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& eft cultivée au Jardin du Roi. Tp. ( v. v. ) Elle
fleurit dans le mois de Juin ou vers la fin de Mai.
Obferv. Les Clypeola maritima & tomentofa de
Linné font mentionnés parmi les AlylTes de ce
Di&ionnaire , parce que leurs filiques font à deux
loges. Voye[ les efpèces n°. 8 & 9’
COCIPSILE herbacée , C o c c o c iP S lLUM
herbaceum. Aubl. Guiân. 68. Coccocipjîlum repens,
foliis venojîs ovatis oppojîtis , pedunculis brevibus.
fiibumbellatis , ad alas alternas. Brown. Jam. 144*
Tab. 6. f. 2..
C’eft une plante de la famille des Rubiacées ,
8c qui fe rapproche beaucoup de la Sabiee par les
rapports ; fa tige eft herbacée , rampante, cylindrique
, & rameufe , fes feuilles font oppolees ,
pétiolées, ovales, & entières. Les fleurs font
axillaires, prefque fefliles , & ramaffées par petits
paquets alternes.
Chaque fleur a 1°. un calice profondément divifé
en quatre découpures droites, linéaires, pointues
& perfiftantes ; 2®. une corolle monopétale infun-
dibuliforme, à tube un peu plus long que le calice
& à limbe ouvert, partagé en quatre découpures
ovales , courtes & régulières ,* 3°* quatre étamines
, dont les filamens portent des anthères droites
oblongues -, 40, un ovaire inférieur , arrondi,
chargé d’un ftyle fimple à deux ftigmates oblongs.
Le fruit eft une baie fphérique , couronnée par
Jes découpures du calice, biloçulaire, & qui
pontient de petites femences comprimée?, attachées
à la cloifon.
Cette plante croît à la Jamaïque. Aubletrepvo-
çhe à Browne de n’avoir pas exprimé Je velu des
fleurs , & de n’avoir pas dit que le ftyle eft divifé
en quatre ou cinq branches à fon fommet •, mais
nous penfons que fi Browne s’étoit trompé fur le
nombre des divifions du ftyle , ainfi que fur celui
des loges du fru it, cette plante ne différeroit
pas de la Sabice, qui a les caractères qu’Aublet
attribue au Coccocipjîlum. Voyei Sabice, N ous
avons vu dans l’Herbier de M. Thojn une plante
envoyée 4e la Jamaïque par M. Cla rk, fous le
nom de Coccocipjîlum Browncei ; mais, comme fes
fleurs étoient pédonculées , nous doutons que ce
foit véritablement la plante de Browne.
CO CO T IER , C o c o s , genre de plantes uni-
lobées , de la famille des Palmiers , qui a des
rapports avec VAvoir a , 8c qui comprend des
palmiers à feuilles ailées & à fleurs monoïques
fur le même régime , auxquelles fucçèdent des
poix monofperme?.
C AR A C T E R E GÉNÉRIQUE.
Chaque fleur mâle a l° . un çalice très-petit,
comppfé de trois foliojes prefque trigones , pointues
, concave?, & colorées-, 2°. trois pétales
pyales-pointus , & ouverts ; 30. fix étamines dont
Jçs filamens portent des anthères fagittées j 40. pn
c o c
piftil dont Povaire à peine apparent, 8c qu!
avorte, eft chargé de trois ftyles courts.
Chaque fleur femelle a 1°. un calice de trois
folioles arrondies , concaves , colorées , conni-
ventes, & perfiftantes ; 2°. trois pétales fembla-
bles aux folioles du calice, 8c perfillans de même ;
30. un ovaire fupérieur, arrondi ou ovale, dépourvu
de ftyle , & chargé de trois ftigmates.
Le fruit eft une grolfe noix obronde ou ovoïde ,
légèrement trigône , contenant fous un brou ou
caire épais, coriace & fibreux, une coque ovoïde,
dure , marquée de trois trous à fa bafe, uniloculaire
, qui renferme une amande ordinairement
creufe & remplie d’eau.
E s p e c e s .
X. C ocotier des Indes , Cocos nucifera. Lm.
Cocos inermis , frondibus pinnatis foliolis repli-
catis enjîformibus. Lin.
Palma Indica coccifera angulofa. Bauh. Pin.
$08^ Palma Indica'nucifera. B&uh. Hift. 1. p. 375'
Raj. Hift. 1356. Nux Indica. Lob. Ic. 2,,-p. 273.
Tenga. Rheed. Mal. 1. p. I . Tab. 1. 2. 3. 4. Ca-
lappa. Rumph. Amb. 1 . p. I . t. I . 2. Jnaiagua-
cuiba. Pif. Braf. 130. Cocos (nucifer) nucleo
du lcî, eduli. Jacq. Amer. 277. t. 168. 8c Pi&.
mm
C’eft le Palmier le plus intéreflànt que l ’on
connoifle par fon utilité fous «quantité d’afpeéls
différens : fon tronc , qui eft toujours d’une grofi
feur médiocre relativement à fa hauteur , eft fort
droit, nud, marqué des cicatrices demi-circulaires
qu’ont laiffé les anciennes feuilles, & s’élève
à une hauteur confidérable évaluée de quarante
à foixante pieds. Il eft couronné par une cîme
médiocre, formée d’un faifceau de dix à douze
feuilles, les unes droites, les autres étendues ou
mêmes pendantes. Ces feuilles font ailées , longues
de dix à quinze pieds , larges de trois pieds
ou environ , 8c compofées de deux rangs de
folioles nombreufes, petiolées, enfiformes, li tuées
fur un pétiole commun nud vers fa bafe , qui eft
un peu élargie 8c bordée de filament. Les deux
rangs de folioles forment communément deux plans
inclinés l’un fur l’autre. Au centre du faifceau
de feuilles on trouve un bourgeon dro it, prefque
cylindrique, pointu , tendre , bon à manger , &
qu’on nomme choux ,* on en fait peu d’ufage,
parce que l’arbre meurt aufiitôt qu’il eft cueilli ;
& ceux qui veulent s’accorder le plaifir d’en manger
, font toujours couper le tronc.
Il fort d>ntre les feuilles de grandes (Jjathejs
univalves , oblongues , pointues , qui s’ouyrent.
par le 'côté , & donnent iffiie à une’ panicule dont
les rameau* font chargés d’un grand nombre de
fleurs fefliles 8c d’un blanc jaunâtre. Les fleurs
femelles font fitiiées vers la bafe de ces rameaux ,
& les mâles, qui font beaucoup plus nombreufes ,
en occupent & couvrent toute la partie fypérieure.
Aux premières fucçèdenç des fruits à peu-près
gros*
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gros comme la tête d’un homme, ramaffés en i
grappe, 8c dont le brou ou l’écorce extérieure
eft très-liffe. Ces fruits font ovoïdes , un peu tri- j
gênes, à angles arrondis, & ont à leur fommet un j
leger enfoncement placé entre trois petites bofles j
jou faillies obtufes. Sous leur brou , qui eft épais
& très-fibreux, on trouve une coque prelque glo-
bulèufè, dure , marquée à fa bafe de trois trous
inégaux, contenant une amande-à chair blanche
& ferme comme celle de la Noifette dont elle a
un peu le g oû t, creufè , & remplie d’une liqueur
claire , agréable, 8c rafraîchilfante.
Ce Palmier croît naturellemént dans les Indes ,
aux Antilles , dans le Continent méridional. de
l’Amérique , 8c en Afrique, dans des lieux fablon-
neux. il fruélifie deux ou trois fois l ’annee. Lorf-
qu’on coupe l’extremité dé fes fpathes encore
jeunes, il en diftille une liqueur blanche , douce ,
d’un goût très-agréable, que l’on recueille avec
foin dans des pots attachés à chacune de ces fpathes
, qu’on a liée avec foin afin qu’elle ne s’ouvre
point. C’eft cette liqueur qu’on nomme vin de
Palmier , 8c dont on fait un très-grand ufage dans
l’ Inde i elle eft très-douce lorfqu’elle eft fraîche ;
gardée quelques heures, elle devient plus piquante
8c plus agréable. Mais elle eft dans fa perfeâion
du foir au matin ; après quoi elle commence à
s’aigrir, 8c dans l’efpace de vingt-quatre heures ,
elle eft tout-à-fait aigre. En la diftillant dans fa
plus grande force , on en fait d’ affez bonne eau-
de-vie. Si elle eft jettée dans une baftine , pour
y bouillir avec un peu de chaux-vive, elle s’épaiflit
en confiftance de miel, & après une plus longue
ébullition , elle acquiert la folidité du fucre,
8c même à peu-près de fa blancheur j mais ce
fucre n’a jamais la délicàteffe de celui des cannes.
Le peuple en fait toutes les confitures.
Les Cocotiers dont on a incifé les fpathes, ne
portent point de fruit, parce que c’eft de la liqueur
qui en découle alors , que le fruitTe forme 8c fe
nourrit. Quand les fruits du Cocotier ( les cocos )
né font pas encore mûrs , on en tire une grande
quantité d’eau claire , odorante , & fort agréable
au goût. Il y a des cocos qui contiennent jufqu’à
trois ou quatre livres de cette eau. Mais lorfque
le fruit a pris fon accroiffement , la moelle du
noyau ou de la coque interne prend de la confiftance
, & il n’y a plus qu’une cavité dans fon
milieu qui foit remplie d’eau. Cette moelle eft
blanchâtre, bonne à manger , & d’un goût qui
approche de la Noifette ou de l ’Amande. On en
peut faire un lait ou une émulfion , comme on en
.fait avec les Amandes. Les- Cuifiniers en expriment
le fuc dans les fauces les plus délicates. On
prelfe cette moelle dans des moulins pour en
tirçr une huile, qui e ft, à ce qu’on prétend, la
feule dont on fe ferve aux Indes. Récente , elle
égale en-bonté l'huile d’amande douce. En vieillif-
fant , elle acquiert le goût de l’huile de noix -, mais
elle n’eft alors employée que pour la Peinture.
Botanique. Tome II.
c O c 57
Oii polît la coque Jigneufe qui renferme la
moelle dont il vient d’être queftion -, on la travaille
pour différens ufages ; on en fait des taffes,
des gondoles , des poires à poudre, & autres
jolis ouvrages, comme ceux que l’on fait avec les
fruits du Calbaflier. Cette coque fert pour mefu-
rer des liquides à. Siam : on gradue là capacité
avec des cauris , petits coquillages linivalves ,
f Cyprcea moneta. Lin. ) qui fervent de monnoie.
Il y a des cocos de mille cauris , de cinq cents , 8cc.
. L’écorce extérieure ou le brou , qu’on nomme
auffi le caire y eft garnie de filamens ou d’une
forte de bourre dont on fait des cables 8c des
cordages pour les vaiffeaux. Cette bourre yaut
mieux que les étoupes pour calfeutrer des vaiffeaux
, parce qu’elle ne fe pourrit pas fi vîte , 8c
parce qu’elle fe renfle en s’imbibant d’eau.
Les feuilles du Cocotier s’employent sèches &
trefïees pour couvrir les maifons ' : elles réfiftent
pendant 'plufieurs années à l’air & à la pluie. De
leurs-filamens les plus déliés , on fait de tres-
belles nattes , qui fe tranfportent dans toutes les
Indes. Les habitans de ce pays écrivent fur ces
feuilles comme fur du papier 8c du parchemin.
2. Cocotier du Bréfil, Cocos butyracea. L. F .
Cocos inermis ,• frondibus pinnatis : foliolis Jim-
plicibus. Lin. f. Suppl. 454.
Pindova. Pif. Braf. p. 12.t- Pindoba. Brajîlien-
Jîb,usmarg. Raj. Hift. p. 1361.
Ce Palmier forme un grand 8c bel arbre , dont
le tronc -, qui eft uni, fort élevé & plus gros que
celui du Cocotier des Inde£, foutient un' ample
faifceau de feuilles qui lui compofent une cime
très-garnie 8c d’un afpeâ très-agréable. Ses feuilles
font grandes , allées , munies de deux rangs de
folioles fimples.
Les fpathes qui naiffent à la bafe des feuilles ,
font cylindriques-oblongues , amincies aux deux
bouts, longues de quatre à fix pieds , ligneufes ,
univalves , liffes à l’intérieur , & chargées en dehors
de beaucoup de languettes ligneufes , parallèles
, un peu écartées entr’elles vers la partie
moyenne de chaque fpathe , fort rapprochées &
prefque réunies à fon fommet. Chaque fpathe
tombe après s’être ouverte , & laiffe à découvert
une panicule compofée de beaucoup de rameaux
fimples , longs d’un pied , fort rapprochés les uns
des autres , 8c épars fur une tige commune. Il
fe trouve ordinairement furie même Palmier deux
de ces panicules qui ne contiennent que des fleurs
mâles •, les autres panicules , au nombre de fix a
huit, font chargées de fleurs mâles & de fleurs
femelles.
Les fleurs des panicules mâles tombent après
leur ferrie de la fpathe qui les contenoit ou au
moindre contaâ, & forment fur la terre un
■ monceau a fiez confidérable. Ces fleurs ont un
calice de trois écailles très-petites, oblongues,
un peu planes , prefqu’unies à leur bafe , 8c afiez
1 droites j trois pétales linéaires , un peu cylindrir