
qui les rendent rudes au toucher. Les fleurs (ont
jaunes , axillaires, ramaflees , portées fur des
pédoncules courts & hifpides. Les fruits font
oblongs , glabres, marqués de dix filions, & de la
grofleur de la tête de l’homme. Cette plante eft
abondamment cultivée au Japon.
La chair de fon fruit eft ferme-, on l’apprête
avec le marc de cerifes, & c’eft un mets des plus
ordinaires. Son nom eft Conemon.
7. Concombre à angles tranchans, Cucumis
acutangulus. Lin. Cucumis foliis rotundato-angu-
latïs y pomis angulis decem acutis. Lin. Jacq.
Hort. Vol. 3. Tab. 73 & 74*
Cucumis longus Indicus. Grow.' Muf. 2.2.9.
t. 17. f. 1 . Petola Bengahnjîs. Eumph. Amb. 5.
p. 408. t. 149* Picinna. Rheed. Mal. 8. p. 13*
t. 7. Raj. Suppl. 335. Vulgairement Papangay
ou Paponge.
jg. Idem fruBu breviori fubturbinato. N. ( v. f . )
Cucumis Indicus [hiatus operculo donatus , cor-
ticofo putcimine teBus. Pluk. Alm, 12,3. 1 .1 7 2- f* I *
Sa tige eft rampante ou grimpante , menue , à
cinq angles , & prefque glabre. Ses feuilles font
pétiolées, arrondies, anguleufes, légèrement dentées
, en coeur à leur bafe, vertes en deffiis , pales
en deflous , & chargées de poils extrêmement
courts qui les rendent âpres au toucher. Les fleurs
font jaunâtres , aflez grandes, axillaires , & les
mâles viennent fur des grappes plus longues que les
feuilles. Chaque pédoncule propre des fleurs mâles
eft muni d’une très-petite braétée vers fa bafe ; les
fruits font alongés , en forme de maflue comme
ceux du Momordica lujfa , operculés a leur fom-
met, glabres , & munis dans leur longueur de
dix angles élevés & tranchans. Ces fruits ont fix
à huit pouces de longueur , fqpt amincis vers
leur pédoncule , & fê terminent par un opercule
pointu 8c caduc -, leur pulpe fe deffeche, & il ne
refte après la maturité qu’une' écorce qui devient
prefque ligneufe , & conferve la forme du fruit.
Cette plante croît au Bengale, dans la Tartarie,
à Amboine, & à la Chine : on la cultive au Jardin
du Roi. ©. ( v. v. ) On n’empîoie fes fruits
en alimens , que lorfqu’ils font tendres & qu’ils
ne font qu’à moitié mûrs *, on en coupe les angles
& on les fait cuire : mais lôrfqu’ils commencent
à rougir & qu’ils deviennent comme ligneux , on
n’en fait plus aucun ufage;
* * Feuilles laciniées ou palmées.
8. Coloquinte ou Concombre amer, Cucumis
colocynthis. Lin. Cucumis foliis multifidis ,
pomis globojis glabris- Lin. Blackw. t. 44* • Sabb.
Hort. 1 . 1. 70. Garf. Exot. t. 52..
Colocynthis fruBu rotundo major. Bauh. Pin.
313. Tournef. 107. Raj.Hift. 64a. Colocynthis.
J. B. 2.. p. 2.32.. Dock Pempt. 665. Cam. epit,
98a. Colocynthis f . cucurbitula amara cathartica.
Lob. Ic. 645.
Cette plante eft remarquable par la forme,de
fon feuillage, & fur-tout par la pulpe très-amère
& violemment purgative de fes fruits. Sa racine
pouffe des tiges grêles , anguleufes, hériffees de
poils courts, rameufes, & étalées fur la terre,
"Ses feuilles font pétiolées , profondément laciniées,
à finuofités & découpures obtufes , vertes
en deflus , blanchâtres 8c couvertes de poils courts
en deflous. Les fleurs font petites , axillaires ,
folitaires, & jaunâtres. Aux femelles fuccèdent
des fruits globuleux , de la grofleur du poing ,
glabres , verdâtres, jaunâtres dans leur maturité,
aflez légers, à écorce mince , dure ou coriace,
8c qui contiennent une pulpe fpongieufe, blanche
, d’une amertume infupportable.
Cette plante croît dans les Ifles de l’Archipel
8c dans le Levant, fur les côtes maritimes : on la
cultive au Jardin du Roi. 0 . ( v. v. ) On nous
apporte d’Alep la pulpe de fon fru it , dépouillée
de fon écorce , & defléchée. Cette pulpe eft fon-
gueufe, comme membraneufe, blanche, légère ,
âcre, & très-amère au goût. C’eft un purgatif
violent, hydragogue & emménagogue. On s’en
fert dans l’apoplexie , la léthargie , en un m o t,
dans les cas prefque défefpérés -, & l’on ne doit
l ’employer qu’avec la plus grande circonfpeétion ,
à caufe des effets dangereux qu’il peut produire.
9. C oncombre d’Arabie , Cucumis propheta-
rum. Lin. Cucumis foliis cordatis quinquelobis den-
ticulatis obtufis , pomis globojis fptnofo-muricatis.
Lin. Amcen. Acad. 4. p. 2.95. Jacq. Hort, t. 9.
Blackw. t. 589.
Colocynthis pumila echinata Arabica , firiis
duodecim luteis & viridibus variegata. Shaw. Afr.
164. An cucumis n°. 48. Forsk. Ægypt. 168.
Cette efpèce a fes tiges menues, ftriées, chargées
de poils courts 8c diftans , longues d’un pied
& demi, 8c étalées fur la terre -, fes feuilles font
pétiolées, en coeur , découpées au- delà de moitié
en trois lobes , dont les deux latéraux font plus
ou moins profondément bilobés. Ces feuilles font
verdâtres , un peu rudes au toucher , denticulées
dans leur contour, à nervures poftérieures h ifpides
, & ont leurs finus 8c leurs lobes obtus. Les
fruits font globuleux, & hérifles de tous côtés
de fpinules diftantes les unes des autres. Cétte
plante croît dans l’Arabie : on la cultive au Jardin
du Roi. ( v. v. )
10. C oncombre d’Afrique, Cucumis Africa-
nus. L. F. Cucumis pomis ovalibus echinatis , foliis
palmatis Jinuatis , caule angulato. Lin. f. Suppl.
4a3* | ■ .
Cucumis Africanus echinatus mirtor. Herm.
Parad. 133. t. 134. Raj. Hift. 3. p. 334.
Cette plante a beaucoup de rapporrs^avec celle
qui précède -, mais elle s’en diftingue principalement
par fes feuilles , dont les lobes font pointus.
Ses tiges font nombreufes, grêles, cannelées ,
& couchées fur la terre. Ses feuilles font pétiolées
, palmées , quinquefides, à découpures un
peu finueufes & pointues. Les fleurs font jaunitrès
■ les mâles font portées fur des pédoncules
filiformes & un peu velus. Les frnits font ovoïdes,
légèrement oblongs , & hériifés de toutes parts.
Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpétance,
& nous a été communiquéeparM. Sonnerat. (v . f .)
I I . C oncombre d’Amérique, Cucumis angu-
ria. Lin. Cucumis foliis palmato-Jlnuatis , pomis
globefis cchinatis. Lin. s i -
Amuria Americana, fruBu echinato eduli.
Tournef. 107. Mill. Di&. t. 33. Cucumis angurioe
folio latiore afpero , fruBu minore candido , fpi-
nulis obtufis muricato. Sloan. Jam. 103* Cucumis^
fylvefiris Americanus , angurioe folio , fruBu ovi
figura 6’ magnitudine, fpinofis tuberculismuri-
cato. Pluk. Tab. 170. f. 3 . Cucumis fubhirfutus
minor , foliis profundé Jinuatis , fruBibus mûri- «
catis» Brown. Jam. 353. :
Ses tiges font anguleufes & hifpides -, Sloane
dit quelles acquièrent cinq ou fix pieds de longueur.
Les feuilles font pétiolées , palmées , profondément
finuées , rudes au toucher. Les fleurs
font jaunes , axillaires, petites comme celles de
Bryone. Aux femelles fuccèdent des fruits ovoïdes
, blanchâtres , & par-tout hérifles de petites
pointes fpinuliformes. Cette plante croît à la
Jamaïque. ©. Ses fruits fon bons à manger.
Obfervation. Nous n’avons point fait mention du
Cucumis anguinus de I.inné, ni de fon Cucumis
Maderafpatanus , parce que nous avons découvert
que le premier avoir le limbe des corolles cilié ,
& n ’étoit qu’une variété du Trichofanthes anguina,
voyc% Anguine , & que nous ignorons s’il exifte
un vrai Concombre que l’on puifle rapporter au
fécond -, mais nous favons que la plante de Pluknet,
Tab. 170. f. 1. eft une véritable Bryone ; voye% ce
genre , efpèce n®. 4. Il nous paroît vraifemblable
qu’il exifte encore beaucoup d’efpèces de Concombres
que nous ne connoiffons pas, 8c qu’on
peut y rapporter :
Le Caca-palam. Rheed. Mal. 8. Tab. 4*
Le Caipa-fchora. Rheed. Mal. 8. Tab. 5.
Le Mullen-belleri. Rheed. Mal. 8. Tab. 6.
Le Cattu-picinna. Rheed. Mal. 8. Tab. 8.
UErima pavel. Rheed. Mal. 8. Tab. I l , qu’il
faut peut-être réunir avec
I.Q-Guarera-oba. Pif. Braf. 2.64.
Le Covel. Rheed. Mal. 8. Tab. 14*
&c.
CONCORDANCE ou S Y N O N Y M I E l a
Concordance eft un objet très-important en Botaniques,
elle confifte à indiquer lesdifférens noms
qu’une même plante a porté dans les divers Ouvrages
des Botaniftes , afin de pouvoir confulter
ces Ouvrages , & de profiter des connoiflances
qui s’y trouvent répandues. On conçoit en effet
que fans une bonne Concordance, les travaux &
les obfervations de tous ceux qui ont écrit fur les
plantes depuis plufieurs fiècles , feroient entièrement
perdus ou fans profit pour la Botanique.
Les Anciens fe contentoient le plus fouvent de
noms génériques qu’ils affignoient aux plantes :
ceux qui par la fuite ont commenté leurs écrits,
ont appliqué diverfement les noms des plantes
donnés par les Anciens , parce qu’ils manquoient
de deferiptions fuffifantes & de figures : enfuite ,
les premiers Auteurs qui fe font attachés à décrire
les plantes qu’ils déeouvroient , ont donne à ces
plantes des noms tout-à-fait arbitraires, c’eft-à-
dire imaginés fans s’aflujettir à aucun principe :
de ces caufes naquit, comme on le fa i t , la con-
fufion , & l’on cefla entièrement de s’entendre.
Gafpard Bauhin employa quarante années de
travail pour établir une Concordance dans les
noms donnés aux plantes par fes prédécefleurs , &
l’Ouvrage précieux qui contient le réfultat de tant
de recherches , en un mot, fon Pinax , fut porté
à une fi grande perfeékion, qu’on eft encore forcé-
d’y avoir recours lorfqu’on veut confulter les
écrits des Anciens. La citation dé cet Ouvrage eft
par conféquent un objet indifpenfable pour la
Concordance.
Depuis G. Bauhin , les Botaniftes entraînés
chacun par une diverfité de principes dans la com-
pofition des genres qu’ils ont établis , ont fouvent
changé des noms reçus , & par-là donné lieu a
beaucoup dé difficultés dans l’étude de la nomenclature
-, néanmoins , comme ces Botaniftes n’ont
pas perdu de vue la néceflité d’une Concordance ,
prefque tous ont joint plus ou moins des fynony-
mes aux nouveaux noms qu’ils ont donnés-, 8c il
en eft réfulté que, malgré la multiplicité des
noms qu’ils ont introduit, les Botaniftes, depuis
G. Bauhin, n’ont jamais ceflede s’entendre comme
les Anciens.
Auffi, quoiqu’aduellement un Pinax nouveau
pourroit être regardé comme un ouvrage utile ,
| il n’eft pas d’une néceflité abfolue comme à l’époque
des Bauhins. Nous croyons même que dans
un ouvrage comme ce Diâionnaire , après la citation
de cinq ou fix des fynonymes les plus eflen-
tiels pour chaque plante déjà connue, ceux qu’on
pourroit ajouter feroient la plupart de peu d’utilité
& peut-être fuperflus , fur-tout fi l’on entre-
prenoit de citer quantité de Flora 8c d'Hortus ,
dans lefquels on ne trouve pour chaque plante qui
y eft mentionnée, qu’une phrafe fouvent prife
ailleurs , 8c point de defeription ni d’obfervation
quelconque. Nous penfbns delà que.la citation
de ces ouvrages , maintenant très-nombreux, ne
feroit qu’embarrafler 8c groflir fans profit le nouveau
Pinax qu’on eflayeroit de compofer.
Nous terminons cet article en obfervant que
comme les noms des plantes chez les Botaniftes
jufqu’à Linné , n’ont été exprimés que par des
phrafes delcriptives , on eft forcé de rapporter ces
phrafes dans la Concordance qu’on établit pour
chaque efpèce -, mais ce léger inconvénient eft
fouvent compenfé par le jour que la plupart de ces
phrafes répandent fur les caraélères des plantes