
1 . C iche à feuilles de Nummulaires, Cicer
Nummularifolium. Cicer foliis Jimplicibus obo-
vatis integerrimis hirfutis , leguminïbus polyf-
permis. N.
E latine s faminoe folio fubrotundo , folliculis
hirfutis turgidis. Pluie. Amaldi. 72. t. 389. f. 5.
Cette plante a entièrement le 'caraélère de ce
genre par fa falsification , quoique fon afpeS
femble l’éloigner beaucoup de l’efpè.ce précédente.
Ses tiges font grêles , effilées , velues , ranieufes,
feuillées, & longues d’environ un pied &-demi.
Ses feuilles font alternes , ovoïdes ou arrondies,
entières , velues , 8c affez femblables à celles de
la Velvote, ( voye[ Muflier ) . Les pédoncules
font latéraux, axillaires , velus , & chargés de
deux ou trois fleurs allez femblables à celles de
l’efpèce ci-deffus , mais un peu plus petites. Les
fruits l'ont des gouffes ovoïdes , enflées, yéficu-
leufes , & qui contiennent la plupart plus de deux
femençes un peu en coeur. Cette plante croît naturellement
.dans l’ Inde,. 8c nous a été communiquée
par M. Sonnerat. ( v, v. ) Nous la croyons
très-différente àu.Glycine monophylla de Linné.
C I C U T A I R E , Ci e u T a r ia • genre de
plante à fleurs polypétaiées , de la famille des
Ombelliferes, qui a des rapports avec les B cries ,
& qui comprend des herbes' dont la plupart ont
leurs feuilles partagées en folioles lancéolées 8c
dentées*
C a r a c t è r e ' g é n é r i q u e .
L’ombelle univerfelle eft ouverte , médiocrement
garnie, 8c dépourvue de collerette, ou
munie feulement d’une foliole linéaire-, les ombelles
partielles font petites , ouvertes , 8c ont
une collerette de trois ou cinq folioles très-étroites
qui débordent quelquefois l’ombellule.
Chaque fleur eonfifte en cinq pétales ovales ,
prefqu’égaux , 8c difpqfés en rôle ; en cinq étamines
un peu plus longues que les pétales -, & en.
un ovaire inférieur chargé de deux ftyles.
Le fruit eft ovoïde , court, fillonné , & com-
pofé de deux femençes qui ont un coté p lat, 8c
l’autre convexe , 8c qui font appliquées l ’une contre
l’autre.
Caractère dijlinclif.
Les Cicutaires ne diffèrent des Berles, qu’en
ce que leur collerette univerfelle eft nulle ou prefi
que nulle. Leurs fruits n’ont point leurs ftries crê-'
nelées ou dentelées comme ceux des Ciguës , &
ne font point couronnés comme ceux del'(Enanthe.
E s p e c e s .
I . C icutaire aquatique , Cicutaria aquatica.
Fl. Fr. n°. 1018. Cicutaria foliis duplicato-pinna-
tis , foliolis ferratis; involucellis umbellulâ lon-
giortbus. N.
Cicutaria• Rivin. t. 76. Sium paluftre alterum ,
foliis ferratis. Tournef. 308. Sium alterum. Dod.
Pempt. 589. Lob. Ic. 208. Sium aquaticum, foliis
multijidis longis ferratis. Morif. Hift. 3. p. 283.
Sec. 9*t - 5* ^ 4- Sium. Hall. Helv. n°. 781. Cicuta
viroja. Lin.
C’eft une plante extrêmement danger-eüfe par
fes mauvaifes qualités, qui a un peu l’afpcâ d’une
Berle , 8c que l’on confond quelquefois avec la
vraie Ciguë depuis que Linné lui a donné le nom
de Cicuta ■ nom qu’ il eft très-eflentiel de confer-
ver à la première' efpèce du genre luivant.
Sa tige eft haute de deux ou trois,pieds , cylindrique
, fiftuleufe, 8c rameule -, fes feuilles font
grandes , deux ou trois fois ailées , glabres , vertes
, 8c compofées de folioles lancéolées, un peu
étroites , pointues 8c dentées en foie. Les fleurs
font blanches , prelque régulières , 8c difpofées
en ombelles lâches : la collerette univerfelle eft
nulle ou monophylle , & la partielle eft compo-fée
de plufieurs folioles étroites qui débordent les
ombellules. Sa racine eft groffe , garnie de beaucoup
de fibres, en partie creufe Intérieurement ,
ayant fa cavité partagée par des efpèces de diaphragmes
contient un fuc jaunâtre à peu-près
comme dans VOEnanthe crocaca , dans lequel réfi-
dent les qualités pernicieufes de cette plante. On
trouve cette Cicutaire fur le bord des étangs 8c
des fofl’és aquatiques de l’Europe. Tf. (v. v. )
C ’eft un vrai poifon pour l ’homme 8c pour plufieurs
fortes‘d’animaux 5 fon remède le plus sûr
eft d’abord le vomiffement excité ou par la nature
ou par l’art , 8c enfuite les adouciffans gras
8c huileux.
1. Cicutaire ’maculée , Cicutaria maculata.
Cicutaria foliis duplicato-pinnatis , foliolis ferratis
; involucellis umbellulâ breyioribus. N.
Angelica Virginiana, foliis acutiorïbus }femine
firiato minore , cumini fapore & odore. Morif.
Hift. 3. p. 281. Angelica cariboearum elatior, &c.
Pluk. t. 76.fi 1. Myrrka. Mitch. Gen. 18. Cicuta
maculata. Lin.
Cette efpèce fe rapproche un peu de la précédente
par la forme de fes.feuilles : fa racine , qui
eft traçante, pouffe une tige droite , haute d’un
pied & demi ou deux pieds , glabre , fiftuleufe ,
d’un pourpre brun , tachetée vers le bas , & un
peu rameufe dans fa partie fupérieure. Les feuilles
font deux fois allées, compofées de folioles lancéolées
, vertes , 8c finement dentées en feie. Les
fleurs font blanches, petites, prefque régulières ,
& difpofées en ombelles médioeres , dépourvues
la plupart de collerette univerfelle. Les folioles
des collerettes partielles font fort petites, 8c ne
débordent jamais leur ombellule. Cette plante
croît dans les lieux aquatiques de la Virginie ,
& eft cultivée au Jardin-du Roi. (d. y. ) '
Mitchel , dans fes nouveaux genres, prétend
que c’eft de cette plante que l’on retire la Myrrhe
; mais il nous paroît plus vraifemblable que
c’eft de quelqu’arbre qu’on obtient cette fubftance
gummo-réfineufe, & particuliérement de quelque
éfpèce de Balfamier, comme nous l’avons dit a
l’article Balfamier kafal n°. I I . Voyc\ cet article
& le mot Myrrhe.
3. Cicutaire à bulbes, Cicutaria bulbifera.
Cicutaria foliis muldpartito-laciniatis , lacimis
linearïbus ; ramis bulbiferis. N. ; :
Ammi foliorum lacinulis. capillàribus , caule
angulato. Gron. Virg. 31. Umbellifera aquatica,
foliis in minutijjîma & plane capillaria fegmenta
divijis. Raj, Suppl. 2.60. Vhellandrium pratenfe
Acadienfis bulbiferum. Dierv.
La tige de cette plante eft haute prefque d un
pied & demi, glabre , & rameqfe -, les feuilles
radicales font affez grandes, tres-divifées, & à
découpures étroites 8c linéairés. Celles de la tige
font plus petites, à découpures lâches , rares ,
& menues. Les rameaux de la tige ne portent
point d’ombelle ; ils font très-grêles,^ coudés en
sig-zag , munis de feuilles Amples & étroites , 8c
fouvent d’autres plus petits rameaux axillaires qui
leur reffemblent. Il naît dans l’aiffelle de chaque
feuille*de ces rameaux , un petit bulbe ovale , à
peine aufli gros qu’un grain de-froment. Les fleurs
font blanches , petites, & forment au fommet
de la tige une fort petite ombelle , dont la collerette
univerfelle n’ a qu’une ou deux folioles peu
apparentes. On trouve cette plante dans les prés
de l’Acadie, d’où elle a été envoyée au Jardin du
Roi par M. Dierville. ( v. f . )
C I G U Ë , Ci c u t a ; genre de plante à fleurs
polypétaiées , de la famille des Ombelliferes, qui
a des rapports, avec les Caucalides & les Atha-
mantes , & qui comprend des herbes remarquables
par leurs fruits , dont les f t r ie ^ n t crénelées
ou dentées.
CARACTERE GÉNÉRIQUE.
L’ombelle univerfelle eft ouverte, & munie
d’une collerette de plufieurs folioles courtes ,
membraneufes vers leur bafe ; les ombelles partielles
font pareillement ouvertes , portent des
fleurs dont les extérieures font un peu irrégulières
, & ont chacune une collerette d’environ trois
folioles élargies 8c membraneufes à leur bafe,
tournées en dehors , & qui ne débordent point les
ombellules.
Chaque fleur offre 1°. cinq pétales en coeur ,
inégaux , 8c difpofés en rofe ; 2°. cinq étamines
de même longueur ou un peu plus longues que
les pétales -, 30* un ovaire inférieur chargé de deux
ftyles courts.
Le fruit eft ovale - globuleux , garni de cinq
ftries crénelées ou dentées , & compofé de deux
femençes appliquées l’ une contre l’autre , & très-
convexes fur leur dos.
Obferv. Les ^fruits des Caucalides font hériffés
. de pointes roides & un peu longues , au lieu que
ceux des Ciguëf ont feulement leurs ftries crênelées
ou dentées : les fruits des Athamantes n’ont
ni pointes , ni dents, ni crônelures ; mais ils font
chargés de poils mois. Quant aux Æthufes &
aux Cicutaires, on les diftingue des Ciguës en ce
que les ftries de leurs fruits font entières.
E s p e c e s .
1. Ciguë ordinaire , eu grande Ciguë, Cicuta
major. Fl. Fr. 1041. Cicuta caule bafi maculato ,
filc is feminum crenatis. N.
Cicuta major. Bauh. Pin. 160. Tournef. 306.
Cicuta major vulgaris. Morif. Hift. 3- P- i 90,
Quer. Fl. 4. t. 40. Cicuta. Dod. Pempt. 4 6 r*
Riv. Peut. t. 74. Hall. Helv. n°. 766. Raj. Hift.
45 Conium maculatum. Lin. Jacq. Auftr. t. 1 56.
Cette plante eft la vraie Ciguë des Anciens &
des modernes-, celle dont M. Storck s’eft fervi
pour fes expériences publiées dans fa Differtation
fur les propriétés de la C ig u ë celle, en un mot ,
à laquelle il eft important de conferver le nom de
Ciguë, en latin Cicuta , fi l’on veut ceffer d’expo-
fer aux méprifes auxquelles nous favons que le
Cicuta de Linné a plufieurs fois donné lieu.
Sa tige eft haute de trois à cinq pieds , épaiffe ,
cylindrique, fiftuleufe, rameufe, feuillée, glabre',
d ’un verd c la ir , 8c chargée inférieurement
de taches noirâtres ou d’un pourpre brun. Ses
feuilles font grandes , trois fois aîlées, & leurs
folioles font pointues , pinnatifides, dentées , d’un
verd noirâtre , • & un peu luifantes. Ces feuilles
reffemblent beaucoup à celles du Cerfeuil fau-
'vage n°. 8. Les fleurs font blanches , forment des
ombelles très-ouvertes, médiocres , & affez nom-
breufes. Il leur fuccède des fruits courts, prefque
globuleux , compofés de deux fomences cannelées
lur leur dos , 8c dont les cannelures ou ftries
font crénelées. On trouve cette plante en France
& dans d’autres cantons de l’Europe, dans les
prés, fur le bord des haies , dans des lieux un peu
frais & incultes. ^ . (y. y. ) Son odeur eft fétide
& narcotique.
Cette plante , prife intérieurement, paffe pour
un poifon, & perfonne n’ignore que c’étoit celui
dont les Athéniens fé fervoient pour faire périr
ceux que l’Aréopage avoit condamné à perdre la
vie. La mort de Socrate a feule fuffi pour immer-
talifer les effets de ce poifon. Néanmoins il y a
lieu de penfor que la Ciguë a , dans les pays
chauds , des propriétés bien plus aélives que celle
qui végète dans les climats froids ; car il ne paroît
pas que la Ciguë de nos contrées ait les mêmes
degrés de malignité qu’elle avoit dans la Grece.
Ce qu’ il y a de plus lingulier , c’eft qu’à Rome
la Ciguë ne paffoit pas pour un poifon : mais nous
préfumons que les Romains ont fouvent pu fe
tromper , en prenant pour la Ciguë quelqu’autre
plante qui lui reffembloit -, comme il arrive encore
tous les jours en France, que ceux qui'-n’ont
aucune connoiffance des cara&ères effentîéls de
la Ciguë , prennent pour cette plante le Cerfeuil
A ij