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donner paffage â des fluides , fe changent en ces
filets tenaces, un peu ro id es, quoique toujours
élaftiques , le (quels conftituent en quelque forte
la charpente du végétal.
On fe n t , d ’apres c e la , que les plantes herbacé
es , comme la Laitue , le Pourpier, & c . ne font
çompofées que de vaiffeaux &: de parenchymes, 8c
que ce n’eft que dans les plantes dont les parties
ont déjà plus d’une année , que le trouvent les
filets tenaces auxquels feuls nous croyons convenable
de donner le nom d e f i t r e s , pour les diftin-
guer ces filets tendres, flexib les, fortementélal-
tiques & rétraéliles,, qui ne l'ont encore que des
vaiffeaux. En e f fe t , ces vaiffeaux fervent moins
alors à affermir la plante qui les contient, qu’ à
lui porter la nourriture dont elle a befoin , & c .
8c le plus Couvent dans ce c a s , c ’eft à l ’épaiffeur
du parenchyme contenu en;re les maillesïdes ré-
feaux vafcuieux, qu’eft dû le principal affèrmifi
fement de la plante.
Tou s les ans , dans les plantes ligneufes , une
portion des vaiffeaux qui ont fervi à la végétation
de l ’individu , s’oblitèrent plus ou moins complètement
par l’effet de l’hiver -, & au printemps il
s ’en développe de nouveaux à l’ extérieur de ceux-
là-, c’e ft à- dire au-deffous de l’écorce dont ils forment
la partie intérieure , &" ces nouveaux vaif-
fèaux fubiffent le fort des premiers l’hiver fuivant.
D e ce tte manière , les vaiffeaux obftrues fe de (séchant
graduellement par la fuite des années, deviennent
plus roides que les autres, & forment
en fe refferrant de plus en p lus, la charpente folide
d’ un végétal ligneux -, & comme toutes les années
une nouvelle couche de ces vaiffeaux obftrués
s’applique fur les couches déjà ligneu fes, & qu’en
même temps il fe développe à l ’extérieur de cette
couche de nouveaux vaiflèaux , o u , fi l’on v e u t ,
de nouvelles fibres vafculeufes ; par ce moyen , le
v égétal s’accroît & grofïit continuellement , juf-
qu’au terme de développement qui eft propre à
ion efpèce. ye% l ’article A c c r o i s s e m e n t .
Plufieurs perfonnes difiinguent les fib r e s des
vaiffeaux mêmes, & ajoutent que les vaiffeaux
(ont eux-mêmes compofés de fib r e s y mais leur
fenriment ne me paroît étayé d’aucune preuve
décifive. D ’ailleurs rien , félon nous ,/ne nécefïite
la diftindion des fibres organiques , d’avec les
filets , les fai (beaux & les réfeaux vafcuieux qui
font partie de la fubftance des êtres vivans , qui
ibnt même la bafe ou le principal tiflu de tous
leurs organes ; au lieu qu’en admettant cette dif-
tinction , la formation de la fibre même , & p a r
fuite , l’accroiffement de l’ individu qui en eft
compofé. deviennent un problème qui nous paroît
impoflible de réfoudre, au moins dans l’état aétuel
de nos connoiffances.
La formation & le développement en longueur
des vaiflèaux des plantes, nous femblent beaucoup
plus fufceptiblés d être conçus, comme nous
le ferons voir au mot Vaisseaux : nous dirons
feulement ici que les filets tubulaires défîmes
dans les plantes perfiftantes à fe changer en fibres
tenaces ou ligneufes , font compofés chacun de
molécules végétales agglutinées entre elles , formant
un corps fifluleux, à fubftance continue &
comme tendineufe , & ayant toutes les propriétés
reconnues à la fibre organique , c’elt-à-dire ayant
la fle x ib ilité , l’élaflicité par excellence , 8c la
faculté remarquable de le retirer fur lui-même
lorfqu’il eft coupé.
F IBREUSE (racine) ; ra d ix fib r o fa . On nomme
ainfi celle qui eft compofée de plufieurs jets
longs , filamenteux, fibreux ou ch evelus, comme
dans prefque toutes les Graminées , le Plantain ,
& c . On dit de même qu’ un fruit eft f ib r e u x , lorf-
que fa fubftance , ou au moins celle de Ion péricarpe
, contient un grand nombre de filets ou de
fibres , comme dans le fruit du Monbin, le brou
de la noix du C o c o t ie r , 8cc.
F I C O I D E ou F leu r de M id i , Me s e m -
BR Y A N T H EM UM ; genre de plante à fleurs
polypétalées, de la famille des Caéhers , 8c qui
comprend un grand noaibre d’ efpèces qui font des
herbes ou des arbuftes à feuilles oppoiees ( quelquefois
Amplement radicales) , graffes , fuecu-
lentes , charnues , d’une épaiffeur plus ou moins
confidérable, & à fleurs munies de pétales linéaires
tellement nombreux , qu’elles paroiffent comme
doubles ou pleines, ou qu’elles ont en quelque
forte Palpe# de fleurs çompofées. Ces fleu r s ,
toutes fort agréables à voir , s’ouvrent dans un
grand nombre d’efpèces , à peu près vers l’ heure
du midi.
C A R A C T E R E G É N É R I Q U E .
Chaque fleur offre i ° . un calice monophylle ,
periiflant , charnu , & divifé en quatre ou cinq
découpures fouvent inégales •, 2°. un très-grand
nombre de pétales linéaires difpofés fur plufieurs
rangées, les intérieures étant plus courts & plus
étroits que les autres , & tous légèrement réunis
à leur bafe , formant quelquefois un anneau courte
3°. des étamines très-nombreufes , dont les fila-
mens capilla ires , un peu moins longs que les pétales
, portent de petites anthères vacillantes j
4°. un ovaire inférieur , paroiffant fouvent angu?
leux par lés bafes des découpures du calice , 8c
furmonté de quatre à dix f ty le s , à fligmates
fimples.
Le fruit eft une capfule turbinée ou arrondie ,
charnue à fa bafe,, à ombilic rayonné, & divifée
fupérieurement en autant de loges que |a fleur
avoir de ftyles. Chaque loge contient- des Semences
nombreufes , petites , & arrondies.
E s p e c e s .
* Corolles blanches.
I . F ic o ïd e glacial ou cry fta llin , Mefem brya uthemurn
cryfiallinum . Lin. Mefembryanthemum
fo liis altérais o vatispapu lo fis undulatis* Lin. Hort.
Cliff. a i 6. n°. i . M ill. D i# . n ° . a.
Fico'ides A fr ic a n a , f o l i o pla n ta gin is undulato
ynicis argenteis adfperfo. Tournef. Aét. 1705.
p. 239. Bradl. Suce. 5. p. 1 5. t. 48. MeJ'embryan-
themum cryfiallinum , p la nta ginis f o l i o undulato,
D ill. E lth am .,2 3 1 . t. 180. f. 2 2 1 . F ic o ï-
des peregrina procumbens maxima , f o l i i s la tijji-
mis una cum caulibus cryflallina afperg ine o rnatis.
Weinm. t. 507. f. c. Vulgairement la G la c ia le .
' C ’eft une des plantes les plus fingulieres que
l ’on connoîffe, & qui intéreffe le plus lacu riofité ,
à caufe des molécules brillantes & cryftallines
dont elle eft par-tout abondamment chargée ,
inolécules qui font même affez groffes & bien fail-
lantes , fur-tout dans les temps chauds , 8c qui
ont entièrement l ’afjpe# de parcelles de g lace ou de
cryflaux brillans.
La racine de cette plante poufle des tiges herbacées
, cylindriques, de là groffeur du petit d o ig t ,
verdâtres , parfemées de tubercules c ry fla llin s ,
rameutes , feuillées , longues d’un pied ou un peu
plus , & étalées ou prefque couchées de tous cotes
par l ’effet de leur pefanteur. Les feuilles font larges
( fur-tout les inférieures ou les premières ) ,
ovales , très-ondulées, les unes oppofées , les autres
alternes , d’un verd blanchâtre , fouvent un
peu pourprées vers leur fom met, tendres , fuccu-
lentes , & chargées èn leur fuperficie de tubercules
cryflallins femblables à ceux des t ig e s , mais
plus petits. Les fleurs font blanches , laterales ,
prefque feftïles , & de grandeur médiocre. Elles
ont leur calice à cinq divifions •, leurs petales font
extrêmement étroits , & fouvent un peu teints de
pourpre à leur extrémité. Lescapfules font arrondies
& à cinq loges. Ce tte plante croit naturellement
en A fr iq u e , & eft cultivée au Jardin du Roi.
O * ( v v. ) Elle fleurit dans les mois de Juillet
& d’Aôût.
2. F icoïde nodiflore ; Mefcmhryanthemum
nodiflorum. Lin. M efem bry a n th em um fo liis altéra
is teretiufeu lis obtufis ba fi c ilia tis . Lin.
K a l i craffulce m in on s f o l i o . Bauh. Pin. 289.
Morif. Hift. 2. p. 610. Sec. 5. t. 33. f. 4 . K a li
Nea p o lita n um ai[oid e s repens. Col. Ecphr. 2. p.
72 . t. 73. I ie llu f . K a l l i 2. Alp. Æ g y p t . p. 59.
t. 59. M e fembryanthemum nodiflorum. Forsk.
Æ g yp t . p. 98. n ° . 2 . M ill. D i# . n8. 1.
• Les tiges de cette plante font herbacées , charnues
, rameufes, diffufes , longues de trois ou
quatre pou ces , & en partie couchées fur la terre -,
elles font garnies de feuilles , lès unes oppofées
( fur tout les inférieures ) , les autres alternes , un
peu cylindriques , obtufes', charnues & fucculen-
tes. Les fleurs font blanchâtres , folitaires , naif-
fent fur des rameaux courts qui fortent latéralement
des aiffelles des feuilles alternés. Elles ont
leur calice à cinq dents , dont deux font prefque
^filiformes. & lus g randes.que les autres , leurs
pétales très-étroits, &• leur ovaire charge de quatre
ou plus fouvent cinq ftyles. C e tte plante croit
naturellement en Egypte & dans les environs de
Naples , aux lieux fablonneux & maritimes. 0 -
( v. f . ) E ll e eft chargée de petits tubercules cryl-
tallins , comme la plupart des elpèces de ce genre ;
on la brûle en Æ g yp te pour en retirer de la boude.
3. F ic o ïd e d’Egyp te, Méfembryanthemum copticum.
Lin. M e fem b ry a n th em um fo liis fem i-te re tiku s ,
papulofis d ifiin B is , flo r ib u s fe ffilib u s a x illa r ib u s ,
ca ly cib us quinqu ejidis. Lin. Jacq. Hort. V- 3*
K a li Ægyp tiacum , f o l i i s y a ld è lon g’.s h ir fu tis .
Bauh. Pin. 286. Morif. H ift. 2. p. 610. K a l i . 3*
Alp. Æ g yp t . p. 59. t. 47.
Ce tte plante reffemble par fon port & fa grandeur
au F ic o ïd e nodiflore -, fa tig e eft herbacee
feuillée , & trichotome ; fes rameaux ibnt nu ds,
excepté à leur fom m e t , où ils font terminés par
plufieurs feuilles un peu moins longues que celles
de la tige. Les feuilles caulinaires font oppofées ,
demi-cylindriques , charnues, d e là longueur des
entre-noeuds , & mamelonnées ou tuberculeuses.
P. Alpin les repréfente un peu applaties en deffiis ,
& velues ou ciliées fur les bords de cette face,
interne. Les fleurs font ■ folitaires & feffiles^ aux
divergences des rameaux ou des feuilles qui les
terminent.Elles ont un ca lice quinquefide plus long
que la corolle ; la capfule eft turbinée , émouflée
ou re tu fe , quinquangulairé , à angles ciliés &
comprimés -, les femences font arrondies, contournées
en coquille de lim a ç o n , ftrices. Ce tte plante
cro ît naturellement en Egyp te : on en trouve vrai*
femblablement auprès de l ’ancienne ville de Cop-
tos. O -
4. F icoïde géniculiflore , Mefembryanthemum
geniculiflorum. Lin. Mefembryanthemum foliis
femi-teretib us papulofis dijiinchs- .floribus feffilibus
axillaribus , calycibus quadrifidis. Lin. MflL
D i# . n°. 3. .
M efembrya nth emum Capenfe gen icu liflorum
N eapo litanum creditum. D ill. Elth. 2 7 1 . t. 20$.
f. 1 6 1 . F ico ïd e s N ea p o lita n a , f lo r e ca n dido . Bradl.
Suce. $. p. 1 7 . t. 34. Fico 'id es Capenfe , f o l i o
tereti y f lo r e a lb id o . Petiv. Gaz. t. 78. f. 3-
Sa tig e eft ligneufe inférieurement , rameufe ,
d iffu fe, lâ ch e , longue d’un pied à un pied 8c
demi. Ses rameaux font oppofés , ramifies , diver-
gens , un geu g rê le s ,’ cylindriques, comme articulés
, verdâtres , mous , charnus , & prefque entièrement
herbacés , fur-tout les fuperieurs. Les
feuilles font oppofées, demi-cylindriques, petites
en g én é ral, la plupart plus courtes que les entrenoeuds,
v e r te s, tendres , & finement mamelonnées.
Les fleurs font prefque feililes , folitaires ,
blanchâtres, & fituées les unes dans la divergence
des rameaux, & les autres dans les aiflelles des
feuilles. Elles ont leur calice quadrifide , & quatre
ftyles courts. I l leur fuccède une capfule turbinée
& à quatre loges. Ce tte plante croit naturelle-
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