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Indes , à la Chine, à la Cochinchine , & c . d'avoîn
ipcnoduit à l'Ifle de France en 177O, les arbres à
épiceries fines , tels que le Giroflier, le Mul'ca-
d ie r , le Canellier, qu’il put l ’art de fn F oc1reI
dans Tes voyages.
Ces arbres intéreffans furent néanmoins fort
négligés après le départ de M. Poivre q u i, maigre
la iageffe de fon adminiftration , malgré tout le
bien qu’il f i t , fut déplacé , & repaffa en France
vers 1773. Sa belle entreprife d’établir à l’Ifle de
France la culture des arbres à épicerie fine , effuya
alors beaucoup de contrariété de la part de ceux qui
lui luccéidèrent ; iis prétendirent avec opiniâtreté
que ces arbres ne rapporteroient jamais, 8c ils
firent même répandre ce préjugé en France, lequel
fu t configné dans quelques ouvrages compofés
dans la Capitale de ce Royaume.
Heureufement les arbres précieux dont il eft
queftion, furent confiés en 1775 aux foins de
M. C é r é , Major d’infanterie, 8c qui fut alors
Dire&eur du Jardin du Roi de l’Ifle de France -, il
n’y avoir plus à cette époque que 38 Giroflierç &
46 Mufcadiers ; mais le zèle 8c les talens de
M . Céré , qui joint à l’amour du bien public, des
connoiffances très - étendues* fur la culture y Aç
bientôt profpérer cette intéreffante plantation. Il
multiplia tellement les arbres dont il s’a g it, que
depuis , 1e Cardin du Roi en a fourni les habitans
des Ifles de France & de Bourbon , qu’il en a
fait des envois confidérables a l’ïfle de Cayenne,
si Saint-Domingue, & à la Martinique. _
Les premiers clous que les Girofliers de l’ Ifle
de France commencèrent à produire furent à la
vérité maigres & feçs , comme provenans d’arbres
encore très-peu" vigoureux ; mais les années fui-
vantes , les mêmes arbres devenus plus forts, en
produifirent de beaucoup plus nourris , & nous
pouvons dire que les clous que M. Ceré nous a
tait paffer dernièrement pour montre , font affez
gros , gras , très-aromatiques , 8c ne nous paroif-
Fent le céder prefqu’en rien à ceux des Moluques
qu’on trouve dans le Commerce.
‘ Selon les dbfervatïons de M- Céré, le Giro?
flie r , que l ’on doit regarder plutôt comme un
arbrifleau que comme un arbre, donne deux à
quatre livres de clous > il ejî donnera deux qqand
qn l’étêtera pour le rendre plus fort contre les
puragans, & davantage quand on ]e laiffera venir
à volonté & former une espèce d’arbre. Il faut
5000 clous parfaits pour former le poids d’une
livre i l’arbre qui fournit deux livres, donne donc
ipooo clous , 1 ce qui eft conAderable. Celui q u i,
en 1783., a donné quatre livres de clous fecs ou
ttCocp clous , a donné , comme on vo it, çonfide-
yablémentîx& il fa ut dire qu’outre les cloqs, il a
jiuffi fourni plus de 6000 fruits ou taies mûres ;
ce,produit né çloit-il Pas %Fe reg ardé comme
prodigieux ?
* Le Giroflier demande dans ces Ifles (le s lflç s
| e Ffanç^ f f dç Bonbon ) à ftr<? t f nn bas ? comrçiç
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â huit, neuf du dix pieds d’élévatïpn, pont qu’il
devienne capable de réfiftance contre nos terribles
ouragans } à être efpaçé à dix ou douze pieds ; a
laifler dans la foffe un vide de dix-huit pouces ,
que le temps remplira de refte 8c À profit pour
l'arbre. Il ne veut pas être élevé en arbre a eau te
de la foibleffe de fes branches & même de celte
de fon corps , à caufe de l ’étepdue confiderable
de fa tête , formant un poids trop fort pour être
fupporté par un corps fl foible , 8c à «aufe de fa
ramification étonnante qui forme un volume impénétrable
au fo ie il, faifant obftacle au vent quilo
renverfe bientôt.
Le Giroflier vient trop vite , & rapporte trop
jeune ( j ’en ai vu un , àjoijte M. Céré , commencer
fes clous à deux ans dix mois & demi ; mais
communément ces arbres n’entrent en rapport
qu’à la cirvquicme année), pour quonpuifle ie
peffupder qu’il vienne jamais à donner une quantité
beaupoup plus grande de clous, & a former
un grand arbre. Il convient de dire neanmoins que
M. Imbert, habitant de l’Ifle de Bourbon, a
obtenu en dernier lieu quinze livres de clous
fecs, & plufieurs milliers de baies fur fon Giroflier
qu’il a laiffé venir en arbre; mais cela eft praticable
pour un feul plant , & eft impoffible pour
une plantation, à caufe des frais & des foins que
demanderoit chaque arbre. , n -
On fait principalement ufage des clous de Giro-
fle dans les cuifines ; ils font tellement recherchés
dans quelques pays de l’Europe, & fur-tout aux
Indes , bue l’on y méprife prefque les nourritures
qui font fans cette épicerie ; on les mêle dans
prefque toutes les faufTes , les vins , les liqueurs
fpiritueufes & les boiffons jaromatiques ; on le s
emploie auffl parmi les odeurs.
Les clous de Girofle font toniques, cordiaux,
& très-échauffans. On s’en fert pour ranimer le»
forces de l’eftomac & des autres parties ; ils fon;
utiles aux perfonnes foibles ; mais ils font dangereux
& fort à craindre pour celles qui ont le
fang animé & en quelque forte bouillant ou effervefeent
, & qui ont la bile exaltée.
On’ lire des clous d e G ir o fle , par la diftilla-
tion, une huile effentielle qui eft plus pelante
que l’eau. Les Parfumeurs en font beaucoup ufage.
Cette huile eft extrêmement chaude , & même
un peu cauftique : on s’en fert pour 1* carie «les
os & le mal de dents; on l’emplqie aufl; en lim-
ment avec d’autres huiles aromatiques, & 1 on
en frotte les parties paralytiques, ou d’autres
dans l’apoplexie , lesafffeaions foporeufes, &c.
GISÈQUE nodiflore , G lS H K I A phamacioî-,
des. Lin, Mant. 554 & 5^1. A n th y llis Indices ,
tith yma li f r u S u botryoïde tricarpos , a d caulem m
ve r tic illa s pofito , Sic. Pluk. Amalth. 17. a .
357. f, I . Kolreucera m olluginosdcs. Murr. in
Conim. Gott. P- 6*7- ’ • -■ f- I . _
Petite plante à fleurs incomplètes ? & «juiparoA
G L A
fe rapprocher des Glinoles & det Pharnaces par
fes rapports. Ses tiges l'ont herbacées , très-menues
, glabres , prefqu’entièrement cylindriques,
un peu rameufes, longues de près d’un pied , couchées
8c étalées fur la terre. Ses rameaux font
alternes , rares , prefque filiformes, ainfi que les
tiges. Les feuilles font oppofées, pétiolées , ellip-
tiques-oblongues, obtules , entières , beaucoup
plus courtes que les entre-noeuds, & chargées
de poils courts dans les individus non cultives. Les
fleurs font petites , d’une couleur herbacée ou
blanchâtre, pédicellées , & difpofees cinq a huit
à chaque noeud dans toute la longueur des tiges ,
formant des elpèces- dé .yerticilles ou de petites
ombelles fimples. Les pédoncules font uniflores ,
& à peine de la longueur des pétioles.
Chaque fleur a 1°. un calice de cinq folioles
ovales , un"peu pointues, concaves, perfiftantes ,
à bords légèrement fearieux j 2,°. cinq etamines,
dont les filamens fors courts, font ovales a leur
baie, fubulés fupérieurement, & portent des anthères
arrondies j 30. un ovaire fupérieur arrondi,
partagé en cinq, ayant cinq ftyles cou rts,'recourbés
, à ftigmates obtus.
Le fruit confifte en cinq capfules, arrondies,
minces ,'fcabres , rapprochées, contenant chacune
une femence glabre & ovale.
Cette plante croît dans les Indes orientales,
8c nous a été communiquée par M. Sonnerat. 0 .
( v . f . ) Elle a le port de l ’Euphorbe à feuilles de
Thym n9. 33 , quoique moins rameufo & à feuilles
moins petites ; elle reffemble aufli par fon port
aux Glinoles 8c aux Trianthèmes.
GLABRE ( tige , feuille , & c . ) ; terme de
Botanique dont on fe fert communément pour
défigner la privation de poils ou d’autres afpérités
for les parties des plantes qui font dans ce cas.
Ainfi , l’ on nomme tige glabre ( cauîis glaber ) ,
celle dont la fuperficie eft nue , lifle, fans afpérités
8c fans poils quelconques ; comme la tige
du Chou, de l’ (Eillet , de la Tulipe. Les feuilles
font glabres dans l’Ofeille, le Lilas , le Troefne ,
le Laurier , & c . &c.
GLABRIER des Indes , G L A B R A R I A terfa.
Lin. Mant. 2.76. Lignum loeve minus. Rumph.
Amb. 3. p. 71* 44* k
C’e ft, félon Linné, un arbre qui reffemble en
quelque forte au Laurier camphrier. Ses feuilles
font alternes , pétiolées , ovales-lancéolées, acu-
minées, très-entières , glabres des deux côtés, &
d’ une couleur glauque en deffous qui les fait pa-
roître prefque cotonneufes. Les fleurs naiffent dans
les aiffelles des feuilles par petits paquets ou bouquets
un peu en grappes , non feuilles, beaucoup
plus courts que les feuilles mêmes.
Chaque fleur a i° . un calice monophylle , tubuleux
, quinquefide , de moitié plus court que la
corolle ; a0, cinq pétales lancéolés, obtus > égaux j
Botanique. T om e I L
G L A ' j i t
en outre , cinq filets en alêfte, droits , colorés,
de la longueur du calice, inférés au réceptacle ,
& environnant l’ovaire ; 3°* trent^ étamines,
dont les filamens capillaires & réunis à leur bafe
fix enfèmble en cinq faifeeaux diftinâs , placés
chacun entre les filets colorés du réceptacle, portent
des anthères réniformes ; 40. un ovaire fupé-
rieur, prefque globuleux , chargé d’un ftyle filiforme
, à ftigmate fiinple.
Le fruit eft une baie drupacée , sèche , uniloculaire
, contenant un noyau offeux & ovale.
Cet arbre croit aux Indes orientales & aux
Moluques, dans les forêts. . Linné dit que les
calices de fes fleurs font de la couleur de ceux du
Chalef. Le bois de cet arbre eft des plus légers ,
félon Rumphe : on l’emploie pour faire des bateaux.
G L A D I É E ( tige ) , C A U Z IS anceps. On
nomme ainfi toute tige qui a deux angles oppo-
fés, un peu tranchans , comme dans l’Ail penché,
l’Ail anguleux , le Muguet anguleux, &c. G ladiéç
relativement aux feuilles , eft une épithète que
l’on emploie fouvent comme fynonyme à 'enjifor-
me. Voyc{ ce mot.
GLAIVANE bleue , X I P K I D I U M eoeruleum.
Aubl. X ip hid ium floribus paniculatis , flore &
fo liis p ïlofis. Àubl. Guian. p. 33. Tab. I I .
C ’eft une plante qui paroît avoir de grands
rapports avec les Commélines , mais qui n’a point
comme elles trois filamens ftériles parmi les étamines
de fes fleurs.
Cette plante, dit Aublet, eft herbacée; fa
racine eft rampante, genouillée, garnie de fibres.
La tige qui en fort a environ un pied de hauteur ;
elle eft cylindrique , de la groffeur du petit d oigt,
& garnie de feuilles longues , étroites , qui la fur-
paffent de deux pouces , & qui font en l ’embraf-
fant par leur bafe, une gaînè comme çelle des Iris.
Ces feuilles font alternes, enfiformes , marquées
de nervures longitudinales , & à bords finement
dentelés : on apperçoit des poils fur la tige & fur
les dentelures des feuilles. Les fleurs font bleues ,
naiffent en panictile terminale , & ont des pédoncules
propres fort courts , fortant chacun de l’ait-
felle d’une petite écaille.
Chaque fleur, félon Aublet, eft fans calice £
& a i° . fix pétales, dont trois extérieurs (forment
à, notre avis, un calice ) font ovales, pointus ^
verds en dehors , bleus en dedans ; & trois inté-'
rieurs ( ce font les vrais pétales , félon nous ) plui
petits , plus minces , entièrement hleus -, 2.0. trois
étamines dont les filamens attachés au réceptacle -,
oppofés aux trois.pétales intérieurs, blancs, glabres,
portent des anthères oblongues & jaunâtres\
30. un ovaire fupérieur , arrondi , velu .,
marqué de trois filions, formonté d’un ftyle triangulaire
, à ftigmate un peu épais 8c trigône.
Le fruit eft uoe capfule ovale, marquée de trois
X y y y