
forme & terminale. Chaque ombelle eft munie
en deflous de deux filets fétacés , oppoi'és, pen-
dans , fitués prefqu’à la bafe ou dans la partie
moyenne de deux des rayons de l'ombelle. Les
•étamines font blanches & plus longues que les
pétales. Les baies font globuleules , confervent
long-temsle ftyle , avortent la plupart en France ,
& nous ont paru fe colorer d’un pourpre noirâtre
en miirifl’ant. Cet arbrifleau eft cultivé depuis
quelques années au Jardin du R o i, & paffe pour
originaire de la Virginie, . ( v. v. ) Ses feuilles
larges , ridées- , & prefque femblables à celles du
Viburnum lantana de Linné ; fes rameaux tachés
ou tiquetés, & les braétées fétacées de fes ombelles
, le diftinguent facilement des autres efpè-
ces. Il eft moins agréable à la vue que l’efpèce qui
précède. Ses jeunes feuilles font un peu coton-
neufes en deflous.
9. C ornouiller à feuilles alternes, Cornus
alternifolia. H. R. Cornus foliis alternis. Lin. f.
Suppl. I l 5i
A n cornus foliis citri angujlioribus. Duham.
Arb. 1. p. 18-3. n°. i l . & Amm. Ruth. p. 2.00.
t .. 33. •
C ’eft un fait bien fingulier de trouver dans ce
genre une elpèce à feuilles alternes -, il elt vrai que
celle-ci qui eft dans ce cas , n’a pas fes feuilles
difpofées alternativement en égales diftances., car
elles font rapprochées par. places de diftance en
diftance fans être néanmoins véritablement oppo-
lees, & quelques-unes même font réellement ifo-
lées fur les rameaux. Cet arbrifleau s’élève à la
hauteur de çinq à fix pieds , .fur une tige droite ,
garnie dans fa partie fupérîeure de rameaux lâches
te ouverts. Ces rameaux font eylindriquès., à
écorce très-lifle, verdâtre, d’abord teinte d’un
pourpre v iolet, & parfemée de points rares ,
oblongs & .grifeâtres. Les feuilles font ovales ou
ovales-lancéolées, pointues, entières , pendantes,
portées fiir d’affez longs pétioles lifl’es , & d’un
verd brillant par-deffus-, blanchâtres & un peu
glauques en defious avec des nervures latérales
convergentes. Les fleurs, font blanches ,- viennent
en cîm.e très-lâche, plane , ombelliforme & terminale.
Leurs étamines font blanches & plus longues
que la corolle. Aces fleurs fuccèdent des
baies globuleules, d’une couleur violette dans
leur maturité. Cet arbrifleau eft cultivé depuis
plus de quinze ans au Jardin du Roi : nous le
croyons originaire de Sibérie. T?. (v. v.)
10. C ornouiller à grappesj Cornus racemofa.
Cornus arbores. rfloribus racemojîs? foliis ovato-
lanceolatis lavibus fubtus glaucis, jutiioribus fub -
purpurafeendbus. N.
. Cornus citrifolia. Hort. Reg, Cornus nova Bel-
gia quorumdam. An corno feminoe Jîmilis arbuf-
cula Floridana. Pluk. Amalth. 66. t. 385, f. I.
Mala. ^
2. Ecdem racends Jlerilibus folii-feris. N.
Cette elpèce eft remarquable par la difpofition
de les fleurs, & forme un arbrifleau d'un afpeél
agréable, très-rameux , & qui s’éléye à fix ou
fept pieds de hauteur. Ses rameaux font allez
droits, cyliridriques , à écorce cendrée ou grileâ-
tre , & les plus jeunes font glabres , d’uiî verd
roufleâtre & légèrement anguleux. Ses feuilles
font oppofées, pétiolées, ovales-lancéolées , pointues
aux deux bouts , lifles & d’un beau verd en
Hefliis, glabres & d'un glauque blanchâtre-en
deflous avec quelques nérvures latérales conver**
gentes. Les plus jeunes ou celles du fommet des
rameaux font teintes d’un pourpre oblcur. Les
fleurs font blanches , viennent aux fommités en
grappes courtes, droites , obtuférrient coniques ,
compofées de pédoncules glabres & rameux. Les
étamines font d’un blanc jaunâtre , & Je bourrelet
do la bafe du ftyle prend une couleur*pourpre
plus ou moins foncée. Cet arbrifleau eft cultivé
au Jardin du R o i; nous le croyons originaire de
l’Amérique feptentrionale "J7 . (v. v .) La variété 3.
eft remarquable en ce que les ramifications de fes
pédoncules fontftériles & terminées par des feuilles.
Les fruits de cette elpèce font lphériques,&: blancs,
dans leur maturité. .
11. C ornouiller élancé, Cornus (Iricta, Cornus
arborea ,. cymis parvis nudis convexisanthe-
ris carulefeendbus ; ramis longesftridis , rumulis
apice fifco-purpureis. N.
. Cornus Canadenjis. Hort. Reg.
Ce Cornouiller forme un arbrifleau très-rameux,
qui s’élève à la hauteur de quinze à feize pieds ,
Be qui eft remarquable par fes rameaux droits,
longs, élancés , très-glabres, & d’un pourpre brun
vers leur fommet, où ils font un peu anguleux.
Ses feuilles font oppofées , pétiolées, lancéolées,
très- acuminées , glabres & luifantes des deux
côtés, vertes en deflus , 8c d’une couleur plus
claire en deflous fans être blanchâtre. Celles du
fommet des rameaux font teintes d’un pourpre
brun plus ou moins foncé- Les fleurs font blanches,
ont leurs anthères bleuâtres, viennent fur les
rameaux des côtés en cîmes médiocres , non appla-
ties.en ombelles, mais convexes ou légèrement
en grappe. Cet arbrifleau eft cultivé au Jardin du
Roi : nous le croyons originaire de l'Amérique
feptentrionale. . (v. v.) Sa grandeur , la couleur
de fes anthères , & le luifant de fes feuilles
en deflus & en deflous, le diftinguent fuffifamment
des autres efpèces de ce genre. Ses rameaux font
finement pcn&ués.
12.. Cornouiller à fruits bleus , Cornus cceru-
le a. Cornus frudeofa , cymis parvis planis termi-
nalibus, fruclibus çaruleis ; foliorum nervis pedun-
. culifque v illofo-ferrugineis. N.
Cornus Americana fylveftris , domeftiexJîmilis,
bacca cxrulei coloris elégantijjima. Pluk. Alm.
LQ.r. Tab. 169. f. 3. Cornus amomumquorumdam»
Cornus ferruginea. Hort. Reg.
b. Cornus \ minor. H. R.) frudeofa ; cymis nudis
planis y foliis ovatis acuds utrinque viridibus. .
Cette efpèce ne /clèv.e communément qu’à la
hauteur de quatre ou cinq pieds fes rameaux font
un peu velus vers leur fômtnet ; ils loue garnis
de feuilles oppofées, pétiolées, ovales-lancéolees,
acuminées , vertes des deux côtés , à pétioles & a
nervures poltérieures. chargées de poils rouneatres
plus ou moins abondans. Les fleurs font blanches,
ont leurs pédoncules & leur calice couverts de
poils ferrugineux, leurs étamines blanchâtres &
feulement delà longueur de la corolle, & viennent
en cîmes planes , ombelliformes, médiocres
& terminales. Il leur fuccède des fruits globuleux,
d’un beau bleu ôu d’un violet bleuâtre dans
leur maturité. Cet arbrifleau croît naturellement
dans' l’Amérique feptentrionale : on le cultive au
Jardin du Roi. T? - ( , "
* Cornus Cfericea ) arborea, cymis nudis y foliis
fubtus fericeis. Lin. Mant. 199*
COROLLE ( COROILA ) , eft le nom que l’on
donne en Botanique à cette . partie de la fleur la
plus apparenté, ordinairement colorée, brillante ,
fouvent odorante , & d’une texture délicate , qui
environne. immédiatement les organes fexuels ,
c’eft-à-dire les étamines & le piftiL
Selon Linné , la corolle eft un produit du liber
de la plante à l’extrémité du pédoncule y comme
le calice , félon lu i, n'eft qn’un produit du prolongement
de l’écorce du pédoncule. Mais cet
illuftre Botanifte convient (. Fhilofi■ Bot. p. 62. )
que cette diftinétion n’offre que des limites très-
incertaines *, car la corolle des Liliacées, des
Hellébores, des Anémones , &c. devroit, félon ce
principe , être --regardée comme un calice. Cependant
l i , félon le fentiment de MM. Adanfon &
de Juflieu, l’on convient de, regarder la corolle
des Liliacées comme un véritable calice, il fera
au moins difficile de dire que le populage , les
Hellébores , les Clématites,., les Anémones , & c.
n’ont qu’un calice & point de corolle.
■ Dans les fleurs complettes, la détermination
de la corolle n’éprouve aucune difficulté v en effet,
tont'le monde s’accorde à reconnoître une corolle
au Liferon, à l CEillet,* à la Bourrache -, mais dans
les fleurs incomplettes , cette détermination devient
prefqu-arbitraire. C ’eft ainfi que Tournefort
prend pour corolle dans le Jtincus, l’Amaranthus ,
le Salfola , le Tamnus , &e. les parties qué^ Linné
nomme calice tandis que d’un autre côté Tourné
fort donne le nom de calice dans Rumex ,
le BuxiiSy VEmpétrum , &c. à des parties que
Linné prend pour leur corolle-, en un. mot, l’enveloppe
immédiate dès organes fexuels dans cer-
taines plantes ,' comme les' Rhubarbes , les Phÿ-
tolâcea.&c. porte' le nom de corolle dans Linné ,
& celui de calice chez d’autres Botaniftes .mo-
dérnès. ■
Je crois que , pour éviter l ’arbitraire , autant
qu’il eft pollible dans la détermination du nom
que l’on doit .donner à cette partie intéreflante -
des fleurs , qui environne immédiatement les étamines
& le p iftil, il faut, dans les cas femblables
à ceux que je viens de citer , employer Ja confia
dération des Congénères , jufqu’à ce que l’on convienne
généralement d’un principe qui puiffe offrir
une règle sûre pour tous les cas , comme celui
que j ’ai déjà propofé dans ma Flore Françoife.
La principale fonétion de la corolle me paroît
être de garantir les organes eflemiels de la fruéti-
ficatibn dans leur jeuneffe contre ce qui pourroit
les endommager , & de favorifer le développement
dé ces organes précieux. En effet, fuppolons
les étamines té piftils deftitués de tout abri, les
variations de l’atmofphère , les pluies, les brouillards,
& d’autres caufes .fèmblabies , feront un
obftacle perpétuel à la formation & à l’accroiffc-
ment de ces organes fi déliés , fi foibles : c’eft
pouf parer à ces divers inconvénients qu’ils ont
été pourvus d’enveloppes, dont l’emploi eft. ce
protéger leur enfance , & de fermer pendant un
certain tems tout accès à Faction des corps extérieurs.
Ces enveloppes en effet ne s’ouvrent que quand-
les parties qü’elies garantifl’oient ont acquis afièz
de oonfiftance ; pour n’avoir plus rien à craindre
deri’imprefiion des fluides environnans ; 8c nor.-
feulement ces fluides ceffent alors'd'être pour elles
autant d’ennemis, mais plufieurs même , par leurs
impreflions falutaires , tels que le mouvement de
l’air 8c lé contact de, là lumière , ne peuvent que
féconder puiflâmment la nature, & mettre le dernier
fceau aux préparatifs de cette opération vivifiante
, qu’elle femble avoir amenée à fon po.int
par une fuite d’attentions délicates & recherchées.
La couleur plus ou moins vive de la plupart des
corolles, n’elt point, en général, l’effet direét
d’une orgahifation particulière favorable à cette
couleur, ni d’une partie cohérente effentiellement
différente' de celles des autres parties de la plante ;
mais cette couleur provient de l’altération de la
m'atière colorante même , qui fubit des change-
mens plus ou moins prompts 8c confidérables dans
ces parties , où les fucs nourriciers propres à les
conferver, ne fe portent bientôt plus avec la même
affluence..
Ori fait en effet que dans la plupart des autres
parties de.s plantes, la couleur naturellement verte
de ces parties, paffe irrfenfiblement au jaune, au
rouge , & même au violet plus ou moins fonçé,
lorfque la végétation rallentie ou fulpendue par
une caufe quelconque, permet à leur matière
colorante de s’ altérer , de fiibir une fermentation
qui change alors fa nature en changeant 8c la pro-
; portion de fès principes conftitutifs, & leur de-*
gré de combinaifon ou d’adhéfion. Voyez l’articlsf
1 C ouleur.
Or , ce qui arrive dans ce cas aux feuilles , au*
écorces des rameaux , & aux fruits of’un. grand
nombre de plantes , qui fe peignent alors de diye*-