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caufcs femblables, feront, un obftacle perpétuel
à la formation 8c à l ’accroiffement de ces organes
fi déliés & fi foibles : c ’eft pour parer à ces incon-
véniens qu’ ils ont été pourvus d’ enveloppes^ dont
l’emploi eft de protéger leur enfance , 8c de fermer
pendant un certain temps tout accès à l’aétion
des corps extérieurs.
Ces en v e lop p e s , en effet , ne s’ouvrent que
quand les parties qu’elles garantilfoient ont acquis
affez de confiftance pour n’ avoir plus rien à craindre
de l’imprellion des fluides environnans ; 8c
non-feulement ces fluides ceffent alors d’être pour
elles autant d ’ennemis , mais plufieurs même , par
leurs imprefiions falutalres, tels que le mouvement
de l ’air 8c le contad de la lumière , ne peuvent
que féconder puiffamment la nature , &
mettre le dernier fceau aux préparatifs de cette
opération vivifiante , qu’elle fèmble avoir amenée
à fon point, par une fuite d’ attentions délicates
& recherchées. F l. F r . F o y e ç les art. C a l ic e ,
C orolle , C ollette , Spaths ; on devroit peut-
être regarder ces deux dernières parties ( la collerette
& la fpathe ) plutôt comme une forte de
b radiées , que comme des enveloppes véritables.
E P A C R I S , Ep a c r i s ; nouveau genre de
plante à fleurs monopétalées , qui peut être rangé
dans la famille des Lilerons par la confédération
de fes rapports, & auquel M M. F o r f ie r , qui
en ont fait la découverte dans leur voyage de la
mer du S u d , rapportent trois efpèces. dont la défi
eription n’a pas encore été publiée.
C a r a c t è r e g é n é r i qu e.
L a fleur offre 1 ° . un calice inférieur, perfiftant,
divifé en cinq folioles lancéolées & égales-, 1 ° . une
corolle monopétale , campanufée ouprefeue infun-
dibuliforme , plus grande que le calice , à limbe
partagé en cinq découpures ovales-pointues, velues
en deffus dans une efpèce ; 3°. cinq étamines renfermées
dans la fleur , & dont les filamens très-
courts , attachés au tube de la c o ro lle , portent
des anthères ovales-, vacillantes ; 40. un ovaire,
fupérieur , arrondi ou ovale - conique , à cinq
ftr ie s , ayant à fa bafe cinq écailles ovoïdes échang
é e s , & furmonté d’un ftyle c o u r t , à ftigmate
en tête.
Le fruit eft une capfule glob u leu fe , un peu
applatie en deflus, à cinq lo g e s , s’ouvrant par
cinq va lve s, 8c contenant des femences petites 8c
nombreufes.
Le caradère d ift in d if ou effentiel de ce genre , ■
doit être pris , félon MM. F o r fie r , dans la eon-
.fidération des écailles de la bafe de l’ovaire,
E s P 1 c 1 s.
I . E p a c r is lo n g ifo lia , E p a c r is a rb o rea , f o l i i s
fu b u la t is vaginantibus , racemis er cS is , fio r ib u s
oppo jitis , L . F . Suppl. 138. E p a c r is ( I9ngifo.lia )
E P A
arborea , f o li i s lin ea r i - la n ceo la tis vaginantibus.
F o r ft . Gen. p. <10.
1 . E p a c r is ju n ip e r in a . E pac r is arborea , f o l i i s
fp a r fis linea ribus acutis patentibus fe jjilib u s , racemis
c e rn a is , fiorib us altérais . Lin. f. Suppl. 138.
Ep ac r is ( ju n ip e r in a ) arborea , f o l i i s fp a r fis linearibus
cu fp id a tis fer ru la tis . Forft. Gen. p. 2.0.
3. E p a c r is pum ila. Epacris ksrbacea , f o li i s
ovato-oblongis imbricatis , fior ib us fejjilibus fu b fo -
lita n i s . Lin. F . Suppl.- 138. Epacris ( p um ila )
he r b a c ea , f o l i i s ovatis imbricatis. Forft. Gen.
Pv "°* . !
Ces trois plantes croiffent naturellement dans la
Nouvelle Zélande. I l paroît que la dernière a la
corolle velue à l’ intérieur de ion limbe -, elle efl
herbacée, & les deux autres font ligneufes.
É P A . N O U I S S E M E N T ( d e l a fleu r) ; on
nomme ainfi l’époque où une fleur parvenue au
dernier terme de fon développement , déploie fes
parties , 8c s’ouvr^ dans un degré relatif à fon
efpèce. Ce tte époque eft communément celle où
s’opère la fécondation : en effet , dans un grand
nombre de plantes, au moment de 1 ' épanouiffc»
ment de la fleur , les pétales jufques-là roulés ou
repliés fur eux-mêmes fous les folioles du calice ,
s’étendent avec plus ou moins de vîte ffe , les :filamens
des; étamines fe déployant (fouvent avec
élafticité , comme dans la Pariétaire ) , & les anthères
ouvrant leurs lo g e s , laiffent échapper leur
pouffière vivifiante. Cettepouffière eft ou-lancée,
ou portée par l’agitation de l’ air , ou reçue par
l’effet de la fituation des parties, fur le ftigmate
du piftil. Alors l'aura fem in a lis qui s’en exhale ,
pénètre jufqu’à l’ovaire , 8c va féconder les germes
qui doivent former les graines:
Il y a beaucoup de plantes dont les fleurs ne
s’épanouiffent qu’une feule fo i s , & développent
enfuite leur fruit. Ces fleu rs, en g éné ral, durent
peu , & en e f fe t , . leurs pétales une fois déployés ,
tombent bientôt après, comme cela arrive à la
plupart des C iftes , 8c c . ; mais dans beaucoup d’autres
plantes , les fleu rs , après s’être épanouies,,
fe referment à certaines époques , s’épanouiffent
enfuite de-nouveau , 8c ainfi fucceffivement pendant
un temps quelconque. r
Les différens degrés de chaleur propres à faire
fortir & épanouir les premières fleurs des plantes-,
ont fourni à M. Linné l ’idée de fon Calendrier de
Flore , auquel d ’autres auteurs ont ajouté leurs
propres obier varions , en marquant l’époque de
la éoraifon ( yoye\ c e m a t ) pour chacune des
plantes les plus connues ; mais comme ces épo-
ues tiennent à des circonftances que la diverfité
es clima ts , le retard ou l’anticipation de la cha*
leur , 8c la nature du terrein peuvent faire varier ,
on lent allez que ces fortes de déterminations ne
peuvent fe réduire qu’à affigner les termes moyens
ou les cas extrêmes.
I l en faut dire autant d e ç e que le même Auteur
E P E
appelle VHorloge de F lo r e ■ c’eft une table des
différentes heures du jour auxquelles s’épanouiffent
les fleurs d’ un certain nombre de plantes , à
raifon du degré de température qu’exige la déli-
cateffe plus ou moins grande de leurs fibres, pour
produire l’ épanouiffement. V o y e [ au mot.FLORAi-
son , i ’expoficion du Calendrier & de l’Horl<?ge
de F lore de M. Linné.
ÉPARSES , ( feuilles ) F o lia fp a r fa : on dit
que des feuilles font éparfes , lorfqu’elles font difi
pofées alternativement autour de la tig e ou des
rameaux, 8c qu’elles ne gardent aucun ordre déterminé
, comme celles du L 'ilium ca n d id um , de
l ’ Hieracium fa b a u d um , & c . Les fleurs qui ont
une difpofition femb lab le, font nommées pareillement
f le u r s éparfes.
ÉPE RON ( Ca l CAR) ; prolongement particulier
de la corolle ou de quelques-unes de fes
pa rtie s, dans certaines fleurs irrégulières ; lequel
forme poftérieurement ou à leur bafe , une forte
de corne creu fe, plus ou moins longue , & communément
un peu courbée, La corolle de la C a pucine
, de la V io le tte , de la Ba lfamine, des
Orchis , 8c de la plupart des Mufliers, eft munie
d’un éperon trèsrremarquable.
ÉPÉRU delaGu ian e , E p f r u a fa lc a ta . Aubl,
£uian. 369* T ab , 14a, Eois-Jabre des Créoles.
Arbre de la famille des L égumineufes, qui fem-
b l e , par fa co ro lle , fe rapprocher de l ’Amorphe ,
mais dont la confidération dé fes autres parties
paroît devoir le faire ranger dans la divifion des
Cafles.
Le tronc de ce t arbre s’élève à cinquante 8c
quelquefois foixante pieds , fur deux ou trois pieds
de diamètre. Son écorce efl rouffeâtre , fon bois
rougeâtre, dur & compad. Il pouffe à fon fommet
un grand nombre de branches rameufes, qui s’ élèvent
& fe répandent en tous fens. Ses feuilles font
alternes, ailées fans impaire , compofées de deux
ou trois paires de folioles ovales-lancéolées, entières
, v e r te s , g labres, 8c luifantes. Les pédoncules
communs font longs de trois pieds ou davantage
, pendans, nuds , axillaires & terminaux,
portent vers leur extrémité quelques bouquets
ou épis de fleurs, les uns oppofés^ 8c les autres
placés alternativement.
Chaque fleur offre i ° . un calice monophylle,
divifé profondément en quatre parties o v a le s ,
o b tu fe s , & concaves; 2.0. un feul pétale ( les
autres manquent comme dans l’Amorphe) large ,
ovale-a rrondi, rouge , à bords ondes , embraffant
les étamines & le piftil par fit b a fe , 8e attaché au
calice ; 3®. dix étamines dont les filamens très-
longs , pliés ou courbés en divers fens, velus 8c
plus épais à leur bafe , violets , 8c prefque entiè-
réfiient libres , font placés dans le fond du calice
autour du p if t i l, & portent des anthèresoblon^
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gués , jaunes, & biloculaires j 4®. un ovaire fupé-
r ie u r , un peu pëdiculé dans le c a li c e , prefque
o v a le , comprimé, chargé d’un long f ty le , à ftig mate
obtus.
Le fruit eft une gouffe alongée , en fabre ou en
forme de ferpe , comprimée , rouffeâtre, co riace ,
s’ ouvrant avec élafticité en deux valve s, unilocula
ire , 8c contenant trois ou quatre graines appla-
ties & irrégulières.
C e t arbre croît dans les forêts de la Guiane 8c
fur le bord des r iv iè re s , à vingt cinq lieues du
rivage de la mer ; il fleurit &: fructifie dans les
mois de Septembre 8c de Décembre. Son bois eft
huileux : on le dit propre à réfifter long-temps à
la pourritiife, étant enfoncé dans le vafe ou dans
la terre.
É P E R V IÈ R E , Hie r a c iu m ; genre de plante
à fleurs compofces , de la divifion des femi-flof-
culeufes , qui a de grands rapports avec les Crd-
piHes , les Piffenlits, les Laiterons , & qui comprend
des herbes à feuilles Amples , alternes ou
éparfes , à fleurs terminales , ayant un calice em-
b r iq u é , & à femences chargées d ’une aigrette
feftile non plumeufe.
C A R A C T E R E G É N É R I Q U E .
L a fleur a un calice commun ovale , embriqué
d’écailles linéaires, droites j inégales , & difpo-
fées fur plufieurs rangs.
Elle confifte en quantité de demi-fleurons tou*
hermaphrodites, dont la bafe eft un petit cornet
qui s’alonge d’un côté en une languette lin é a ire ,
tronquée 8c à cinq dents. Ces demi-fleurons font
pofés fur un réceptacle commun nud , légèrement
alv éo lé, 8c forment par leurs languettes conimt
embriquées c ircu lairement, une fleur compofé*-
réguliere.
L e fruit confifte en plufieurs femences oblon-
gues , légèrement anguleufes , couronnées d ’une
aigrette fe flile , à poils très-Amples ou imperceptiblement
dentés.
V b fe rv a tion .
Les EpervVeres n’ont point le calice ventru
comme les Laiterons , ni caliculé extérieurement
comme les Crépides : elles fe diftinguent par leur
aigrette feiTile , du T a ra xa cum de Haller ( F o y e r
P is senlit) , genre que nous trouvons néceffaire
de conferver, fes femences ayant une aigrette
pédiculée , à poils très-fimples ; enfin , on ne peut
les confondre avec notre genre L e o n to d o n , ( voy.
L iondent ) , dont l ’aigrette des femences eft à la
vérité pareillement fe ff ile , mais très-diftinde-
ment plumeufe : ce qui la diftingue fuffifamment.
E S Y E C E S,
* T i g e , nue ou prefque nue.
I . E pekviérk des A lp e s , F l. F r . Hieracium