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les plus grandes ,' & prefque pendantes , ont leur
fommet à trois pointes. Les fleurs mâles viennent
en panicule terminale, dont les ramifications principales
font fourchues ou trichotomes. Kempfer
dit qu’elles font blanches , mais M. Thunberg
leur attribue une couleur jaune. Les fleurs femelles
font portées fur despédoncules-fimples très-
courts.
Les fleurs mâles ont , i* . un calice de deux
folioles (& fouvent de trois félon M. Commerfon)
ovales , pointues ^ plus courtes que la corolle }
2°. cinq pétales ovales-obfongs , onguiculés, ou-'
verts , en partie réfléchis ; 3°. neuf étamines plus
courtes que la corolle, dont quatre font un peu
plus courtes que les autres, & qui toutes ont
leurs filamens rapprochés en un faifceau , & chargés
d’anthères fort petites.
Les fleurs femelles ont 1°. un calice & une
corolle comme les fleurs mâles ; 20. un ovaire '
fupérieur , cou rt, globuleux-conique, chargé de
trois flyles fort courts, à ftigmates bifides.
Le fruit efl une capfule ligneufe , globuleufe j
à quatre ou cinq filions , munie d’une pointe
courte à fbn fommet, divifée intérieurement en
trois & plus fouvent en quatre ou même cinq
loges qui contiennent chacune une groffe amande
huileufe.
Cet arbre croît naturellement au Japon , & efl -
cultivé au Jardin du Roi à l’Ifie de France, J ).
( v. f ) C’efl l ’arbre à fruit huileux dont parle
Aublet dans fon dixième Mémoire , p. 160. Ses
fruits font de la groffeur d’une noix munie de Ion
brou *, on retire de leurs amandes une huile pour
les lampes, 8c qu’on nommî huile de bois- Les
Chinois donnent à cette huile le nom de Mouyeou ,
& au fruit qui le produit, le nom de Moutou.
Ses feuilles ont à leur bafe , c’efl-à-dire au fommet
de leur pétiole, deux petites glandes feffiles,
comme dans le Croton des Mduques & plufieurs
autres du même genre*
DRIMIS , D r y m i s . ; genre de plante â fleurs
polypétalées , de la famille des Anones , qui a
des rapports avec le Cananga,, l’Ocna, & qui
comprend des arbres exotiques à feuilles fimples ,
à écorce d’une faveur aromatique, âcre' & très-
piquante , & â fruits compofcs de plufieurs baies
diftinôes.
C a r a c t è r e g ê n î r tq üf .
Chaque fleur a 1°. un calice inférieur , mono-
phylle, caduc , & qui fe partage en trois lobes ;
1 ° . fix à douze pétales ovales, ouverts, & plus
grands que le calice ; 30'. des étamines nombreuses,
beaucoup plus courtes que les pétales , dont
les filamens épaiffis yers leur fommet, portent
des anthères ovales, didymes , à lobes cohérens
par leur fommet -, 40. quatre à huit ovaires
ovoïdes ou en maffue, dépourvus de f ly le , char-
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gés d’un fligmate applati, feffile , refïemblant à
un point coloré.
T-e fruit confifle ën quatre à huit baies ovoïdes ,
prefqué fefiiles , uniloculaires ,- & qui contiennent
chacune quatre femences ou davantage , de
forme ovale, prefque trigône.
Obfervaiïort•
Ce genre efl très-diflingué du Winterana de
Linné ( Canella alba. Murr. Syfl. ed. 14* p. 443* )
principalement par les fruits qui ne font pas des
baies folitaires , triloculaires , calyculées à leur
bafe., ' ^
' E s p e c e s .
T . D r i m i s de Grenade, Drymis Granadenfisj,
L. F. Drimys peduticulis axillaribus elongatis tri-
fidis , pijîiïlis qSq. Lin. F. .Suppl. 269.
Linné penfè que cet arbre n’efirqu’une variété
d^Ju Drymis aromatique ; mais la difpofition de les
fleurs n’étant pas la même, & le nombre dans
les parties de la fleur 8c du fruit étant différent,
cette opinion ne paroît pas fondée. Ses rameaux
font plus longs que ceux du Drymis dont on vient
de parler : fes feuilles font oblongues , cfune couleur
plûs glauque & prefque blanche endeffous,
plus aloqgées \ les pédoncules font axillaires,
folitaires, géminés ou ternés , filiformes , un peu
longs , quoique, moins que les feuilles , & trifiefts
dans leur partie fupérieure. Chaque divifion des
pédoncules foutient une fleur qui a dçuze pétales
oblongs , les intérieurs étant plus petits que les
autres ; & huit ovales qui fe changent en autant
de baies diflindes , lefquelles contiennent environ
deux femences luifantes. On trouve cet arbre dans
la nouvelle Grenade. J? . Son écorce a le même
goût que celle du Drimis aromatique n?. 3.
1 . D r i m i s ponélué , Drymis punctata. Drimys
peduticulis axillaribus JimpliciJJimis unifloris , pif-
tillis fuboctonis. N.
Magellania. Commerfi Herb.
Cet arijre paroît fe rapprocher du précédent par
plufieurs rapports -, mais il en diffère au moins par
fes pédoncules , qui font tous très-fimples & uni-
flores. Ses feuilles font éparfes & unpeu‘rappro>-
chées vers le fommet des. rameaux ; elles font
pétiolées, ovales-oblongues, très-entieres , un peu
émouffées à leur fommet, vertes & très-glabres
en deffus , d’une couleur glauque en deffous , où
elles font parfemées de points blanchâtres d’une
petiteffe extrême. Ces feuilles font un peu coriaces
, & ont près de trois pouces de longueur , fur
une- largeur d’un pouce ou environ. Leur nervure
longitudinale ou moyenne efl la »feule qui foit
* bien apparente. Les pédoncules font fimpfes, uni-
flo res, un peu moins longs que les feuilles , folitaires,
& difpofés dans les. aiffelles des feuilles
fùpérieures. ^
Les fleurs ont 1°. un calice de trois folioles colorées
, un peu purpurines, concaves, 8c qui
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tombent de très-bonne heure ; a0, fix à neuf pé-
tales*blancs ,^ovales, ouverts , plus longs que le-
calice j 8c caducs -, 30. des étamines nombreufes ,
dont les filamens plus courts que les pétales,
portent des anthères arrondies & didymes ;4°. cinq
à huit ovaires ovales-oblongs, obtus, un peu
renflés en leur côté intérieur , dépourvus de fly le ,
& ayant chacun un fligmate en forme de point
noirâtre , fitué /ion précifément à leur fommet,
mais un peu fur le côté vers leur face intérieure.
Chaque fruit cbnfifle en cinq à huit baies
ovoïdes ou en maffues, feffiles , diflinétes , ra-
maffées en tête ou en faifceau au fommet des •
pédoncules : chaque baie efl uniloculaire •, & contient
fix à quatorze femences ovales-oblongues , !
un peu trigônes , convexes d’un côté , carinées &
concaves de l’autre.
Commerfon a obfervé cet arbre au Magellan,
dans la baie des Cordes , près le port Galan -,
M. de Juffieu nous en a communiqué un individu
fec, muni de fruits non mûrs, f/ . (y, f . ) Cet arbre
nous paroît être le même que le Ca(ielo du C h ily ,
dont M. Dombey a rapporté beaucoup d’échantillons
que nous aurions confultés, fi depuis que
fon Herbier a été remis au Roi, la communication
n’en.étoit interdite aux Botanifles, afin de le
laiffer en entier à la difpofition de M. l’Héritier.
C ’efl peut - être auffi le Boigue cinnamomifère
de Feuille, que nous citons fous l’efpèce fui-
vante, parce que les pédoncules fèmblent terminaux.
L’écorce du Cànelo efl épaifle , d’une couleur
grisâtre, 8c a un goût aromatique , un peu
amer, âcre , & fort piquant.
3. D r i m i s aromatique, Drymis Winteri. L. F.
Drymis pedunculis aggregatis tef.minalibus , pif-
tilîis quatuor, L. F. Suppl. 2.69*
Drymis Winteri. Forfl. Gen. n°. 42. p. 84*
Forfl. A&. üpf. V. 3. p. 181. Soland. Medic.
Obferv. V . 5. p. 4 6 .1 .1. Mill. Fafc. Periclymenum
rectum , foliis lauritiis , cortice aromatico açri•
Sloan. A d. Angl. ann. 1693. n°. 204. p. <)li, t. 1.
An boigue cinnamomîfera , oliva fru&u. Fewill.
Obfl Vol. 3. p. 10. t. 6. Laurifolia Magellanicâ ,
cortice acri. Bauh. Pin. 461. Cortex Winteranus.
CJuf. Exot. 75.
Cet arbre efl fort différent de celui qui porte
la Cannelle blanche , & que Linné a nommé Win-
terania , le confondant avec celui dont nous traitons
i c i , lequel produit l’écorce épaiffe que l’ on
a nommée écorce de Winter.
C ’efif, à ce qu’on prétend, un arbre toujours
verd ; d’une grandeur médiocre, & qui reffemble
en quelque forte au Pommier par fon port. Son
écorce efl épaiffe , grisâtre en dehors , & de couleur
de rouille de fer £n dedans. Ses feuilles font
alternes ou éparfes, ovales-lancéolées , entières ,
un peu pétiolées , lauriformes. Les pédoncules
naifient plufieurs enfemble en faifceau terminal.
Ils portent chacun une fleur blanche qui a fix
pétales , & un piflil compofé de quatre ovaires
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feffiles dont le. fligmate efl un peu furie côté ,
comme dans l’efpèce ci-deffus. Chaque fruit confifle
en quatre-baies ovoïdes, pointillées, un peu
pédieulées , 8c qui contiennent quatre femences
noires & luifantes. Cet arbre croît dans l’Amérique
méridionale, dans les lieux bas , expofés au
foleil. "B.
L’é.co'rce de cet arbre, qu’on nomme dans les
boutiques écorce de Winter, efl épaiffe , roulee
en tuyaux , inégale 8c de couleur ’de cendres en
dehors , & rouffeâtre ou couleur de cannelle intérieurement.
Son goût efl âcre , aromatique , piquant
& même brûlant, & fon odeur très-pénétrante.
Elle a été découverte fur les côtes de Magellan
par Guillaume Winter, Capitaine deVaif-
feau , qui accompagna en 1567 François Drack
jufqu’au détroit de Magellan, fans aller plus loin.
C ’efl le premier qui ait apporté cette écorce en
Europe , & c’efl de lui qu’elle tire fon nom. Les
Matelots fe font fervi d’abord de l ’écorce de Winter
confite avec le miel ou avec le fucre, ou deffé-
chée & réduite en poudre, dans leurs mets , à la
place de cannelle & autres aromates -, enfüite ils
l’ont employée avec un grand fuccès contre le
feorbut. Elle efl flomachique, alexipharmaque &
fudorifique : on la recommande contre le feorbut,
la paralyfie les catarrhes. Geojfr. Mat. Méd.
* Diymis ( axïllaris ) pedunculis ternis axillaribus
, pijîillo unico. L. F. Suppl. 270. Drymis
axïllaris. Forfl. Gen. p. 84. Forfl. A â. Upf. v: 3.
p. 182. Meilleurs Forfler repréfentent dans les
fleurs de cette plante quatre ovaires très-diflinds.
D R Y P I S épineufe, D R Y P IS fpinofa. Lin.
Mant. 359. Jacq. Hort. t. 49. Scop. Carn. ed. 2.
n°* 377-
Drypis Italica aculeata , flotibus albis umbel-
latis compackis. Mich. Gen. 24. t. 23. Drypis
Theophrajîi f . ariguillarioe. Dalech. Hifl. 1480.
Lob. Ic. 789. Tabern. Ic. 144. Bauh. Hifl. 3.
p. 388. Spina umbella foliis vidua. Bauh. Pin. 388.
Carduus foliis tenuibus fpinojis ad injtar juniperi•
Morif. Hifl. 3. p. 161. Sec. 7. t. 32. f. 8.
Plante de la famille des <Eillets, glabre en toutes
fes parties, & qui paroît épineufe par l ’effet des
pointes sèches , blanches & fpinuliformes qui terminent
fes feuilles. Sa racine efl rampante, ra-
meufe , garnie de fibres ; elle pouffe des tiges
tétragônes , noueufes , très - branchues , panicu-
lées , hautes de fept à neuf pouces, foibles, sèches
& arides dans leur partie inférieure, & qui per-
fiflent pendant une couple d’années. Ses feuilles
font oppofées , feffiles , linéaires-fub.ulées , de la
forme de celles du Genevrier, planes en deffus ,
un peu convexes en deffous , & terminées par une
pointe aride légèrement épineufe. Celles qui font
fituées à l’origine des rameaux & fous les paquets
de fleurs,.font lancéolées & divifées de chaque
côté , vers leur bafe , en deux ou trois dents épi-
neufes. Les derniers rameaux font fourchus, &
T t ij