
:-s , . meJ1* très-courts portent des anthères
linéaires & Sillonnées.
La fleur femelle confifte I». en un calice c o u r t ,
perfiftant & à trois divifions ; 2 ° . en trois pétales
ovales-obtus , une fois plus longs que le ca lice;
3°. en un ovaire fupérieur , arrondi , furmonté
d un îty le court , à ftigmate fimple & pointu.
L e tra it ;eft une baie ovale ou ovale-cylindri-
qu e , couvprcç à l’extérieur djune pellicule liffè
& mince , & qui contient lb,us une pulpe grade ,
d ou ce, bonne à man ger, une femence ob lon gu e,
dure comme de la corne , ayant d’ un côté dans là-
lo n gu eu r , un Sillon remarquable.
D a u ie r croit naturellement dans les terreins
fiblonneux des climat^ chauds : ;on le trouve en
Elpagne , dan? la Barbarie , le L e v an t, les Indes,
orienta les , & dans d ’autres contrées qù, o.n lé
cu ltive principalement pour l ’utilité, de lés fruits.
On en a plulïeurs jeunes pieds au jardin du R o i ;
mais nous n’en avons obfcrvé la fruéfification que
fur le fée. f t . ( v . v. ) f
Les fruits de ce Palmier , qq’on nomme D a t te s
( par corruption de D a ç lc .i, en latin IJaJly li ) ,
fervent de nourriture dans Igs pa ys . que nous v e’
de c ite r , à un.grand nombre 4e personnes ;
mais ceux qu’on nous envoie ne font employés que
pour la médecine. ( . , 7
Lorfque les D a t te s font mû res, on en d iftin gu e
de trois fortes , félon leurs trois degrés: de matu-
r>tf '. ^a Première eft de celles qui font prêtés à
mûrir , ou qui ne font mûres qu’à leur:extrémité;-;
la fécon d é, de celles qui font à moitié mûresi
tro*fi^we effode celle,s qui font mûres.en-
tiereiqent. On les reçolte fouvept en même, temps,
parçq que trois jours d’intervalle ( temps que dure
à peu près ce tte récolte ) achèvent de mûrir, celles.
q u i ne le font pas , & qu’on évite par-là de laiflèr
tomber celles qui font mû res, leur chûte pouvant
les meurtrir. . r
Pour achever de mûrir & fécherces trois clalfes
de. fruits , on les expofe au foie il fu r des nattes ;
de cette m a n iè r e J e s Dattes deviennent d’ahprd
p io llé s , & le changent en p u lpe ; bientôt après '
elles s’épaiffiffent de plus en p lus , & fe bonifient
?.u point de n’êrre plus fujettes à fe pourrir. Les
D a t t e s étant deflechées, on . les met au preffoir
ppur en tirer le fuc mielleux -, & on les renferme
dans dçs peaux de chèvres , de veaux , de mouton
s, ou dans de longs paniers faits de feuilles,
de P almiers fauvages. Ce sfortes de D a t t e s fervent
de nourriture au peuple du pays; pu b ien , après
en avoir tiré le lu e , on les arrofe avec le mérite
fo c avant que de les renfermer ; pu enfin on ne
les exprime p o in t , & on les renferme dans des
cruches avec une grande quantité de' firop. Ce
fori.t celles-là qui tiennent lieu de nourriture commune
aux riches.
Les D a t t e s qui nous viennent par la voie du.
commerce , de Syrie & d’Egypte , font en partie,
feçhé esfor 1 arbre mêine; ou_plus communément,
lprfqU’elles étpiept prêtes à m û r ir , ou les .a çu eü -
: lies , enfuitépercées, enfilées & folpendues, pour
les faire fécher, ‘ " '
A p r è s asfoir fait ia cécplte de ces D a t te s , &
les avoir fechées dle la manière qu’on vient de
d j t e , ou en tiré p a r l’expreffion uri firop gras 8c
dp ux, q ui tient lieu de beurre ., 8c qui fert.de.
fauçft 8c d’a/faifonnement dans les alimens. •
Les D û t e s fournilTent aux habitans des pays
chauds,., foitTans, apprêt, fojt: par lès différentes -
manières de les ; préparer , une nourriture très-
variée 8c falutaire.
La principale vertu médicinale de ce fruit confifte
dans la légère a ftriâion. L ’expérience a appris
que ç’eft par cette, qualité que les D a tte s rendent
fe fo r c e à l’eftoma e, arrêtent ,le flux de v en tre-
qui vient du relâchement des fibres , 8c fortifient
les inteftin.s c’eft par leur douceur mélangée
d’aftriéfion, qu’elles fecourent affez effi cacement
dans, la to u x , adouciffent la poitrine & l e s orga-
: nés du poumon , 8c qu’elïes font quelquefois uti»
j les dans les' maladies des reins & de la velfie. C’eft
j enfin a.cette même qualité que l ’on doit rapporter
. Içs bons effets qu’elles produifent , appliquées;
extérieuremeiit. .
O b fe r v . On prétend que l e . D a t t ie r mâle a la
faculté d,e féconder de for t loin le D a ttie r femelle ,
au moyen du. vent qui.tranfpor.te la. pouffière fécondante
du premier fur le fécond : m^is plus fou-
vent- cette fécondation -èft en quelque forte accélérée
qu affûtée par linduftrie de l’homme,
qui l ’o p è re , pour ainfi dire, artificiellement. En
; ef t e t ., .pour reuffir à féconder.le D a t t ie r femelle ,
on »cueille. fur le D a t t ie r mâle ( vers , la fin de
Février ) , les fpathes remplies de fleurs fécondantes
: on en retire les panicules de fleurs avant que
ces fleurs foient épanouies, & on les fixe au-
defïiis des fleurs femelles afin que les fleurs^inàies
venant à s’ouvrir, leur pouffière fécondante pùifle
| fe répandre fur les jeunes embryons des fruits
contenus dans les fleurs femelles.
D A U PH IN E L L E , D e l p h in i u m | genre de
plante à 'fleurs poJypétâlées., de la famille des
Renoncules., qui a beauc911p.de rapports avec
les Aconits qui comprend'des herbes à feuilles
al tarie s plus ou moins découpées, & à fleurs irrégulières
mûnies poftérieuremént d’un éperon &
communément remarquables par la beauté de leur
couleur.
C A R A C T E R E G É NÉ R I QU E .
Chaque fleur offre i ° . un ca lice co lo ré , péta-'
lifo rm e , compofé de cinq folioles o v a le s , un peu
inégales, très-ouvertes., & dont la fupérieure fe
termine poftérieurement en un cornet.en éperon ;
%?. un petale ( les quatre autres manquant ) irré- -
gùlier,i, .concave ou en cornet , trilobé antérieurement
, - à . lobe füpécieur échancré à fon. fommet
ScTéx prolongeant en une corne monophylle oq
b i f i^ fia#* l’éperçn du calice 5 y , des étamines
nofnbre'rifeS (' qiftnzê à trente ) 9i triïlrtës , 8c défit
les filaimeriS- élargis à leur iftcliriéâ, portent
des anthères ovales ; 4 °- un à trois oVàirés
oblorigs , terminés chacun par un ftyle co'urc,
à ftigmates fimples, inclinés où réfléchis.
Le fruit coTlfifté en une à trois capfulés ôblon-
gues , droites / à pointe inclinée eri dehors , uniloculaires,
uriiValVes, 8c qui «’ouvrent par leur
côté intérieur. Ghaquecapüilè renferme plùfiéürs
feriiences anguleufeâ. Rériiârque'. ■ 'VLa
fleur des Dcwpïiineltcs eft corifidérée pa-r pim
fièurs Botaniftes, corn me noyant point dè caHce.
Néanmoins , ce qüé- l ’on pèërid1 peut fes pétales ?
paroît devoir être' Spfiaïôt regardé- cçurimê1 un calice
quoique fes fofiolesi foien-t colorées ; 8c cé
qife Linné homme nectaire, eft un- véritafelé pétale
analogue à ceux dés Aricoliès', ' deis ;NigeWë‘s ,J des
Hellébores-; 8t même des^eriôfàèuîes. V l’ob-
fervation placée fous le càraâèfë géhériqdô des
Aconits.
* Dari's plufieurs éfpècés de cé genre,- 1-â fleur,
avant fon épanouifTemerit , a- à peu- prés la forme
que l’ on attribue'au Dauphin.
E s P e g e s. v
* F r u it unicapfulaire. l. Dauphinelle des1 bleds , Dèïphiriium bon-
folida. Lin. Delphinium caule pàniculato dijfufo , floribits fparfisy calcaribus interdis monopliyllis. N.
D e lph in ium fegétum , fi&re cd ru léo ; To’ürrief;
4T6; '■ CèrifoUda r'egalis arvenfis. Baüh. Pm.'T^i’f
ConfioUda 'regalïs flo re minoré.} J. B. 3. p’. 2.T0.
F lo s regius jy lv é fiiïs . Dod; Bèinpt. i j i . Cotifolida
r'egia fcgè tum firifiofior. Lob'. I c . •' jy c f . '■ Oàtifôlida'
regalis?.- Gam; epît. 521. Delp'hiniunŸ. lÎ2.\\;¥Leïv.
n°7 1103 . F L Dan. t. 6-83; L e p ie d d ’A lo u e t te
fa u va ge. ' -
l a tige de cette plante eft haute d’un à deux
pieds , cylindrique, pr'efqlié glabre, ranïeùfe
paliiculée , dilfûfe, & à rameaûx grêles | pfejfqiië !
nuds , & un peu pubefeens.. Ses.feuilles fontpeti-^
tés , prefqûè ifeffiîès-, à ’ décotipurèS lâènës 8c ,
linéaires. Les fleurs font or-diriâirerherit d’uri bè'àii
bléü , eparfés'- fur les r'âmeâUx', où elles-rié for--
ment que des; bouquets'trèMâclies, 8c orit leur
éperon un peu courbé-, Jong & pointu'. Cette ‘
plante eft commune'en.ËUropë , dans lés chanipk,.
parmi les' bleds:‘, elle'varie à flénts rdtigèâtrèsî,&::
tout-à-fâit' b.lânchè^ :?;<8r fluêfehefois à'flèùrs dliu- !
blés. ©; ( v. eft ,ün-pê,Ü aftringêrirè &
vulnéraire. .On'là'dit iitil'e pour exciter lés ürinëè , 88 même coritre fe c a l cul on■ fe fert queiqueftiis
dê®l’eau de .les fleurs pour dilfipef rmflâfiiînatiori
dès yeux;
* %. DA-up'HitiK'LiÉ des ja r d in s , PèlpkhiiîiTfiajà-
■ cis'i Lin. 'Beïj.Mn'ïiuii fàrnis fiiibfidifihàiüuf ', fiori- ’
b u s fipicatis , ’calcatihusiniertiis nitingph’ytlis. N . ' Dèlphiniuftï hbrtènfie.:-.\ Tqürnèf. 8c 4^7-
Càtifolida règdRls>'Jior£enJis i flore majore.. 'Raiih.
Pin. 145t. Flvdregius, Dod. Pempt. 252, Cûnjoti'dâ
rtëjfiâ fi. büTc'afïb f lo s rèblntior'àYk: Lob. Ic.
7 3 5 . 'Dè ïphiriium fd t iv u n i. R if . £.' 123. D e lp h i-
niiïftl. Hall* HèlV. n°. I2Ö2. L e piéÛ W A lo u e tte
des ja rd ir ts .'
0. Idétfi flo r e p lén o . Côhfiolida regdliè , flo rk
maj'ôte & in u liip lic i. Bâirh. Pin. 142. Delphinium,
éla tiü s j pîëho f lo r e . Clüfi Hift. 2. p. 206.
C ’eft une jo lie p la n t e t a r i t pour l’élegafice dé
fon pôrt;, que'pour la beauté dé fes fleu r s , & fo r -
tout-pour îgi prodigiëüfe variété de couleurs dont
elles font fufeeptibies de fè peindré. Elle s'élève
depuis un pied & demi ju fq ifà trois pjéds': fur
une tige d ro ite , cylindrique , fêuillée , & munie
de quelques rameaux a lte tn é s , la plupart fimples
ou très-peu divifés. Se f i fèuïlles plus grandes 8c
plus'rapprochées que dans l’efpète éi-deflus , l'ont
alternes , vertes , décompoféës ouriiultifidës , 8c
à- découpures linéaires & très-menuès. Les inférieures
foflt pétioîées , 8c lès autres font prefque
feffiles. Les fleurs font un peu plus grandes 8c
beaucoup pins rapprochées éntre elles que celles,
dé la D a u p h in e lle d e s bled s , 8c foririënt de beaux
épis' qui-'terminent les ra'nïeaûx 8c la t ig e . Elles
varient dù plus beau bleu d’azur , au v io le t , .au*
rouge , au rofe fen d re, à là cpuTeur de c h a ir , 8c
aü blariç. p u r , dafis toutes les teintes poffibles ;
mais dans ces d'ifrérefis c a s , elles font toujours
moins vivement colorées' en dehors qu’ intérieu-'
femëfit. Leur épèfort légef'emërit courbé ën ondu-.
lation1 Sr non dans uft féuî fèns , ëft un peu émouffé
àfoii*extrémité; Ce tte p lan te , qui vraifembla-
blement ,eft exotique, fe trouyevdans la S'uifle de
•en Allemagne' aux ériviroris à'FLerborn , où elle
s’eft-nWtufaliféé. Q . ( v . y. ) Elle fërt à la décoration
dfe's jardins , 8c fleurit pendant la,plus grande
partie de l?é’té. Ce qu’ eliê a de remarquable , c ’eft
qu’au-deffoiis du lobe.fùpériëur de fon pétale ( du
nectaire' de Linné) , on trouve quelques lignes
côlOféès , tracées fur un fond c la i r , 8c qui reffem-
bférit préiquë â dë lettres.'. Lgs Poètes en ont pris
occafiori pour'feindre’ qu’Ajâx", fils de T é lam o n ,
frit ëhà^rigé. apVês fa m o r t , en ce tte plante fu^
laquelle on croit voir 'ces lettres a i a , qui font le
commencement du mot A ja x .
3. D auphinelle des Dardanelles., D e lph in ium
àcon iti. Lifo D e lp h in ium neclarïis m onopliyllis ,
ahtice. quafiridentatis , ca pfiilififio ü ta r iis , ram u lis
u n ifio n s . Lin . Mant'. 77.
D elph ifiiun i orientale aiïnuum , f lo r e f in g u la r i .
Touinef. Cor. 30. ex Lin.
Son pórt eft lé même que celui de la D a u p k i-
rielte d és bled s : fa tige eft haute d ’un p ie d , ra-
iu êu fé , paniculée, & pubefeente. S e s feuilles font
pédiaifes-multifidès , blanchâtres , & à découpures
linéaires; les fupérieùres font feulement fendues
ên trois. Les fleurs font terminales , folitaires ,
pédoflèulees, p e t ite s , liv id e s , panachées inté-
riêUrement dé pourpre 8c de verd. I.’éperon extérieur
eft tubuleux , plus long que dans les autres
efpèces , tres-obtus à fon fom m e t , alongé à fa