
anguleufe. Ses feuilles font a lte rn e s , (effiles ,
molles , multifides, à folioles ou découpures m enues
j filiformes ou prefque capillaires. Les fleurs
font longues de trois lignes , rougeâtres, tachées
d ’un pourpre noirâtre à leur fom met, ferrées les
unes contre les autres , & ramaffees en épi denfe ,
court , ovale , d ro i t , &• pédoncule. Celles, de la
moitié inférieure de l’opi font pendantes. Les fruits
font des filicules ovales qu elliptiques, un peu
applaties , entourées d’ un bourrelet ou rebord
annulaire fort remarquable , n’ayant qu’ une ligne
dans leur plus grand diamètre , & contenant une
femence brune , ovale-comprimée. Cette, Fumeterre
croît naturellement dans les Provinces méridionales
de la F ran c e , l’Efpagne , & c . dans les
champs, & eft cultivée au Jardin du Roi. Q .
( v. v. ) La plante 8 n’en diffère qiï’en ce que les
tiges font plus lo n gu e s , diftufès , moins droites^
s’ accrochant fouvent par leurs feuilles aux plantes
voifines; & qu’en ce que fes fleurs font d’un blanc
légèrement pourpré , avec un mufle noirâtre. Elle
a été cultivée il y a quelques années au Jardin du
Roi. 0 . ( v . v. ) M o r ifon , qui vraifemblablement
n’avoit vu que les filicules de cette variété , l ’a
cru fort différente de l ’autre. Il réfulte néanmoins
de la forme très-particulière des filicules de la
Fume terre à épi dont nous traitons , qu’on doit la
-regarder fans le moindre d ou te , comme une efpèce
très-diftinguée de la Fumeterre officinale. Elle
fleurit au printemps,
4. F umetêrre à v r ille s , Fumaria claviculata,
L . Fumaria Jîliquis linearibus ,- foliis cirrhiferis.
Linn. Mill. Di£L n°. J. Fl. Dan. t. 340.
Fumaria claviculis donata ( foliis latioribus &
angufiioribus. Topraef. ) Bauh. Pin. 143. Morif.
H ift. a . p. 2.60. Sec. 3. t. l a . f. 3. Fumaria cum
çapreolis, J. B. 3. p. 2.04. Fumaria altéra. Dod.
Pempt. 60. Çapnos alba latifolia. Lob. Ic. 758,
/Siliquofa anomala , leguminojis affinis, &ç. Raj.
A n g l. 3. p. 33 SC
ç tte efpèce & la fuivante font véritablement
munies dp v r illes , lefquelies font très-diftinguées
des folioles ou de leurs découpures.
Ses tiges font longues de près d’un pied, menues,
liffe s , tendres, foibles , & très-rameufes. Les pétioles
des feuilles font trè s-d ivifés, à ramifications
lâches , capillaires, lefquelies foutiennent des folioles
affeî Amples , ovales-ppintues 011 ovales-
lanccolces , m o lle s, & d’ une couleur g lauque prefque
blanchâtre. Les feuilles inférieures ou radicales
ne fe terminent point en vrille ; mais toutes
les autres ont les dernières ramifications dépourvues
de folioles , formant des vrilles capilla ires,
rameufes, & au moyen defquelles la plante s’accroche
aux arbuftes & aux autres plantes qui le
trouvent près d’elle. Les fleurs font blanchâtres
ou jaunâ tres, longues de trois lig n e s , à éperon
trè s -c o u r t , prefque feffiles , & difppfcps engrapr
pes cou rte s , peu g arnies, & oppofées aux feuilles.
Xçs filjques font linéaires ? longues de fix lignes ,
pendantes, bivalves , & contiennent plufieurs
femençes. On trouve cette plante dans les haies ,
les vignes , les lieux pierreux & humides , en
Danemarck, en Angleterre , & dans le Languedoc.
0 . (y. f . )
5. F u m e t e r r e vefficuleufe , Fumaria vefîcaria.
L. Fumaria Jîliquis globojîs acuiis inflatis , foliis
cirrhiferis. Lin. Mill. Didt. n°. 10.
Fumaria alba vejicaria capreolis donata , fub
exitum autumni florens , Æthiopica. Pluk. Alm.
40O. t. 335. f: 3. Fumaria amplexicaulis veficaria,
Raj. Hift. 3. p. 475. n°. 8- Cyjîicapnos Africana
feandens. Boerh. Lugdb. 1. p. 310. t. 310.
Elle reffemble à celle qui précède par fon porc,
fon feuillage & fes vrilles} mais elle s’en diftin-
güe principalement par le cara&ère de fes fruits.
Ses tiges font menues , fort tendres , très-rameu-
fes , foibles , traînantes , diftufes , grimpent &
s’élèvent à la hauteur d’un à deux pieds', en s’accrochant
aux plantes voifines au moyen de fès
vrilles. Les feuilles font prefque bipinnées, & ont
les ramifications leur pétiole lâches , peunom-
breufes , les unes , telles que les inférieures , fou»
tenant des folioles ovales , entières ou incifées en
un ou deux lobes , & les autres dépourvues de
folioles, fe terminant en vrille capillaire & ra-
meufe. Les fleurs font pédonculées 3. d’un blanc
jaunâtre ou rougeâtre , viennent deux à quatre ensemble
par bouquets lâches , oppofésaux feuilles ,
& plus courts qu’elles. Il leur Succède des filiques
ovales , enflées, vefficuleufes, pendantes , & qui
contiennent plufieurs femençes luifantes. Cette
plante croît naturellement dans l’Afrique , & eft
cultivée au Jardin du Roi. 0 . ( v. v. ) Elle fleurit
en Juillet.-
6 . F u m e t e r r e à neuf feuilles, Fumariaennea-
phylla, L. Fumaria foliis triternatis » foliolis cor-
datis, Linn. Mill. Didt. n°. n .
Fumaria Hifpanica faxatilis , foliis amplioribus
cordiformïbus , femine comprejfo• Tournéf. 412*
Fumaria enneaphyllos Hifpanica faxatilis. Barrel.
Ic. 41. Boçc. Muf.a. p. 83. t. 73. Raj. Suppl. 475.
Cette Fumeterre eft petite , fort jolie , & bien
diftinguée des autres parle caraâère de fes feuilles»
Sa racine , qui eft fibreufe ( & vivace , félon Bar-
r e l ie r ) , pouffe quantité de tiges menues, rameufes
, hautes de deux à trois pouces, & difpo-
fées en touffe lâche , affez élégante. Les pétioles
des feuilles font auffi longs ou même plus longs
qpe les tiges , fe divifent chacun en trois parties ,
lefquelies foiitiennent trois folioles arrondies-
ovales, prefqu’en coeur , un peu inégales à leur
bafe , d’un verd glauque, & larges de deux lignes
ou environ. Les grappes de fleurs font çorym-
biformes , oppofées,aux feuilles , plus courtes
qu’elles , 8c garnies de quatre à fix fleurs pédon*
culées, jaunâtres,, mêlées de blanc & d’un peu de
pourpre. Les corolles font longues de fix lignes , à
éperon long de deux lignes & demie , & plus
étroit que le mufle. Lps deux folioles du calice
font petites, ovales, blanchâtres & tranfparentes.
Les braélées font extrêmement petites & ntembra-
neufès. Les filicules font ovales , comprimées ,
terminées par une pointe moufle j vues avant leur
maturité , elles nous ont paru devoir contenir
deux femençes. Cette plante croît naturellement
dans l’Efpagne, la Sicjle , fur la côte de Barbarie,
dans les -fentes des rochers, & fu r les vieilles murailles
, aux lieux uîi peu ombragés ; elle a ete
cultivée au Jardin du Roi. % . ( v. v. ) Les individus
non cultivés ont leurs tiges & la partie inférieure
de leurs pétioles chargées de poils lâches , peu
abondans.
7. F u m e t e r r e d’Afrique, Fumaria Africana. ■
Fumaria foliis pitinato-quinatis, foliolis latiufculis '
fubeuneatis incijis , corymbis foliis brevioribus. N.
Cette plante a des rapports avec la Fumeterre a
neuf feuilles par fon port, mais elle en eft diftinguée
par la forme dé lès feuilles, & par la couleur
de fes fleurs. Ses feuilles font la plupart radicales,
forment de petites touffes lâches , hautes de quatre
ou cinq pouces , & qui font fort agréables à
v o ir , fur-tout lorfqu’elles font garnies, de fleurs.
Ces mêmes feuilles font glauques, glabres, aîlées
avec impaire, & compolées de cinq pinnules ou
folioles oppofées, un peu pétiolées, élargies , prefi
que ovales ou un peu en coin., comme les folioles
du Perfil & incifées en trois ou cinq petits lobes
pointus. Les folioles dont il s’agit font foutenues
lur un pétiole commun long de trois à cinq pouces.
Les fleurs font panachées de pourpre & de blanc ,
& difpofées fur des grappes corymbiformes, affez
garnies, & plus courtes que les feuilles. Les corolles
font grêles, longues de cinq ou fix lignes ,
à éperon un peu courbé , n’ayant qu’une ligne1 &
demie ou deux lignes de longueur. Cette efpèçe a
été découverte dans l’Afriqu)e par M> Desfontaines;
elle a fleuri cette année dans le jardin de M. Cels. !
( v. v. )
8. F u m e t e r r e à grand éperon , Fumaria cap.-
data. Fumaria foliis compofitis , pinnulis trifolia-
tis , calcari incurvo flore longiore. N.
Ses feuilles font compofées , & ont leurs pinnules
terminées chacune par trois petites folioles
pétiolées , ovales ou ovales - oblongues , le plus
fouvent entières , quelquefois légèrement incifées.
Les feuilles fupérieures font triternées. La tige eft
fort grêle, ne paroît pas s’élever beaucoup au-delà
de fix pouces ; elle le termine par une grappe de
fleurs lâches , pédicellées , remarquables par
leur éperon long de plus de fix lignes, courbé en
montant, & qui leur donne l’afpeék de fleurs de
Dauphinelle. Ces fleurs n’ont point de calice. Les
bradées font oval.es , pointues, entières, vertes,
& plus courtes que les pédoncules propres. Cette
plante croît dans lés montagnes, aux environs de !
Pékin , d’où le P» d’Incarville l ’a envoyée à M. de
Jufïieu. ( v. f . )
,9. F um js ter r e de Canada , Fumaria femper-
Botanique. Tom'e II,
virens. L. Fumaria Jîliquis linearibus paniculatis,
caule erccto. Lin. Mill. Diét. n°. I I .
Fumaria filiquofa fempervirens. Corn. Canad.
$7. t. 58. Morif. Hift. 1. p. *$9,Sec. 3. t. 11 . f. 1.
Capnoïdes. Tournef. 413. Ic, 137. Mill. t. 78.
Fumatia Jihquofa fempervirens Canadenjis, fo r e
carneo, rictu aureo. Barrel-le. 108.
C ’eft une belle efpèce, d’un port élégant, pro-
duifant des fléurs d’un afped agréable, & dont
elle eft long-temps garnie , mais qu’on ne devroic
cependant pas nommer toujours verte ( fempervirens)
, puifque c’eft une plante annuelle.
Sa racine , qui eft fibreufe , chevelue , pouffe
une tige droite , haute prefque d’ un pied & demi,
cylindrique , tendre ^ feuillée , & peu rameufe.
Ses feuilles font alternés, pétiolées, bipinnées,
à folioles prefque fefllles, élargies, incifées en
lobes obtus , molles , glabres , verdâtres en def-
fus , & d’une couleur très-glauque en deffous. Les
fleurs viennent en bouquet ou en grappe courre
& peu garnie , au fommet de la tige. Elles font
pédonculées , d’un pourpre pâle avec le mufle
jaune, & ont un éperon court & obtus. Leur mufle
eft un peu redreffé ou montant ; les deux folioles
du calice font petites , ovales-pointues , 8c légèrement
pourprées ou violettes. Les filiques font
linéaires, grêles , bivalves^, mucronées, poly-
fpermes , . 8c longues d’un pouce' & demi. Cette
plante croît naturellement dans le Canada , la
Virginie, & eft cultivée au Jardin du Roi. 0 .
( v. v. ) Elle fleurit pendant prefque tout l’été ;
elle fe resème d’elle-même, vient facilement dans
un fol pierreux ou fur des murailles, & peut fervir
à orner des ruines, des grottes, où elle produira
( félon Miller ) un très-bel effet, par la fuite non
interrompue de les fleurs.
10. F umeterre jaune, F umarialutea. Fuma-
ria Jîliquis pedunculis brevioribus , braâeis de titans
, caulibus cefpitojîs tetragonis acutangulis. N.
Fumaria lutea. Bauh. Pin. 143. Fumaria lutea.
montana. Dalech. Hift. 12.94* Lob. Ic. 758. Fumaria
quoe fplit dicitur. J. B. 3* p. 2,03. Ic. exclufa»
Raj. Hift. 974* Suppl. 475* Fumaria tingi-
tana , radice Jibrofa perennis , Jlore albo flavef-
cente Jîliquis curtis. Pluk. Alm. 16 1 . t. 90. f. 2.
Fumaria. Hall. Helv. n°. 34^ Fumaria capnoïdes.
H. R. & Mill. Di&. n<». 4. Vulgairement la Fume+
terre vivace.
fi. Eàdem flore albo. Fumaria n° a. Morif. Hift.
a. p. 2,60. Fumaria. Mill. Diâ, n°. 3*
Linné diftingue ici deux plantes entre lefquelies
il partage à peu près les fynonymes que nous rapportons
à notre efpcce. La première, qu’ il nomme
fumaria lutea , eft une plante vivace à laquelle
il attribue des tiges à angles obtus , & un défaut
de b radiées. C’eft vraifemblablement l’efpèce dont
nous traitons ic i, qui eft auffi vivace, mais à tiges
.acutanguleufes, & à btaâées manifeftes, quoique
fort petites. La fécondé plante , à laquelle il donne
le nom de Fumaria capnoïdes, e ft, félon lu i ,
C n n r