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plus jeunes font très-vifqueux. Ils font couverts J
en quelque forte de poils écailleux , couchés," 1
très-peu remarquables. Les feuilles font linéaires , J
fo r t étroites , l'effiles , canaliculées, perfiftantes , I
& d ’un verd pâle ou jaunâtre. Les inferieures font 1
communément alternes, 8c prefque toutes les autres
font oppofées. Elles ont une longueur d’un à
deux pouces ; fur une demi-ligne de largeur au plus.
Les fleurs font fort petites , herbacées ou d’un
verd b lan châtre, & paniculpes au fommet des
rameaux -, elles font felliles fur les ramifications
de la panicuîe.
Chaque fleur eft incomplète , & offre 1°. un
ca lice fort petit , qua.drifide, con c av e , à découpures
oblongues -, 2 ° . huit étamines, dont les fila-
mens à peine de la longueur du calice , portent
des anthères didymes ; 3 0. un ovaire fupérieur,
arrondi , chargé de deux ftyles , à ftigmates
(Simples.
Le fruit efl une capfule arrondie, 8c qui contient
deux femences. Ce t arbriffe.au croît naturellement
dans l’A f r iq u e , 8c efl: cultivé au Jardin du Roi. 7? . ( v. v. ) I l fleurir en Juillet 8c Aoû t.
* Galenia ( orocumbens ) fo l iis ovatis canali-
culatis : apicèpatulo recurvo. L. F . Suppl, 227.
G A L IP IER à trois feu ille s , G A L IF E A trifo-
liatct. Aubl. Giiian. 662. T ab . 269. VInga des
Caraïbes.
C ’eft un arbriffeau à fleurs monopétalées, un
peu irrégulières , n’ayant que deux étamines fert
ile s , & qui paroît appartenir à la divin on des
Perfonnées , quoique fon fruit ne foit pas connu.
Ce t arbriffeau pouffe plufieurs tiges branchues ,
rameufes , g rêles, cylindriques , à écorce liffe &
verte , & qui s’élèvent à la hauteur de cinq ou fix
pieds. Les feuilles font alternes , pétiolces , com-
pofées chacune de trois folioles lancéolées , entières
, g lab re s , vertes , 8c dont ce lle du milieu
eft la plus grande. Leur pétiole commun e fl cana-
licu lé en deffus, & un peu aîlé ou bordé d’un petit
feuillet courant. Les fleurs font p etites, verdâtres ,
naiffent aux fommitésen cîmes médiocres, pédon-
culées , axillaires & terminales.
C haque^eu r a i ° . un calice monophylle, tubuleux
, à quatre ou cinq angles , & à quatre ou
cinq dents pointues ; 2°. une corolle monopétale
prefqu'infundibuliforme ,.à tube co u r t , 8c à limbe
partagé en quatre ou cinq découpures oblongues,*
aiguës & inégales; 30. quatre filamens attachés au
tube de la corolle , dont deux plus grands portent
chacun une anthère oblongue , & deux plus courts
font dépourvus d’anthères; 4 0. un ^ovaire fupérieur
arrondi , à quatre ou cinq côtes , furmonté
d un f ly le long , à ftigniate obtus , marqué de
deux filions en croix.
Aublet a trouvé cet arbriffeau dans la Guiane ,
fur les bords de la riviere d'O rapu ; il étoit en
fleur dans le mois de Septembre. Le T rifolium
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fpicatum Mexicanum d’Hernandcs (Mex. p. 284. )
paroît lui reffembler , au moins par fon feuillage.
GALLE, ( Ga z LA ) ; on donne ce nom à certaines
productions particulières qu’on rencontre
fur divers végétaux , qui font ordinairement rondes
, & ont quelquefois l ’apparence de véritables
fruits ; «Vais qui ne font réellement que des ex-
croiffances occafionnëes fur ces végétaux , par la
piquûçe de certains infèâes.
Ces excroiffances font- dues , comme l’on fait,
à l’extravafion du fuc nutritif du végétal , que la
piquûre de l’infe&e a détourné de ion cours naturel
, dans la partie où elle a été faite ; & comme
il y a un grand nombre d’infeétès fort différens
qui piquent ainfi diverses parties des plantes,
communément pour y dépofer leurs oeufs, il en
rëfulte qu’on trouve fur beaucoup de plantes des
galles très-diverfifiées dans leur forme , leur grof-
j feur, leur couleur , &c. La galle rameufe &che-
I velue , connue fous le nom de bedegar, & qu’on
trouve fur le Rofier églantier ( Rofa rubiginofa.
L. ) , efl: une des plus iingulières pour la forme.
Les galles étant produites par l’extravafion du
fûc nutritif du végétal qui les porte , l’ on fent
qu’elles doivent avoir les vertus de ce végétal ; &
comme ces productions fingulieres font moins
organifées & plus parenchymareufes que les autres
parties du même végétal, elles en ont les mêmes
propriétés , mais à un degré en général plus emi-
nent. |
On trouve fur diverfes efpèces de Chêne des
galles qui font ordinairement arrondies , quelquefois
îiffes, 8c en quelque manière femblables
à de petites pommes ; d’autres fois tuberculeufes,
raboteufès, & mêmeécailleufes à l’extérieur. PIu-
fieurs fortes de ces galles, fur-tout celles qui
nous viennent du Levant, font très-employées dans
les Arts , & on les connoît dans le commerce fous
le nom de noix de galle ,, nom fans doute impropre
, puifque ces productions, ne font pas des fruits.
Les noix de galle font fort aflringenres ; on les
emploie quelquefois en médecine , dans les cas
où les remèdes de cette clafle font indiqués. Elles
fervent en ch y mie à éprouver la nature des eaux
minérales. En effet, on fait q .’ elles donnent à la
folution de vitriol une couleur violette foncée ou
prefque noire , & que pela arrive parce que leur
principe aflringent le joint à L acide vitriolique ,
& en fépare les particules métalliques qu’il tenoit
en dîffolution. Or, comme ces particules au lieu
de fe précipiter-, reflent fufpendues dans la liqueur
par une foKe d’ union quelles contra Sent avec
certains principes de J a noix de galle, elles colo-
■ fent cette liqueur proportionnellement a leur
quantité & à leur nature. Par cette raifon, l’in*
fufion ou la décoftion des noix de galle fait con-
noître a, x CRymiftes & aux Phyficiens fi les eaux
minérales qu’ fls; examinent contiennent un fel
vitriolique , où un peu de for ou de euiyre.
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Cependant le principal ufage des floîx dp galle
eft réfervé pour les A rts , pour lès teintures du
grand & d u petit teint Celles produ ifent, conjointement
avec le Campêche, le plus beau noir de
nos étoffés de laine & de foie ) , pour les Cor-
royeurs,. les C h ap elie rs , & c . enfin pour faire
de l ’encre.
Les noix de galle étant toujours néceffairement
d’un affez haut prix dans le commerce , quelques
Teinturiers ont effayé de leur fubftituer l'écorce
même du Ghêne ; 8c quoique celle-ci contienne '
moins de matière teignante que les noixdè g a lle ,
par les raifons que nous avons données , ces T ein turiers
ont reconnu qu’en employant cette écorce
à une dofe un peu plus grande , ils parvenoient à
en obtenir un aufli beau noir , ce qui leur occa-
fionnoit une économie confidérable.
G AN D A SU L I à bouquet , Me d y c h i u m
coronarium. Roenig. in Retz. Fafc. 3. p. 7 3 .n°. 20.
Çandafulium f Gandafuli. Rumph. Amb. 5* P*
I 7 5 . t. 69. f. 3. Calamus F lo r id u s ammomides ,
in d is ga nda monojfol & G a n d a fu li. Raj. Suppl.
Lu z. p. 22. n°. 3.
C ’eft une plante de la famille des Balifiers,
întéreffante par l’odeur fu a v e de fes fleurs , 8c qui
nous paroît avoir de fi grands rapports avec les
Zédoaires ( Koempferia ) , que nous foupçonnons
qu’elle en eft peut-être uneelpèce.
Sa racine eft horizontale , prefque cylindrique
avec des cicatrices annulaires, blanchâtre , &
garnie de fibres filiformes qui s’enfoncent dans
la terre. Elle pouffe des tiges droites , fouillées ,
(impies , hautes de trois pieds ou davantage. Les
feuilles font alternes, o blon gu es, pointues , prëf-
que felïiles , entières , vertes & glabres en d effus,
pâles en deffous avec des poils affez longs , mais
un peu rares & peu remarquables. Ces feuilles
font longues prefque d’un pied , fur un pouce &
demi de la rg eu r , ont une côte blanche qui les
traverfe longitudinalement , 8c desftries latérales
obliques 8c très-fines. Elles font rétrécies à l’endroit
où commence leur gaîne. Les fleurs viennent
en épi feffile , ovale-oblong , é c a illeu x, & terminal.
Elles font blanches avec un peu de jaune ,
répandent une odeur fort agréable , & font remarquables
par le tube grêle & fort long de leur
corolle , 'lequel foutient un limbe affez ample &
irrégulier. V o ic i le caractère -de ces fleurs , tel
que nous avons pu l ’ appercevoir fur les individus
fecs que nous poffédons.
L’ épi eft un peu lâche , compofé d’écailles fpa-
thacées doubles ( l’ une plus large enveloppant
l ’autre ) ; alternes fur l’axe commun , oblongues , .
concaves , v e r te s , g lab res, f t r ié e s , à bords ro u lé s
en dedans , & qui enveloppent une couple de
fleurs s’épanôuiffant l’ une après l’ autre.
Chaque fleur a i ° . un calice monophylle,
tubaîeux-cylindriqiie , membraneux , un peu Taillant
hors des écailles fpathacées, une- fois au
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moins plus court que le tube de la corolle , ayant
néanmoins un pouce de longueur , & tronque
très-obliquement en fon bord , comme celui de
la corolle des Ariftoloches ; 20. une corolle monopétale
, à tube long de deux pouces & demi ,
grêle , un peu courbé , légèrement renfle apres fa
l’ortie hors du calice , fe terminant par un li-nibe
d’un pouce & demi de diamètre, ouvert, à fix
divifions, dont deux font fort étroites & prefque
linéaires, trois autres font ovales-oblongues, planes,
8c la fixième, qui eft la plus large, eft échan-
créeencoeur, & colorée en jaune particuliérement
vers fa bafe ; trois de ces divifions du limbe
paroiffent plus intérieures que les trois autres ;
3°. un filament linéaire , plane, large d’une ligne ,
attaché à l’orifice du tube, auffi long que le limbe
de la corolle , portant à fon fommet une anthère
linéaire, adnée, courbée , longue de quatre
lignes , & dont les deux lobes canaiiculés & appliqués
l ’un fur l’autre , laiffent entr’eux une cavité
qui donne paffage au flyle; 40. un ovaire inférieur,
p e tit, oblong , duquel s’élève un flyle capillaire ,
auffi long que toute la fleur, & q u i, après avoir
traverl’é le tube, 8c fuivi lè filament de l’étamine,
enfile la cavité longitudinale de l’anthere , &
forme en fortant une faillie d’une demi-ligne ,
préfentant un ftigmate un peu en tête 8c pubelceht.
Cette plante croît à Java-& dans la prefqu’Ifle
de Malaca, où vraifemblablement on la cultive
dans les Jardins ; elle nous a été communiquée
par M. Sonnerat. ( v . f . ) Dans le pays , les jeunes
filles s’ornent la tête de fes fleurs , à caufe de la
bonne odeur qu’elles répandent. La plante , dans
ces pays , ne donne point de graine ( alteration
que lui a communiqué (ans doute une longue cul••
ture ) , 8c fe multiplie par les cayeux que l’on
fépare de fa racine.
GANITRE , E i æ o c a r p u s ; genre de plante
à fleurs polypétalées, de la famille de Tilleuls ,
qui paroît fe rapprocher des Tétracères par quelques
rapports, & qui comprend des arbres exotiques
à feuilles (impies, le plus fouvent alternes ,
8c à fleurs en grappes axillaires, 8c remarquables
par leurs pétales laciniés ou frangés.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur a l 0, un calice de quatre ou cinq
folioles lancéolées & égales ; 2°. quatre ou cinq
pétales un peu plus longs que le calice , & laciniés
à leur fommet ; 3°. vingt à trente étamines,
dont les filamens courts 8c attachés au réceptacle ,
- portent des anthères linéaires , bifides , 8c quelquefois
bicornes à leur fommet ; 40. un ovaire
fupérieur , pofé fur un réceptacle velu & renflé
ou glanduleux à fa circonférence, furmonté d’un
ou de quatre ftyle s, à ftigmates (impies.
Le fruit efl une baie globuleufe ou ovoïde,
contenant un noyau quelquefois ride, crevaffé
ou perforé 8c comme crépu à l’extérieur , d’au-
G g g g ij