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fou vent de chaque côté de huit folioles ovales-
lancéolées , acuminées, très-entières, pétiolées,
légèrement ridées par des nervures tranfveriales ,
à bords un peu repliés ou roulés en deffous, &
longues de quatre pouces. De l’âiffelfe de la plupart
de ces feuilles lbrtent des grappes rameufes ,
paniculées, longues d’un pied & demi, pendantes
, & chargées d’un grand nombre de fleurs fort
petites, rougeâtres, ramaffées & comme felflles
fur les ramifications des pédoncules communs.
Ces grappes,: dit M. Jacquin, portent confiant-
ment des fleurs quadrifides & tétrandriques , quoique
leur nombre foit petit en comparaifon de celui
de% fleurs à trois étamines. Lès baies font rouges
&: luifantes.
On trouve cet arbre à la Jamaïque & à Saint-
Domingue. J ) . Il abonde en un fuc aqueux , légèrement
glutineux , qui noircit au conta&de l’air,
& qui teint fi fortement les mains en noir, qu’à
peine peut-on les nettoyer en les lavant. Son bois
eft très-dur.
2. C omoclade denté, Comocladia dentata.
Lin. Comocladia folio lis fpinofo - dentatis. Lin.
Jacq. Amer. 13. Tab. 173. f. 4. & P iâ . p. 12.
t. 259.' f. 2.
Cet arbre reffemble beaucoup au précédent par
fon pbrt. Son tronc efl droit, & divifé en un petit
nombre de branches -, fes feuilles font ramaffées
en rofettes terminales, ailées avec impaire , longues
d’un pied & demi, luifantes en delfus y
compofées de fix à dix paires de folioles oblon-
gues, acuminées, bordées de dents épineufes ,
yeineufes & un peu cotonneufes en deffous.
On trouve cet arbre dans les bois, aux environs
de la Havane. • Son fuc efl: laiteux, glutineux
, devient très-noir au contaâ de l’air , &
tache en noir la main & les étoffes ou le linge ,
de manière qu’ il eft fort difficile de l ’effacer;
l ’égard de la peau , il la corrode & la rend comme
écailleufe. L’odeur de ce fuc eft fétide, reffemblé
à celle du foie de foufre ou de l’excrément humain.
Les habitans de l’ Ifle de Cuba appellent
cet arbre Guao , & prétendent que fon ombre eft
mortelle, lorfqu’dn dort deffous. M. Jacquin a
néanmoins refté quelque tems fous cet arbre , à la
vérité fans y dormir, & n’a rien éprouvé.
COMMUN ; mot par lequel on défigne la particularité
qu’ont quelquefois certaines parties des
plantes, de porter ou d’envelopper plufieurs autres
parties à la fois. Ainfi l’on diftingue du calice
ordinaire le calice commun , qui renferme plufieurs
fleurs toutes difpofées fur un même réceptacle
( voye[ C alice ) ; du pédoncule fimple , le
pédoncule commun y qui porte plufieurs fleurs,
foit feffiles, (bit pédiculées ( voyé\ P édoncule ) ;
du pétiole fimple, le pétiole commun , c’ eft-à-
dire le pétiole des feuilles compofées ( voye^ P ê -
2ole ; enfin de la fpathe~uniflore, la fpathecommune,
qui contient plufieurs fleurs avec ou fans
autre fpathe fimple ( voye[ Spathe ).
COMPLETTE ( fleur ), Dans l’acception commune
des Botaniftes, on nomme ainfi toute fleur
qui eft munie d’un calice ou d’une corolle , comme
la fleur d’un CEillet, d’une Renoncule, d’une
Violette , d’une Giroflée, & c . & l’on dit qu’une
fleur eft incomplette lorfqu’elle n’a qu’une de ces
deux parties , comme celle d’un Lys , d’une Tulipe
, d’une Ariftoloche, &c.
J’ai trouvé plus convenable , fur-tout pour
faciliter la détermination de ma fixième Claffe dej
végétaux ( voye% le mot Classe ) , d’admettre
une lignification plus étendue aux mots complettes
8c incomplettes à l’égard des fleurs, lignification
déjà établie dans les Ouvrages de plufieurs Sa-
vans. Ainfi une fleur complette ( flos completus)y
eft celle qui renferme les deux lexes , & qui a
en outre une corolle & un calice , comme la
Rofe, la fleur d’un Pommier , d’un Pécher , d’un
Chou , &c. 8c une fleur incoihplette (flos incom-
pie tus ) , eft celie qui eft dépourvue foit d’un fexe
quelconque , foit d’une corolle ou d’un calice 9
comme la fleur d’un Concombre , d’une Ortie ,
d’ une Renouée , & c . Voye[ l’article Fleur 8c
le mot Incomplette.
Il eft affez rare de trouver des fleurs vraiment
incomplettes dans les plantes à fleurs polypétalées;
on en trouve davantage dans les monopétalées,
quoique toujours en quantité médiocre ; mais
dans les quatre autres Glaffes , les plantes font la
plupart à fleurs incomplettes ; ce qui eft remarquable’
& prouve la gradation que nous avons
effayé d’établir relativement au complément des
organes , dans la formation des fix claffes^men-
tionnées dans ce Diétionnaire.
COMPOSÉE ou CONJOINTE ( fleur. ) On
nomme ainfi celle qui eft formée de la réunion de
plufieurs petites fleurs particulières, difpofées
toutes fur le même réceptacle , ordinairement environnées
par un calice commun , 8c qui ont une
corolle rnonopétale portée fur le piftil. ( Foyer la
planche ■ des fleurs ). On diftingue deux fortes de
fleurs compofées ; favoir, la fleur compôfée proprement
dite ou compofee fyngénefique , & la
fleur compofée diftinâe , qu’on nomme aufîi fleur
agrégée.
La fleur compofée proprement dite ou vraie
( flos compofitus verus ) , eft remarquable par un
caraélère commun à toutes les fleurettes dont elle
eft l’affemblage ; chacune de ces fleurettes a cinq
étamines réunies par leurs anthères en forme de
gaîne ou de cylindre creux , au travers duquel
paffe le ftyle. Il eft facile d’obfèrver ce caraâère
dans les fleurs des Chardons , des Chicorées , des
Soucis, & c . Les corolles de ces mêmes-fleurettes
font toujours monopétales.& placées fur l’ovaire :
C O M
on en diftingue de deux fortes, â riiion de leur
forme favoir , le fleuron & le demi-fleuron.
Le fleuron ( flofculus) , eft une petite fleur dont la
corolle eft tout-à-fait en cornet ou en tube , & a
fon limbe découpé plus ou moins régulièrement
en quatre ou cinq parties , mais fans avoir aucun
prolongement particulier. Le fleuron eft ou hermaphrodite
, ou Amplement femelle , ou quelquefois
neutre , c’eft-à-dire dépourvu d’ étamines
& de ftyle. Voye{ le mot Fleuron.
Le demi-fleuron ( femi-flofculus ) , eft: une petite
fleur dont la corolle eft ligulée, c’ eft-à-dire
eft un peu tubulée à fa bafe , mais dont le limbe
le termine par une feule lame ou languette remarquable
, fou vent dentée à fon fommet. I.e demi-
fleuron eft aufïi ou hermaphrodite ou Amplement
femelle , ou quelquefois neutre & ftérile. Voyc[
l ’ art, demi-fleuron.
Les différentes manières dont les fleurons &
demi-fleurons le combinent dans les fleurs vraiment
compofées , ont donne lieu à la divifion de
ces dernières en flofculeufes , femi'flolculeufes, &
radiées , voy. ces mots. Mais comme il eft reconnu
qu’on ne peut établir une limite certaine entre les
flofculeufes & les radiées, puifque plufieurs genres
tels que les Bidents, les Séneçons , lesTuffila-
ges , &c. feroient comme dilacérés par les fuites
de cette diftinâion ftri&e , nous divifons les com-
pofés-fyngénéfiques en tubuleufes 8c en ligulaires.
Les compofées-tubuleufes comprennent les plantes
à fleurs flofculeufes & celles qui portent des
fleurs radiées. On nomme fleur fojcuUufe , celle
qui eft uniquement compofée de fleurons , comme
la fleur du Chardon , de la Centaurée , & c . On
donne enfuite le nom de fleur radiée à celle dont
la circonférence eft garnie de demi-fleurons qui
repréfentent autant de rayons, & forment une
forte de couronne qui environne le difque. La
Pâquerette , la Marguerite , la Camomille , R e portent
des fleurs radiées.
Les compofées ligulaires comprennent les plantes
à fleurs femi tloiluleufes, c ’eft-à-dire à fleurs
uniquement compofies de demi fleurons. l a Chicorée
, la Laitue , le Piffenlit, & c . l’ont des compofées
ligulaires , autrement des plantes à fleurs
femi- flofe uleufes.
I a fleur compofee diftinâe ou la fleur agrégée
{ flos aggrrgacus ) , eft auffi un affemblage de
fleurettes difpof es fur un réceptacle commun , &
qui ont une corolle monopétale portée fur le piftil,
mais dont les étamines ne font point réunies par
les anthères. Les Cardères , les Scabieu es , 8cc.
font des compofées - diftinâes.
Afin de diftinguer les compofées véritables ou
fyng^néfiques , des plantes à fleurs agrégées, nous
avons quelquefois nommé la claffe qui les réunft,
fes Conjointes , ç’eft-à-dire plantes à fleurs conjointes
( planta fîoribus congrpgaris ) ■ néanmoins-
dans l’expofition de nos ciafles nous avons nommé
C O N 71
la troifieme, les Compofées , ce nom étant plus
en ufage. Foye[ le mot C lasse»
CONCEVEIBE de la Guiane , CoNCEVElBA
Guianenfis. Aubl. Guian. p. 9^4* Tab. 353’
C’eft un arbre de moyenne grandeur, à fleurs
incomplettes , de la famille des Euphorbes, &
qui paroît avoir des rapports avec les Omphales.
»Son tronc a environ un pied de diamètre , & dix
à douze pieds de hauteur -, il a l’écorce grife , 8c
le bois blanc. Sa cîme efl: compofée de brandies
qui fe répandent en tout fens, & font garnies
d’ un grand nombre de rameaux qui portent des
feuilles alternes , fituées à des diftances inégales.
Ces feuilles font ovales-oblongues , acuminées ,
dentées, veVtes 8c glabres en deffus , cendrées en
deffous, & portées fur des pétioles un peu longs.
Les ftipules font petites, géminées, 8c caduques.
Les fleurs viennent en épi terminal ; elles font
feffiles & alternes, fur un pédoncule commun ,
charnu & trigone. Ces fleurs font unifexuelles ;
les mâles ne font point connues.
Chaque fleur femelle a i °. un calice mono-
phylle, charnu , trigone inférieurement , muni
de trois greffes glandes à fa bafe, & a cinq dents
épaiffes 8c pointues en fon bord , ayant chacune à
leur bafe interne une glande appliquée contre
l ’ovaire ; 2°. un ovaire fupérieur , triangulaire ,
lurmonté de trois ftigmates épais _& concaves ,
courbés en, dedans , & partages par un fillon.
Le fruit eft une eapfuîe globuleufe , trigone , à
tr; is côtes & trois filions , divifee intérieurement
en trois loges , 8c s’ouvrant en trois valves qui
chacune fe divifent en deux. Chaque loge contient
une graine arrondie , enveloppée d’une matière
pulpeufe, blanche , douce, 8c bonne à
manger.
Cet arbre croît dans la Guiane, au bord des
rivières. Lorfqu’on entame fon écorce , ou qu’on
arrache des feuilles , il en découle un fuc verdâtre.
T).
CONCOMBRE , Cu c u m i s ; genre de plante
dç la famille des Cucurbitacées , qui a des rapports
avec les Courges, les Momordlques 8c les An-
guines. 8c qui comprend des herbes rampantes ,
- munies de feuilles alternes & de vrilles, à fleurs
axillaires , à fruits charnus 8c fiuxulens, 8c dont
quelques efpèces font cultivées dans les potagers
pour le fervice de la table.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font toutes unifexuelles ; mais les
mâles & les femelles fe trouvent réunies fur le
même individu.
La fleur mâle confifte 1°. en un calice mono-
phylle, campanule, à bord terminé par cinq
dents en alêne ; 2°. en une corolle adnée au calice ,
campanulée, plifFée , à cinq découpures ridées &
' ovales ; 30. en trois étamines courtes , compofées