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Cette Gnidietine forme un arbufte rameux ]
dont aucune des parties du port n’eft cotonneufe
pu laineufe, & qui a le feuillage d’un petit Myrte.
Ses rameaux font d’un pourpre noirâtre, un peu
velus fans être cotonneux ou laineux, même à
leurfommet, parfemées inférieurement de petits
tubercules qui ont porté des feuilles, & abondamment
feuilles dans leur partie fupérieure. Les !
feuilles font éparfes , nombreuses, embriquçes,
pvales-pointues ou ovales-lancéolées;, myrtifèr-
mps, vertes , glabres en deflus, & parfemées \
en deffous de petits points élevés , fur chacun
defquels fe trouve un poil affez long , en forte què
leur furface inférieure n’eft point pubefcente , à
proprement dire, mais barbue ou chargée de poils
Réparés ou diftans Ces poils tombent & manquent
en grande partie furies vieilles feuilles. Les fleurs
font l'effiles ou fafciculées trôis ou quatrè enfem-
ble au Sommet des rameaux. Leur calice eft foyeux
8c blanchâtre en dehors, à tube grêle , long de
(èpt ou huit lignes , 8c à limbe partagé en quatre
divifions ovales un peu pointues. Les écailles font
courtes , & échancrées ou bifides félon M. Ber-
gius. Cet arbufte croît au Cap de Bonrte-Efp^-
rance, & noys a été communiqué par M. Sonnerat.
T), ( v . / . )
6. Gnidienne fbyeufe , Gnidia fericea. L.
Gnidia foliis ovalibus villofo-fericeis ; fuperioribus
oppojitis, inferioribus alternis , floribus parvis
aggregatis terminalibus. N.
Thymelcea •fericea , foliés oblongis, floribus tubu-
lojis angttflèjjimis. Burm. Afr. 135. Tàb. 49*fi2»
ÜNeBandra ( fericea ) foliis oppçjitis ovalibus to-
mentojîs, floribus aggregatis terminalibus , neBa-
riis iQctonisi Berg. Cap. 13-1.
Sa tige eft ligneufê , fort rameufe , velue , &
paroît s’élevçr à plus d*un pied de hauteur. Les
feuilles font ovales ou quelquefois-ovales-oblon- ;
gués , un pey obtufes, couvertes en deflus 8c en
deffous de poils couchés , & foÿeufbs principalement
dans leur jeuneffe -, les • fùperieu res , &
même toutes celles qui couvrent les petits rameaux
, font oppofées , & les' inférieures font
alternes ou éparfes. Les fleurs fout petites, fèfïiles ,
ramaffées deux ou trois enfemble , terminales ,
& environnées de feuilles. Leur calice eft grêle ,
velu , foyeux, & blanchâtre à l’extérieur , & a
fon limbe partagé en quatre découpures ovales,
concaves , petites, très-velues en dehors. L’orifice
de fon tube eft garni de huit écailles'un peu plus
courtes que fes découpures. Quatre des étamines
font renfermées dans le tube , & les'quatre autres
font placées à fon orifice. Cet arbufte croît
au Cap de Bonne-rEfpérance, & nous a été communiqué
par M. Sonnerat. , ( v. f . )
7. Gnidienne à feuilles oppofées, Gnidia o.p-
pojîtifolia. L. Gnidia foliis qppojîiis ovatis acutis
utrinque glabris : f-ufre mi s apice colorâtes \ floribus
fafciculatis terminalibus. N.
Thymela a foliis planis acutis , coma & floribus
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purpur'eis. Burm. Afr. 137. t. 49, f. 3. NeBandret
( lizvigata ) foliis oppofitis ovatis acutis glabris y
fummitatibus coloratis , floribus aggregatis ttrmi-
nalibus , neBariis quaternis. Berg. Cap. 134.
D’après les rameaux que' nous pôffedons , il
paroît que cette efpèce s’élève au moins à la
hauteur de deux pieds * comme le dit Burman :
elle eft glabre dans toutes les parties de fon port.
Ses rambaux dont divifés, droits , longs ^ effilés ,
pourprés, & .très-glabres 5 ils font garnis de feuilles
loppofées, fefîîlés , avales , pointues , glabres
des deux côtés,, prefque planes , 8c un peu con- *
vexes en deffous avec une cote qui les fait paroî-
tre carinées ; elles ont quatre ou cinq lignes de
longueur , 8c les fupérieures font un peu purpurines
à leur fommet & même fur leur dos. Les
fleurs font felfiles, & fafciculées quatre à fix enfemble
au fommet des rameaux : elles font une
fois plus longues que les bradées qui les environnent
, & ont leur calice velu en dehors. Les divifions
du calice font un peu obtufes , 8c les quatre
écailles, que Linné prend pour des pétales dans les
autres , reffemblent affez bien à des étamines :
néanmoins le calice renferme huit étamines véritables
, dont quatre'font à l ’orifice de fon tube ,
& quatre autres font plus intérieures. C e t arbufte
croît au Cap de Bonne-Efpérance , 8c nous à été
communiqué par M. Sonnerat. f j . •( v. f. ) Linné
prétend que lorfqu’on le cultive , il acquiert des
pétales. Mais comme les plantes de cette famille
( les Garous ) n’ont jamais de vrais pétales, félon
nous , & que leur calice ne porte que les glandes ,
les écailles ou les fauffes étamines dont nous
avons parlé , ce fait a befoin d’être confirmé par
des obfervation nouvelles,
* Gnidia ( imbriçata ) foliis oblongis quadri~
fariam imbricatis fericeis , floribus terminalibus
ifi axillis foliorum. Lin. F. Suppl. 2,2.5.
Obfervation.
Nous poffédons une très-belle plante du Cap ,
que nous croyons être le Gnidia filamentofa des
Linné fils ( Suppl. 2,24. ) ; mais c’eft une véritable
Lachnée dont nous ferons mention à fon genre ;
elle n’ a point d’écailles à l’orifiçe de fon calice,
dont le limbe eft un peu inégal, & les huit fila-
mens dont parle Linné fils , font ceux de fes étamines
qui font faillaytes hors du tube , & que
Linné n’a vus apparemment qu’après la chûte de
leurs anthères.
Le Gnidia capitata de Linné fils eft notre Dais
linifolia n°. 5 , & le Gnidia daphnafolia du
même Auteur , avec fa variété , paroît pouvoir fe
rapporter à notre Dais de Madagafcar n°, 3 , &
à notre Daïs pybefeent n9. 4,
En travaillant le genre Gnidia , nous avons
trouvé dans notre Herbier les échantillons d’une
très-belle efpèée de Dais, dont nous n’avons pas
parlé à fon genre , parce au’étant m||ée ayçe nof
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Gnidiennes, dont elle a entièrement l ’afpeâ ,
nous avons alors négligé de l ’examiner. Elle fera
mentionnée dans notre Supplément fous le nom
de D a is fe r ic ea .
GOMAR T, B u r s e r a ; genre de plante à
fleurs polypétalées , delà famille des Balfamiers ,
qui a des rapports avec les Iciquiers, 8c qui comprend
des arbres exotiques réfineux, à feuilles
alternes , aîlées avec impaire , & à fleurs en grappes
ou panicules axillaires 8c terminales, auxquelles
fuccèdent des baies qui contiennent tm à cinq
oifelets ou noyaux monofpermes.
CARAC T ERE G £ N £ R I Q U E.
La fleur offre I9. un calice petit , caduc,
ordinairement à trois divifions , & quelquefois
à cinq ; 1 °. tr®is pétales (_ & quelquefois
cinq ) ovales ou lancéolés, un peu plus grands
que le calice, & alternes avec fes divifions> 30. fix
étamines pour l’ordinaire ( quelquefois huit &
même dix ), dont les filamens droits & plus courts
que les pétales , portent des anthères ovales: ou
oblongues -, 40. un ovaire fupérieur , ovale , ohtu*
fément trigône ( ou pentagone,) , furmonté d’un
ftyïe très-court, à ftigmate en teté 8c obtus.
Le fruit eft une baie coriace , ovale-trigône,
8t qui , fous une peau charnue 8c pulpeufé , contient
le plus fouvent un feul noyau ovale-comprimé
, convexe & uni d*un coté , anguleux & iné7v
gâl de l’autre , fort dur , renfermant une amande.-
Mais cette baie contient quelquefois deux, trois,
quatre & même cinq de ces noyaux, 8c lorft
qu’elle h’en contient qu’un feul, c’eft toujours
par ,l ’avortement des deux ou des quatre autres.
Obfervation.
Linné, d’après M. Jacquin , dit que le fruit du
Surfera eft une capfule ovale, un peu triangulaire
, uniloculaire, à trois valves charnues, 8c
qui contient une feule femence. Nous avons de
ces fruits que M. de J uftieu a bien voulu nous
communiquer , & nous pouvons affurer qu’ils contiennent
de véritables offelets, tels que nous les
avons décrits j & comme cesoffelets font recouverts
d’un peu de pulpe 8c d’une peau charnue , il
nous eft impofïible de donner le nom de capfule
au fruit qui les contient. Ces fruits d’ailleurs
ne font pas- toujours monofpermes , car nous en
avons rencontré qui étoient doubles & contenoienc
deux offelets, & l’on voyoit d’un côté.l’indice de 1 avortement au moins d’une troifième loge. Nous
ajoutons que toutes les baies qui ne contiennent
qu’un oflelet ont leur pédoncule attaché un peu
| l | le côté,^ non immédiatement à leur bafe ,
ce qui prouve que d’autres loges naturelles à leur
fruit.font avortées.
Quant aux fleurs-, il paroît qu’elles font polygames
5 car on en trouve fouvent qui paroiflent
n’avoir pas de piftil j 8c en effet, un tfès-grand
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nombre de ces fleurs avbfte ou font ftériles ; en
outre, ces fleurs , félon M. Jacquin , ont quelquefois
le calice quinquefide , cinq pétales , huit étamines,
& un ftigmate trifide,
Airtfi , félon nous , le caraéfère diftirictif de ce
genre peut fe tirer de la confidérationdu fru it ,
qui eft une baie coriace 8c drupacée, contenant
un à cinq noyaux anguleux d’un côté & convéxes
de l’autre. Voyeç l’obfervation qui termine la
troifième efpèce de ce genre.
E s p è c e s .
I. G o m a r t d’Amérique, Surfera gummifera*
L. Burfera racemis axillarib'us , floribus albi-
dis. N.
Terébinthus Américana, pijîaciez fruBu non
eduli. Tourn, 580. Plum. Spec. 17. & Mif. Vol. 5.
t. 119. Terebinthus major, betuloe cortice , fruBu
triangulari. Sloan. Jam. Hift. 1. p. 89. Tab. 199.
Raj. Suppl, p. 50. Betula arbor Américana , femi-
riibus lithofpermi frumentacei cemulis. Pluk. Alm.
6y. t. 151* f* I . Burferi'a gummifera. Jacq. Amer.
94* t. 65. & P iâ . p. 49’ Vulgairement
Sucrier de montagne , Bois à cochon , Gommier ,
Chib'ou 8c Cachibou.
fï. Eàdem ? folidlis angufîïoribus. Terebinthus ,
&c. Catesb. Car. 1. p. 30. t. 30. Terebinthus
Américana polyphylla, Comm. Hort. I . p. 149. 7'7-
C’eft un grand afbre dont la cîme eft fort rameufe.,
le tronc droit , quelquefois‘élevé, & qui
perd fes feuilles tous lès ans. L’écorce extérieure
de fon tronc.( l’épidèrme ) eft unie , mince, brune
ou grisâtre , & fe détache par lambeaux comme
dans notre Bouleau commun -, l’intérieure eft pleine
d’un fuc glutineux , balfamique, ayant , félon
Sloane, une odeur approchante de celle de la
Térébenthine, & qui s’épaiffit à l ’airfous la forme
d’une gomme. Les feuilles font alternes , aîlées
avec impaire , 8c compofées chacune de cinq ,
fèpt ou quelquefois heur folioles oppofées , pétio-
lé s , ovales, acuminëes, entières , glabres des
deux côtés, liftes & même un peu luifanteS en
deflus -, elles ont environ un pouce & demi ou
deux pouces de largeur , fur uné longueur de trois
pouces ou quelquefois un peu plus, & font arrondies
8c prefqu’èn coeur à leur bafe. Les fleurs font
petites, blanchâtres , inodores, naiftent en grappes
axillaires & médiocres aux fommités des rameaux.
Les fruits font de la grofleur d’une noi-
fette , verdâtres , un peu * teints de pourpre dans
leur maturité, réfineux , odorans , à écorce charnue
, pulpeufe , & qui recouvre un , ou deux ,
ou quelquefois trois offelets ou noyaux très-
blancs , un peu comprimés , qui renferment chacun
une amande.
Cet arbre croît à Saint-Domingue , à la Jamaïque
, & dans le Continent méridional de l ’Amérique.
J ) . ( v. f . ) Le fuc balfamique qui diftille
de fon écorce eft regarde comme un excellent