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très-petits points tranfparens , & ont un pétiole
propre , fort court & un peu épaîlîi. Les fleurs
font légèrement purpurines, & difpofées en grappe
pyramidale au fommet des rameaux.
Chaque fleur offre , I®. un calice à quatre ou
cinq divifions profondes & un peu concaves ;
2.°. cinq pétales pvales-oblongs, concaves , lin peu
inégaux, & plus grands que le calice -, 30. dix étamines
libres, à anthères oblongues ; 40. un ovaire
fupcrieur, applati, rougeâtre , chargé d’un flyle
( tortillé) , à ftigmaté Ample.
Le fruit eft une goufle longue de fix pouces ,
large d’un pouce & demi ou deux pouces, obtufe,
prelque cylindrique ou légèrement applatie fur
les côtés, d’un brun roufleâtre , un peu âpre &
comme chagrinée à l’extérieur ., à écorce epaifle ,
dure , ne s’ouvrant point, & contenant dans une
foule loge , quatre ou cinq lèmences ovoïdes,
environnées de fibres & d’une pulpe farineufe,
douce & jaunâtre.
Cet arbre croît aux Antilles, dans la Guiane.,
& dans d’autres régions de l’Amérique méridionale.
7>. ( v. f ) Àublet dit qu’il découle de fon
tronc & de fes branches une grande quantité de
gomme jaunâtre , tranfparente, difficile à fondre,,
8c qui a beaucoup de rapports avec la gommer
copal y cependant, ajoute-t-il, la gomme qui efl
connue fous ce nom efl: produite par un autre
arbre.
La gomme , ou plutôt la réfine que produit cet
arb re, efl d’un jaune clair, tranfparente, d’unè
odeur agréable , & brûle comme le camphre:' On
croit que c’efl la meme qui eft connue dans »le
commerce fous le nom de rétine-animée occidentale.
Le bois du Courtaril eft propre à faire d’ ex-
cellens ouvrages de charpente : on l ’emploie à la
conflruction des arbres & des rôles qui fervent
aux moulins à fucre. Il fert aufli- à faire de grandes
roulettes d’une foule pièce , tant pour les chariots
que pour les affûts de canon.
- COURGE, Cu c u r b it a j genre de plante
monopétale, de la famille des Cucurbitacées, à
laquelle il a donné fon nom y qui a; beaucoup de
rapports avec les Concombres , dont il efl diflin-
gué par les femences garnies d’un rebord particulier,
& qui comprend des herbes rampantes
munies de vrilles., à fouilles alternes, à fleurs
axillaires., & à fruits charnus & fucculens. La
plupart des plantes de ce genre font employées
pour la nourriture & autres ufages : c’efl parmi
elles que fo trouvent les plus fortes de leur famille,
& les plus gros fruits connus. Elles font on outre
très-intéreffantes par le nombre prodigieux de
races & de variétés qu’on y obforve, & par les
grandes différences qui fe rencontrent entre quelques
unes. ;
C A R A C T E R E G Ê NÉ R I Q U E .
Les fleurs Lent routes unifexuelles 3. mais les
c o u
mâles & lès . femelles fe trouvant réunies for lè
même individu -, ce que Linné nomme fleurs monoïques.
Chaque fleur mâle confifle, i°. en un calice mo-
noph-ylle, campanule , dont le corps fo confond
avec la bafe de la corolle , & dont le bord efl
terminé par cinq, dents en alêne -, a°. en une corolle
monopétale , adnée au calice , campanulée ,
nerveufo en dehors , à limbe partagé en cinq découpures
ovales-pointues, veinées. , ridées-, &:
comme crépues dans four contour -, en outre , en-
une cavité particulière au centre de la fleur ^recouverte
en partie par la baie des étamines, qui
laiflent paroître trois ouvertures entre leurs fila-
mens-, 30. en trois étamines courtes , dont les-
filamens attachés au calice, fépârés à four bafe ,
: & connés à four fommet, foutiennent des anthères
adnées, réunies en un corps obïong, obtus,
marqué dans fa longueur de lignes ferpentantes ,
un peu obliques & interrompues..
La fleur femelle a i° . un calice & une corolle
comme la fleur mâle j mais ce calice, qui efl
caduc , efl porté fur l’ovaire -, i ° . une cavité orbi-
culaire au centre de la fleur , dont 1e bord un peu
" faillant en forme de bourrelet, efl muni de cinq
ou fix petites dents fort- courtes-, 3.0. un ovaire
inférieur , aiîez gros, chargé d’un flyle court,
cylindrique , divifé à fon fommet en trois parties
fourchues , terminées chacune par un fligmate
épais, convexe , velouté , tourné en dehors , &
contourné en une ligne rampante en zig-zag.
Le fruit efl une grofle baie ( ou pomme) charnue
, fiicculente , divifëe intérieurement en trois
à cinq loges par des ■ cloifbns molles & membra-'
neùfos, & qui renferme des femences nombreu-
fês , applaties , elliptiques ou oblongues , entourées
d’un rebord particulier très-remarquable.
Obfervatiôn.
M- Duchefne, qui a cultivé pendant plufieurs
années les plantes de ce genre, dans la vue de
conflater les effets des fécondations croifées fur.
leurs différentes races , & en a décrit & deffiné
tous les fruits qu’il four a vu produire , ayant bien
voulu nous communiquer le travail intéreffant
qu’il a fait fur cette matière , nous allons fo pré-
fienter prefqu’en entier dans cet article. Nous n’y
avons fait que quelques changemens de peu d’importance
; les uns néeeffaires feulement pour conformer
le fond ;de ce travail aux principes que nous
fuivons.dans la compofition de ce Diâionnaire i .
& les autres pour 1e refferrer autant qu’il efl poffi-
ble dans les bornes que nous nous fomraes pref-
ifcrites pour chaque article. On obfervera que les
numéros cités dans les deferiptions , indiquent
ceux des defîins coloriés.que M. Ducheffie a faits
d’après nature , defîins nombreux , bien faits, &
qui , préfentés en 1779 i| l’Académie Royale des
Sciences, à l’appui d’un Mémoire fort détaillé-.,
dont cet article efl extrait, & précédemment mis.
c o u
à Trianon .fous les yeux de Louis X V , fo trouvent
aujourd’hui, fuivant les intentions de Sa
Majeflé, dépofés dans fo Cabinet des Eflampés de
la Bibliothèque du R oi, oiYl’on peut les conlulter.
Sur les Courges.
c< Toutes les efpèces de Courges font regardées
comme annuelles-,elles 1e font en effet, puifqu’elles
produifent fleurs & fruits en peu de mois i mais
dans les climats chauds dont elles font originaires,
elles doivent être annuelles-perjijlantes y car
les branches qui traînent à terre s’y. enracinent
par une. grande partie de fours noeuds , & il en
repoufle fans celle de nouvelles, fouvent même
après l ’entière maturité des premiers^ fruits : çe
qui n’arrive point aux efpèces purement annuelles.
Dans four état naturel, ces plantes, d’une fubfi-
tance molle & aqueufe , font de faujfes lianes
qui s’attachent à tous les corps qu’elles rencontrent,
en s’ÿ accrochant par leurs vrillés , mais
fans les entourer par fours tiges, qui ne prennent
aucune direction fpirale. Ces vrilles naiffent à côté
des pétioles, font rameufes , .& chaque branche ,
qui, s’alonge d’abord en aiguille très-peu courbe ,
fo foontraéte prèfque fubitement &,fe tortille, en.
yis ou en -tire-bourre, d’abord adroite , puisa
gauçhe , après huit ou dix révolutions , puis affez.
fouvent. une fécondé fois à droite. Les fleurs naif-
font au contraire dans les aiflelles , & font ( 1e
plus fouvent) folitaires. Toutes les parties de la
plante font chargées de poils permanens , excepté
fur 1e fruit où ils tombent lorfqu’il commence à
groflir, 8c en laiflant la peau entièrement lifle.
e o u 1.49-
La nature de cés poils forme entre les efpèces des
différences importantes -, car la figure des fruits ,
les découpures des feuilles, la dilpofition même
dés branches à s’élever ou à ramper, n’a rien de
confiant. En effet, ces plantes foumifos à la culture
depuis très-long-tems , fe font dénaturées
de manière que les efpèces en font affez équivoques
, 8c qu’il efl peu de genres dont l’Hifloire
l’oit plus confufo.dans les livres des Botanifles.
Fondé fur robfervation de la nature , j ’oferai les
préfenter ici d’une manière neuve, & qui n’en
fera pas moins exaâe, quoiqu’elle femble choquer
plufieurs principes reçus.
J’établis donc la diflinâiôn des Càurges (en trois
efpèces principales y fa voir , .la Calebaffe, Cucurbita
hucàntha y le Pepori , Cucurbita pepo y la
Pafleque , Cucurbita anguria. Duch. ) En quatre
efpèces principales -, lavoir , la Calebaffe, Cucur-r
bita leucantha y le Potiron , Cucurbita maxima y 1e Pepon, Cucurbita pepo y & la Pafleque, Cucurbita
anguria. Mais je crois devoir divjfer l ’elpèce
du Pepon ( en trois races particulières , qui font le
Potiron, la Melonnée 3 & le Pepon polymorphe. )
En deux races particulières ; lavoir , la Melonnée ,
Cucurbita-pëp6 mofcKata , & le. Pepon polymorphe
, ■ Cucnrbita-pèpo polymorphd. On verra que'
cettedernière race efl fingulièrement inconfiante
& qu’elle préfente cinq races focçndaires , fufeep-
tibles de produire chacune des variétés fans nombre.
Pour plus de clarté, voici le; tableau des efpèces
& des races de Courges qui compofent cet
article.
T A B L E A U D E S C O U R G E S .
1 . La CALEBASSE ou CQURGE à. fleurs blanches, Cucurbita leucantha. Duch. Cucurbita
corollis patentijjimis' fubßellatis , feminibus apice truticato-emargihatis. Lam.
et. Xa Gougourde», f •
ß. La Gourde.
■ y, Là T rompette.
2. Le POTIRON ou COURGE à gros fruits, Cucurbita màxima. Duch. Cucurbita ftoribus cam*
panulatis bafi interne latiufculis r limbo reflexo , fruclu rotundo compreßo. Lam.
.L e P otironvjaune.
. Le gros Potiron verd.
> .L e petit P otiron veird.
• 3. Ile PEPON où COURGE à limbe droit, Cucuùpita pepo. Duch. Cucurbita fioribus /camp anulatis •
baß iniefrte anguflatis , linibd ereâo. Lam.
À. La Melonnée, Cucurbita-pepomofc)iaia\ Cucurbit'a-pepù folio- molli, fruâu mofehato. Lanu
* Variétés dans la figure Ù la couleur du fr u it.
B. Le PEPON polymorphe, Cuçurbita-pepo'pofymorpha. Cucurbita-pepo foliis afpéris. Lam.
' a. L’OrangiN & les-ColoqüinElles. (F r . rond , p etit, à peau firie. )
' 'ß. La C oUgourd&tte. ( Fr. ovale ou'pyrifofmê-, à coque dure. )
m , :.!yv La. Barbarinev ( Fr. de diyerfeforme , boffelé, à coque dure.)