
1 5 0 c o . u c o u
Les Giraumons 8c les Citrouiile$. £ Fr. fouvent oblongs, affez gros, Sc à
peau tendre.)
6. Les Pastissons. (F r . fouvent applatis , orbiculaires ou turbines , difformes ou
proéminences diverfes. )
4. La PASTEQUE ou COURGE laciniée, Cucurbita anguria. Cucurbita corollis fulrotdtis, femi-
nijfus coloratis , laciniato folio. Lam.
*. La Pastèque à chair rougeâtre.
0. La P astèque à chair blanchâtre,
y. La P astèque à chair ferme. Duck.
Expojîtion des Efpèces & des Races.
I . La C alebasse , Courge à fleurs blanches,
Cucurbita leucatitha. Duch. Cucurbita ( lagena-
fta ) foliis fubangulatis tomentojîs^, bafl fubtus
biglandulofls, pomis lignojis. Lin.
G-' & L Bauhin indiqùoient en deux mots les
principaux caraâères de cette efpèce, en la nommant
folio molli , flore albo. Sa feuille prefque
tonde , d un verd pâle , eft molle , lanugineufe ,
légèrement gluante & odorante, & a en deflous
deux petites glandes coniques près de l ’infèrtion
de fon petiole. Sa fleur blanche eft fort éyafée ,
prefqu’en étoile ou en roue , comme celle de la
Bourrache , & n’eft point folitaire dans chaque
aiflelle comme celle du Pepon. Un troifième ca-
ra&ere eft la figure de fa graine ; l ’amende en eft
mince, & la peau affez épaifle : le bourrelet du
b°rd^, ,au ^ieu l ’entourer en ovale , forme fur
les cotes des manières d’appendices femblables à
celles du calice des Crucifères ; ce qui donne à
ces graines une figure carrée. La pulpe du fruit
eft fpongieufe, fort blanche; la peau, d’abord
d’un verd pale , devient d’un jaune fale dans la
maturité. Les fruits Varient beaucoup , quant à
la figure & a la grolfeur ; cependant ces variétés
fe peuvent rapporter à trois races principales ;
favoir :
a. La C ougourde , Cucurbita lagenaria. J. B.
1 . p. 216. Tournef. 107. Cucurbita lagenaria y
flore albo , folio molli. Bauh. Pin. 313. Morif.
Hift. 2. p. 23. Sec. 1. Tab. 5. f. I. Cucurbitaprior.
Dod. Pempt. 648. La Gourde des Pèlerins y la
Courge-bouteille.
Ces dénominations annoncent la figure de fon
fruit. Le côté de Ja queue ( du pédoncule ) fè trouve
diminué non pas en forme de poire, mais en forme
de cou alongé ou de gouleau de bouteille. D ’autres
fois , cette partie voifine de la queue fe renfle
, imitant en plus petit la figure du ventre , dont
il ne refte féparé que par un étranglement C .
B. a indiqué cette variété de Cougourde. Il s’en
trouve d’autres à fruits marqués de taches foncées.
( Cuc. lagenaria variegata. Tournèf. ) Cette dif-
pofition qui annonce la force , femble indiquer
que la Cougourde eft la race la plus près de l’état
dénaturé : ce qui eft d’autant plus probable y
qu’elle eft aufii celle donjt les fruits font les
moins gros.
?» La Gourde , Cucurbita latior, folio molli ,
flore albo. J. B. 2. p. 215. Cucurbita major fejfilis,
flore albo. Bauh. Pin. 312. Cucurbita latior. Dod.
Pempt. 669. Morif. Sec. 1. t. 5. f. 2.
Je réferve avec le Poëte La Fontaine ce nom de
Gourde pour la Calebafle à coque dure & à gros
• fruits renflés. C’eft elle dont les Nageurs novices
font ufage fous le nom de Calebaffe proprement
dite , pour fe foutenir plus aifément à la furface de'
l ’eau , en s’attachant a chaque aiflelle Un de ces
fruits fecs & par conféquent plein d’air. C’eft elle
aufii qui a fait pafler dans nos Ifles d’Amérique le
nom de Calebajjier ( voye[ ce mot ) , à l’arbre qui
porte les Couis , auxquels on a trouvé quelque
reflemblance avec cette Calebafle , qu’on nomme
par cette raifon dans les mêmes Ifles Calebafle
d’herbe y de forte que bien des gens ignorent que
le firop de Calebafle fè tire de la pulpe des Couis,
& non pas d’une efpèce de Courge.
C’eft elle q u i, par fa forme &: fa grofleur , à
fait donner à la partie inférieure des alambics le
nom de cucurbitc : ce que je fais remarquer à caufe
de l’erreur où font tombés quelques Copiftesde
l’Ecrivain Mariana, en lui faifant attribuer à une
citrouille , au lieu d’une cucurbite, ce qu’on rap- .
porte d’Arnaud de Villeneuve , d’avoir -voulu tenter
de contrefaire là génération humaine au moyen
d’une matrice artificielle.
Cette race & la fuivante ne diffèrent guère que
du plus au moins ; elles fe trouvent prefque confondues
par diverfes variétés intermédiaires, telle
que celle que J. B. nommoit Cucurbita longa protubérante
ventre. (H ift. 2. p. 218. ) Sauvage ne
les a point féparées ; il les diftingue toutes deux
delà Courge-bouteille par les feuilles entières d©
celle-là , & dentelées dans les deux autres.
y. La T rompette , la Courge-trompette, Cucurbita
longa y folio molli y flore albo. J. B. 2.
p. 2.14. Raj. Hift. 638. Morif. Hift. 2. p. 14.
Sec. 1. t. 5. f. 3. Rumph. Amb. 5. p. 397.
t: 144. Cucurbita lotigior. Dod. Pempt. 669. &
Cucurbita Americana teres & bicubitalis. Tournef.
107. La Courge longue.
Le grand alongement des fruits dans cette race
dépend en grande partie de fâ pôfition ; pofés à
terre, ils le courbent fouvent "en forme de faulx
ou de croiflant, ou même fe renflent par les deux
bouts en forme <le pilon. Il s’en trouve ayfli de
c o u
plus ou moins gros : ceux qui le font le plus ont
la coque plus tendre, & la pulpe un peu plus
charnue ; on les mange en Amérique & dans la
partie méridionale de l’Europe , même julqu’ à
Lyon, où on les nomme Trompettes Se Citrouilles-
trompettes. Il faut lés cueillir comme les Concombres
bien avant leur, maturité , à moitié de
leur grofleur ou aux trois quarts tout au plus.
Les Trompettes à fruit long Se étroit qui fe trouvent
en Afrique , & en ont été tranfportées en
Amérique , ont la peau plus dure : lorlqu’elles font
sèches , les Nègres , en les creufant , en font une
forte d’inftrument de mufique-, dont ils tirent le
fon en frappant deffus l’ouverture avec la paume
delà main, comme fur un cornet à jouer aux dés.
Il paroît que les Calebafles ont été connues
des Anciens v il femble aufii que les Voyageurs en
ont trouvé dans l’Amérique méridionale aufii bien
qu’à Amboine 8e dans d’autres contrées de l ’Inde ,
Se que c’eft depuis ce tems que le nombre de leurs
races s’eft multiplié. On fait que, lorfque leurs
fruits font bien fées , leur peau eft dure & comme
ligneufe ; alors on les vuide , & on en fait ( particulièrement
avec ceux de la Cougourde ) des
bouteilles & divers autres, uftenfiles commodes ,
dont fe fervent lès Voyageurs Se les pauvres gens.
2. Le P otiron , la Courge à.gros fruits, Cn-
curbita maxima. Duch. Melopepo fruBu -maximo
albo. Tournef. 106. Cucurbita afpera , folio non
fiffo r fruftu maximo albo fejjili. J. B. 2. p. 221.
Pepo maximus indicus comprcjfus. Lob. Ic. 641«
Pepo comprejfus major. Bauh. Pin. 311» Cucurbita
pepo. a . Lin. 1
Le Potiron , très-fenfiblement différent des autres
Courges comprifes fous l’efpèce du Pepon ,
s’en diftingue par fes fleurs plus évafées ou plus
élargies dans le fond du calice, ayant un limbe
réfléchi ou rabattu d’une manière remarquable
& par fes feuilles très-amples , en coeur-arrondies
, fe foutenant fur leur pétiole dans une direction
prefque horizontale. Leurs poils moins roides
Sx. leur lubftance plus molle que dans les Pepons
polymorphes , les rapproche en cela de la Melon-,
née. Toutes les parties de la plante font plus fortes
ou plus grandes en proportion que dans aucuns
Pepons.\ le fruit , généralement plus gros & plus
confiant dans fa forme fphérique applatie,. à côtes
régulières y & à renfoncemens confidérables à la
tête Se à la queue ; la pulpe plus ferme & cependant
juteufe & fondante ; la peau fine, telle que
dans la. plupart des Paftiflons :• voilà tout ce qu’on
peut" dire pour caraétérifer les Potirons.
Mais, quoiqu’il en exifte plufieurs variétés, aucune
ne participe à la nature des Citrouilles, avec,
lefquelles on les a fouvent élevés , entre-mêlés ;
cette preuve négative fuffit elle pour le regarder
comme formant une efpèce diftinâe ? Je le laifle.
a décider. J’ ai feulement voulu annoncer que le
Potiron n’entre point dans cette prodigieufe vac
o u s î*
riation, dont je vais prefenter le tableau dans la
race des Pepons polymorphes. Duch.
La figure gravée par Tournefotc ( Inft. t. 34. )
repréfente très-bien le Potiron. Raj en avoit fait
mention , mais fans l’avoir vérifie. Enfin , l’exil-
tence dè cette efpèce a été très-bien fentie depuis
par Sauvages, qui dépeint fon fruit en deux mots ;
Sphotra polis comprejjîs , meridianis fulcatis.
( Meth. Fol. p. 112. n°. 209. ) C’eft le premier
Botanifte qui lui ait donné le nom de Potiron. Il
y rapporte le Melopepo comprejfus C. B. probablement
à tort. (Je ferois affez du fentiment de
Sauvages , le Melopepo comprejfus alter, Lob. Ic.
643 , me parôiflant reflembler tout-à-fait au Potiron
; il elt vrai que plufieurs Paftijfons , quoique
beaucoup moins gros , ont la même forme. Lam.)
J’ai cru , faute d’un nom plus précis , «pouvoir
cônferver au Potiron le nom latin maxima, qui lui
convient, au moins quant à préfent, & qui rappelle
d’anciennes ci rallions. Cette énorme grofleur
qu’acquiert communément le Potiron, donne lku
de croire que dans l’état où nous l’avons, il doit
beaucoup à la culture. Il étoit nouveau dans*le
feizième fiecle, & on lui donne, comme à la
Melonnée , le nom de Courge marine ou d’outremer
, aufli-bien que celui de Courge d’inde : mais
je n’ ai pu rien trouver de plus fur l’on origine. Les
variétés principales font :
a. Le P o t ir o n jaune commun. Cette nuance,
de jaune eft toujours rougeâtre , quelque pâle
qu’elle fbit ; aufii s’en trouve-t-il qui font prefque
couleur d’airain. Oh obferve aflez fouvent une
bande blanchâtre dans le fond du fillon entre les
côtes ; cet endroit eft le plus liffe’, & le refte de
la peau fujet à de légères gerçures & cicatrices gri*
fâtres , prend quelquefois de la broderie comme
celle du Melon. J’en ai vu deux fur un même pied
qui en étoient entièrement couverts ; mais cette
variété n’a pas reparu dans fa poftérité. Le Pcftiron
jaune eft le plus gros, mais: il. eft aufii le plus
creux. Il s’ten trouve cependant fréquemment du
poids de trente à quarante livres de marc , &
quelquefois de plus defoixante. La couleur de la
pulpe eft d’un beau, jaune ; & plus il eft vif,, m e illeur
il fe trouve au goût.
*3. Le gros P o t ir o n verd.. Ce verd eft toujours>
grifâtre & quelquefois ardoifë,. Il eft fujet aux
bandes blanches , comme le Potiron jaune : fa
chair varie aufii de couleur ; il s’en trouve où le
jaune approche du rouge orangé des Melonnée»
rouges. En général, les Potirons verds , un peu.
moins gros , font eftimés les meilleurs : ils fe gardent
plus long-tems.
v. Le petit P o t ir o n verd : fous-variété qu’on;
diftingue ,. 8e qui eft recherchée , parce que fon-
fruit fort applati, plus plein , & moins aqueux
fe conferve plufieurs femairres de plus, & dure,,
bon à manger , jufqu’à la fin de Mars.
3. Le Pepon , la Courge à limbe droit, Cucur— *
bit a pepo. Duch. Cucurbita ovifera 5 Çucurhitai