
rabat & devient pendante dans l’entier épatiouifle- I
ment de la fleur. Les fruits font des goufles longues
d’un pouce & demi. comprimées, larges de
quatre lignes , noirâtres dans leur maturité , glabres
fur leurs côtés plats , velues ou barbues fur
leurs futures , & qui contiennent huit à douze
fcmences. Cet arbrifleau croît naturellement en
France , en Allemagne, en Angleterre , & c. dans
les bois , les lieux incultes & fablonneux. "fr.
( v. v. ) Il fleurit dans le mois de Mai. On peut
l ’employer à la décoration des bofquets du printemps.
Ses fleurs, fes feuilles, & les fommités
de les rameaux font diurétiques , apéritives &
hydragogues. On en fait ufage contre l’hydropi-
fie , les obflxuétions des vifcères , & les rhuma-
tifmes. Les fleurs font purgatives & même Vomitives
lorfqu’on les emploie à une dofe un peu forte.
Les graines torréfiées peuvent être prifes à la manière
du Café ordinaire. Cet arbrifleau fert à faire
des balais dans les pays de forêts où il eft fort
commun.
0.6. G en ê t anguleux , Genijia angulata. Ge-
n/JIa foliis folitariis ternaùfque , ramis fexangu-
-laribus apice floriferis. Lin. fub [pardo , & Mil].
Bict. n°. 8.
Spartium orientale, Jiliqua comprejja glabra &
annulata. Tournef. Cor. 44.
Les tiges & les branches de ce Genêt font grêles
& garnies de quelques feuilles , dont les fupé-
rieures font Amples , & les inférieures font ter-
nées. Les rameaux font à fix angles , & leurs
angles prennent naiflance trois enfemble de la baie
de chaque feuille , & font décurrens. Les fleurs
font petites, d’un jaune pâle , & difpofées en épi
lâche aux extrémités des rameaux. Cet arbufte
croît naturellement dans le Levant, "fy.
Obfervation,
En rapprochant toutes les plantes que nous
avons décrites fous les articles Cytife & Genêt
de ce Diélionnaire , on aura une fuite très-natu-
rçlle 4? Légumineufes liées entr’elles par les plus
grands rapports, & que l’on d o it, félon nous ,
çonfidérer comme ne formant qu’un feul genre
qui .peut être partagé , pour la commodité , en
deux grandes coupes ou feétions, telles que celles
qui conflituent les Cytifes & les Genêts mentionnés
dans cet Ouvrage.
Nous avons fait des recherches pour trouver
dans l£ fructification quelques caractères à l’ aide
defquels on puiffe diyife r cette fuite de plantes
en deux ou trois genres de plantes vraiment dif-
tingués entr’eux; mais jufqu’à préfent nous n’avons
pu réuffir , les caractères , dans les efpèces ,
dégénérant infenfiblement & fe trouvant rentrans
les uns dans les autres. Aufli nous pouvons aflurer
que les trois genres que Linné a établis parmi
toutes ces plantes, ne font point véritablement
•diftingués entr’eux ; & nous ajoutons que les
cataéteres indiqués pour les diftinguer, ayant
d’abord été pris fur quelques efpèces les plus communes,
il nous paroît que l’on a enfuite rapporté
arbitrairement à ces genres les autres plantes de
la férié naturelle des Genêts & des Cytifes , fans
avoir égard au caraétère des genres où on les pla-
çoit. Ceux qui ne connoiffent qu’un petit nombre
de ces plantes , n’appercevront pas le fondement
de ce que nous avançons -, mais les Botanïftes qui
auront occafion d’en obferver le plus grand nombre
, pourront fe çpnvaincre de la vérité de
notre aflertion. Nous dirons encore qué Linné,
voyant fans doute l’imperfeâion de la diftinâion
qu’ il établiffoit entre fes Cytifus , Genijia , &c. a
tranfporté fon genre Cytifus fort loin de celui de
fes Genijia & de fes Spartium , efpérant par-là
vrailèmblablement qu’on ne penferoit point à
mettre ces mêmes genres en oppofition. C’eft un
petit moyen qu’il a quelquefois employé non-
feulement pour des genres, mais encore pour des
efpèces qu’il a eu foin d’écarter fortement lorf-
que leur diftin&ion lui préfentoit des difficultés.
G É N É V R I E R , Ju n i p e r u s ; genre de
plante à fleurs incomplètes , de la famille des
Conifères , qui a des rapports avec les Cyprès &
les Thuyas , & qui comprend des arbres & des
arbrifleaux toujours verdsrésineux, à feuilles
Amples , petites, nombreufes, fouvent piquantes ;
à fleurs unifexuelles qui naiflent fur de très-
petits chatons ftrobiliformes j & à fruit fe tranf-
formant par la maturation en baie charnue ou
pulpeufe.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
, Les Genévriers portent des fleurs communément
dioïques , c’eft-à-dire toutes mâles fur certains
individus , & toutes femelles fur d’autres i
quelquefois néanmoins ces deux fortes de fleurs,
quoique ’ toujours féparées, fe trouvent fur le
même individu.
Les fleurs mâles naiflent fur de petits chatons
ovales-coniques , compofés de trois rangées d’é-
càilles verticillées au nombre dp trois à chaque
rangée. Ces chatons comprennent environ dix
fleurs •, favoir , neuf verticillées trois à trois , &
placées fous les écailles , & la dixième terminant
le chaton. Chaque écaille du chaton eft ovale-en-
coeur , convexe en dehors , concave en dedans ,
attachée à l’axe du chaton par un pédicule court
qui s’insère en fon bord, & recouvre une fleur
conftitiiée par trois Ù cinq anthères prefque fef-
ftles, La fleur terminale a fes anthèrçs plus fenfl-
blement p.édiçellées , à filamens réunis dans leur
partie inférieure.
Les fleurs femelles naiflent fur de très-petits
chatons globuleux, triflores, compofés de deux
rangées d’écailles ternées , ovales pointues, épaif-
fies vers leur bafe , & ferrées ou conniventes :
les trois écailles de la rangée fupérieure paroifleoc
ftériles. & les trois autres recpuyréht chacune
” un©
nne fleur conftituée par un ovaire fupérieur, adné
à l’ écaille qui l’accompagne , & chargé de trois
ftvles à ftigmates Amples.
Le fruit eft une baie globuleufe , charnue ou
fucculente, formée par les écailles du chaton
femelle qui fe font épaiffies & agglutinées, ayant
à fon fommet trois petites pointes ou- erninences
produites par les écailles fupérieures de ce chaton
& contenant communément trois femences,
féparées chacune dans autant de loges, avec des
apparences de quelques autres loges avortées &
ftériles. Les femences font ovales-oblongues ,
obtufes à leur bafe, pointues à leur fommet, &
un peu anguleufes fur les côtés.
I . Génévrier commun , Juniperus communis.
L» Juniperus foliis ternis patentibus mucrona- j |
tis bacca longioribusi Lin. Mill. Di&. n°. I. 6cop.
Carn. a,. n°. 12.19. Leers. Herborn. n.. 760.
Pollich. Pal. n°. 934. QQ
et. Juniperus vulgaris fruticofa. Bauh. Pin. 4°°*
Tournef. 588. Duham. Axb. I. p. 311. t. 127.
Juniperus vulgaris , baccis parvis purpureis. J»
B. I . p. 1 . p. 2,93. Raj. Hift. 1411. Juniperus.
Dod. Pempt. 852,. Lob. Ic. 1. p. 2.2.2,. Juniperus
minor. Fuchs. Hift. ‘78. Juniperus. Hall. Helv.
n°. 1661. Blackw. t. 187* Mill. Illuftr. Ic. Le
Genévrier commun en arbrijfeau. |
* Juniper-us vulgaris arbor. Bauh. Pin. 4°o*
Tournef. 588. Le Genévrier commun en arbre.
B. Eadem humilior, foliis magis conge f i s bre-
vioribus & eredioribus. Juniperus minor montana ,
folio latiore fruduque longiore. Bauh. Pin. 489.
Tournef. 589. Juniperus Alpina. Hift. 1.
p. 38. J. B. I. p. 301. Ic. p. 302. Raj. Hift. 1413*
Le Genévrier de montagne•
* Juniperus Suecica quorumdam. Juniperus
1Alpina Suecica , f Polonica in viretis Belgicisfre-
quens. Pluk. Alm. 2.01. Le Genévrier de Suède.
C ’eft: un arbrifleau toujours verd , rameux ,
difforme, d’un afpeét comme étranger ou fauvage,
ayant un feuillage épais, piquant & d’un verd
grisâtre-, il s’élève communément à la hauteur de
trois à fix pieds , en buiflon denle, diffus, irrégulièrement
conique -, ou quelquefois en arbre , à
quinze ou vingt pieds & même davantage. Son
écorce eft raboteufe & d’un brun rougeâtre -,
fon bois eft un peu rougeâtre, fur-tout lorfqu’ il
eft fec , & répand une odeur agréable. Ses branches
font ouvertes , montantes, garnies de rameaux
nombreux , rapprochés ou ramalfés par
efpaces -, les jeunes pouffes , qui font menues &
' tres-glabres , font penchées ou pendantes & fen-
Ablement triangulaires. Les feuilles font verticillées
trois à trois , linéaires , aiguës, roides ,
piquantes , felTiles, plus longues que les entrenoeuds,
& ouvertes horizontalement. Elles font
glabres, planes ou légèrement concaves en deffus ,
avec deux lignes glauques ou blanchâtres prefque
Botanique. Tome 11.
confondues en une feule , vertes, un peu convexes .
ou carinées en deflous. Les chatons , foit des
individus mâles, foit des individus femelles , font
axillaires, folitaires, prefque fefliles, & foute-
nus chacun par un pédoncule écailleux à peine long
d’une ligne. Les individus femelles produifentde
petites baies fphériques ou ovoïdes, n’ayant que
deux lignes & demie de diamètre , d’abord vertes,
ne mûriflant que la fécondé année, & .qui
acquièrent dans leur maturité une couleur bleue
un peu noirâtre. Cet arbrifleau croît en Europe,
aux lieux incultes , arides, fecs, pierreux, fur
les collines & les montagnes, f) • C v. v. ) Il fleurit
à la fin d’Avril & en Mai. Ses baies font ftoma-
chiques , carminatives, inciAves & diurétiques.
Son bois pafle pour fudorifique -, il répand une
odeur agréable lorfqu’on i é brûle. Cet arbrifleau
vpeut être employé à garnir les bofquets d’hiver ,
& a l ’avantage de pouvoir venir dans les plus
mauvais terrains.
Dans les pays chauds, où le Genévrier commun
s’élève plus ordinairement en arbre , il découle de
fon tronc une réfine sèche , tranfparente, d’un
blanc jaunâtre, d’une odeur fuave lorfqu’on la
brûle , & que l’on connoît dans les boutiques
fous le nom de Sandaraque ou de Vernis. Cette
réfine réduite en poudre , fert communément à
frotter le papier fur lequel on veut écrire , afin de
l ’empêcher de boire , ou de laifler étendre l’encre
dans les endroits, que l’on a grattés. On l’emploie
aufli pour faire un vernis liquide.
Le Génévrier de montagne (var. É.) eft communément
moins élevé, plus étalé , à feuillage plus
épais, & d’un verd rouflatre ou jaunâtre. Ses
feuilles font plus courtes , plus rapprochées , &
moins ouvertes | fes baies font moins fphériques ,
& ont une forme un peu plus alongée. Le Génévrier
de Suède femble n’être qu’une fous-variété
du Génévrier de montagne ; mais il a fes rameaux
plus droits , & s’élève davantage. Son . feuillage
eft pareillement épais, & d’un verd un peu jaunâtre
ou roufleâtre.
1. Genévrier oxicèdre, Juniperus oxycedrus.
L. Juniperus foliis ternatis patentibus mucronatis
bacca brevioribus. Lin.
Juniperus major, bacca rufefeente. Bauh. Pins
489.. Tournef. 589. Duham. Arb, 1 . 1. 12,8. Raj.
Hift. 1413. Juniperus phanicea bellonio f. oxycedrus
quibufdam , Juniperus major bacca rubra.
J. B. 1. p. 2.97. Juniperus major Monfpelienjium.
Lob. Ic. 1. p. 213. Vulgairement le Cade.
B. Eadem frudu maximo carulefcente. Juniperus
major y bacca coerulea. Bauh. Pin. 489. Tourn.
589- Juniperus maximus illyricus , çcerulea bacca.
Lob. Ic. 1 . p. 2,2.3.
y . Juniperus latifolia arborea, ceraji frudu.
Tournef. Cor. 41.
Ce Génévrier forme un arbrifleau ou plus fou-
vent un arbre que l’on diftingue çonftaminent de
l’efpèce qui précède, par fes feuilles plus gran-.
K k k k