
corps à leur bafe , ou plus fouvent s’insèrent fur
un anneau ou cylindre particulier qui environne' 1 ovaire. Les plantes que nous rapportons à la
famille des Pifiachiers l'ont diftinguées- de celles-ci
par leurs fleurs incomplettes difpofées le plus fou-
vent fur des chatons.
C I T R O N N I E R S ( proprement dits ) ^
ce font, ainfi que les Limoniers , des arbres que
nous rapportons , avec Linné,:au genre defc Orangers
, & qui ne fe diftingüent des Orangers véritables
, qu’en ce que les pétioles de leurs feuilles
font fimples , linéaires, & non ailés'Ou cordi-
formes ; & que leurs fruits, qui font très-acides,
ont plutôt une forme ovale que fphérique, comme
celle ffes Oranges. Les fruits de ces arbres font
allez connus fous les noms de Limon , Citron
Pôncir , & Cédrat. Voye[ l’article Oranger.
C L A N D E S T I N E , La t h r æ a ; genre
de plante à fleurs monopétalées , de la divifion
des Perfonnées, qui a de très - grands rapports
avec les Orobanchcs, 8c qui comprend des herbes
à tige écailleufe non feuillée , & à fleurs irrégulières.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre 1°. un calice monophylle
campanule, d ro it, & à quatre divifions ; a" . une
corolle monopéfale , un peu tubuleufè , renflée à
fon orifice , à limbe labié ou évafé en plufieurs
lobes illégaux i 3 °. quatre étamines dont les fila-
mens de la longueur de la corolle & attachés à
la paroi interné de fon tube , foùfiennent des
anthères un peu barbues & pointues d’un côté •
4°. un ovaire fupérieur, globuleux ou ovale *
légèrement applati l*ur deux faces oppofées., ayant
à fa bafe une glande comprimée qui naît du réceptacle
, 8c furmonté d’un ftyle aufli long ou plus
long que les etâminés, courbe1 vers" fbn fourniet
à ftigmate épais, tronqué , & incliné. ’
Le fruit eft une capfule ovoïde avec une pointé
à fon fommet, uniloculaire, bivalve & polyf-
perme. Les graines tiennent à dès placenta fixés
aux parois de la capfiile.
E s p e e e s.
I. Clandestine â fleurs droites, Lathroeacïan-
defiina. Lin. Lathroea cànle ramôfo fu$terre f i r i ,
floribus e redis (folitarîis ). Lin.'
Claudefiins flore fuhcoeruleo. Tourn. 652. Oro-
If anche f. dentaria aphyllos purpurea, cefpite denfo.
Morif. Hift. 3. p. 503. Sec; la . t. 16. f.' 15. Planta
clandcfiina f . madrcna. Dalech. Hift. 960. Herbe
cachée ou Clandefiine de Leon. Dalech. ed. Gall.
I. p. 960. Dentaria aphyllos, flore purpureo.'Rzj.
Hift. 1130. V - •: ; • y p
C?eft une plante a fiez fingulîère , en ce qu’elle j
eft prefqu’ entiérement cachée dans la terre ou
<ous la moufle, ne fè montrant au-dehors que *
par fes fleurs , qui font les feules parties qui pa-
roiffent à découvert. Sa racine eftgroffe, charnue
, vient en touffe epaiffe, 8c fè partage à fon
collet en plufieurs fouches, ou rameaux très-
courts , épais , noueux , & embriqués d'écailles
fort courtes, ferrées & blanchâtres. Du fommet
de chaque rameau naît un faifceau ou un petit
corymbe de fleurs droites d’un pourpre violet ou
bleuâtre , & dont la corolle eft labiée -, la lèvre
fupérieure èll: entière , pointue , ' & voûtée ou
rabattue en cafque , 8c l’inférieure eft à trois
divifions. On trouve cette plante en France, en
Italie , &c. dans des lieux couverts expofes au
froid 8c à l’humidité. Tp. ( v. v. ) -•'■ ■ ■
1. Clandestine à fleurs pendantes , Lathroea
fquamarïa. Lin. Lathroea càule JimpliciJJimo , co-
rpllis pendulis , labio inferiore tri f i do. Lin. Fl,
Dan. t. 136,
Orobanche radice dent ata, major. Bauh. Pin.
88. Dentaria. Matth. 964. Dalech. Hift. 1296.
Blackw. t. 430. Dentaria major Matthioli.. Lob.
Ic. a. p. 2,70. Morif. Sec. ia . t. 16. f. i l . Squa-
maria. Riv. t. 89. Hall. Helv. n°. Q.97.
£. Orobanche radice dentata altius radicata,
foliis & floribus albo-purpureis. Mentz. Pug. t. 3.
f. 3. Morif. Hift. 3. p. 503. Sec. la . t. 1 6. f. 14.
Sa racine eft rameufé', tortueufe, & par-touc
couverte d’écailles charnues & compaâes : elle
pouffe une tige Ample j haute de trois à cinq
pouces, garnie de quelques écailles diftantes,
courbée vers fon fommet , & terminée par un épi
de fleurs bîataches ou purpurines , qui l'ont ordinairement
pendantes. Chaque fleur fort de l ’aïf-
fèlle d’une écaille ovale-arrondie & pourprée ;
fbn calice eft légèrement velu & à quatre dents.
On trouve cette plante dans les lieux frais &
ombragés de l’Europë. Tp. ( v. f. )
3. Clandestine de Portugal, Lathroea Pheli-
poea. Lin. Lathroea cauleJîmpliciffihio multifloro ,*
corollarum faùce inflato , limbo pqrvo patente
quinquepartito. N.
Phelipoea lujitanica , flore luteo. Tournef. Cor, 47- Orobanche elegantiffima , fiore luteo , verna.
Grill. Lufit. Morif. Hift. 3. p. 50s.. n°. 6.
Cette plante n’a point fes fleurs labiées comme
les autres efpèces de ce genre ; fa tige eft haute
de jix ou fept pouces, Ample, anguleufe ou
ftriée, & chargée- d’écailles éparfes , glabres &
ovales. Elle porte à fon fommet plufieurs fleurs
jaunes , affez grandes, fefîiles, difpofées en grappe
courte 8c terminale. Le tube de la corolle fe
courbe à fa fortie du calice , & fè renfle confi-
dérablement fous le limbe , qui-confifte en cinq
découpures médiocres , arrondies , très-ouvertes ,
8c légèrement irrégulières. Cette plante a été
decouverte par Tournefort, dans le1 Portugal. Tp.
{v. f. in herb. Juff. j
Obferv. Le Phelipoea orientalis , fo r e coccineo
de Tournefort, dont nous avons vu le deflin original
fait par Aubriet, & dont Tournefort a
donné la figure de la fleur & du fruit dans fes
ïnftituts ( tab. 479. ) , eft une plante très-diftin-
guée de celle dont il vient d’être queftion , fes
tiges étant uniflores ; nous ne la croyons pas fort
différente de l’Orobanche oeginetia de Linné. Voy-
Orobanche.
4. Clandestine du Levant, Lathroea ambla-
tum. Lin. Lathroea corollarum labiis indivijîs. L.
Atublatum orientale , flore purpurafeente. Tourn,
Cor. 48. t. 481.
Les fleurs de cette efpèce ont la corolle courte,
prefque campanulce , 8c divilée en deux levres^,
l’une & l ’ autre très-entières. Cette plante croit
danl1 le Levant. Tp.
C L A S S E S des Plantes { Cl a s s e s P l a n -
TARUMj * c’eft le nom que l’on donne aux
divifions du premier ordre que l’on établit parmi
les végétaux pour en faciliter l’etude ou la con-
noiffance, ^ •
On fait que dans toute diftribution des êtres
naturels, foït méthodique , loit fyftématique , il
eft indifpenfable de partager la ferie que préfente
cette diftribution , en plufieurs fortes de divifions
déterminées par des caraâeres bien circonf-
crits ; afin de faciliter la connoiiïance des êtres
que cette diftribution comprend, & d’offrir en
outre à l ’imagination les points de repos nécef-
faires pour aider à bien laifir toutes les portions
de l ’ordre entier, 8c même à les embraffer comme
d’un coop-d’ceil.
Cette méthode convenablement employée , eft
auffi fatisfaifante qu’elle eft néceflaire, & le ve ,
dans l’étude immenfè des produétions de la nature
, des difficultés qu’on ne fauroit furmonter
fans elle : ainfi , le partage de tous les êtres naturels
en trois règnes , & enfuite celui du régné
animal en fix Claffes bien diftinâes , foutiennent
l ’imagination de l’homme qui cherche à fe former
une jufte idée de tant d’animaux quiexiftent, &
bientôt le mettent dans le cas de pouvoir defeen-
dre, par des détails fucceffifs de caradères particuliers
, jufqu’à tel individu de ce régné , fans
qu’il perde de vue -les véritables rapports de cet
individu avec tous les autres êtres de la nature.
Or l’on fent que lë même moyen bien employé,
doit procurer le même avantage dans l’etude des
deux autres règnes.
Les càraélères qui peuvent fervir a la formation
des Claffes , doivent porter fur des confidérations
fimples, fort générales , 8c fufceptibles de fournir
les coupes les plus grandes , les mieux détachées
, 8c les plus naturelles pofiibles.
Tournefort, comme nous l’avons dit, tira fes
caractères claffiques de la confidération en général
■ dé. la corolle ; mais malheureufement il multiplia
trop les coupes dans cetre première forte de divifion
, 8c de-fà les limites de fes claffes n’obtinrent
qu’un dégrève prédfion fort borné. Linné enfuite
tira fes caractères claffiques de la confidération
des étamines-, & l ’on fait qu’ il employa celle de
leur préfence ou de leur occultation , celle de
leur .proportion & de leur fituation , celle de leur
réunion avec les piftils dans la même fleur , ou
de leur réparation des piftils , & c . &c. mais quoiqu’il
eût l’avantage d’employer une partie qui a
plus d’univeri'alité que la corolle , la trop grande
diverfité de fes confidérations fur cette partie.,
8c fur-tout l’attention trop marquée qu’ il donna
au nombre même des étamines, produifit des
coupes nombreufes & très - peu naturelles, des
coupes qui la plupart n’oftrent que des affembla-
ges difformes , divifent les familles les plus uni-
verfellement avouées , 8c contrarient les rapports
les moins équivoques. D’ailleurs comme plufieurs
des earaétères claffiques qu’a admis ce célèbre
Botanifte , font extrêmement fujets à varier, fon
fyftême , tout ingénietfx qu’ il eft , nous paroît
d’une bien médiocre valeur ; & nous penfons qu’ il
ne doit toute la célébrité qu’il à. acquife , qu’à
l’avantage qu’il a d’être le feul auquel on ait fait
une application générale de toutes les plantes connues
, depuis que l’on a porté la préeifion dans
l’expofition des caractères effentiels des plantes.
Avant de paffer à notre diftribution méthodique
j & à l’expofition des Claffes que nous éta-
bliffons pour divifer la férié générale des végétaux
, nous devons dire un mot de la difpofition
peu convenable de l’enfemble dans les ordres naturels
ou dans les familles que l’on a jufqu’à pré*
fent tenté d’établir. Il me femble en effet que
l ’on n’a point fait encore affez d’ attention à la né-
ceflité qu’il y a de préfenter aux deux bouts de
l’ordre que l ’on établit, des extrêmes relativement
à la différence d’organifàtion ou à la diverfité
dans le nombre & la valeur des organes des
êtres que l’on doit placer -, car enfin , quoiqu’un
Byffus & un Poirier foient deux êtres du même
règne , & tous deux de véritables végétaux, la
différence de leur organifation eft fi confidérable ,
qu’elle indique que dans la férié générale des
êtres de cette nature, ces deux plantes doivent
être proportionnellement éloignées l’une de
l’autre. O r , cette confidération nous fait fentn*
que dans la formation d’une férié générale la plus
naturelle poflible, les deux extrémités de cette
ferie doivent offrir néceffairement les êtres les plus
diffemblables.
Rien fans doute ne feroit plus intéreffant, & r,e
fauroit être plus utile pour la Botanique , que la
poffibilité de trouver à volonté le lieu que doit
occuper à peu-près dans la férié générale des végétaux
, telle plante que l’ on jugeroit à propos de
confidérer , & par conféquent que l’ établiffement
d’un ordre dans lequel, en s’occupant des rapports
naturels des plantes, on auroit en même tems
égard, pour le déterminer, à la gradation, foit
dans le nombre , foit dans la perfeCiion des organes
effentiels des êtres qui en feraient l’objet.
On ne peut en effet donner une jufte idée d’ un