
feuilles font entières & rétrécies en pétiole dans
leur partie inférieure. Elles font vertes & lifles
en deflus, couvertes d’un duvet blanc & cotonneux
en deflous. Les hampes font cylindriques ,
cotonneufes , très-blanches , nues , au 'moins une
fois plus longues que les feuilles, portent chacune
à leur fommet une belle fleur raSiée , dont la
couronne, d’un jaune orangé à l’ intérieur, eft
blanchâtre.& un peu cotonneufe en dehors. Le
calice eft aufïi blanc & cotonneux en dehors , 8c
a les écailles lancéolées, non embriquées , mais
difpofées fur trois rangs , dont l’extérieur eft formé
•par les plus longues. Cette plante a été decouverte.
;aii Monte-Video, dans le Paraguay, par
M. Commerfon, 8c nous a été communiquée par
M. de Jüfïieu. ( v. f . ) Elle nous fait pféfumer
que le Gorteria rigens de Linné ferait placé plus
convenablement ici que parmi les Gorteria. n’ayant
point fon calice épineux , ni décidément embri-
q ué, commè tous les Gorteria doivent l’avpir.
17. Doronic du Pérou , Daronicum Peruvia-
num. Doronicum foliis litieari-lanceolatis integer-
rimis fubtus tomentojïs , feapis unifions foliis vix
longioribus. N.
Cette efpèce a une quantité confidérable de
poils longs, fins, laineux , qui naiflent du collet
de fa racine, & enveloppent, comme dans les
efpèce s précédentes, la bafe des feuilles 8c des
hampes. Ses feuilles font radicales, linéaires-lancéolées.,
entières, rétrécies.en pétiole vers leur
b afe, lifles en deflus, où elles font ridées par
quelques nervures longitudinales , à bords un peu
repliés en deflous , & à furface inférieure coton-
neuie 8c blanchâtre. Ces feuilles ont trois à cinq
pouces de longueur, fur une largeur d’environ
fix lignes. Les hampes font laineufes , uniflores ,
& à peine plus longues que les feuilles. Cette
plante a été découverte dans le Pérou par M. Jof.
de Juflïeu , 8c nous a été communiquée par M. A.
L. de Jufïieu , fon neveu. ( v .f: )
* Doronicum ( Arabicum ) foliis oblongis kir-
futis fubtus tomentofis, feapo nudo unifloro. N.
Arnica hirfuta. Forsc. Ægypt. .151. n°. 86. Flores
albi i radiis extrorfum violafcentibus. ,
DORSTÈNE, D o RS T EN IA ; genre de plante
à fleurs incomplètes , de la famille des Orties ,
qui a des rapports avec le Tamboul, l’Elatoftème,
l’Hedycaire , & q u i comprend des herbes à feuilles
pctiolées , ordinairement radicales , 8c à fleurs
1 (tuées en grand nombre fur des réceptacles communs
charnus , applatis , 8c pédoncules.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e . •
Les fleurs font pèut-être quelquefois hermaphrodites
-, mais d’après i’obfervation du P. Plumier
fur l’efpece n°. 1 , elles font aufïi quelquefois
unifexuelles , 8c de la divifion des monoïques de
Linné.
Les mâles font feffiles, difpofées en grand
nombre fur un réceptacle commun pédonculé,
charnu , & communément orbiculaire ou elliptique.
Chaque fleur a un calice à quatre divi-
fions obtufès , 8c quatre étamines fort courtes.
Les femelles l’ont pareillement fefliles 8c en grand
nombre fur un réceptacle charnu , applati, orbiculaire
ou. quadrangulaire , ou quelquefois lacinié,
lequel eft porté fur un pédoncule qui naît fur le
même individu qui produit les fleurs mâles. Chaque
fleur femelle a un ovaire fupérieur, ovale ,
qui paroît frangé à fon fommet, 8c qui eft chargé
d’un ftyle court, à ftigmate fimple. -
• Le fruit confifte en plufieurs fèmences arrondies
, acuminées, folitaires , piquées ou enfoncées
dans la chair pulpeufe du réceptacle commun
qui les porte.
Obfervdti'on. ’ '
J’ai cru appercevoir dans l’efpèce n°. 3. des
fleurs.femelles en nombre médiocre,' mélangées
parmi quantité de fleurs mâles fur le même réceptacle
commun : or , il eft à croire , d’après cette
obfervation 8c celle de Plumier, que les fleurs
àes.Dorflènes font toujours unifëxuelles , comme
celles des autres genres analogues -, mais que tantôt
les mâles fe trouvent mélangées parmi les
femelles fur le même réceptacle commun , & que
tantôt elles en font réparées- fur différens réceptacles
qui naiflent du même pied.
Il eft fort curieux de remarquer que dans les
Figuiers, le-réceptacle commun eft entièrement
fermé , & contient la fruâification -, que ce même
réceptacle eft en partie ouvert dans les Tambouls
( Mithridatea , Commerfon -, • Tambourijfa ,. Son-
nerat) ; qu’ il i’eft entièrement dans les D or fine s ,
où il prélënte une furface applatie , couverte de
fleurs ; & qu’enfin dans les. Jaquiers ( Artocarpus.
L. Suppl. ) , il eft replié fur lui-même de manière
qu’il fe trouve central & entouré de fruélification.
Diminuez l’épaiflèür de ce réceptacle central, &
rendez plus diftindes. ou plus détachées les fleurs
qui le couvrent, vous aurez le Mûrier.
E s p e c e s.
I. Dorstène caulefcente , Dorflenia caulef-
cens. Lin. Dorflenia petiolis pedunculifque late-
ralibus , foliis ovatis dentatis quinquenerviis.N,
Parietaria latifolia humilis , flore glomerato.
Plum. Spec. 10. Runn. Amer. t. 120. f. I.
Sa racine eft rameufe 8c fibreufè : elle pouffe
a fon collet une.à trois tiges menues, courtes,
rouges , feuillées , 8c couvertes d’ecailies brunes
8c membraneufes. De l’aiflelle de chaque écaille
naît un pétiole long , rouge , montant, qui porte
une feuille ovale , légèrement dentée, à cinq nervures
, d’un verd très-gai, & -aflez,femblable à
celle de notre Pariétaire , mais trois ou quatre
fois plus grande. Les pédoncules font latéraux,
rouges, 8c fe terminent, les uns par un réceptacle
arrondi, globuleux 3 8c les autres par un réceptacle.
applati , anguleux, & prefque lacinié. Les réceptacles
arrondis font couverts de fleurs mâles, 8c
conftàmment ftériles -, ceux au contraire qui l'ont
anguleux ou laciniés, font fertiles. & couverts de
fleurs femelles, auxquelles fuccèdent les fruits.
Le P. Plumier, qui a fait cette obfervation, dit
que cette plante croît à St.-Domingue, le long
des rliifl’eàux, principalement dans le quartier
nommé le Fond de Baudin. Tp.
. a. D o r s t è n e à feuilles en coeur, Dorflenia
cordifolia. Dorflenia fubcaulefcens , foliis cordatis
acutis flnuato-dentatis fibangulatis.. N,
An Dorflenia ( houfloni ) feapis radicatis , foliis
cordatis angulatis acutis , receptaculis quadrangu-
lis. Lin.
Le collet de fa racine s’alonge & forme une
petite tige noueufe, menue , haute d’un à deux
pouces, portant à fon fommet plufieurs pétioles
8c pédoncules , & en outre quelques pétioles
iïolés, fitués aux noeuds inférieurs. Tous ces pétioles
foutiennent des feuilles en coeur - ovales ,
pointues , un peu finuées, dentées , prefque an-
guleufes , minces, d’un verd tendre , & longues
d’environ deux pouces. Les réceptaclés font petits
, prefque orbiculaires, foutenus par des pédoncules
plus courts que les feuilles. Cette plante
croît dans l’Amérique méridionale, 8c fe trouve
dans l’Herbier de M. de Juflieu. { v .f . ) Les nervures
ne font point difpofées comme dans la précédente
: celle du milieu produit de chaque côté
plufieurs nervures obliques.
3. D o r s t è n e du Bref i l , Dorflenia Brafilienjis-
Dorflenia feapis radicatis , foliis cordato-ovalibus
cbtufis crenulatis, receptaculis orbicularibus. N.
Caa-apia. Marcgr. Braf. 5a. Pif. Braf. 2.32.
Dorflenia placentdides. Commerf. Herb.
Le collet de fa racine eft épais, ovale-globuleux
, de la grofleur d’une Noifette, garni à fa
bafe de fibres longues 8c rameufes.. Il pouffe à fon
fommet quelques feuilles pétiolées", un peu en
coeur à leur bafe , ovales-.obtufes , prefque arrondies,
légèrement crénelées dans leur contour,
vertes en deflus , pâles ou blanchâtres en deflous
avëc un duvet court & peu abondant, Elles font
un peu coriaces & longues de près de deux pouces
, fur plus d’un pouce de largeur. Les hampes
font radicales , nues, pubefeentes ainfi que les
pétioles, plus- courtes que les feuilles, portent
chacune un placenta ou réceptacle commun., épais
& orbiculaire. Ce placenta eft large de fix ou
fept lignes, & paroît couvert de beaucoup de
fleurs mâles , entre, lefquelles on diftingue çà &
là des fruits naiflans qui indiquent le mélange
des fleurs femelles avec les fleurs mâles. Les fila-
mens des étamines ont une ligne de longueur , &
portent des anthères arrondies , partagées par un
fillon, M. Commerfon a trouvé cette plante au
Monte-Video & au Magellan; elle croît aufïi dans
le Bréfil. ( v . f . )
4. D o r s t è n e à feuilles de Gouet. Dorflenia
arifolia. Dotfie nia J c api s radicatis , foliis cordato-
Jagittatis undulatis fubdentatis maximis , receptaculis
ovalibus. N.
(3. Eadem foliis laciniatis. N.
Cette efpèce eft remarquable par la forme 8c
fur-tout par la grandeur de fes feuilles, qui onc
jufqu’à deux pieds de longueur, en y comprenant
leur pétiole. Sa racine eft de la longueur du
doigt, toute noueufe , raboteufe , comme dentée,
8c gafnie de fibres ; elle pouffe deux ou trois
grandes feuilles fagittées ou haftées , auriculées ,
très-pointues, ondées & un peu dentées dans leur
contour, glabres, vertes, minces, nerveufes en
deflous, longues de dix pouces , fur trois pouces
8c demi de largeur , 8c portées fur des pétioles
fouvent longs,de plus d’un pied. Les hampes font
radicales , nues, plus courtes que les pétioles,'
8c terminées chacune par tin réceptacle ovale ou
elliptique. La variété fe porte .fur le même indi-
vidir-des feuilles fagittées & des feuilles divifées
en trois ou cinq lanières pointues, ouvertes ,~ formant
entre elles des finus arrondis. M. Dombey
a trouvé cette efpèce aux lieux ombragés , dans le
Bréfil. ( v . f )
5. Dorstène à feuilles de Berce, Dorflenia
ccntrayerva. Lin. Dorflenia feapis radicatis , foliis
pinnatifido - palmatis ferratis , receptaculis qua-
drangulis. Lin. Mill. Diét. n°. ï . Blackw. t. 579.
Dorflenia fphondylii folio , dentarioe radies\-
Plum. Gen. 29. Burin. Amer. t. 119. Dorflenia
dentarioe radice , fphondylii folio , placenta ovali*
Houft. Aéh Angl. ann. I731. n°. 421. f. I. Cype-
rus longus odorus ( & inodorus ) peruanus. Bauh,
Pin. 14. Morifl Hift. 3. p. 240. Drakena radix„
Cluf. Exot. p. 83. TuTgpatlis. Hem. Mex. 147.
Contrayerva. Garf. Exot. t. 10.
0. Dorflenia ( drakena ) feapis radicatis, foliis
pinnaiïfldo-palmatiiimegerrimis, receptaculis ovalibus.
Lin.
La-racine de cette plante eft longue de deux 2
trois pouces, un peu tubéreufe, très-noueufe ,
comme ccailleufe, garnie de fibres longues 8c
rameufes.qui s’étendent de tous côtés, & reflem-
ble en quelque forte à celle de la Dentaire ou à
celle du Muguet , dit Sceau de Salomon. Elle
poufle de fon collet cinq ou fix feuilles petiolées ,
pinnatifides , prefque palmées, à découpures ova-
les-lancéoîées , pointues , légèrement 8c inégalement
dentées dans leur contour. Ces feuilles font
d’ un verd foncéchargées de poils courts un peu
rares , légèrement âpres au toucher, & longues
de cinq à fept pouces en y comprenant leur pétiole
; elles reflemblent un peu à celles de la Berce
par leur afpeéb, mais elles font beaucoup plus
petites. Les hampes naiflent de la racine entre
les feuilles ; elles font nues, longues d’environ-
quatre pouces , & portent chacune un réceptacle
ou placenta quadrangulaire , onde , finueux
ou anguleux en fes bords , applati en deflus ,
laige d’un pouce , & couvert de petites fieu té