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Cuprejfus foliis imlricaûs , frondibùs qùadrah-
giïlis. Lin.
«. Le Cyprès commun pyramidal , Cuprejfus
jneta in faß;gluni convolutd , quoe foe-mina Plinii.
Tournef. 587 . Cuprejfus. Dod. P em p t. 856. Lob.
Je. 2. p. 222. Cuprejfus. Bauh. Pin. 488. Raj. Hift.
1406. G a r f. t. Q.40.
ß. Le Cyprès commun à rameaux ouverts , Cuprejfus
ramos extra fe fpargens , quoe mas Plinii,
Tournef. 5 8 7 . Duham. Arb. 1. p. 198. t. 81.
Cuprejfus. Matth. 119. B la c kw . t. 127.
Le Cyprès pyramidal e f t un a fiez grand arbre
toujours verd &: dont le tronc eft gros , très-
droit , & couvert d’une écorce brune ; fon bois e f t
dur y compaôe, pâle ou rougeâtre , parfemé de
quelques veines foncées, d’une odeur pénétrante &
l'uave prefque comme celle des Santaux , & d’une
très-longue durée. Son tronc fe garnit de branches
prefque depuis le pied ou au moins dans les deux
tiers fupérieurs de fa longueur fans interruption -,
& comme ces branches lont toutes redreffées &
rapprochées régulièrement de la tige, cet arbre
prend de lui-même la forme d’une pyramide parfaite
, comme le Peuplier d’Italie. Ses rameaux
font tellement rapprochés & ferrés les uns contre
les autres , que fa touffe en eft impénétrable aux
rayons du feieil. Ses feuilles font très-petites,
oppofées , adnées, embriquées fur quatre rangs
fur les plus petits rameaux qui en font tout-à-fait
couverts , moins rapprochées fur les rameaux plus
vieux , où leur bafe courante & amplexicaule eft
plus remarquable, & où chaque paire eft plus
diftinâe. Ces feuilles font vertes, glabres, un
peu pointues , perfiftent & fe ch an g en t en efpèces
d’écailles fur les vieux rameaux où elles font deffé-
chées & en partie réunies avec l’écorce. La verdeur
de ces feuilles & des rameaux qui les portent
, eft très-fombre en hiver ; mais au printemps,
le verd des rameaux_s’éclaircit & devient agréable
à la vue, même avant le développement des nouvelles
feuilles. C’eft alors que , fur les arbres âgés
de dix ou douze ans, il naît au bout des jeunes
rameaux de petits chatons jaunâtres, longs de
trois lignes, & fouvent en fi grand nombre , que
lorfque les étamines répandent leur pouflière on
croiroit qu’il fort de la fumée des gros Cyprès.
Les chatons fem e lle s font en plus petit nombre
v e rd â tre s , peu remarquables, terminent de petits
rameaux qui naiflent la plupart fur le bois de
deux ans. Les cônes ont un pouce de diamètre ,
reffemblent à des noix de galle ou à des noix obron-
d e s à g r e f fe s boffelures, ne mûriflfent qu’après
l ’hiver, & s’ouvrent aux premières chaleurs.
Le Cyprès, à rameaux ouverts le diftingue du
précédent par fon port, & ne forme pas, comme
lu i, une pyramide régulière. Cette diftinélion nous
paroîtroit fuffifante pour le regarder comme une
e fp è c e , fi l ’on n’affuroit point que cet arbre , non
plus que le précédent, ne fe reprodui t pas conftam-
ment le même. En effet, on préteïtd'qu’efl femani
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la graine de l’un ou de l’autre , on les obtient
tous deux. La variété dont il s’agit eft moins fournie
de rameaux , & fon tronc n’en eft garni qu’à
une certaine hauteur , comme les autres arbres.
Cet arbre devient plus gros que l’autre , & il eft
plus robufte, c’eft-à-dire , moins fenfible au froid.
Le Cyprès commun croît naturellement dans
les-régions auftrales de l ’Europe , & fur-tout dans
la plupart des Ifles de l’Archipel. J} . ( v. v. ) U
donne dans les pays chauds un peu de réfine , dont
l’odeur eft agréable. Le bois de cet arbre eft très-
dur , d’une grande folidité, prefque incorruptible ,
& n’eft point fuj et à la vermoulure. Il eft propre
à faire des pieuxdes paliffades, des échalats ,
des treillages, & d’autres ouvrages femblables ,
auxquels il importe d’employer des bois de longue
durée. Ses fruits font d’un ul’age célèbre parmi les
aftringens : on en donne la poudre en décoâion
dans la dyffenterie, les flux de ventre, les hémorrhagies.;
on leur attribue en outre une vertu fébrij
f“ ge.
Le Cyprès pyramidal ayant une forme toujours
régulière , fait naturellement décoration ; il eft
très-propre à border des terr-affes , à former des
ailées , & à terminer des poincs de vue dans de
grands jardins. Il fait l’ornement des maifons de
plaifance d’Italie , auprès defquelles on le voit
s’élever & produire un effet pittorefque. Cepen-*
dant cet arbre a déplu , & on l’a exclu des jar-s
dins, parce qu’on a prétendu qu’il portoit l’ennui
par-tout où il étoit, & qu’il annonçoit la trifteffe.
Ç’eft une idée qu’on ne s’eft faite fans doute ,
qu’a force d’avoir vu dans les Poètes que les Anciens
faifoient planter le Cyprès comme fymbole
de la trifteffe, autour de leurs tombeaux, fans
faire attention qu’on ne le préféroit pour cet
ufage, que parce qu’il eft très-propre pour faire
ornement.
Obferv. Miller prétend quhndépendamment de
la variété 0 mentionnée ci-deffus, il exifte un
Cyprès très-commun dans le Levant, qui a fes
branches tout-à-fait étendues horizontalement, &
qui fe reproduit toujours par fa graine fans varier.
Il le nomme Cuprejfus foliis imbricatis açutis 9
ramis horiçontalibus. Ce Cyprès , encore très-peu
connu des Botaniftes, eft , félon Miller, une véritable
efpèce , que l’on confond mal-à-propos avec
l ’autre Cyprès cité (var. 0. ) , qui étend aufli fes
branches , mais moins horizontalement, & quï
n’eft en effet qu’une variété produite fouvent par
égale partie de la femence du Cyprès pyramidal.
L’excellente qualité du bois de ce Cyprès a engagé
les Candiots à en faire de grandes plantations,
qu’on y appelle dos Filioe , tant elles font,
de bon rapport. En effet, cet arbre, qui croît aufii
vite pour le moins que le Chêne, devient prefque
auffï gros & plus haut. Son bois eft très-dur, très-
odorant , inacceffible aux infeéfes. Il prend un
beau poli & une couleur agréable. Cet arbre à
ce qu’on prétend, bomùfiè l’air par fon infeafibîe
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wanfpiration. Lés Médecins Orientaux envôyoient
les poitrinaires tefpirer dans l'Ule de Candie , où
ces arbres abondent..... Ces faits , dit 1 eBaron de
Tfehoudi, doivent engager les Botaniftes cultivateurs
à fe procurer de l’Orient quantité de graines
de cet arbre , pour fe mettre à portée d’effayer
fa culture en grand. Comme il croît bien dans les
terres les moins profondes & les plus sèches, il
ferviroit à couvrir la nudité de nos céteaux ras,
& à tirer de ces lieux arides le feul produit qu’ils
nous puiflent accorder. Ce Cyprès eft beaucoup
«lus dur ( moins fenfible à la gelée ) que le n". !..
f l réuflit parfaitement en Angleterre-, où 1 on en
n fait quelques plantations fur des montagnes
Infertiles. I „
, a . C yprès glauque, Cuprejfusglauca. Cuprejfus
foliis acutis glaucis glandulofis quadrifariam imbricatis
, ramis dependentibus. N. _
. Cuprejfus Lujitanica patula , fruau minori.
Tournef. 587.- Duham. Arbr. I. p. 198. n°. 3.
Cuprejfus ( Lujitanica.) foliis imbricatis , apicibus
aculeatis , ramis dependentibus. Mill. Dift. n0. 3.
Cuprejfuspenduta. L’Hérit. Stirp. Fafc. X. p. XJ.
C. Q.
Ce Cyprès, très-facile à diftinguer des autres
au premier coup-d’oeil, tant par la couleur glauque
de fon feuillage , que par fes rameaux étalés
& pendans , paroît ne conftituer qu’un petit arbre,
qui eft plus lent à croître & moins robufte que
ceux de i’efpèce précédente. Ses feuilles font petites
, lancéolées, aiguës, adnées dans leur partie
inférieure, oppofées , à paires un peu dînantes
fur les vieux rameaux où elles font en partie
defféchéea rouffeâtres & un peu piquantes,. &
embriquées fur quatre rangs fur les petits rameaux
qui en font couverts entièrement, & d’un verd
glauque. Ces feuilles ont fur leur dos une glande
ou plutôt une foffette réfinifère très-remarquable.
•Les fleurs reffemblent à celles de lefpèce ci-deffus ;
mais elles font un peu plus petites:, & les mâles
fur-tout ont leur chaton plus court & plus obtus.
Les cônes font arrondis, d’une couleur bleuâtre
ayant leur defféchement, & tout au plus de la
groffeur d’une cerilè ordinaire. Ils contiennent des
lémences courtes , prefque orbiculées, comprimées
, & anguleufes. A ^
Ce Cyprès croît naturellement fur la côte occi dentale
de la prefqu'Ifle de l’Inde , dans les environs
de Goa , fe trouve maintenant comme natu-
ralifé dans le 'P o rtugal, & eft cultivé au Jardin
du Roi. fS . ( v, v. ) Les Portugais lui donnent le
nom de Cèdre de Bujfaco, parce qu’on a commence
à le cultiver à Buffaco , qui eft un grand Couvent
de Carmes à quatre lieues de Coimbre en Portugal.
I l eft beaucoup plus délicat que le Cyprès
cûmmun , & peut difficilement fupporter le froid
dé nos hivers ; c’eft pourquoi le plus sûr eft de le
tenir alors dans l’Orangerie.
Obferv. Le Cuprejfus pendula de M. Thunberg
mentionné plus bas, paroit différent de cette efpèce
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par la longueur , la ténuité & la dichotomie de
les petits rameaux , par fa verdure qu’on ne dit
point glauque , & ' vraifemblablemenc par beaucoup
d’autres cara&ères.
3. C y p r è s à feuilles de Thuya, Cuprejfus
thuydides. Lin. Cuprejfus foliis imbricatis adprejfis
dorfo uniglandulojis , frondibùs complanatis varie
fpeccoMtib'us. N.
Cuprejfus nana mariana , fruclu coeruleo parvo,
Pluk. Mant. 6 l . Tab. 345. f. I. Cuprejfus foliis
imbricatis , frondibùs ancipitibus. Lin. Mill. DiéL
n°. 5. Kalm. It. 2. p. 175. & 3. p. 114. Le Cèdre
blanc. r r
C’eft un arbre toujours verd comme les prece-
dens , & qui s’élève , à ce qu’on prétend , à une
hauteur affez çonfidérablê ; néanmoins , comme
nous l ’avons vu fructifier n’ayant encore que la,
hauteur d’un homme, nous préfumons qu’il ne
doit former , dans les meilleures circonftances ,
qu’un arbre de moyenne grandeur, ou même
qu’un petit arbre. Au refte, il a un port tout-à-
fait élégant, ne laiffe point pendre fes rameaux
comme celui,>qui précédé, & reffemble beaucoup
aux Thuyas ja n t par fes feuilles mêmes que par
l’applatiffement remarquable de fes feuillaifons ;
mais ces mêmes feuillaifons font tournées en divers«,
fens, & non fur un même plan comme celles des
Thuyas; ce qui lui donne un àfpeét agréable. Nous
donnons ici le nom de feuillaifon à 1 enfemble de
plufieurs petits rameaux confondus avec les feuilles
dont ils font chargés , & qui font difpofés fur un
feul plan , comme s’ils ne Formoient enfemble
qu’une feule feuille conipofée , fituee alternativement
avec d’autres femblables, fur des rameaux
plus vieux. Ses feuilles font petites , pointues,
adnées , oppofées , embriquées fur quatre rangs
fur les petits rameaux, & ont fur leur dos une
,glande remarquable fituée dans une foffette. Elles
font d’un verd tendre, perfiftanres , & ont leur
pointe ferrée ou rapprochée contre le rameau. Les
fleurs mâles, félon robfervation de M. l’Héritier ,
ont les écailles de leur chaton pédiculéés , fans
être peltées ou en bouclier, & deux anthères fous
chaque écaille ; & dans les chatons femelles ,
chaque ovaire eft muni de deux ftigmates. Les
cônes font à peine de la groffeur des baies de Genévrier,
bleuâtres dans leur maturité^ reffemblent
à des baies munies de quelques écailles a 1 extérieur
, mais ils fe fendent & s’ouvrent entièrement
comme ceux des autres Cyprès. Cet arbre croît
dans les terres humides du Canada, du Maryland
& de la Penfylvanie , & eft cultive au Jardin du
-Roi. Nous en avons vu de fort beaux individus
dans le Jardin de M. Cels. "5 * ( v. v. ) On dit que
fon bois eft fort bon; l’emplacement de Philadelphie
, ajoute-t-on , étoit couvert d’une forêt de
ce Cyprès ; elle a fervi à la charpente des maifons
de cette Ville.
4. C yprès pendant, Cuprejfus pendula. Th.
. Cuprejfus foliis oppojitis- ovatis ? dicho?.