
394 E R Y été trouvé dans l ’ïfle d'e Bourbon-pat Mi Com-
merfon. ?>. { v . f ) IL a-le port, le feuillage &
l ’afpeâ d’un Sideroxylon. Je le crois fort différent
des deux efpèces ci-deffus -, mais comme je ne les
ai point vues-, je n’en pùis afîigner toutes les
différences-.
5. E ryth r o x y lo n à feuilles de Laurier, Ery-
throxylon Laurifolium. Erythroxylon foliis ovato-
lanceolatis , ramulis f quamis amplexicaulibus acu-
tis concavis fparfi.s. N. '
RaeUana. Commerf. Herb. An malt folio [ubtus
albicantc, arbor baccifera., ligno durijjimoÛ > &c-
Sloan. Jam. Hift.-ü. p. 98. t. 106. f. I. Raj* Suppl.
Dendr. 61.. x
Arbriffeau qui s’élève en arbre a la hauteur de
dix-huit à vingt pieds , 8c dont là tigeacquiert la
groffeur de la cuiffe de l ’homme. Ses rameaux font
alternes cylindriques, blancs , glabres , roidës -,
& . les plus petits font un peu comprimés- à leur
■ fommet. Ils~ font garnis d’ëcail-les éparfes, asn-
ple-xieaules, pointues-,, courtes, & concaves. Les.
feuilles, font alternes, ovales-lancéolées, un.peu
émouffées à. leur fommet, entières , lauriformes,
très-glabres , & à pétioles courts. Elles lont longues
de trois à quatre pouces , furprefque deux
pouces de largeur. Les-fleurs font-blanches ,.viennent
latéralement vers le fommet des petits rameaux;,
& font difpoféés cinq à dix enfemble par
faifceaux-, lefquelles- naiffent dans l’aiffelle des
écailles dont on vient de-parler-. Les pédoncules
propres font longs de quatre lignes. La fruêtifica-
îion eft comme dans le- caraâcre générique. Get
arbriffeau.- a été obfer-vé ■ à l’ Ifle de 1* rance - par
M. Commerfon. f>>. (v . ƒ . ) La, figure citée de
Sloane rend affez bien-la forme de les feuilles. Il
en exifte une variété à, feuilles un peu plus longues
& moins larges , laquelle eft différente de
l ’efpèce qui fuit. ' 6. E r y th ro x y lo n à feuilles longues, Erythro-
xylon longifolium. Erythroxylon foliis oblongis,
glakris integerrimis , peduncu-us fubfolïtariis• N.
Cet arbriffeau diffère du précédent par fes feuilles
plus--, étroites & plus-longues , par les écaillés-ae
fes rameaux à peine apparentes , & par fes fleurs
le plus.fouvent folitaires; Ses-rameaux font-un peu
comprimés à leur fommet. Ses- feuilles fo n t alternes
-, pétiolées , oblongues , entières-, g la b r e s des
deux, côtés , luifimtes & comme rouffeatres en
deffous. Les pédoncules font uniflores , longs pref-
que de quatre lignes,'naifient^près du fom m e t
des petits rameaux. Cette efpece croit a l Ille
de France, & y-a é t é o b fe r v é e par MM. Comin
erfon& Sonnerat. 7>4 ('*'• /• ) L.a fruâifi cation a
en tout le caractère de ce genre. Ses-rameaux ne
font point blancs comme dans fiefyece qui-précédé.
7 . E r y th r o x y lo n à feuilles dé Buis , E ry th r o#■
xylon buxifoiium. Erythroxylon foliis obovatis in-
tecrerrimis , nervo medio fupra elcvato , pedun-
culis axiüartbus hrevibusjolitariis bâfi articuia-
tis. N.
e r y
/?. Idem ? foliis ovalibus fupeme tucidisl
Cette efpèce paroît constituer un arbufte d’un
afpéd agréable. Ses rameaux font grêles , de-couleur
brune, feuilles & un peu comprimes dans
leur partie fiipérieure , avec des tubercules fail-
lans , & des.-cicatrices demi-circulaires produites
par la chûte des écailles. Ses feuilles font petites ,
nombreufes, alternes , peu écartées les unes des
autres , & aflez1 femblables pour la forme & la
grandeur à celles du Buis- à bordures (efpèce
n°'. 3. ) Elles font ovoïdes ou ovales-obtufes,, tres-
entières , pétiolées, glabres des deux côtés , d’une
couleur claire prefque glauque en delïous , & remarquables
en ce que leur nervure moyenne fàit
une faillie tranchante en leur furface fupérieure.
Les pédoncules font uniflores , axillaires , folitai-
res , articulés fur un tubercule turbiné , & n’ont '
que deux ou trois lignes de longueur. M. Commerfon
a trouvé cet arbufte dans l’Ifte de Madagascar.
TV* ( v. ƒ. ) Il y en_a encore trouvé un
autre du même genre1, & qui enparort fi voifin.
par- fes caractères effentiels, que nous n’avons pas
ofé le mentionner comme une efpèce particulière ,
( c’eft la plante 0 ), j néanmoins fes feuilles font,
un peu plus grandes ,. finalement ovales fans être
obtufes, plus luifantes en deffus , moins claires
Sz nullemenyriauques endelfous. T? • ( v. f. ) ^
8: Erÿt^ P ^ ÿi-on à feuilles de. Millepertuis ,
Ery throxÿgm ^liypericifo liiim . E ry throxylon f o l i i s
I o b o v a tS obtufîs em a rg in a iis , ramulis compteffvs
; puncih.to'-fcabris , ped uncu lts cap illa c eis u n ifio n s
folitârîis-- a xilta ribû s . • N .
Venelia. Commerf. Hèrb. Se-le. Le Bois d’ huilef
le Bois de Dûmes.- .
C ’eft un arbre de moyenne grandeur , d un
afpeâ agréable, S t qui reffemble prefqu’èntière-
ment au Spircea • hypericifolia par fon feuillage. Il
eft fort ramifié ", & fes rameaux tous abondamment
feuilles , font feabres ou raboteux par beaucoup
de points tuberculeux épars fur leur fûper-
ficie. Les 'plus petits rameaux font' a-ppîatis dans1,
toute leur longueur, ce qui eft très4-remarquable.'
Les feuilles font petites, alternes , fort nombreu--
fes , rapprochées le^ unes des autres , petiolees,
ovoïdes , obtufes, très-fouvent echancrees-aleur
fommet-, très-glabres, & d’une couleur pale en-
dëflbus. Elles n’ônt communément quefix ou fept-
lignes de longueur & font quelquefois beaucoup'
plus petites. Les pédoncules font capillaires , longs
dé-fix ou fëpt'lignes , -axillaires , folitaîres, &
uniflores. Les fleurs font petites, blanches , d’une
odeur‘agréable •, elles ont un petit-calice mono-
phylle à cinq dents-, einq-pétales oblongs munis
d’ iine écaillé éehancrée à-leur bafe ; ,dix etamines
de la longue'up-dé la corolle j & un-ovaire chargé
de -trois-ftylés. On trouve cette plante aux Ifles
de France & de Bourbon. Nous en avons reçu
des morceaux de M, Sonnerat, & nous en avons
vu quantité dans. l’Herbfer de M. Commerfon.- f ),
'SSCALONE myrtilloide , EscA'ZONIA myv-
ÙÜoides. Lin. F. Suppl, a i . & 156. _
Arbrilfeau très-glabre , a rameaux uniflores.
Ces rameaux font .garnis de feuilles alternes, rap-
prochées Jes .unes des autres, ouvertes , lingui-
tormes finement dentées à leur fommet, tres-
glabres , portées fur des pétioles très-courts, l.a
fleur eft droite , terminale. ; , .
La fleur confifte 1°. en un calice fuperieur ,
monophylle, plane , à cinq dents , & pferfiftant;
a°. en cinq pétales lingulés , diftans , plus grands
. que le calice ; 3°. en cinq étamines , dont les hla-
mens linéaires , de la longueur du calice ^ portent
des anthères vacillantes,,; 4“. en un ovaire intérieur,
hémilphérique , chargé d’un ftyle de la Ion-
gueux, à ftigmate en tête.
Le fruit eft une baie arrondie , couronnée par
le calice , biloculaire , & qui contient des femen-
ees petites & nombreufes. i, ;
On trouve cette plante dans l’Amérique méridionale
; elle noircit par la déification. ^ .
ESPECE ( S P E C I E S ) en Botanique comme
en Zoologie , l’efpèce eft conftituée néceffaire-
rement par l ’enfemble des individus femblables,
qui fe perpétuent les mêmes par la reproduâion.
J’entends femblables dans les qualités elfentielles
à l’ efpèce, car les individus qu^lje comprend
offrent fouvent des différences a ^ ^ t e l l e s qui
donnent lieu aux variétés, oc qû^|^d.efoîs pre-
fentent des différences fexstelles;^ qui àjfpartiennent
néanmoins à la m êm e efpèce 5 comme Te Chanvre
•mâle •& le chanvre femelle, dont tous les individus .
conftituent Vefpèce de notre Chanvre cultivé ou
commun. Ainfi , fans là. reprod uc tion conftante
. des individus femblables, il ne peu t pas exifter de-
véritable efpèce. C’eft pourquoi l’on a eu tort de
qualifier 6,'efpèces les di-verfes fortes de minéraux
que l’on a o b fe rv é s . : "
D’après cette confidotation , l’on ne fauroit
difeonvenir que les efpèces ne foient vraiment dans
la nature ; mais aulîi, c’eft-là -où fe reduifent
toutes les diftinétions qu’elle avoue. Car j dans
les deux règnes des êtres vivans, tous les grouppes
particuliers d’efpè.ces auxquels nous donnons les
noms de genres , de familles, d’ordres & de
çlaffes, font des diftin&ions parfaitement artificielles
-, diftinétions à la vérité infiniment utiles à
l ’entretien & aux progrès de nos connoiffançes en
ce genre, mais dont l’origine ne doit jamais être -
méconnue.
S’il s’eft trouvé des Auteurs qui ont doute de
l’exiftence même des efpèces dans la nature, c’ eft
fans doute parce qu’ ils ont donne le nom à1 efpece ,
pomme font encore quantité de Botaniftes modernes,
à de fimples variétés, & qu’en conféquence ils
ont eu occafion de voir s’ évanouir la plupart des
diftinéfions qu’ils avoient ad mi fes. ^
r En effet , comme nous !’avons déjà d i t , an fieu
de chercher à distinguer les efpèces par des caractères
tfiinchans, toujours confirmés par la conl-
tance dans la reproduffion , & fans jamais employer
le plus ou le moins, prefque tous les Bo-
taniftes à prêtent multipliant infiniment les ejpeecs
aux dépens de Jeurs variétés ; ils ne connoiffent
plus de bornes à ce defir de créer de nouveaux
ctres-, la moindre nuance dans la grandeur , dans
la couleur ou dans la confiftance de deux individus,
leur fuffit pour former deux efpeces particulières.
Ils ne font pas attention que les femences
d’une même plante portées dans :deux endroits
différens , expofées 8c cultivées dans des circonl-
tances tout-à-fait contraires , produiront néceffai-
rement, au bout de quelques années, deux plantes
qui différeront beaucoup , principalement par leur
afpeéit ; dé forte que l’une pourra être vigoureufe,
fucculente, d’un verd plus foncé , pins garnie
dans toutes fes parties , & c. tandis que 1 autre
fera maigre, dure , moins élevée , moins droite ,
moins verte , plus chargée de poils , & moins garnie
de feuilles ou de fleurs. Mais ce fera toujours
du plus ou du moins, & les caraderes ne feront
point vraiment trancha'ns. Cependant, fi 1 on fait
de ces deux plantes deux efpèces différentes , 8c
qu’on les place comme telles dans le catalogue
des efpèces de leur genre, que deviendra la Botanique
fondée fur de pareils principes ? quel chaos .
& comment pourra-t-on fe reconnaître ?... Nous
verrons continuellement naître & difparoltre tour
à tour des milliers d’efpèces qui jetteront la con-
fufion dans nos connoiffances, 8c rendront nos
travaux beaucoup plus pénibles , fans que t>ous
puiffions en recueillir aucun fruit, FL Fr. Difc*
prél. xxvj, ' , , .
Dans la détermination des efpeces, on doit avoir
fouvent moins d’égard à la grandeur des différences
que présentent les individus que l’on examine,'
qu’à la confervation conftante de ces différences
après les reproduâions par graines. C’eft
un fait dont je me fuis affuré , qui eft que deux
efpèces conftamment diftinâes par la repredu&ion,
offrent quelquefois moins de différences entre elles,
qu’on n’en trouve dans deux variétés d’une même
efpèce. On fait qu’ il y a peu d’efpèces de plantes
auffi différentes entre elles, que le Sureau commun
( Sambucus nigra ) , & le Sureau lacinié ,* cependant
celui-ci n’eft qu’une variété du Sureau commun
, car fes graines-le reproduifent, & celles du
premier produifent quelquefois (plus rarement
néanmoins ) le Sureau lacinié. Il en eft de même
de l’Aune commun ( Betula alnus ) 8c de l’Aune
lacinié *, de l’Erable plane ( Acer platanoides ) &
de l’Erable lacinié & crépu. A ces exemples , j ’en
pourrois ajouter beaucoup d’autres quLprouvent
tous que ce n’eft point toujours la grandeur de la
différence remarquée entre deux plantes', qui doit
guider dans la détermination des diftir.&ions fpé-
cifiques, mais la confervation conftante de ces
différences dans les repr-odurions. II.en réfulte que
la détermination la plus certaine des efpèces qui
D d d ij