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partie qui fe trouvent renverfées, c*eft-à-dire que
la plumule eft tournée vers le bas , S t la radicule
vers le haut. Dans ce cas , celle-ci monte d’abord ,
& la plumule defcend j ce qui dure tant que l’une .
& l’autre ne tirent leurs fucs que des lobes 5 mais
bientôt la racine, à raifon de Tes canaux plus
dilatés, fe trouve en état d’exercer fur les fucs
,qui font dans la terre , la force de fuccion dont
.elle eft douée, fur-tout à fon extrémité : alors
elle fe recourbe & fe dirige infenfiblement vers
.ces mêmes fuce dont le mouvement fe fait de bas
.en h au t, comme celui de toutes les vapeurs qui
s’exhalent par l’aéfion de la chaleur 5 enfin elle va
chercher dans le fein même de la terre une nourriture
plus abondante. La sève, en continuant j
d’enfiler la racine de bas en h aut, fait effort pour
ledreffer la tige à l ’endroit où celle-ci forme un
coude j & agiffant de proche en proche fur les
parties enfoncées dans la terre, elle parvient à
le’s relever, & à corriger le vice d’une fituation
qui eût été mortelle pour l’individu. V o y e 1 V égét
a t i o n .
GERUMA blanc , G e r u m a alba. Forsk.
JEgypt. p. 62. n°. I. Pentandrie , monogynie 5
calice monophylle î cinq pétales $ capfule fupérieure
à quatre loges.
Sous ce nom , Forskhale traite d’ une plante de
l’Arabie , qu’il regarde comme un nouveau genre ;
il en décrit feulement la fruâification , & ne dit
rien de fon port 5 de forte que nous ignorons fi
c ’eft une herbe , un arbriffeau ou un arbre. C e qu’il
dit de fa fru&ification , nous fait foupçonner
qu’elle eft voifine des Célaftres ou des Fufains.
Son calice eft monophylle, plane , petit, yerd ,
inférieur , perfiftant, & à cinq dents. Sa corolle
confifte en cinq pétales lancéolés , tronqués, ouverts
, blancs , & trois fois plus longs que le calice.
Ses étamines, au nombre de cinq , font droites,,
de moitié plus courtes que les pétales, & ont
des anthères droites & trigônes. Leurs filamens
font inférés furie bord extérieur d’un anneau épais
( anneau qui nous paroît analogue au difque
charnu qu’on trouve dans les fleurs des Jujubiers,
des Célaftres & des Fufains. L. ) , qui environne
l ’ovaire. Le piftil eft compofé d’un ovaire fupé-
rieur, globuleux, fort enfoncé dans l’anneau qui
l’entoure , furmonté d’mn ftyle petit, filiforme , à
trois ftigmates très-ouverts, rouges, cunéiformes
, échancrés à leur fommet.
Le fruit eft une capfule fupérieure, ovale, à
quatre loges ( peut-être à cinq. F . ) , qui s’ouvre
en quatre valves , & qui contient dans chaque
loge deux femences ovales ( dont une fouvent
avorte) , inférées dans une pulpe blanche, tri-
gône. Les feuilles de çette plante font alternes,
ovales-oblongues , légèrement dentées.
G E S N È R E , G e s N E R I A ; genre de plante à
fleurs monopétalées, qui paroît être de la famille
G E S
des Campanules, & qui comprend des herbes &
des arbriffeaux exotiques, à leuilles alternes , &
à fleurs pédonculées , irrégulières , auxquelles
fuccèdent des capfules inférieures , couronnées ,
biloculaires, S t polyfpermes.
C A R A C T E R E G ÉNÉRIQUE .
La fleur offre 1°. un calice monophÿlie, fupé-
rieur, perfiftant, divifé j ufqu’à moitié en cinq
découpures pointues 5 une corolle monopétale
irrégulière , campanulée ^ fouvent courbée , à
limbe partagé en cinq découpures inégales & ouvertes
j 30. quatre étamines un peu moins longues
que la corolle, & dont les filamens attachés vers
le bas de fon tube, font courbés , portent des
anthères épaiffes , ovales ou arrondies j 40. un
ovaire inférieur , turbiné, applati en deffus , duquel
s’élève un ftyle de la longueur des étamines,
à ftigmate en tête.
Le fruit eft une capfule turbinée, couronnée
par le calice, divifée intérieurement en deux loges ,
& qui contient dans chaque loge des fomences
menues & nombreufes.
Obfervation ,
Ce genre fe rapproche du Sccsvo la par plufieurs
rapports , quoique ce dernier foit pentandrique ,
& ait le limbe de fa çorolle unilatéral, & fon
tube ouvert d’un côté.
E s p e c e s .
1. G e s n ère jaunâtre, G e fn e r ia h um ilis . Lin.
G e fn e r ia f o l i i s lanceolatis fe r ra tis f e jjilib u s , p e -
; d u n cu lis ramojis mu ltïjlo ris . Lin. Mill. Diét. n°. 2.
G e fn e r ia hum ilis , f lo r e flavefcente. Plum, Gen,
27. Burm. Amer. t. 133. f. 2. D ig ita lis f o l io
oblongo fer ra to , a d fo lio rum alas F lo r id a . Sloan.
Jam. Hift. 1 . p. 16 2 .1 .104. f. 2. Raj. Suppl. 396.
Ses racines font un peu épaiffes, rougeâtres intérieurement,
longues, rameufes, diftul’es, s’étendent
au large de tous côtés dans la terre. Elles
pouffent quelques tiges hautes d’environ deux
pieds, cylindriques, ligneufes, rameufes, nues
dans leur partie inférieure. Les feuilles font fefli-
les , . éparfes , rapprochées , S t fituées dans la
partie fupérieure des rameaux $ elles font étroites»-
lançéplées , pointues, un peu velues , légèrement
dentéesiur les bords. Les pédoncules font axillaires
, droits , rameux à leur fommet j ils foutien-
nent des fleurs jaunâtres , difformes , à corolle
courbée & recourbée ,*un peu refferrée à fon orifice
, ayant un limbe petit, irrégulier , quinquefide
ouvert. Cette plante croît à la Jamaïque &
dans l ’Ifle de Saint-Domingue , au quartier de
Léogane, dans le lieu nommé le F o n d de B a u d in 9
fur le bord d’une rivière, f ) .
2. G e s n è r È naine , G e fn e r ia a ca u lis . L. G e fi
n e r ia f o l i i s lanceplato-ovatis fer ra tis fub p e tio latis
terminait-confertis , ped uncu lis tr iflor is f o l io bre~
v io r ib u s • Amces, Acad. J. p. 400.
GE S
Bapa ncu lo a jfinis anomala va feu lifera , f o l io
èblongo fe r ra to , f lo r e coecineo tubulofo. Sloan.
Jam. Hift. I. p. 159. t. 102. f. I. Raj. Hift. 3.
p. 388. Ge fn e r ia rupeftris in d iv ifa ,, f o l i i s oblongis
rugofis , J ’ummo c a i le difpojitis , flo r ib u s fin g u la -
ribus a d a la s . Brown. Jam. 262.
La tige de cette efpèce ne s’élève qu’a la hauteur
de quelques pouces ( deux ou trois ) hors de
terre j fes feuilles font éparfes & ramaffées dans
la partie fupérieure de la tige j elles font longues
de trois ou quatre pouces, lancéolees-ovales ,
plus larges vers leur fommet, vont en fe rétrécif-
fant vers leur bafe , où elles font un peu pétiolées,
ridées & rudes en leur fuperficie , & finement
dentées fur les bords. Les pédoncules font axillaires
, triflores , beaucoup plus courts que les
feuilles , & divifés prefqué jufqu’ à leur bafe. Les
fleurs font courtes, ont le calice verd, divifé
profondément en cinq découpures aiguës , enfi-
formes ; leur corolle eft d’un rouge écarlate. On
trouve cette plante à la Jamaïque, dans les fentes
des rochers.
3. Gesnère cotonneufe , G e fn e r ia tomentofa.
L. Ge fne ria f o l i i s o vato-la nceola tis crenatis h ir -
J 'u tis , p ed u n cu lis lateralibus longijjimis- corymbi-
f e r is . Lin. Mill. D iâ . n°. 1. Jacq. Amer. 179.
t. 175. f. 64. & Piét. p. 89. r. 261. f. 47.
G e fn e r ia amplo d ig ita lis f o l io tomentofa» Plum.
Gen. 27. Burm. Amer. t. 134. Gefneria er eiïa y
f o l i i s lanceolatis rügofls h ir futis , p ed un cu lis .long
ijjim is ramojis , e x a lis fupe r ior ib us . Brown.
Jam. 261.
Cette plante pouffe des tiges hautes de quatre
à fix pieds, ligneufes , pleines de moelle comme
dans le Sureau , à écorce grisâtre & ridée , & fe
divifé en plufieurs rameaux étalés , couverts d’un
duvet cotonneux ou laineux. Ses feuilles font
grandes , lancéolées, crénelées fur les bords , vei-
neufes, un peu ridées & âpres ou feabres en deffus,
cotonneufes endeffous, légèrement glutineufes,
& portées fur des pétioles fort courts 5 elles ont
environ un pied de longueur , fur une largeur de
trois pouces ou un peu plus, & reffemblent pref-
qu’à celles de notre digitale pourpre. Les pédoncules
font axillaires , longs de huit à dix pouces ,
folitaires dans chaque aiffelle, nuds, velus, rougeâtres
, & divifés à leur fommet en ramifications
dichotomes , un peu courtes , formant une cîrne
corymbiforme. Cette cîme foutient des fleurs irrégulières
, analogues à celles des Digitales, d’un
rouge obfcur à l’extérieur avec des poils courts &
blanchâtres, & intérieurement d’un rouge jaunâtre.
Cette plante croît dans les Ifles de St.-Do-
sningue & de Cuba. J) . Miller dit que fa capfule
eft diftinâe du calice , qu’elle n'en eft point couronnée,
& que Linné s’eft trompé fur la figure de
Plumier ; mais Miller s’eft trompé lui-même, à
ce qu’il paroît j car Plumier confirme dans fa description
manuferite l’adhérence du calice à la capfule
qui en eft véritablement couronnée.
G E S 703
4. Gesnère frangée , G e fn e r ia f im b r ia ta . GeJ-
neria f o l i i s lan c eo latis rar iter d e n ta t is , corolla-
rum limbo fim b r iato . N .
G e fn e r ia arborefeens , amplo f lo r e fim b r ia to &
maculofo, Plum. Gen. 27. Burm. Amer. t. 137.
Cra niolar ia fru t ic o fa . Lin. Mill. Di£t. n°. 2.
Cette efpèce a , tout aufli bien que les précédentes
, le germe ou l’ovaire inférieur , & ne doit
pas être féparée des autres G e fn è r e s , pour être
rapportée à un genre particulier qui n’eft point
fuîceptible d’être confervé , & dont elle n’a nullement
le caraélère. En effet, le genre C raniola-
r ia de Linné ne peut être confervé, puifque défi-
deux plantes qu’i l y a rapportées , l’une eft une véritable
efpèce de M a r ty n ia ( voye[ C ornaret ) ,
& l’autre eft la Ge fn è re fra n gé e dont nous traitons
i c i , laquelle , outre qu’elle a l’ovaire inférieur
& le fruit couronné, n’a ni un calice double ,
ni le tube de la corolle très-long, comme l’indique
le caraâère attribué au genre Craniolaria.
Cette plante s’élève en arbre, ou au moins en
arbriffeau , à plus de fix pieds de hauteur. Elle
pouffe de fa racine , qui eft fort rameufe , fouvent
un feul & quelquefois plufieurs troncs épais d’environ
deux pouces , ligneux , mais pleins de
moelle comme ceux du Sureau. Ses feuilles font
alternes , lancéolées , tendres, caffantes, bordées
de dents rares un peu anguleufes, longues d’un
peu plus de fix pouces, élargies vers leur fommet *
& rétrécies infenfiblement vers leur bafe. Les pédoncules
communs font latéraux , axillaires,
droits, grêles, nuds , quelquefois longs de près
d’un pied 5 ils portent à leur fommet trois ou quatre
fleurs pédicellées, alternes, grandes comme
celles de la Campanule à groffes fleurs n^. 4 4 ,
tout* à-fait verdâtres-.en dehors, & blanches à
l’intérieur , avec des taches couleur de fang. Ces-
fleurs, ont la corolle campanulée , ventrue , légèrement
courbée , munie de poils très-blancs dans
fon fond , & à limbe irrégulier , rougeâtre S t
frangé d’une manière remarquable. Les cinq V iv ifions
du calice , font longues , étroites & pointues.
Le fruit eft une capfule ombiliquée, couronnée
par le calice , biloculaire , & polyfperme. Cette
plante croît à St. Domingue , au quartier de Léogane
, le long de la petite rivière qui coule au
lieu nommé le F o n d de B a u d in . J ) .
GESSE , La t h y r u s ; genre déplanté à fleurs
polypétalées , de la famille des Légumineufes, qui
a de très^grands rapports avec les Pois , les Vefces-
& les Orobes , & qui comprend des herbes la plupart
indigènes de l’Europe , à feuilles alternes
ordinairement ailées fans impaire , ayant des folioles
peu nombreufes, fur des pétioles communs
terminés en vrille. Leurs fleurs font papiliona--
cées , pédonculées , axillaires ,. produifent des
gouffes obiongues, acuminéesuniloculaires &
polyfpermes.