t. 104. Caucalis Africana , folio minore
rutcc. Boerh. Lugdb. 1. t. 6y.
C’eft une plante fort petite, remarquable par
fa couleur glauque , & dont l’odeur approche de
celle du Céleri. ( Voye[ l’art. Persil. ) Sa racine
pouffe plufieurs tiges longues de trois ou quatre
pouces , herbacées, cylindriques , liffes , glauques
, munies de quelques feuilles , & d’un ou
deux rameaux courts 8c axillaires. Les feuilles
font deux ou trois fois allées, glauques comme
celles de la Rhue -, à pétioles liffes , dont la bafe
eft une petite gaîne membraneufe -, 8c à folioles
menues 8c inciîées. Les feuilles radicales font pref*
qu’aufïï longues que les tiges. Les fleurs font
blanches , prefque régulières, forment de ^petites
ombelles terminales , munies chacune d’une collerette
univerfeile de trois.à cinq folioles mem-
braneufes vers leur bafe. le s femences font hé-
riffées fur leurs ffries de dents pointues mais
rares & inégales. Cette plante croît dans l’Afrique
, & eft cultivée au Jardin du Roi. Q . ( v. v. )
Obferv. Nous ne faifons aucune mention ici du
Conium Royeni de Linné -, parce que cette plante
eft une véritable efpèce de Caucalis , comme on
peut le voir en confultant Buxbaume. ( Cent. 3.
p . 16. t. 28. )
C I L I E ou qui eft bordé de cils 5 on a fou-
vent occafion^de citer ce caractère en décrivant
les plantes : on d it , par exemple, que des feuilles
font ciliées ( folia ciliata ) , lorfque leur bord eft
garni de poils féparés 8c parallèles comme des
cils. Les feuilles de la Bruyere quaternée n°. a i ,
8c celles de la Bruyère ciliée n°. 47 , font dans ce
cas. Ce même caraétère s’obfèrve encore dans
beaucoup d’autres parties des plantes : ainfi on
dit que le calice eft cilié ( calix ciliatus ) , dans
le Bafilic, plufieurs Centaurées, &c. -, que les
bradées font ciliées ( braëleoe ciliatce ) , dans les
Carmantines n°. 1. 8c 1 . 8cc.
CIMICAIRE fétide , CIMICIFUGA foetida.
Lin. Amoen. Acad. 7. t. 6 f. I. Actcea cimicifuga.
Lin. Spec. pl. 72a. Cimicifuga. Gmel. Sib. 4.
p. l8 l . t. 70. Taliclroides foetidijjimum , Chrifio-
phoriance facie. Amm. Rhut. 101. La Chaffe-
punnife.
C ’eft une plante de la famille des Renoncules ,
qui a des rapports avec les Ifopyres par fa frudi-
fication , mais q u i, par fon afped} reffemble _con-
fidérablement à l’Adée à grappes n°. a. Sa racine,
qui eft épaiffe, noueufe , courte, & garnie de
fibres, pouffe une tige qui s’élève quelquefois
jufqu’à la hauteur de l’homme. Cette tige eft
cylindrique, ftriée, légèrement velue , creufe ,
& garnie de quelques rameaux alternes. Ses
feuilles font ailées une ou deux fois , .8c ont leurs
folioles ovales, dentées en fcie 8c incifées ou
lobées. La foliole terminale eft communément à
trois lobes. Les fleurs viennent .au fommet de la
plante fur des grappes rameufes à leur bafe , &
font portées chacune fur un pédicule court. Elles
varient beaucoup dans le nombre des parties qui
les compofent.
Chaque fleur offre i° . un calice de quatre ou.
cinq folioles arrondies, concaves & caduques ;
a 0, quatre petits cornets pétaliformes & coriaces ,
30. une vingtaine d’étamines un peu faillantes
hors de la fleur ; 40. deux à quatre ovaires munis
chacun d’un ftyle ouvert ou recourbé , auquel le
ftigmate eft adné latéralement 8c longitudinalement.
Le fruit confifte en deux à quatre capfules, qui
s’ouvrent latéralement, 8c contiennent plufieurs
femences couvertes de petites écailles.
Cette plante croît dans la Sibérie , 8c a une
odeur prefqu’infupportable, fur-tout lorfqu’elle
n’eft point cultivée ; elle fleurit en Juillet. Tp.
CINAROCÉPHALES ( les ) fedion de plantes
de la claffe des Compofées , inftituée par Vaillant
, dans les Mémoires de l’Académie des Sciences
(année 17 18 ) , & qui répond à peu-près à
celle que Raj avoit établie auparavant fous le titre
de Herba capitata.
Vaillant ne voulant point fuivre Tournefort
dans fa diftindion des compofées, en flofculeufes ,
femiflofculeufes , 8c radiées ( voye% c es mots ) ,
imagina de divifer cette claffe naturelle en Cina-
rocéphales , Corymbiferes 8c Chicoracées. Ce Bo-
tanifte en conféquence , donna le nom de Cinaro-
céphales aux plantes à fleurs compofées , dont les
fleurs, toujours flofculeufes, approchent parleur
figure de celles de l’Artichaut : comme les Chardons
, les Onopordes, les Carthames, les Centaurées,
&c. Cette diftindion eft , à la vérité, la
plus conforme à Pobfervation des rapports naturels
, mais elle fe trouve mal circonfcrite dans fes
limites, parce que beaucoup de plantes de la (èc-
tion des corymbifères ont auffi des fleurs flofculeufes.
En général, on peut dire que les Cinarocéphales
ont leur calice embriqué , leur réceptacle commun
chargé de poils ou de paillettes , 8c leurs femences
couronnées d’aigrette. Le plus communément
les fleurons ont leur ftyle terminé par un -feul
ftigmate -, tandis que dans les corymbifères , le
ftyle fe termine par un ftigmate double ou bifide.
Voyeç les articles Composées ( f le u r s ) , C hi-
coracèes , & Corymbifères.
CINÉRAIRE on CENDRIETTE , Ci n e r a -
RJA • genre de plante à fleurs compofées , de la
divifion des corymbifères , qui a beaucoup de
rapports avec les Séneçons , les Tu [filage s 8c les
Cacalies 8c qui comprend des herbes ou de petits
arbriffeaux dont les fleurs font terminales ,
radiées pour la plupart, & remarquables par leur
calice fimple.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
La fleur a un calice commun fimple , poly-
phylle, & dont les folioles difpofées fur un feul
rang, font toutes à peu-près d’égale longueur.
Elle eft compofée de fleurons hermaphrodites,
tubulés , quinquefides , réguliers , placés dans
fon difque , & de demi-fleurons femelles , ligu-
lé s , qui forment fa couronne. Ces fleurons 8c
demi-fleurons font pofés fur un réceptacle nud 8c
commun.
Le fruit confifte en plufieurs femences oblon-
gues, couronnées d’une aigrette de poils & fef-
file , & environnées par le calice de la fleuf.
Caractère dijtinciif.
Les Cinéraires font diftinguées des Séneçons , en
ce que leur calice n’eft point calyculé , mais très-
fimple •, elles ne peuvent fe confondre avec les
Hotonnes , parce que leur calice eft polyphylle ,
celui des Hotonnes étant d’une feule piece. Les
Cacalies diffèrent des Cinéraires , en ce qu’elles
n’ont que dès fleurons hermaphrodites -, mais
quant aux Tuflilages , nous trouvons ces plantes
fort mal diftinguées des Cinéraires , au moins les
efpèces à fleurs radiées.
E s p e c e s .
I. Cinéraire geoïde , Cineraria geifulia. Lin.
Cineraria pedunculis ramojis , foliis reniformibus
fuborbiculatis fublobatis dentatis petiolatis. Lin%
Berg. Cap. 289.
Jacob a a Africana , heredre terreftris fodio ,
repensé, Commel^Hort. a. p. 145. t. 73. Jax:obaa
Capenjis , malvce folio lanuginofo• Seb. Muf. 1 .
t. aa. f. 3.
0. Eadem petiolis incequaliter appe,ticliculatis.
N. Jacob ce a Ethiopica procerior lam p fana foliis.
Pluk. Mant. 106. t. 421. f. 4*
La tige de cette plante eft tr ds-rameufe , cylindrique
, velue ou chargée d’ un duvet prefque
cotonneux , & s’eleve à la h .auteur d’un pied ou
davantage. Ses feuilles font pétiolées , arrondies ,
rëniformes, un peu lobé àS ? dentées, vertes en
deffus , d’une couleur c.êndrée ou blanchâtre en
deffous. A la bafe de leur pétiole , on remarque
une oreillette qui em'arafîe la tige. Quelques-unes
d’entr’elles ont fur ieur pétiole un ou deux appendices
fort petits ^ qui indiquent que ces mêmes
feuilles peuvent, ^tre découpées en lyre. Les fleurs
font jaunes , difpofées fur des pédoncules ra-
meux aux fcvmmités de la plante. La variété â eft
un peu plus grande , & a les pétioles de fes
feuilles munis d’appendices plus remarquables.
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